Retenue (Pologne)

Ah. Parce qu'en plus, il était sérieux.
C'est dramatique, là, rendez vous compte. C'est de l'ITTC aztèque, un truc comme ça ? Non, parce que c'est particulièrement gênant, ce genre de plan. Quitte à se prendre une punition, quelque chose de plus conventionnel aurait parfaitement convenu à Pologne. Par exemple, une bonne vieille dissertation bien pénible. Il aurait alors suffi de faire les grands yeux mouillés et quelques steuplaiiiiit-steuplait-steuplaiiiiiit-snif-regarde-comme-je-suis-triste pour que Toris règle le problème en trois-quatre coups de stylo. Ou, disons le ouvertement, qu'il le fasse à sa place. Ce qui aurait été, à la rigueur, tout aussi envisageable dans un cas comme celui-là. Va repeindre les murs d'Aztèque, steuplait-steuplaiiiiit-regarde-comme-je-suis-désespéré-tu-peux-pas-refuser.
Sauf que.
Bwehehe.
Sauf que, comme constaté à l'instant, le susnommé, eh ben, il a tout du gars qui a l'intention de rester là et de suivre l'avancée du business. Oui, forcément, dans ces conditions, ça va être chaud-bouillant de mettre un 'volontaire' balte sur l'affaire, hein. Encore que ! Il doit bien y avoir moyen de négocier, non ? Joe, j'te refile un doublé Lituanie/Lettonie, tes murs ils sont tip-top dans une heure. Et Feliks, il a la paix. Parce que pour être honnête, les basses besognes comme le barbouillage de murs, c'est pas tellement sa tasse de thé, au polonais. Sauf, évidemment, si c'est à trois heures du matin, que c'est la surprise du siècle, et que - accessoirement, hein - c'est du rose piqué dans le local du club d'art.

Non, on ne va pas s'étendre sur l'optimisme du très respectable professeur, bien qu'il soit permis de perplexiser avec insistance sur cette dangereuse insouciance (ça rime). Ou, pour faire simple : Nan, mais y a quelqu'un ici qui a conscience que confier ce genre de tâche à un pas-doué comme Feliks, c'est se préparer à voir s'accumuler les catastrophes ??
... C'est bien c'que je me disais.

Pas la peine d'aller le chercher jusque dans les dortoirs. Parce que certes, Pologne est tellement totalement cool qu'il fait rien que ce qu'il veut et qu'il en a juste trop rien à faire du reste, MAIS il n'est pas demeuré pour autant. Enfin, pas complètement. Et là, son génial génie intégré - ou son instinct de préservation, plus vraisemblablement - lui fait savoir de façon assez insistante que Aztèque, c'est quand même mieux de pas trop déconner avec. Donc, il se pointe. Et sans la ramener, en plus. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il a l'intention de se plier aux joyeux projets du professeur. Des fringues sans importance, c'est ça ? Sooooorry, les seules auxquelles il n'attache pas la moindre importance, c'est précisément l'uniforme de la boîte, dear. Et il est pas non plus assez stupide pour pousser la provoc' jusque là. Donc... Pologne, aller risquer sa panoplie de itboy - et ses cheveux trop hype - là-dedans ? huhuhu. Nooon. Il le fait quand ça en vaut la peine - à ses yeux, s'entend. Mettre le souk, tâcher de pourrir la vie de Russie, mettre en application des ITTC foireuses, par exemple. Mais pour une retenue même pas méritée ? Compte dessus.

Ok. Première étape, on entre là dedans. Deuxième étape, on GÈRE LA LOOSE. Première option : le mode je-suis-l'innocence-et-la-candeur-incarnées-zieute-moi-cette-image-d'Epinal. Avec le grand regard limpide copié sur Mary Ingalls et le sourire de Madone à faire passer CandyCandy pour une vieille prostituée toxico en train de prendre son shoot dans le caniveau. Mode activé en entrant après un toctoquage.

"Euuuuh, M'sieur ? J'étais genre, trop en train de me dire que, sérieux, ça serait totalement pas coo... pas juste de me faire faire, style, une retenue, parce que c'est carrément trop pas de ma faute à moi. Alors comme, bah, c'est flash que vous etes genre, grave attaché à faire dans le totalement juste, ben... J'peux partir ?"

Avec le sourire youhou-les-ptits-zoizo bien persistant.

Surprise du jour, le polonais en question se pointa. Oh certes, pas habillé très 'pauvrement', mais il l'avait prévenu. Qu'il ne vienne pas geindre à la fin de cette journée si un peu de peinture s'était déversée sur lui. Qui sème le vent récolte la tempête comme le disaient les proverbes d'aujourd'hui. La vieille civilisation n'était pas prête de recevoir son du. Il s'occupait, chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année, d'une ribambelle de gamins plus stupide les uns que les autres. Il n'arrivait pas à saisir le bien-fondé de son enseignement. Être ici depuis 10 ans faisait ressortir des questions qu'il ne trouvait pas totalement pertinente pour son travail. Il remettait en doute l'utilité des écoles.
Les enfants, ça reste des enfants.
Même imbéciles.

Pour en revenir au truc polonais à la porte de son bureau, il ne fut pas surpris de l'entendre implorer pitié. Sincèrement. N'y avait-il pas plus pitoyable ? D'accord, ce n'était pas exactement 'begging for mercy' mais il demandait que sa retenue n'ait pas lieu. Évidemment s'ensuivit quelques 'compliments' sur le fait qu'il était plus que juste et que jamais il ne voudrait que telle injustice arrive.
Oui voyons, il était le défenseur des bonnes valeurs.
Jamais.

-Je vous attendais, vous pouvez entrer.

Avait-il ignorer tout le joli paragraphe préparé par son élève-victime de la journée ? Oui. Pourquoi ? À question idiote, réaction idiote. Pourquoi prendre la peine de répondre à une si grande évidence. Il n'allait tout de même pas laisser un élève échappé à sa retenue, aussi superficielle et féminin que ne l'était cet élève. Malheureusement, les gamins en crise sexuelle d'identité semblait nombreux dans cette école.
Comme quoi la sexualité devrait être enseignée dans cet établissement.

-Je ne suis pas du genre à ne pas tenir mes promesses.

Il eu un sourire très...carnassier.

-Je vous ai promis une petite session de peinture, comme vous voyez la pièce vous attendait.

Il lui montra les pinceaux et les couvertures sur le sol pour éviter de salir le plancher. Le seul meuble qui restait dans la salle, c'était son bureau qui se trouvait au milieu afin qu'il ne soit pas dans le chemin, mais qu'il puisse surveiller le moindre des faits et gestes de son sacrifié.

-Voyons, me croyez-vous si peu homme de parole ?

Il le regarda ou reluqua, c'est selon votre bon plaisir, votre niveau d'obsession ou votre 'fangirlism'. Son sourire s'agrandit quelque peu.
Non vraiment...
Il y avait des moutons bien suicidaires.
Ces jeunes allaient apprendre un peu de discipline.
Juré par foi de civilisation ancienne.
S'il n'y arrivait pas, ses dieux auraient une centaine de sacrifices ou même plus...
Tuons le feu par le feu.

-Vous apprendrez certainement à acquérir quelques vêtements 'bas-de-gamme' pour survivre à vos bêtises la prochaine fois.

Il lui fit signe d'approcher.

Non. Sans déc ? Surprise ? Et même 'surprise du jour' ? Oh, Joe, mais t'entends ça ? Triste écho d'une mauvaise impression, on dirait.
Aztèque était bien pessimiste. Bien. Comme on va éviter de prendre les gens pour des cons, on n'avancera pas que Pologne est discipliné d'une quelconque manière. Disons plutôt ce qui est : il se serait fait un plaisir de se dispenser de cette gentille invitation, seulement Pologne, aussi inconséquent qu'il soit - on ne le niera pas - porte quand même une attention assez aigue à ses propres intérêts. Et croyez le, pas besoin de pratiquer Aztèque depuis des lustres pour soupçonner que ce type a une fabuleuse capacité à porter atteinte à vos intérêts.

Le problème avec Feliks, c'est qu'il a beauuuucoup trop confiance en lui. A partir de là, la réflexion est simplissime. Pourquoi, grands dieux, prendre le risque de s'attirer les foudres du bonhomme en ne se pointant pas, alors qu'il suffit de venir faire un ptit coup de chibi eyes so innocent à domicile pour que la punition s'envole avec le bénédiction du prof ? Bah oui, hein.
Sauf que le truc, c'est que le prof en question, là, il a l'air d'être aussi réceptif aux chibi eyes qu'au charme d'une vieille carotte cuite. Et c'est dire, quand on connait le foudroyant potentiel charismatique d'une carotte cuite.

Merci de désactiver le gonflage de joues avant que ça ne soit visible. Ça part vite, ces petits machins-là, hein. A la moindre contrariété, pouf... Et encore, ça aurait pu être pire. Par exemple, s'il avait pu avoir connaissance des pensées du gentil monsieur. Superficiel, ça va encore, il y a 'super' dedans, il le prendra peut-être pour un compliment. Par contre, sûr qu'il apprécierait moyennement les post-it 'féminin' et 'crise d'identité sexuelle'. Parce que ok, il y a occasionnellement la jupe, mais aucune ambiguité sur ce qu'il y a dessous. Ouais, selon lui, mais Pologne aussi, il s'y connaît question optimisme.

Bref.
Donc, oui, il était venu. Non, il n'était pas venu en comptant se plier à la corvée. Et non bis, il n'en avait pas fini, même s'il commençait en effet à comprendre que quand Aztèque dit un truc, il le fait.
Pour le moment, on se borne à constater que la fibre mate... euh... paternelle ? ne vibre pas spécialement chez ce type-là. Laissons le cogiter deux secondes, juste le temps de laisser l'illustre enseignant faire, option C, son passage en revue. Parce que l'instance supérieure a un level de fangirlism assez médiocre. En parlant de médiocrité, il est peut-être temps de contre-attaquer, me semble.
Au fait, qu'est ce qui lui avait valu de se retrouver là ?
Avoir un peu secoué San Marino, c'est ça ? Ah, mais ça change la donne, de suite. Parce que San Marino, c'est pas un crime, qu'il a commis, c'est carrément un sacrilège. Un blasphème, même. San Marino, il a enfreint le onzième Commandement. Ouais ouais, je sais que ça serine depuis des siècles qu'il y en a seulement dix, mais on vous confirme, il y en a bel et bien un onzième : Tu ne lèveras point la main sur Lituanie. Ousinonjeteravagelemuseau. Mais ah, c'est vrai que San Marino avait été absous entre temps. Alors ?

"Mais, m'sieuuuuur. Sérieusement, j'ai rien fait. C'est TOTALEMENT la faute à Russie. Comme d'hab. Itude."

Ouais. Faut causer correct, quand même. Sinon, il y a comme une petite pointe de désespoir dans le ton. Et celui-là, il n'est pas feint, hein. Parce que Pologne, qui est obtus mais pas non plus demeuré, il a quand même conscience qu'il rame probablement en vain. Sinon, oui. La faute 'à' Russie, comme souvent de près ou de loin selon lui, mais là, allez savoir pourquoi, on doute fortement qu'il va avoir l'occasion d'exposer le reste, et d'ailleurs, le Feliks, il n'en a pas l'air convaincu non plus ; preuve en est que pour finir, il se la boucle, et il s'exécute pour ce qui est d'approcher. C'est soit ça, soit la sentence d'Aztèque vient de lui court-circuiter le cerveau, pas iimpossible non plus. Des vêtements bas de gamme. Ça mériterait presque un ohmygod. Eh ho, "m'sieur", y a champ et champ, hein, Feliks c'est pas un bouseux de la cambrousse. Tiens, eh ben... encore une protestation qui ne verra pas le jour. Parce que de toute façon, disons le, il s'inquiète BEAUCOUP plus pour ses cheveux que pour ses fringues. Et pourtant, il y tient, à ses... euh... sait même plus ce qu'il a enfilé, en fait. Un coup d'oeil plus bas pour vérifier le fait... AAARGH !! Envoi massif d'ondes de détresse. On peut ajouter au 'ohmygod' un truc du style 'genredestachesdepeinturesuruncargoJuicynanmaisc'estl'hallutotale'. Il va tourner de l'oeil rien qu'à l'idée, là. Encore une fois, s'ensuit presqu'aussitôt la réalisation amère que curieusement, c'est le type d'argument qui va pas du tout interpeller le cruel, le très michant et implacable Aztèque.

"... J'le ferai plus, pro-miiiiiiis !"

Il a rien fait, mais promis, il le fera plus. Ouais, bon. C'est Pologne, quoi. Lequel s'accroche comme un forcené à sa dernière bribe d'espoir. Les anciens Empires sont ils sensibles au repentir déchirant ?

Résumons...décidément, rien n'est de la faute à personne dans cette académie. Tous sont innocents et tous sont coupables. Facile de dire « non-coupable! » et de pointer le voisin. N'avaient-ils jamais eu un tant soit peu d'adultes emmerdants pour venir faire un sermon avant que l'ancienne civilisation ne se pointe ? À en croire le théâtre auquel il avait droit devant les yeux, non. Habitués à faire selon leurs caprices. C'était ce qu'il concluait, mais peut-être Pologne et Écosse étaient-ils des exceptions et que tous les élèves n'étaient pas ainsi. Se laissait-il aller à un optimiste trop grand ou voulait-il simplement éviter de se faire plumer par toutes ses heures inutiles où il essayait d'inculquer un minimum de savoir-vivre à des enfants ? Bonne question.

Appuyant son coude sur la table et son menton dans sa main, il se demande vraiment pourquoi il perd son temps. Dans un même laps de temps, son bureau n'est toujours pas peinturée et l'ancien empire ne peut pas nier le début de paresse. S'il pouvait éviter de le faire lui-même...

Il y avait bien des esclaves avant non ? Alors pourquoi ne pourrait-il pas user une petite nation à la tâche pour son bon plaisir ?

-Mais oui bien sûr...

Il ne le lâche pas des yeux. Bon d'accord, il n'était pas un homme à détester la violence, n'avait-il pas, pendant les longues heures de sa gloire, sacrifié des millions de personnes presque chaque jour ? Et ce, sans réels remords. Le fait donc que le garçon devant ne frappe un de ses camarades – parce que pardonnez, mais s'il n'avait que secouer il ne serait peut-être pas intervenu – ne le dérangeait pas plus que ça. Seulement, il était enseignant. Avec ce boulot ingrat venaient les responsabilités ingrates. Dont celle de protéger les plus faibles contre les plus retords. Retords parce qu'il ne pouvait utiliser le mot « fort » devant un truc comme celui qu'il avait sous les yeux. Nah...

Fallait quand même pas rêver.

-S'il suffisait de menaces pour régler tout. Vous ne vous serez pas déplacé pour rien. Le pinceau vous attend avec impatience.

Aucune idée si les anciens empires en général y sont sensibles. Seulement voilà, Aztèque se meurt de lassitude, son bureau n'est pas peint et n'attend que ça, il a attendu Pologne et n'est pas près de laisser échapper une proie si bien prise. S'ennuyer est réellement une malédiction. Majoritairement plus souvent pour les victimes de la personne que pour la personne subissant l'ennui.

-Plus vite vous aurez finit, plus vite vous pourrez partir.

Il s'appuya ensuite sur sa chaise, lorsque la circulation dans son bras se fit plus douloureux. Il déposa ses membres supérieurs sur les bras de son siège et attendit, patiemment presque, que le jeune se mette au travail. Il ne l'avait pas appelé pour bavarder, mais pour faire sa punition.
Les enfants ne s'élevaient qu'avec ça il fallait croire.
Ce n'était pas des yeux, aussi beaux ou chibis soient-ils, qui le feraient changer d'avis.
À moins qu'il ne s'offre en sacrifice. Offert si gentiment, une civilisation comme Xalli ne pouvait refuser sans le regretter amèrement une heure plus tard.

-Un point c'est tout.

Simplement pour signifier que le plaidoyer était finit.

"Un point c'est tout", comme "fin de la discussion" ? Comme "je veux plus rien entendre" ? Comme "c'est moi que j'ai raison alors tais toi" ? Ah ouais, ça, Feliks, il connaît bien. Sauf que généralement, ça sort de sa bouche à lui, ce genre de phrase. C'est cruel de le destabiliser comme ça, lui qui est tellement trop cool qu'il fait totalement que qu'est ce qu'il veut. Mais franchement, il y a un moment où on arrive au bout de ses ressources. Le mode 'Attendrissement à coups de chibi eyes' avait fait un flop. Le mode 'Coolitude absolue pour impressionner' s'était lamentablement vautré. Et même le repentir déchirant s'était pris un mur. Là, il avait à peu près tout épuisé, hormis, bien sûr, la grosse crise de nerfs avec trépignage et gonflement de joues, le tout en menaçant d'arrêter de respirer, et ça, il n'était quand même pas assez con pour le tenter avec quelqu'un comme son actuel interlocuteur. On veut même pas savoir quel genre d'accueil aurait reçu cette ultime tentative, mais comme il y a franchement peu de chance que ce soit celui escompté, bah on va oublier, hein ?

Pis, faut bien l'avouer, ce n'est pas un rebelle dans l'âme, le Pologne, bah non, bah non. Juste qu'il a effectivement l'habitude de faire ceee qu'il veut, quaaaand il veut, que globalement, il arrive à obtenir ce qu'il cherche à obtenir, que 'non' c'est un terme quasi-inconnu à ses délicates noreilles, et que les rares fois où ça arrive, il parvient à transformer rapidement ce 'non' en 'd'accord T_T'.
Et surtout, que c'est rarissime, que dis-je, exceptionnellissime, qu'on cherche à lui faire faire quelque chose qu'il n'a pas envie de faire. Parce que le pourçentage de gens dotés d'une patience surhumaine - ou de masochistes, au choix - dans la population locale est assez restreint, quand même, et Dieu sait qu'il en fait, de la patience, pour forcer cet engin-là. Sauf que là, il a affaire à un ressortissant de l'alliance professorale, et pas n'importe lequel, en plus. Si encore c'était un de ces specimens tout droits sortis de l'île aux enfants, le joyeux pays des monstres gentils. Mais nan. Pologne est une bonne option pour une interminable joute orale, il peut tenir des heures comme ça, à en devenir dingue de stress. Sauf quand il a affaire, clairement, à une figure d'autorité... Ou à un gars qui le fout mal à l'aise. Sisi, y'en a. Peur ? Naaaaannn. Pologne il est carrément trop cool pour avoir peur, sans déc.
Hum. Bref.

Donc Pologne, il remballe sa maigrelette résistance, il fait le deuil de ses fringues, et il se la ferme.

... Allez, courage. Après tout, y a qu'à se dire qu'il est trois heures et demi du matin et que le délire, c'est de barbouiller les murs d'une salle whatever en rose en traînant Lituanie à moitié réveillé, pour faire une supersurprise. Et y a qu'à faire abstraction du fait qu'on est en plein jour, qu'à la place d'un Lituanie complaisant, on se coltine un Aztèque effrayant, que la couleur est toute pourritte, et qu'il va certainement pas avoir le droit de dessiner des trucs marrants sur les parois. Ni de chanter - très fort et très faux.
.... C'que c'est la loose, des fois.

Bon, alors, il est où, ce pinceau qui l'attend avec impatience ? Peuheu. C'est pas réciproque, hein, nous cachons pas la vérité. Y a qu'à voir, d'ailleurs, la façon de le saisir, entre deux doigts ET à bout de bras, avec une expression franchement résignée. Tiens, d'ailleurs, pourquoi ne pas tout simplement dire à Aztèque qu'il ne SAIT PAS faire ça ? Hein ? C'est pas une idée qu'elle est bonne, ça ?
... Juste un coup d'oeil au susnommé, et on renonce. Parce que, va savoir pourquoi, il la sent venir à dix bornes, la réponse sadique du style qu'il va apprendre sur le tas. Et puis, en plus, un point, c'est tout.
C'était quoi, déjà, l'autre réplique ? Plus vite fini, plus vite parti ? Aaaah, oui. Mais speeder Pologne pour un travail manuel, ça sent le drame. Ou du moins, ça fait prendre corps à l'ombre de la grosse connerie qui pendouille comme une bonne vieille épée de Damoclès mal barrée.

Allez, bonhomme. courage. Tiens, la peinture. Oui, je sais, la couleur elle est 'pourritte' et c'est même pas fun comme ambiance, mais va falloir faire avec.

"Euuuh, m'sieur ? Genre... Tous les murs ?"

Petite pointe d'espoir...?