Les fous existent (Pologne)

Invité

Le parc. Un endroit dont il n'avait plus revu la verdure depuis un mois environ. Enfin, pas plus que quelques minutes le temps de le traverser rapidement sans même y faire attention. Trop de mouvements, trop de coups bas. Il n'avait alors pas trouver le temps de faire une pause et de profiter d'un peu d'air frais. L'occasion lui était maintenant donné pour son plus grand plaisir. Car oui, même une brute solide comme l'Allemagne aimait bien l'air frais et la nature. Bon, il n'était pas de ces idiots romantiques à écrire sous le soleil, inspirés par les mouvements des feuilles soufflées par le vent, mais il avait son droit d'apprécier le calme qui y régnait.

Il regarda un instant la montre et l'anneau en or blanc, puis fourra ses mains dans ses poches. Il n'avait pas honte de se promener avec de tels bijoux, il voulait simplement...en fait, il ne savait pas pourquoi le tic de mettre ses mains dans ses poches étaient devenus encore plus présent après qu'Al lui ait offert ces cadeaux. Il les aimait. Pourquoi les cacher ? Peut-être parce qu'il était très légèrement réservé et même très réservé tout court.

Mais en quoi c'était plus mal qu'autre chose ? En marchant dans le parc, il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Est-ce que ça dérangeait à Alfred cette réserve qu'il avait ? Sûrement. Il lui avait prouvé en tentant de se suicider et en l'engueulant sur son habitude à tout garder en lui. Pourtant, il ne voyait pas ce qu'il y avait de mal. Il préférait ça à la façon bruyante, exubérante et idiote qu'avaient Alfred et Lysander à réagir à quelque chose qui ne leur plaisait pas. Il savait que parfois lui-même le faisait trop savoir, mais il allait faire en sorte de redevenir aussi silencieux qu'avait. La nation qui attendait son heure dans l'ombre. Il devait redevenir comme avant. Ne serait-ce que pour garder sa dignité. Il avait bien assez entaché ce qu'il était. Une partie de lui semblait toujours hurler contre les décisions qu'il prenait. Il essayait d'ignorer cette petite voix qui disait qu'il s'amollissait, mais ça ne marchait pas toujours.

Aaah, le calme...
C'était la plus belle chose du monde...
Enfin, QUAND et seulement QUAND il y avait du calme.
Parce que...il y avait un bruit, qui se rapprochait. Doucement, rapidement et bruyamment.

Il se tourna vers le bruit et fronça les sourcils. De loin, il voyait parfaitement une silhouette humaine qui se dirigeait dans sa direction en courant...et en hurlant. Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée. La personne passa en vitesse, lui accrochant l'épaule. Il tituba un peu en manque d'équilibre, puis réussit à reprendre contenance et regarda la flèche continuer son chemin pour aller heurter de plein fouet Pologne. Il ne s'excusa même pas et repartit dans sa course sous le regard étonné d'Allemagne. C'était quoi son problème à lui ?

Il regarda la nation qui s'était fait heurté par la flèche humaine en se demandant s'il devait le laisser là ou s'en préoccuper. Il se dit que le laisser là était plus dans son genre de réaction. Contre toute attende, l'imbécile heureux et hurlant repassant, accrocha de nouveau Pologne, fonça dans Allemagne puis repris sa course sans rien dire.

Ne comprenant rien à rien, la nation allemande resta plantée là, tout à fait...presque scandalisée par la chose qui courait partout...

Alors, pour ceux qui se poseraient la question... Nan, Pologne passe pas sa vie dans le parc. On pourrait même dire que le plus souvent, il ne fait qu'y passer, bien que la promesse d'une certaine personne à taper une nuit de camping sauvage clandestin - totalement trop cool - ne soit pas tombée dans les limbes de l'oubli polonais. Après, ce sera probablement regretté amèrement dès le premier hurlement pour cause de ohmygodunebestiole, mais c'est pas notre problème, c'est celui qui a les bonnes idées qui se démerdera avec l'Hystérique, et surtout, c'est une autre affaire.

Aujourd'hui... Aujourd'hui, c'est rodéo. Mais rodéo vachement mitigé, en fait. Parce que, d'un côté, c'était virée-boutiques, mais de l'autre, eh ben c'était solo. Et solo, déjà c'est pas drôle, ensuite - et surtout - eh ben faut restreindre à mort le pillage pour cause de pasdeporteurdesac. Et, aussi curieux que ça puisse paraître, Feliks l'avait fait. Restreindre à mort. Et vraiment à mort : il ne trimballait qu'un seul sac, et encore, ce qu'il contenait était destiné à Lituanie, parce que maintenant qu'il est là, faut ~~le faire souffrir~~ en prendre soin. Et le rhabiller un peu plus cool, bon dieu. Bon, c'était pas prévu pour aujourd'hui, mais quand Feliks avait VU ce SUPER hoody de la mort taille XXS ("ça se porte totalement au dessus du nombril, style !"), couleur turquoise-plus-flash-tu-meurs ("nan mais je sais que c'est erk, mais c'est, genre, trop la couleur IN de cet été, quoi") avec un imprimé zèbre dans le dos et une bordure en tulle ("Liet, reviens ici de suite !!"), il avait direct visualisé Toris là-dedans. Pas vous, ouais, je sais. Et oui, ça pique les yeux, mais on est pas des chochottes. D'ailleurs, Joe, quand on y pense, pour être belle faut ptêtre ben souffrir, mais pour être trop tendance, là faut faire souffrir les noeils des autres. Passons.

Et donc, après avoir... commis cet acte... Pologne était rentré, très vite pour ne pas être tenté de faire un carnage dans les rayons et de se retrouver avec trente mille trucs à porter. Et aussi parce qu'il avait un peu de mal à respirer vu qu'il avait religieusement suivi les conseils de Lysander - taille 32, le slim. Avec la ceinture serrée au max, le t-shirt Marylin et les cheveux en bataille. Rajoutez juste par dessus le sourire un peu figé qui laisse presque pas du tout entendre que t'es sur le point de crever ou de te fêler une côte, et les énormes lunettes noires qui te font une tête de mouche mais qui sont trop trop so hipster, quoi. Par contre, c'est mieux de les mettre quand y a grand soleil, parce que là, avec le p'tit ciel qui se couvre gentiment, on a une luminosité qui baisse. Feliks, arrête de t'la péter steuplaît et retire ces lunettes de mouche, me...

"HII !!... Mais AIE !"

Eh ben voilà. T'aurais pas eu ces conneries sur le pif, t'aurais peut-être vu arriver le projectile gueulard. Okay. Allez, ça aurait pu être pire, au moins t'es resté debout.
Un état de fait qui ne durerait pas très longtemps, parce que s'il consentit quand même à se délester des oeillèr... pardon, des lunettes, ce fut pour plisser les yeux afin de déterminer à qui attribuer la silhouette qui se dessinait à quelques pas de là. Tiens, c'était Allem...

"NNNH !!!"

Cette fois, t'y couperas pas. Au deuxième choc, Pologne fut violemment désequilibré et s'éclata joyeusement sur le sol. Et pas en mode théâtral, hein. Une chute totalement dépourvue d'élégance, plaf sur le cul. Avec une réaction immédiate et les décibels à fond.

"NAN MAIS, LA C'EST GENRE TOTALEMENT LOURD !"

Un gonflage de joues excédé, et express puisqu'il fallut bien dégonfler pour pouvoir continuer à râler.

"'Tain mais 'se passe quoi... C'est, genre, la fin du monde ? Ou y a le ruskov qui tape un strip-tease, truc du style ?!?"

Par automatisme, il tendit la main à Allemagne pour se faire relever... Et la seconde d'après, rapatria précipitemment son bras. Oulà... Allemagne ? Le mec qui traîne une réputation un peu beaucoup bizarre...

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