Éteindre l'incendie [ USA ]

Il y avait des choses agaçantes dans la vie, il y en avait partout. Les fuir revenait à se fuir soi-même; c'était totalement impossible. Et c'était certainement ce qu'il y avait de plus frustrant: ne pas pouvoir s'en débarasser rapidement. Il était totalement incapable de vivre en harmonie avec ses problèmes, ses sentiments, ses émotions et ses pensées. Il était beaucoup moins doué que les autres et il le savait très bien. Il n'avait pas besoin qu'on lui fasse un dessin, n'avait pas besoin qu'on l'engueule pour ça. Il se savait très con, merci bonsoir. Il avait eu le temps de s'en rendre compte. Qui se ferait rembarré sans problème par une nation comme Amerika après avoir envahit un pays à la moitié. Il fallait vraiment avoir une faiblesse visible. Il ne savait pas trop laquelle, mais sa défaite l'avait...ébranlé un peu dans sa confiance.

Chassant avec agacement ce genre de pensées plutôt déprimantes, il sortit de sa chambre, serviette et maillot dans ses bras, se dirigeant vers les vestiaires. Il entra dans la salle qui s'avéra étonnament vide.
- Mais si tu l'aimes à ce point, vas-y, il est surement pas trop tard! Entre dans la chambre et interrompt les!!! - Un frisson désagréable lui parcourut la colonne vertébrale. Il ne l'avait pas pris. Comment l'avait-il prouvé ? Facile, il avait gifflé le seul homme ayant réussit à le supporter assez pour accepter de former un "couple" avec lui. Évidemment, il l'avait presque immédiatement regretté, mais c'était ça le problème avec lui. Il agissait parfois avant de réfléchir. Il avait beau être intelligent et stratège, il ne réussissait pas tous ses coups à la perfection...Il se déshabilla lentement, puis mit son maillot par la suite. - Sie brachen seinen Herzbastard (Tu lui as déjà brisé le coeur bâtard) - Il grogna. Il serra les dents. Il claqua la porte de son casier et se dirigea vers la cuisine d'un pas rageur. Il allait le tuer celui-là ! Cette fois, en plus de le mettre à genoux devant lui, il le ferait ramper comme une larve totalement dépourvu de conscience ou d'opinion. Une coquille vide et totalement seul. Une chose sans essence.

Arrivé dans la salle, il prit une grande respiration, profitant de cette odeur chlorée qu'il aimait bien. Une des seules odeurs fortes et dérangeantes qui ne l'agressaient pas. Il regarda l'eau un moment. Il allait devoir faire pas mal de longueur pour se relaxer. Feli, Alfred, France. Il avait hâte de retrouver Kiku...Au moins lui était calme et pas compliqué. Ou Lysander. Dont la seule présence réussissait à faire envoler sa colère et ses préoccupations.

Il grimpa sur le plongeon le plus haut, écoutait les battements de son corps face à cette hauteur vertigineuse. Cette sensation, de quasi vide, de danger...il aimait la ressentir dans toute les fibres de son corps. Elle était semblable à la douleur. Si prenante et si douce. Si attirante. Il recula un peu pour un élan. Respira un grand coup, attendit, se laissa envahir par l'atmosphère environnante, puis sauta. Le coeur remontant dans la gorge, son corps fendant l'eau tel une flèche pourfendant la chair. Il laissa l'eau caresser chaque côté de son corps avant de remonter à la surface pour reprendre l'air. Il se dirigea vers le bord, s'y reposa un peu, laissant l'adrénaline redescendre un peu. Il cala dans l'eau, donna un coup de pied au mur et commença ses longueurs, battant l'eau afin de faire disparaître le peu de rage qu'il lui restait encore dans les veines. Lorsqu'il reprit surface après avoir traversé la piscine, il se retrouva nez à nez avec des pieds. Surpris, il leva le regard...