Conseil étudiant, rencontre #1 [PV conseil, max 4]

La salle du conseil n'était pas, malgré ce que l'on pouvait en penser, plus ou moins chic que les salles de clubs qui partageaient l'Allée des étudiants. Son décor laissait tout autant à désirer, ses planchers étaient tachés des activités qui s'y étaient déroulées, certaines des chaises étaient incertaines, les tables branlantes et les sofas dépareillés et ses murs peinturés avec un mélange étrange des restants de peinture de l'école entière. Franchement, elle était affreuse, cette sale. Le seul objet auquel les étudiants qui y mettaient les pieds faisaient moindrement attention était la vieille chaise du directeur, celle dont il s'était débarrassé quand il avait reçu son plus récent fauteuil. Toute de cuir, confortable...seul le président du conseil étudiant avait l'autorisation d'y poser les fesses.

La seule différence qu'elle comportait réellement face aux autres (à part le fauteuil) était sa taille. Elle était grande et pouvait accueillir autour d'une trentaine de personnes en fonction de la décision qui se devait d'être prise et des sujets à y discuter. En effet, elle se devait d'avoir une bonne capacité.

Au caprice du président, on y avait fait installer une immense image représentant Barack Obama qui serre la main d'un itinérant. Quand on l'avait fait installé, tous avaient dû réciter l'hymne nationale des USA, une main sur le coeur, au garde à vous et en rang devant l'image. Alfred avait pleuré naturellement devant l'image représentant selon lui un "geste d'humanisme et de générosité extrême".

Ne cherchez pas à en savoir plus.

Aujourd'hui, Alfred s'y trouvait un peu d'avance et rédigeait sur quelques bouts de papiers les idées qui lui passaient par la tête concernant un certain sujet. Il était dit que la rencontre serait au sujet d'un bal donné en l'occasion de la St-Valentin. Certains y étaient enthousiastes, d'autres moins...puis c'est leurs problème après tout! Parce que un bal, il y en aurait un et il serait grandiose comme le tout serait organisé par la team Aaaaaaaaa....MERICA!!!!!!!!!!!! Et naturellement, tout le monde s'y plairait et on viendrait le remercier à la fin et on le couvrirait d'or pour avoir formé tant de couples dans l'Académie! Comme la vie est parfaite quand on est un héros aimé de tous!

Sur ce, il ne restait plus qu'à ce que les autres membres du conseil pénètrent en terre sainte.

Spoiler:

Ce matin était bien étrange. Un parfum inhabituel dans l'air? Un temps inhabituellement orageux? Quelque chose de mangeable au self? Non. Rien de tout ça. Seulement une sensation étrange qui tiraillait ses jambes et ses bras. Depuis quand sa tête arrivait elle plus haut que la moitié des fenêtres lorsque, d'ordinaire, il arrivait rarement au tiers? Depuis quand avait il besoin de lunettes, lui qui avait au moins l'avantage d'avoir une vue parfaite?
Plissant les yeux pour mieux y voir, il effleura du bout des doigts son reflet dans la vitre avant d'écarquiller les yeux. Les bras d'habitude à peine capables d'ouvrir un pot de Marmite sauce avaient laissé place à une musculature plutôt agréable à l'oeil à entendre les quelques gloussements féminins et les regards gourmands qu'il sentait sur lui.

De plus en plus étrange. Pas de gloussements moqueurs. Juste des petits couinements extatiques qui se voulaient séduisants. Un peu interloqué, quoiqu'avec plus d'assurance, il se dirigea d'un pas inhabituellement conquérant vers la salle du conseil d'étudiant lui qui d'habitude, freinait des quatre fers pour y aller. Il se sentait cool. Branché même. Il était enfin un jeune cool et branché. Parallèlement, d'étranges idées jaillissaient ça et là dans son esprit. Faire venir un super héro -autre que lui bien entendu- au bal de l'académie serait du meilleur effet. Et des feux d'artifice. Et si on faisait un bal masqué? Ou un bal ou tout le monde serait obligé de se costumer en sa merveilleuse personne. Quelle idée superbe, il devait absolument la soumettre aux autres! Et...

Problème. Gros problème. Il ne s'appelait pas Alfred. Et là, a 12h, il se voyait. Juste en face. Alors à moins que ses soirées mysthiques aient porté leurs fruits en lui permettant de produire une projection astrale... Soit il avait mangé par erreur un gateau de lys soit....


Et le bruit d'un radio réveil qui finit tragiquement sa vie dans le mur, comme tous les autres avant lui.
Comment avait il pu... Il eut un frisson d'horreur. Se retrouver dans le corps de l'autre idiot. Cette pensée l'obseda durant toute sa préparation histoire que la joueuse ne s'embête pas à décrire chacun de ses muscles se mettant en action pour enfiler ses chaussettes trouées.
Le pull parfaitement lisse, sans aucune bouloche, la chemise parfaitement repassée et la cravate tout aussi parfaitement nouée, il renvoyait la même image que chaque jour. Ni plus, ni moins laid.

Les fenêtres et les portes, toutes semblables, défilaient sous ses yeux tandis qu'il se dirigeait d'un pas décidé vers la salle du conseil d'étudiant. Il y avait certains avantages à être le trésorier. Certes, il n'avait ni le fauteuil confortable, ni le prestige du président. Certes, comme les autres, il avait du feindre l'émotion en regardant le portrait du "Précieux" du Président. Mais dès qu'il était question de budget, il se sentait le maitre du monde, aucune dépense n'étant engagée sans son accord. Et il le serait d'autant plus aujourd'hui que l'objet de leur réunion était inutile et bête. Encore une idée du président en somme.
Il se délectait et pouvait presque les imaginer en train de ramper pour avoir les crédits et baiser ses pieds princiers en prononçant leurs suppliques.

Oui, Angleterre se sentait vraiment d'humeur à contredire tout le monde aujourd'hui. Et il n'allait pas tarder à le faire savoir.

Saluant vaguement ses chers collègues sans prêter attention à l'état de délabrement avancé de leur Headquarter, il s'assit calmement à sa place miteuse. Vous savez? le genre de chaise qu'on a tous eue un jour. Celle où la planche de bois qui a supporté des centaines de séants est déssoudé sur un des quatre coins, menaçant son usager de passer au travers à la moindre flatulence de travers.
A peine avait il posé les fesses sur cette chaise qui ne tenait plus que par la force du saint esprit que la première provocation, provenant de Francis cette fois ci, fusa. S'ils commençaient comme ça, ils n'auraient jamais fini. Aussi décida t il d'essayer d'y couper court.

Bien, maintenant que nous sommes tous rassurés sur la santé du président, pouvons nous commencer?

Spoiler:

Je ne pouvais m'empêcher de sourire. C'était nerveux. Ou bien parfaitement et logiquement justifié, impossible de savoir...mais je sentais que rien ne pourrait retirer de mon visage ce sourire niais et innocent. Les rayons du soleil parvenaient à percer au travers de la couche de crasse recouvrant une partie des fenêtres, permettant de voir parfaitement le ballet presque hypnotique des poussières voletant dans la pièce. J'étais certes arrivé le premier, mais j'étais aussi d'une patience incroyable, quand j'attendais ces réunions -celles-ci même où j'étais Président. Et donc, faute de locuteur, je me distrayais comme je le pouvais. Aujourd'hui, j'essayais de suivre du regard les particules de poussière des yeux, tout en me balançant d'avant en arrière sur mon fauteuil, les mains sous les cuisses afin d'épargner à mon postérieur le contact toujours un peu froid du cuir.

Chacun son tour, les membres du conseil des élèves entraient dans le local, leurs visages reflétant leur énergie et leur envie de faire partie d'un de mes plans magnifiquement goupillés. Car oui, j'en avais un, pour le bal de la saint-Valentin.
Niark.
J'accueillis les piques et salutations de chacun avec un stoïcisme travaillé. Je ne faisais presque plus attention à la moindre insulte, quand elle était prononcée dans cette salle (voire, plus aucune attention à qui que ce soit, devrais-je préciser). Sans me départir de mon sourire, j'accélérais mes balancements sur le fauteuil, qui grinça légèrement, en proie à une soudaine impatience quasi-enfantine.

Non, secrétaire. Il se pourrait même que je t'enterre.

Ce n'était ni par mesquinerie, ni par quelque envie morbide de me battre verbalement que je répondis de cette manière. C'était simplement un petit rituel bien huilé, histoire de se mettre en forme et de réveiller les esprits encore un peu endormis. Comme d'autres que je ne nommerais pas, mais me contenterais d'observer fixement, jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que je pense à eux, et que ce n’est pas en bien. Heureusement, l'attitude toujours droite du sourcil ambulant donnait à notre assemblée un semblant de sérieux, et j'accueillis sa "remontrance" avec énergie. C'est à dire, je fis un balancement de trop, et manquai de peu de nettoyer le sol avec mes dents. J'agis comme si je n'avais pas frôlé un ridicule extrême, et me levai avec tant d'entrain que le fauteuil du Président recula de quelques centimètres, projeté par une soudaine détente de mes jambes.

Bien ! Comme vous le savez certainement tous, l'objet de cette réunion est l'organisation d'un bal pour la saint Valentin, qui arrive à grands pas. Nous nous devons de mettre sur pied quelque chose qui laissera à la postérité des larmes d'admiration chaque fois qu'ils entendront parler de ce que nous avons fait pour ce jour d'hiver !

Avec une passion que peu étaient capables de comprendre, je m'imaginais déjà la scène. De nouveaux pays, en pleine expansion, à genoux devant les accomplissements (illustrés en posters) du conseil des élèves, à l'époque où il était présidé par un héros digne de ce nom. Avec un soupir de contentement, je me laissais tomber sur le cuir de mon siège, avant de sentir une désagréable sensation de déséquilibre. Sensation que je vérifiais en me balançant légèrement ; quelques bruits secs confirmèrent mes soupçons, à savoir qu'un des pieds n'était pas au niveau des trois autres. Les chewing-gums utilisés que j'avais placés sous chaque pied les raccommodaient assez bien, mais pas très longtemps, malheureusement. Conscient que je ne pouvais laisser les choses telles quelles, je pris trois chewing-gum à la menthe de ma poche et me mis à les mâcher.

Arthur m'avait enseigné que, si je devais parler, il fallait toujours que j'aie une haleine fraiche. Faute de brosse à dent, tube de dentifrice et lavabo, je m'étais tourné vers les gommes à mâcher, qui remplissaient parfaitement leur triple-rôle : améliorer mon haleine, réparer les pieds de chaises, et horripiler Arthur par mes bruits de mastication incessants. Je pouvais me le permettre, car séant, j'étais Président, et lui Trésorier, bien que je finisse toujours par payer ma témérité une fois de retour à la maison. Attrapant une baguette de bois que je gardais toujours lors de l'exposition d'un de mes plans, je me levais de nouveau et me dirigeais d'un pas décidé vers le tableau derrière moi, où l'on écrivait généralement les idées à proposer. J'arrachai alors de ma main libre le tissu qui le recouvrait, révélant que je n'avais pas passé toute la demi-heure précédente à faire l'autiste sur mon fauteuil. Je montrais chaque zone d'intérêt de ma baguette au fur et à mesure de mon exposé.

There ! Comme vous pouvez le voir, j'ai déjà travaillé un peu sur l'idée. Certains aimeraient sans doute un thème Black & White, ou encore Anges et Démons. Mais c'était décidément d'un classique horriblement fade. Je me suis donc tourné vers la possibilité d'un vêtement typique de chaque pays dont les élèves sont originaires, mais j'ai préféré l'écarter tant elle était prévisible.

Je marquais un temps à peine perceptible, afin de m'assurer que l'auditoire était aux abois devant mon plan révolutionnaire.

Je propose donc plutôt, un bal costumé, où chaque élève (et professeur) devra s'habiller comme le pays qu'il admire le plus ! Et bien entendu, prendre son propre pays n'est pas une option !

Je pris la pose du vainqueur, convaincu que le conseil allait approuver de toutes ses forces tant mon idée était brillante.

Spoiler: