✯ Académie Hetalia ✯
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 Un grain de sable dans l'océan [libre]

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MessageSujet: Un grain de sable dans l'océan [libre]   Un grain de sable dans l'océan [libre] Icon_minitimeMar 13 Juil - 12:37

Spoiler:


    Un grain de sable dans l'océan [libre] Ibateaumer1verte
    Un grain de sable dans l'océan [libre] 2uyjb5k

    icon (c) derivatizing


    И лампа не горит,
    И врут календари,
    И если ты давно
    Хотела что-то мне сказать,
    То говори. *


    Le bruit des vagues se perdait au lointain, à l'horizon la mer se mêlait au ciel, amants éperdus dans leurs étreintes. La nuit tombait en toute tranquillité, en enfermant cette terre dans son halo d'obscurité rassurante. Le soleil se couchait au loin, commençait à s'endormir doucement, bercé par le son monotone des vagues qui se brisaient sur le sable fin. Il ne pleuvait pas. Les cieux n'avaient pas de larmes à offrir en ce soir. Il ne faisait ni chaud, ni froid ; la soirée attenante avait libérée l'atmosphère de cette tension pesante qui planait au-dessus de la tête des habitants depuis un moment déjà. Au loin, les couleurs éclatantes qui exstasiaient tant les grands écrivains tels que Maupassant, commençaient à se ternir. C'était un beau crépuscule, l'un de ceux que l'on imaginait dépourvus de toute horreur, de toute peine.

    Et pourtant.

    Sur la plage isolée, devant l'immense étendue d'eau qui semblait se perdre à l'infini, se dressait une silhouette. Sa longue écharpe trainait derrière lui, lentement, aussi lentement que les pas qu'il effectuait, ne se dirigeant par ici pourtant pas de mauvaise grâce. Ivan n'était pas venu pour contempler la mer, non. Il avait simplement marché, depuis l'Académie, ne sachant pas où il voulait se diriger, et il s'était retrouvé ici. Devant le vide et la totale absence de présence humaine Avec pour seule compagnie les vagues et sa propre rancune. Il avait d'autre choses en tête, des pressions sur le coeur. Il était tombé, dans son propre champ de bataille. Et de nouveau il était seul, de par sa propre faute. A nouveau il avait fui par peur d'être trahi par un autre. Alors, il s'était blessé tout seul, comme un grand... Peut-être était-ce ça en fin de compte, la majorité. Apprendre à devenir un adulte froid et égocentrique, qui ne peut plus regarder sa vie en face de peur de la perdre.

    Il était tard. Bien trop tard pour être en-dehors de l'académie, en tout cas. Dix heures passées, peut-être. Mais après tout, il s'en fichait un peu. Les règles lui passaient au-dessus de la tête en ce moment, si tenté qu'il y en ai eue pour indiquer aux résidents du Gakuen que le couvre-feu était instauré. Si ça se trouve, il n'y en avait même pas, de couvre-feu... De toute façon, Russie n'avait pas envie de bouger. Il n'avait pas envie de rester non plus. Il ne voulait rien faire en fait, laisser ses pensées dériver et attendre sagement qu'elles se fixent sur un cap qui lui ferait moins mal au coeur. Comme une marée montante, elles finiraient bien par s'attarder sur un autre sujet que celui qui concernait sa rupture avec Chine. Sûrement, oui. Pour l'instant, il ne pouvait qu'attendre, que le temps passe, que l'eau coule sous les ponts... Alors il resta là, debout, planté devant cet élément que l'Homme n'avait pas encore réussi à dompter. Seule bougeait son écharpe, légèrement mise en mouvement par une petite brise maritime qui venait du large.

    Любой обманчив звук,
    Страшнее тишина,
    Когда в самый разгар веселья
    Падает из рук бокал вина. **


    Il n'existait plus rien d'autre que le mugissement silencieux des vagues, le frémissement des feuilles dans les arbres, le silence. Rien de tel pour être confronté à sa propre solitude, que cette uniformité vaste dans laquelle on est plongé à un instant ou un autre. Uniformité repoussante, qui vous démontre à quelle point elle est solide tandis que vous restez à l'écart, la frôlant constamment sans jamais pouvoir traverser cette bulle dans laquelle elle est enfermée. On y rebondit, on s'y perd, mais on n'y entre pas. Surtout quand on est un monstre. On ne veut pas de loup dans la bergerie. Les loups, ça fait peur, c'est ancré dans la tête des petits enfants comme des créatures sanguinaires qui dévorent sans peur ni remords ceux qui s'aventurent trop près de leur tanière. C'est ce qu'il est dit dans les comptes. Alors les gentils petits moutons en ont peur, sagement. Comme les petits pays craignaient l'ombre russe.

    Debout, là, à regarde la mer, il se mit à repenser au calme de l'océan, aux temps d'autrefois. Oui, ç'aurait été tellement bien, si il existait encore ces caravelles, ces navires à voile, sur lesquels on pouvait embarquer sans jamais se retourner en arrière. Se livrer totalement aux éléments déchaînés de la nature, qui pouvaient receler un calme perfide et bienheureux.
    Oui, partir, au loin. Embarquer et ne jamais revenir. Avec pour seule pression sur son coeur, celle causée par le mal de mer.

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MessageSujet: Re: Un grain de sable dans l'océan [libre]   Un grain de sable dans l'océan [libre] Icon_minitimeMer 4 Aoû - 14:49

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Katia avait passé la journée à faire ses emplettes dans la ville, étonnée par toutes les nouveautés que lui offraient les États-Unis. Après avoir posté une lettre pour sa chère maman, elle s’était laissé entrainé dans les rues, observant avec curiosité leur moeurs occidentales.

C’est... Vraiment comme ça, ici ?

Distraite, elle était passée devant les vitrines des magasins, soupirant devant son portefeuille vide. Le centre de la ville était impressionnant, quoiqu’il ne se mesurait pas vraiment aux rues achalandées de Pétersbourg. Katia n’avait jamais été une acheteuse compulsive, mais ces robes, là, étaient tellement jolies...

Elle secoua la tête. Elle n’était pas aussi jolie que Natasha, alors qu’est-ce que ça pouvait faire, hein ?

Le reste de la journée se passa dans une bonne humeur relative. Souriante, elle s’acheta une crème glacée au chocolat, qu’elle dégusta dans un parc près d’une fontaine. Le reste de ses économies passa dans l’achat de fournitures scolaires et d’un livre, un mignon roman d’amour, qu’elle avait déniché dans une bouquinerie cachée à l’ombre de deux gratte-ciels. L’odeur du papier et de la poussière lui rappelait le pensionnat et Babouschka, avec ses vieux exemplaires de Guerre et Paix qu’elle gardait comme des trésors. Ses yeux, avides, s’attardèrent sur les manuels de couture et de cuisine. Le temps passa rapidement, si bien qu’au moment où elle saluait la propriétaire du magasin, il faisait déjà nuit.

Oh zut...

Sans perdre un instant, elle fonça vers la sortie de la ville, empruntant ce qui aurait dû être un raccourci par la plage. Ses cheveux fouettant l’air et sa respiration s’accélérant, elle courrait sur le sable humide, apercevait au loin les lumières de l’Académie au loin.

Mais... Qui était là-bas, tout seul sur la plage ?

Katia ralenti soudainement, intriguée. Ce n’était pas l’écharpe qu’elle avait offert à...

... Vanya ?

À vrai dire, elle n’avait pas vu son frère depuis un moment déjà. Dans la folie de son arrivée aux États-Unis, elle ne l’avait qu’entre-aperçu pendant de brefs instants. La dernière fois, il avait eu l’air heureux, un garçon un peu efféminé au bras. On lui avait expliqué, mais Katia ne pouvait s’empêcher de trouver ça bizarre. Vanya était si grand et si beau ! Il aurait pu se trouver une jolie copine n’importe quand, non ?

S’avançant à pas mesurés, elle rejoignit rapidement son frère, heureuse de cette rencontre inatendue.

« Petit frère, oh, je suis contente de te voir ! » fit-elle en lui attrapant la main. « Qu’est-ce que tu fais ici tout seul ? Tu ne devrais pas... »

Un seul regard à son visage la réduit au silence. Le sourire qu’il abordait ordinairement avait laissé place à une expression vide, pire que celle qui déformait sa belle figure quand il se mettait en colère.

Que s’était-il passé ?
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MessageSujet: Re: Un grain de sable dans l'océan [libre]   Un grain de sable dans l'océan [libre] Icon_minitimeSam 21 Aoû - 13:49

Spoiler:

    Il avait entendu les pas de sa soeur qui se dirigeaient vers lui, mais il n'avait pas bougé. Tendu vers l'horizon, comme guettant un signe, quelque chose qui pouvait lui permettre de penser qu'il s'échappait de ce monde. Mais il n'en était rien. Les vagues qui s'élevaient mollement au loin ne faisaient que lui jeter à la figure avec niaiserie qu'il était à jamais attaché à tout ce qu'il ne voulait pas voir. A tout ce qu'il ne voulait plus voir. Et pourtant, il restait là, perdu dans ses pensées, espérant un signe, quelque chose. Ou peut-être n'espérant plus rien car l'espoir ne faisait que blesser amèrement. Les rêves n'étaient rien que des pillules anti-dépressives dont il faudrait qu'il se passe un jour ou l'autre, et alors il aurait à se rendre compte que la vie n'était pas aussi rose qu'il voulait la voir.

    « Petit frère, oh, je suis contente de te voir ! »

    Elle lui attrapa la main, et lui ne réagit pas, ombre silencieuse. Il ne l'avait pas beaucoup vue, ces derniers temps. Souvent absent, occupé, vaquant à droite et à gauche, il n'avait pas pris le temps de rester avec sa grande soeur depuis des lustres. Peut-être même lui en tenait-il rigueur, à elle aussi. De quoi? Pourquoi? Les raisons étaient oubliables. Il n'en avait pas besoin. Peu importait, de toute façon, un jour ou l'autre chacun lui tournait le dos. Ukraine, contrairement à lui, semblait apprécier l'Amérique, ç'aurait été une raison suffisante pour passer outre leur lien de sang et la renier.
    Mais il ne le voulait pas.

    « Qu’est-ce que tu fais ici tout seul ? Tu ne devrais pas... »

    Il ne devrait pas quoi? Rester là comme un idiot à regarder l'océan qui se livrait à lui-même au loin? Rêver d'un autre avenir? Elle ne parlait plus, pourquoi? Etait-il donc si horrible, que même sa soeur se méfiait de lui et des représailles qu'elle aurait à endurer en le blâmant? Plus rien n'importait à présent. Ou plutôt, il n'avait pas la tête à chercher quelque chose à répondre ni même à s'énerver contre elle, pauvre petite chose innocente et fragile. Il aimait ses soeurs. La famille, c'était quelque chose de sacré, auquel il tenait comme il ne tenait à rien d'autre. Qu'importait après tou, qu'elle se plaise aux Etats-Unis?... Du temps qu'il pouvait continuer à affirmer son emprise sur elle, rien n'était perdu?
    N'est-ce pas?

    - C'est beau, lâcha-t-il finalement, laissant outrageusement de côté la remarque de son aînée. Cette imprression de pouvoirr s'enfuirr et abandonner tout ce pourquoi nous sommes ici. Pouvoirr tout quitter à jamais.

    Puis il se souvint que son sourire ineffaçable l'avait quitté. Il ne pouvait se permettre de rester ainsi devant elle, n'est-ce pas? La mélancholie n'avait pas sa place dans la famille soviétique, pas vrai? Il fit mine de tirer ses traits pour se rendre à nouveau tel qu'il était constamment, enfant de terreur et de douleur qui se cachait derrière un masque accueillant. Il n'était rien de pire que ces moutons noirs qui s'enduisaient de plâtre pour pouvoir se mêler aux autres et les conduire peu à peu à la folie et à leur perte. Ceci dit, dans ce cas, mieux valait être la brebis gâleuse que le malheureux berger qui s'évertuait à garder ses bêtes du grand méchant loup sans se rendre compte que son troupeau se consumait de l'intérieur, pas vrai?

    - Aux prochaines vacances, j'aimerais aller chez toi, en Ukraine. dit-il en souriant. Tu sais, il y a dans le Danube, ce fleuve qui traverse ton pays, des variétés de poissons très intéressants et j'aimerais en avoir chez moi.

    Il était sincère. De plus, il fallait qu'il pense à "autre chose", et le sujet semblait approprié. Depuis longtemps déjà il souhaitait en avoir chez lui, mais jamais encore l'occasion ne s'était présentée qu'il puisse demander à sa soeur l'autorisation d'aller sur ses terres pêcher. Quand bien même il pouvait le faire sans lui laisser le choix, il avait d'autres occupations en têtes. Il fallait constamment surveiller ses arrières, protéger Natalia, s'assurer que personne n'avait la possibilité de le blesser... Les occupations ne manquaient pas.

    - Même si les esturgeons nous apportent une grande notoriété, il faut avouer que leurs va et vient incessants n'ont rien d'intéressants en soi, ajouta-t-il avec un petit rire entendu.
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MessageSujet: Re: Un grain de sable dans l'océan [libre]   Un grain de sable dans l'océan [libre] Icon_minitimeSam 21 Aoû - 15:54

Katia se força à sourire, malgré l’étrangeté de ses paroles. Elle était contente de revoir son frère, oh oui, il lui avait tant manqué. Et peut-être allait-il venir chez elle, dans la maison de campagne que Babouchka lui avait léguée et elle pourrait lui préparer le bortsch de sa mère et lui confectionner une autre écharpe, plus jolie que celle qu’elle lui avait offert des années auparavant.

Tout allait bien. S’il avait les yeux si las, le visage si vide, c’était parce qu’il était très fatigué à cause de ses études.

Le frisson qui lui traversa l’échine, elle le blâma sur l’air frais du soir.

« Oh, Vanya... »

Elle se leva sur la pointe des pieds, l’encercla de ses bras et le serra contre elle. Il était tellement grand, tellement brillant. Katia était si fière d’avoir un frère comme ça.

« Tu peux venir chez moi quand tu veux, tu sais. On retournera à Péterbourg ensemble et on emmènera Mama voir un ballet au Kirov. Tu te rappelles à quel point elle adore ça ? Et... Nana s’inquiète pour toi. Il ne veut pas t’écrire, tu le connais, mais il pense beaucoup à toi... »

Elle souriait, ses doigts jouant distraitement avec les mèches blondes de son frère.

« Je suis si heureuse de te revoir. » dit-elle tout en se reculant. Elle posa ses mains sur ses épaules, levant un peu la tête pour lui parler.

« Oh... J’ai entendu des choses horribles sur toi ici. Ces américains sont tellement bizarres. Toi, dangereux ? Ils s’imaginent des choses impossibles.... Mais... Tu t’es fait des amis ici, non ? »
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MessageSujet: Re: Un grain de sable dans l'océan [libre]   Un grain de sable dans l'océan [libre] Icon_minitimeDim 22 Aoû - 22:22

    Elle le serait dans ses bras, comme elle le serrait enfant, lorsque la journée avait été dure. Oui, il en était sûre, elle n'avait pas compris. Et tant mieux. Il ne voulait pas que sa grande soeur s'inquiète pour lui, elle en aurait fait des tonnes. Enfin, de toutes façons, il en était là, pas vrai? Que pensait-elle? Il ne voulait pas le savoir. Peut-être s'imaginait-elle qu'il avait passé une journée pénible? Sûrement. Après tout, chaque jour était un fardeau qu'il lui fallait porter....

    « Tu peux venir chez moi quand tu veux, tu sais. On retournera à Péterbourg ensemble et on emmènera Mama voir un ballet au Kirov. Tu te rappelles à quel point elle adore ça ? Et... Nana s’inquiète pour toi. Il ne veut pas t’écrire, tu le connais, mais il pense beaucoup à toi... »

    Ah, le sujet de la famille. Les parents... C'était vrai, que Katya les avait quittés bien après eux. Et puis aussi... Elle, gardait contact avec eux. Elle était ce genre de personne, qui s'inquiétait pour les autres avant de regarder où elle posait elle-même les pieds.

    « Je suis si heureuse de te revoir. »

    Il lui sourit. Difficile de ne pas faire autrement. Katya était sa soeur avant tout, une seule qu'il voulait garder, protéger et chérir, peu importait les peines qu'il aurait à endurer pour cela. Pour Natalia, c'était pareil. Il ne l'aimerait jamais de la façon dont elle aurait voulu, il le savait, mais elle était sa soeur et il ne pouvait passer outre cet amour fraternel -mais uniquement fraternel.

    « Oh... J’ai entendu des choses horribles sur toi ici. Ces américains sont tellement bizarres. Toi, dangereux ? Ils s’imaginent des choses impossibles.... Mais... Tu t’es fait des amis ici, non ? »

    "Tu t'es fait des amis ici, non?" Des amis.... S'il s'était fait des amis ici? C'était une question piège, non? Lui, des amis? Il n'y croyait pas vraiment. Il n'avait pas envie d'y croire non plus. Les faux espoirs et les rêves brisés, il en avait déjà bien encaissés, il n'avait pas besoin de désillusions en plus. Il n'avait pas besoin de grand chose en fait, pour s'en faire. Les espoirs et les rêves brisés, l'amertume, tout ça il ne connaissait que trop bien. Il ne pouvait compter que sur très peu de personnes, et tentait de ne pas s'attacher aux autres, grand bien lui fasse. Il le savait, il avait raison de garder ses distances avec tout et chacun. Ils n'étaient tous que des pions sur le jeu d'échec ue se partageaient l'amour et la haine. Sauf que sur leur jeu à eux, les pions changeaient régulièrement de camp et se faisaient des coups bas à l'intérieur même de leur propre côté. Difficile de lutter lorsque l'on n'est qu'un fou qui doit suivre les ordres de ce joueur inlassable de qui leur vie dépendait, n'est-ce pas? Les personnes qui l'entouraient, donc, il ne les aimait pas, pour la plupart. Quoi que. Ah, mais si, il y avait bien...

    - Bien, Héraclès aussi est dans cette Académie, mais nous étions déjà amis... Sinon, j'apprécie beaucoup Scotland. Il... il est un peu comme une mère pour moi.

    Bon, on ne pouvait pas trop en demander non plus. Et puis, le reste... était le reste. Vatican? Il le détestait. Irlande? Une petite fille craintive et inintéressante. Danemark?... Mh, ça pouvait aller. Etats-Unis? Ils ne s'étaient jamais entendu et ce n'était pas maintenant qu'ils allaient devenir les meilleurs amis du monde. Allemagne? Qu'il aille brûler en Enfer. Enfin, il paraît que l'Enfer n'est pas chaud. Il paraît.... Prusse? Tiens, à la place, pendons les deux frères avec la même corde, on fera des économies. Natalia? C'était sa soeur, elle ne rentrait pas en compte dans la liste des personnes qui se trouvaient ici. Estonie?Lettonie?Lithuanie? Ils n'étaient que des crétins qui tremblaient dés que l'on s'approchaient un peu trop près d'eux. Hongrie? Cette jeune fille un peu trop sauvage ne l'avait jamais apprécié et il lui rendait la pareille. Autriche? C'était encore pire. Tous les germaniques ne valaient rien de toute façon, hormis Scotland. Pologne? Laissez-moi rire. Enfin. La liste des personnes qu'il n'appréciait pas était plus que longue, et celle de ceux qu'il aimait été vraiment réduite. Chine?............ Il ne voulait plus en entendre parler. Plus jamais. Evidemment il faisait partie de ceux qu'il aimait. Mais... Non, mieux valait oublier. Et changer de sujet. En revenir aux poissons, tiens!

    - En tout cas, je veux vraiment des silures. C'est tellement beau, tellement bien... J'adore ces poissons.

    Et comme ça il pourrait leur donner comme patûre tous ces soucis qui n'avaient de cesse de lui prendre la tête. Et y jeter les autres aussi. C'est bien les silures. C'est carnivore, c'est prédateur, c'est dangereux et sournois. Ce sont des créatures fascinantes, que peu de gens apprécient mais qui ont sans doute, comme chaque être vivant un coeur qui ne demande qu'à battre pour autrui.
    On ne peut pas rêver mieux comme animal de compagnie, pas vrai?

    - Je me demande si ils me laisseraient les garder à l'Académie, ajouta-t-il, songeur.

    Bah, l'espoir fait vivre, pas vrai?

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MessageSujet: Re: Un grain de sable dans l'océan [libre]   Un grain de sable dans l'océan [libre] Icon_minitimeMar 24 Aoû - 13:59

Katia ne comprenait pas vraiment pourquoi son frère tenait tant à avoir un poisson. Peut-être se sentait-il seul, malgré les connaissances qu'il venait d'énumérer ? Elle savait qu'il ne lui cacherait jamais la vérité, pas à sa soeur, mais elle savait qu'il aurait très bien pu tout inventer seulement pour la rassurer.

À moins qu'il n'ait déjà recommencé sa vie ici ... ?

Son petit frère était arrivé depuis un moment déjà. L'idée que son Vanetshka ait si rapidement trouvé un substitut pour Mama qui les attendait à la maison la peinait un peu. Scotland ? Ça voulait dire Écosse en anglais, non ? Elle ne l'avait jamais rencontré. Pas plus que cet Héraclès dont il avait mentionné le nom. Avait-il seulement fait signe de vie, donné un coup de téléphone, n'importe quoi, depuis son arrivée ? Katia, malgré ses efforts, ne pouvait s'empêcher de douter de lui.

Elle se recula, sa joie de revoir son frère s'étant un peu dissipée de son visage à ses sombres réflexions. Un soupir lui échappa.

"Tu sais, je ne sais pas vraiment si ils voudront..."

Elle le savait. Dans l'avion, entre Kiev et Paris, elle avait lu et relu le règlement, à la fois nerveuse et impatiente de revoir son frère et sa soeur. Katia se rappelait dus papier sous ses doigts, de ses fournitures scolaires toutes neuves et toutes belles et du bruit sourd du moteur en mouvement. Mot par mot, ligne par ligne, les règles, bizarres, de ce pensionnat américain s'était gravés dans sa mémoire. Son second vol, elle l'avait passé à dormir.

"Mais dis-moi, qu'est-ce que tu fais ici tout seul ? Il ne faut pas rester comme ça dehors, tu vas attraper froid !" fit-elle en ajustant son foulard autour de son cou. "Allons, rentrons, d'accord ?"

Elle sourit, ses dents blanches dans l'obscurité, et lui tendit la main.

Tu ne pensais tout de même pas te débarrasser de grande-soeur Katiouschka aussi facilement, non ?
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MessageSujet: Re: Un grain de sable dans l'océan [libre]   Un grain de sable dans l'océan [libre] Icon_minitimeMar 24 Aoû - 21:55

    Elle se recula, comme si ce qu'il disait était une insulte. Comme si finalement elle doutait de lui et le considérait elle aussi comme un monstre. Comme si elle adoptait le point de vue de tous les autres. Ca lui déchira le coeur. Être rejeté par les autres, d'accord. Mais pas par sa grande soeur. Ni par sa soeur cadette, d'ailleurs. On ne pouvait pas renier sa famille, pas vrai? On ne pouvait pas douter de ceux qui étaient de son propre sang, pas vrai? Non, non, c'était impossible, elle s'écartait juste parce que... parce qu'elle avait passé une longue journée et qu'elle ne pouvait pas supporter trop longtemps une étreinte, c'était tout. Oui, il en était certain, elle ne le repoussait pas.
    Enfin, presque certain.

    Certitude qui s'effrita lorsqu'il entendit son profond soupir, un soupir rempli d'ennui, de doutes, d'incertitude. Elle ne croyait pas en lui, pas plus que les autres. Ce regard, il ne le connaissait que trop bien. Mais, comment pouvait-elle? Elle le connaissait depuis le berceau, non? Elle l'avait vu grandir, n'est-ce pas?
    Alors de quelle façon réussissait-elle à douter de son petit frère?

    "Tu sais, je ne sais pas vraiment si ils voudront..."

    Ah, ça, oui, il y avait peu d'espoir. Et elle devait sûrement le savoir. Contrairement à lui, Katya était capable d'avoir lu et relu le règlement des centaines de fois pour en connaître les moindres détails et ne donc pas passer outre les "règles". Enfin. Peut-être que si il les mettait dans le fleuve?... Non, non, mauvais idée, imaginons un peu que ces pauvres petits soient attrapés par des pêcheurs? C'était impensable. Oh, oui, celui qui s'y baignerait risquerait sa peau, mais ça il s'en fichait, après tout. Ce n'était pas son problème si de malheureux étudiants venaient à se faire mordre par ses animaux de compagnie. C'était à eux de faire attention où ils posaient les pieds, voilà tout.
    Enfin, la question ne se posait pas puisque de toute façon il ne pouvait pas les emmener. C'était clair et net.

    "Mais dis-moi, qu'est-ce que tu fais ici tout seul ? Il ne faut pas rester comme ça dehors, tu vas attraper froid !Allons, rentrons, d'accord ?"

    Elle lui sourit -sourire Colgate hein, attention, on voit tout de suite l'enfant sage qui se lave les dents tous les jours- et lui tendit la main. Non, bien sûr, il avait raison. Elle resterait toujours sa grande soeur Ukraine, elle ne l'abandonnerait pas. Il serra dans sa paume celle de sa soeur, plus petite malgré le fait que l'aînée, c'était elle. Elle était toujours la même. Candide, innocente. Sa main était restée chaude au fil du temps.
    Oui, Ukraine était sa grande soeur. A lui. Et à Natalia. Il ne pouvait empêcher les autres de l'envier, mais personne n'aurait jamais le droit de lui faire du mal. Personne.
    Il hocha la tête en souriant. Oui, ils allaient rentrer. Ils allaient retourner à l'Académie, passer devant le salon communautaire en espérant croiser aucune âme qui vive, puis ils allaient se séparer. Lui irait dans le dortoir des garçons, le traverserait silencieusement en espérant ne pas faire de bruit et en croisant les doigts pour ne pas tomber nez-à-nez avec Chine. Puis il entrerait dans sa chambre, saluerait Héraclès et se coulerait sous les draps après s'être déshabillé.
    Non, Russie n'avait pas refait sa vie ici, c'était faux. Il était parti des bases qu'il connaissait de ce monde et s'y était accroché pour pouvoir survivre avec ses principes et ses caprices. Puis il avait été entraîné dans le flot des actions et des tournants de cette Académie. Alors oui on pouvait lui reprocher de ne pas avoir écrit ni téléphoné à ses parents. On pouvait lui reprocher de vivre sa vie comme elle lui venait à présent. Enfin, quasiment. Mais elle aussi, plus tard, serait sans doute comme ça lorsqu'elle aurait commencer à s'intégrer à la vie de l'Académie. Même si elle n'était pas reposante, elle était rassurante, cette agitation grotesque qui se déroulait chaque jour.

    - Oui. Rentrons.

    Et il commença à marcher d'un pas résolu. Même si il n'avait pas envie d'y retourner. Il n'y avait pas que des mauvais côtés là-bas, il y en avait aussi de bons. C'était ça la vie. Construire son avenir sur une succession de malheurs, mais aussi de bonheurs.
    Ah, finalement, peut-être bien qu'il s'y était fait alors, à cette saleté d'Académie...
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MessageSujet: Re: Un grain de sable dans l'océan [libre]   Un grain de sable dans l'océan [libre] Icon_minitimeMer 1 Sep - 21:45

La main de Vanya était agréable contre la sienne. Un peu froide, comme toujours, avec une large paumes et de longs doigts fins. Elle était un peu rêche, avec ses imperfections et ses minuscules cicatrices, et dégageait cet agréable souvenir de la maison.

Katya le suivit en silence. Il s’avançait doucement mais fermement, les lumières de l’école au loin. Le ciel avait cette belle couleur bleu foncé et la lune une jolie teinte blanchâtre. Les vagues s’écrasaient sur le sable, les unes après les autres. Elles lui rappelaient la mer Noire et les rares sorties qu’elle avait fait plus jeune. Katya ne pouvait s’empêcher au passé, à son petit frère si grand maintenant, au futur et à toutes ses questions laissées sans réponses.

Optimiste, elle se disait qu’elle allait être heureuse ici. Oh, si, il y avait des problèmes, surtout avec ses notes de physique et le fait que la moitié de cette école étaient des génies, mais tout s’arrangerait facilement. Les lèvres closes, elle chantait l’air approximatif une chanson dont elle avait oublié les paroles depuis longtemps, sa main toujours accrochée à celle de son frère. Tout allait bien se passer.

Vanya allait bien. Il l’avait dit, de cette manière réservée qu’il avait de dire les choses. Elle prit note de parler à la direction pour lui offrir un poisson avec l’argent de poche que Mama lui avait promis le mois prochain. Elle lui avait dit qu’elle pouvait se trouver un travail là-bas, mais Nana avait expliqué avec son air détaché qu’il était nécessaire pour elle de se concentrer sur ses études. Elle avait acquiescé, un peu gênée.

Vanya allait bien. Natasha aussi, elle l’espérait. Tout allait bien. Ils allaient être heureux ici, tous les trois.

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MessageSujet: Re: Un grain de sable dans l'océan [libre]   Un grain de sable dans l'océan [libre] Icon_minitime

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