Leon, j'espère que tu es heureux là où tu es [Feli\Lys]

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Tout est arrivé si vite... Je n'ai pas eu le temps de rien voir... Tout ce que j'ai entendu, ce fut le cri de UK qui fixait le bocal. Je croyais encore à une de ses mauvaises blagues à l'anglaise, mais non, il n'avait pas hurlé pour rien. Il avait vu mourir sous ses yeux Leon... C'est peut-être qu'un , mais bon, la mort reste la mort...

J'avançai dans le parc, d'un pas un peu plus lent qu'à l'habitude. Il faut dire que Scotland ne se pressait pas. L'émotion sûrement. Et bon, il me suivait, alors j'aimais mieux prendre mon temps et qu'il ne tombe pas, ça serait sûrement trop. Et j'aimais bien être dans le parc, ça me permettait de vider ma tête, de ne plus penser à rien et j'en avais besoin.

Ya un truc que je ne comprenais pas. Pourquoi il était mort ? J'ai pourtant fait attention de pas trop le nourrir, qu'il n'ait pas trop de stress... mais moi et les animaux, ça n'a jamais été facile. Je crois avoir eu facilement dix chiens et encore plus de chats, de perruches, de hamsters... mais un c'était la première fois. Et quelle idée aussi de me filer un truc à garder en vie. Je cause des problèmes à tout ce que je touche.

On arrivait au pied d'un chêne, pas trop gros...

-Bon, ça te va ici ?

Je me tournai vers Scotland. Il fixait la boîte... le cercueil de Leon, en silence. Je vis un petit hochement de tête qui me semblait désintéressé... il était vraiment troublé par les événements lui. C'est comme si le monde extérieur n'existait plus...

Le soleil allait se coucher bientôt, une petite brise ce leva, venant refroidir l'ambiance déjà assez morte. Au loin, on pouvait entendre la rivière couler et d'autres étudiants jouer sur les terrains de sports extérieurs... mais pour moi aussi, ce monde extérieur ne semblait plus exister.

Je commençai à creuser le trou. Bon, avec trois coups de pelle le trou fût déjà bien assez grand et creux pour accueillir là petite boîte. Je me reculai un peu, laissant le chemin libre pour que Lys s'avance et porte Leon vers son dernier repos... Mais c'est qu'un hein ?

Le de Lysander était mort. Il l'avait vu remonter lentement dans l'eau, sur le dos, blanchâtre. Comment pouvait-il mourir ? Maintenant en plus. Pas de le droit... si ? Prussia était là avec une pelle dans la main et l'air embêté. C'était un garçon étrange. Pas vraiment comme son frère, un autre style. PLus exubérant mais plus renfermé à la fois. Un drôle de mélange dans une tête blanche aux yeux rouges qui ne laissait personne indifférents. Le roux savait qu'entre lui et Gilbert il n'y avait qu'un fil. Un léger fil de soie, qui risquait de casser à tout moment. Ils étaient diamétralement opposés et jamais l'un ne comprendrait l'autre, c'était ainsi et mieux valait qu'ils s'y fassent.

Il regarda Leon dans sa boite, le coeur serré. Lui qui ne vivait pas un moment facile, voilà que le le lâchait brutalement, comme on largue une ancre à la mer. Et débrouille toi. C'était peut-être la dernière chose à laquelle Lysander s'était promis de s'attacher. Au milieu du chaos social du lycée, il n'avait de stable que son frère ( et encore ) et son animal de compagnie. Cette petite bestiole qui ne causait de torts et de problèmes à personnes, heureuse pour trois pétales de nourriture dans un bocal et une eau changée toutes les semaines. Ce n'était pas dur d'aimer un . Ils n'étaient pas d'un naturel pénible.

Mais voilà. Plus de . Plus de quoi aimer. Déjà que son mouton l'avait quitté l'année précédante, voilà que Leon s'envolait vers d'autres cieux. Lysander baissa un peu les yeux et redétailla l'animal longuement. Cette petite vie qui s'éteignait lui serrait le coeur. Il était vraiment trop sensible... Pleurer pour un ? Ridicule. Son père lui aurait mis une belle rouste. Mais voilà, Lysander ne pouvait pas s'en empêcher, les animaux, dès qu'on y touchait il était tourneboulé. Ils étaient bien mieux que les humains, moins de sentiments, plus d'instinct, et pas de jugements, de messes basses, de coups dans le dos.

Oui, il aurait été plus simple d'être un .

Prusse avait fini. Il avait fait un petit trou dans le sol du parc. Lysander lui était reconnaissant d'avoir fait ça. C'était peut-être idiot, mais de savoir qu'il n'était pas aussi seul qu'il ne le pensait lui avait réchauffé le coeur. Et ce n'était pas forcément ceux auxquels on s'attendait qui étaient là quand on en avait besoin. Il s'avança doucement et posa la boite au fond du trou, regardant une dernière fois les écailles chatoyantes du . Un lourd soupir franchit ses lèvres et il se redressa. Leon allait lui manquer, malgré le fait que ce n'était qu'un vulgaire , un tas d'écailles de trois secondes de mémoire.

" Merci ..." Murmura le roux à l'encontre du Prussien.

Léon était mort.
Voilà ce qui les amenait au parc en ce jour. Le petit rouge avait trépassé. Personne ne savait pourquoi, mais en même temps tout le monde s'en fish. Comme dirait un certain anglais dans le coin. Feliciano ne se sentait pas vraiment concerné personnellement, en vérité il se demandait quel goût pouvait bien avoir ce petit qui passait son temps à tourner en rond dans un bocal.

Seulement voilà, ce petit être appartenait à Lys, qui était son petit ami. Donc voilà pourquoi il était là à présent. L'écossais lui avait demandé de faire le prêtre. Bon, Fabrizio aurait mieux fait l'affaire que lui, mais il ne s'en plaignait pas, il réfléchissais donc à ce qu'il pourrait bien dire pour accompagner cette petite chose dans la mort.

Ils marchaient donc doucement dans le parc. Une douce brise s'était levée et le soleil ne tarderait pas à se coucher. Quelle meilleure période que le crépuscule pour ce genre de cérémonies ?
Gilbert était en train de creuser au pied d'un grand chêne, le bruit des coups de pelle dans la terre, accompagnés des larmes du roux donnait une ambiance très spéciale. Lui qui avait l'habitude des choses joyeuses, il n'était vraiment pas dans son élément.
Il jeta un coup d'oeil au blond platine. Ah, il l'aimait bien. Il ne le connaissais pas vraiment très bien comme son frère, mais quand même. Il savait qu'on pouvait compter sur lui quand on en avait besoin.

Lysander venait de déposer la boite au fond du trou que le Prussien venait de creuser. Il ferma les yeux et réfléchis quelques secondes. Il ne savait toujours pas quoi dire, mais de toute façon, rien ne vaut une bonne improvisation !
Il rouvrit les yeux et se placa entre l'arbre et le creux, face aux deux autres. Il leva doucement les bras, avant de commencer doucement.

- Si nous sommes réunis ici ce soir, c'est pour honorer une dernière fois la mémoire de Léon, le bien aimé babelfish

rouge de Lysander. Ce petit être qui n'avait rien demandé à personne à part un peu d'amour, vient de nous quitter. Nous tenions à te faire un denier adieu, petit Leon. Papa Gilbert et maman Lys sont là, avec toi. Ils veulent juste te dire de ne pas avoir peur, tu va aller dans un monde meilleur pour toi.

Il décida de se taire un moment, avant de continuer sa tirade. Le temps qu'ils s'impregnent bien du moment. Et que s'ils veulent rajouter quelque chose, c'était le moment.

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Spoiler:

Je regardai Lys poser le cercueil de Leon dans le trou, l'endroit de son dernier repos. C'était spécial d'assister à des funérailles... mes premières. J'avais plutôt habitude de me foutre de la mort, de ne pas me préoccuper de ceux qui partent vers l'au-delà, mais que Leon nous quitte subitement m'avais laissé surpris et un peu troublé.

Je me demandais encore plus ce que l'avenir allait être... Comment Lysander allait gérer cet événement. C'était peut-être seulement un , mais c'était son et il semblait s'y être attaché. Déjà qu'il ne vivait pas une vie facile ces derniers temps, je voyais d'un mauvais oeil l'effet que la mort de Leon aurait sur l'ensemble. Une victoire en temps de guerre n'était pas faite par un seul homme, mais toute une armée et ce serait sûrement pareil dans une guerre bonheur versus malheur. Même si je n'appréciais pas trop Scotland, si je voulais éviter des ennuis, je devais agir et être présent comme un archer qui reste derrière et qui portait assistance à la cavalerie et l'infanterie.

Une fois le discours d'Italie terminé, je m'avançai vers Lys, lui passant le bras derrière le dos et posa ma main sur son épaule.

-Faut pas laisser cet événement venir alourdir le reste...

Sage conseil, très sage conseil... trop sage conseil. Mais au moins, j'avais la preuve que je pouvais parfois avoir des idées qui semblent bonnes pour consoler les gens. Sauf que là, j'ai figé. Je ne sais plus trop quoi dire... Je ne connais pas vraiment Lysander, du coup c'est pas simple de savoir ce qui peut l'énerver.

Lysander aurait été sur un bateau en dérive au milieu du Pacifique qu'il aurait été moins perdu, ce jour-là. Prusse, avec qui il le courant passait de façon un peu trop electrique et par à-coups, était là. Là pour lui. Pourquoi ? Il ne lui paraissait pas que Feliciano était décalé à ce point dans le décor, mais Prusse... Il n'avait pas laissé à Lysander une image douce et d'amitié jusque là. Et c'était bien le normal. N'oublions jamais que le roux ne laissait personne indifférent, dans l'amitié ou le dégoût, ou qui sait, peut être mieux ou pire.

Mais Prusse il n'arrivait pas à le calculer, non. Tant pis. Ce n'était pas toujours ceux qu'on attendait au tournant qui étaient là au moment où l'on en avait besoin. Perdu dans ses pensées, il n'écouta qu'à moitié la voix chantante de Feliciano murmurer la messe. Quelle voix. Il n'arrivait pas à la sortir de son esprit, elle glissait dans sa tête comme l'onde, délicate, mélodique. Les pays latins avaient cette particularité de chanter la vie, donnant une note de chaleur en toute circonstances. Il fixa la petite tête brune, plus petite que lui, qui avait tant de fois levé le visage pour attraper les baisers du roux. Oui, Feliciano était vraiment le seul et l'unique être capable d'apaiser les pleurs à ce moment-ci, il lui suffisait de parler, même de choses futiles.

L'albinos était là, à côté. Que dire ? Le ventre de l'Ecosse s'était serré, comme lorsqu'il se sentait coupable. Pas mal de trucs chez ce type lui rappellaient Ludwig. D'autres beaucoup moins. Mais ce même air. Il approcha vaguement sa main de son propre visage pour en chasser quelques mèches, et essuyer ses joues trempées. Il réalisait maintenant, qu'au fond, entre Feliciano et Prusse, il ne restait que lui-même. Il n'arrivait pas à croire en la sincérité de Gilbert, et ne savait pas même pourquoi. Il inspira une grande bouffée d'air qui le calma un peu. Puis finalement, la main sur son épaule lui coupa toute activité respiratoire. C'était Gilbert. Qui parla. Alourdir le reste ? Malheureusement, il n'était pas aussi facile que l'on pensait de tout dissocier sagement. Effectivement, le reste prennait une sacré place dans sa vie, mais il n'allait pas en mourir. Le plus douloureux était passé, non ?

Le roux reprit courage dans cette petite phrase de la Prusse. Sa main se posa sur la sienne une seconde, bien plus fine. Il serra les doigts pâles un bref moment puis les relâcha, n'arrivant pas à savoir les réactions de Prusse. Elles lui paraissaient tellement éloignées des siennes. Ils étaient littéralement opposés, et les voilà réunis un soir, dans un parc, a l'enterrement d'un . Un léger soupir passa le pas de ses lèvres et il leva ses yeux charbonneux vers Gilbert.

" Ne t'en fais pas, tout fini par s'oublier. "

Drôle de phrase, mais si l'on savait la décortiquer, il n'était pas dur d'en déduire que Lysander finirait par enjamber la tristesse pour avancer de lui-même. Enfin, normalement... Il se cala un peu mieux contre le prussien sans pour autant le coller, sachant aisément qu'il risquer de le gêner en agissant de la sorte.