Silent Hill & Joyeusetés {Julian & ...Free }

L'ambiance était oppressante, il fallait faire vite. Pas d'autre choix. Avancer. Le décor semblait se distordre, se débattre avec les ténèbres. Mais elle n'avait pas peur. La brune roula un peu des épaules et reprit son explorations en pestant quelques injures entre les dents. Encore quelques pas. Cette fois devait être la bonne. Mais on n'y voyait rien dans ce brouillard étouffant. Quelques bruits seulement perçaient cet endroit encombré, sale, mal rangé, hasardeux. On ne distinguait plus vraiment le dehors du dedans, le propre du sale, le clair de l'obscur. Cependant une petite certitude : ce calme n'allait pas durer, elle attendait le changement, d'une minute à l'autre.

Et le changement survînt bien plus tôt qu'elle n'y avait songé. Un bruit sur le côté attira son attention. Sans réfléchir une seconde, elle se retourna et tira. Le bruit clair de la balle qui sort du canon, celui mat d'un corps qui s'écroule au sol. Mais elle n'avait pas le temps de s'attarder à savoir qui elle avait abattu, il y avait déjà de nouveaux bruits suspects. Des bruits sales, du genre qu'on s'imaginait enfant, tapi sous la couette parentale. Deux nouvelles détonations, deux nouveaux corps. Dans quoi s'était-elle encore fourrée. Cette fois il fallait courir, et vite, si elle ne voulait pas se faire attraper. Et surtout, surtout, abattre toute personne dans le chemin. N'importe qui, et tant pis pour les conséquences.

Un nouveau bruit détourna son attention, derrière elle cette fois. Elle fronça les sourcils et se retourna. Un cri strident la ramena à la réalité. Ainsi que le GAME OVER qui clignotait allègrement sur l'écran de la machine. Ce Silent Hill était une belle merde. Mais pas aussi agaçant que de voir que la porte venait d'être ouverte, et qu'un gros malin était probablement en train de se planquer pour lui flanquer la trousse. Ilnaja attrapa son plus gros livre d'histoire, dans l'espoir que le coquin se dévoile à ses yeux et puisse recevoir en plein museau tout le poids de la culture Albanaise.

Tome 3, écrit par un illustre inconnu, probablement le meilleur. Oui, probablement, mais excepté pour écraser les quelques araignées qui osaient s'aventurer dans son dortoir et l'écraser sur la tête d'un Francis légèrement trop entreprenant, ce bouquin ne lui avait pas paru aussi extraordinaire. Et puis, il n'y avait pas assez d'image pour qu'elle ne mette le nez dedans.

Un froissement sur le côté. Elle tourna vivement la tête. S'il croyait que la mafia Albanaise avait perdu de son ressort, il avait tout faux. Elle resserra un peu plus sa prise sur le bouquin et partit en chasse silencieusement entre les jukebox et les arcades, bien prête à démonter du petit con. Une petite loupiote s'alluma cependant dans sa tête une seconde. Qui pouvait lui faire une blague pareil? Quel était la personne assez petite pour se planquer aussi admirablement bien au milieu des jeux ?

Mais Julian bien sûr.

C'était sûr, il allait bouffer de l'histoire. Du moins dès qu'elle l'aurait retrouvé.