Whacky ! Slavic Sbart ! [R.Tchèque]

Ce qui aurait été franchement classieux comme retour, c'aurait été une entrée au ralenti, deux trois p'tits tourbillons de pétales de fleurs blanches par-ci par là, avec le vent dans les cheveux, mais aussi au ralenti, du genre de la pub L'Oréal qui grippe dans le magnéto. Le tout évidemment avec le reflet des spotlights sur le sourire cogate, le brush impeccable et une marche impériale. Ouais.
Ça, c'aurait été grand.
Sauf que déjà, de un, dans le hall y a pas tellement de vent. Ensuite, le plafonnier, il a un effet spotlight très discutable ; oublions aussi les tourbillons de fleurs, ça aurait fait gueuler les gars de l'entretien, et aussi le ralenti, y a pas mieux pour se péter la tronche. Attention à la marche, steuplait.
Ceci dit, l'entrée était au rabais, certes, mais ce n'était pas bien grave, vu que de toute façon, tu peux mettre tous les accessoires que tu veux, quand t'as une base à la ramasse.... Et faut se rendre à l'évidence. A la ramasse, c'est encore gentil, là. Le Feliks, il peut PAS se taper une suspension aérienne et s'en remettre d'un claquement de doigt, youplàlà les ptits zoizo, sur le temps du trajet aéroport/académie. Parce qu'un voyage en avion, quand t'es Princess Poland, c'est X heures passées à stresser, à paniquer, à chialer, et à te taper des vocalises sur tous les tons de Ohmygodonvatotals'écraser *ghiii* pourquoiçatanguecommeça, avec des ptites variations sur Répandezvotregrâceennosâmesafinqu'ayantconnuparlavoix *ghiii* del'angel'incarnationdevotreFilsbienaimé. Donc forcément, pour le coup, t'es pas très frais à l'arrivée, quoi.

D'ailleurs, en l'occurence, le Pologne trauma, entre le teint grisâtre, les noeils rouge pétant et la démarche de mule bourré, il se traîne une allure qui rend à peu près autant glamour que la version zombie de Cadichon. Et encore, pour ce qui reste de son quota de dignité, on va éviter de mentionner le ramassis de noeuds dans la région des cheveux - et encore, ça concerne seulement les mèches qui ne sont plus trop hérissées - les mains qui se prennent toujours pour des ressortissantes lettonnes ou alors pour celles d'un parkisonien avancé, ainsi que la voix qui a rendu les armes quelque part au dessus de l'Atlantique. Forcément, à force de gueuler comme un goret, hein, on se retrouve avec un truc rauque qui crachotte dans la gorge. Et attention, pas le rauque option Juliette Gréco qui sussure so sexy. Non. Plutôt le rauque option Robert Ricard entre deux paquets de gitanes maïs.

Définitivement, Joe, le retour en avion, c'était pas le bon plan, pour Feliks. D'ailleurs, c'est discutable pour Kamilka. Parce que OK, au départ, on commence avec un couillon qui a la trouille de l'avion et une andouille qui a le flip du bateau. Pour le train Tchéquie / USA, tu repasses le siècle prochain, ok Joe ? Et en attendant, c'est le meilleur qui gagne. Et c'est peut-être pas exactement ce qu'on peut appeler une victoire, parce que faut pouvoir se le supporter, le voyage avec Pologne en crise d'avionite très aiguë.

Par contre, il est encore en état d'être chiant. Alors on décolle pas la tchèque. Parce que sa petite soeur, c'est TELLEMENT la huitième merveille du monde, j'te jure. On sait jamais, hein, des fois qu'y en ait qui surgisse pour la lui piquer. Nan, nan. La crise de n'a-mwa est ferme et définitive.
Et puis, c'est Pologne.
Alors ok, il a des ITTC moyennement C. Ok, il est tyrannique. Ok, il est envahissant. Ok, c'est un réservoir à catastrophes.
N'empêche que Pologne, quand il aime, quand il aime vraiment, c'est pas 'vaguement' ou 'à moitié, nan, nan.

Pologne, c'est comme le lierre. Quand il s'accroche, c'est très fort, et c'est pour toujours.

Alors on a beau avoir quand même carrément envie de a) filer prendre une douche et reprendre figure humaine, b) courir raconter à Toris comment on a été grave courageux de prendre l'avion, c) oublier de préciser, bien sur, qu'on a limité été embarqué de force et qu'on a été infect pendant TOUT le vol tellement on balisait, d) demander quoi qu'il s'est passé ici de neuf après avoir réclamé un milkshakevanillefraise pour se remettre...... Et on a beau avoir également une dégaine de vieux rat en train de crever ...... eh ben on prend quand même la tite main de la tite poupette, et on lâchera pas pendant toute la durée des démarches administratives de la miss. On fait greffon. Et de ponctuer d'un ton super détaché, je-suis-tellement-trop-cool :

"Ouais okay, l'avion c'était genre, plus rapide. N'empêche que t'vois, on aurait pris le bateau, eh bah ça aurait été totalement moins crevant. Mais bon, vu que tu flippes."

C'est ça. Et toi, t'as pas du tout eu peur, tu faisais semblant, c'est ça ?... Avec Pologne, le mode grande gueule, quand y en a plus, y en a encore. Et puis, quoi, hein. Faut bien essayer de retrouver son standing, vindiou. Pologne, c'est pas un grand frère en carton.

C'est en baillant et en tenant la main de son cher Frère que Kamilka posa la première fois le pied dans l'Académie. Feliks n'avait pas tort, elle est grande cette académie. Autriche devait certainement se perdre à chaque fois qu'il allait quelque part... La tchèque pensa sur le coup que, elle aussi, allait se perdre. Elle regarda le halle avec curiosité : Le regard vert qui se posait partout et un sourire aux lèvres. Enfin arrivé. Kamil' laissa échappé un soupire de soulagement. Non pas que le voyage avait été ennuyant, loin de là. Il avait été, au contraire, mouvementé. Très mouvementé... TROP mouvementé. Et tout ça, grâce à une seule personne et nous nous doutons tous de son identité : Pologne. Entre les « LIET, AU SECOURS !!! » à chaque trou d'air et les récitations de la bible, et ceux pendant TOUT le long de ce foutu trajet -sans compter les crises avant l'embarcation- Kami avait eu beaucoup de mal à le calmer : Les câlins, les berceuses et les mots rassurants, pratiquement rien n'avait réussi à calmer complétement l'ainé. Heureusement que, pendant une heure, trop courte au goût de la tchèque, mais suffisante pour qu'elle puisse se reposer un peu, Feliks était partie dans les bras de Morphée.
Ce qui était sûr, c'est que jamais elle risquerait d'oublier ce vol... Les autres passagers non plus d'ailleurs.
Petite pensée de cinq secondes pour eux s'il vous plait.

…

OK, C'est bon.
Tchéquie regarda son frère qui semblait enfin calme. Elle espéra qu'il n'avait pas perdu sa voix durant le trajet... Mais d'un autre côté si, au moins, elle ne risquerait pas d'entendre de cri une nouvelle fois. Les oreilles n'apprécieraient plus du tout à ce stade.

"Ouais okay, l'avion c'était genre, plus rapide. N'empêche que t'vois, on aurait pris le bateau, eh bah ça aurait été totalement moins crevant. Mais bon, vu que tu flippes."

Han, Kamil' elle t'adore Feliks. Pour la peine, elle te prend dans ses bras avec un grand sourire.

« On serait arrivés pendant la nuit si on avait pris le bateau. »

Et aussi tu aurais fait une grosse crise d'angoisse, mais ça, tu ne le rajoutes pas, hein ? Quelle bande de bras cassé, je vous jure : Une qui a peur du bateau et l'autre de l'avion... Fallait prendre le TRAIN, ça aurait été plus simple.