✯ Académie Hetalia ✯
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 Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie]

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Poland/Feliks Łukasiewicz
Genre, trop Pologne, style !
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Poland/Feliks Łukasiewicz


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MessageSujet: Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie]   Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie] Icon_minitimeVen 23 Juil - 10:43

Pour les quelques troglodytes et/ ou personnes assez chanceuses pour avoir pu éviter Pologne jusqu'à ce jour, qui ignoreraient encore ce qu'est une ITTC ©, il convient d'expliquer ce qu'est exactement cette bestiole.
Une ITTC. Ça a la couleur d'une idée, la silhouette d'une idée, l'odeur d'une idée, bref ça ressemble à une idée. Sauf que c'est du made in Feliks, donc là de suite ça devient un CONCEPT. Parce que Pologne n'a pas juste des illuminations comme le commun des mortels, nan, nan. Il a des Révélations, des Inspirations Divines, des Idées Totalement Trop Cool - ITTC de leur p'tit nom.
Alors les mauvaises langues diront qu'une ITTC se solde généralement par une catastrophe, un cataclysme, voire une catalepsie, à l'occasion - bah oui mais Joe, tu voulais le faire passer, ce hoquet, ou pas ? - Ce sont d'immondes racontars répandus par des victi... des gens qui n'ont pas su apprécier l'immense génie feliksien.

C'est vrai que les Idées Totalement Trop Cool de Pologne se soldaient parfois... souvent... par un magistral ramassage de tronche, mais c'était pas la faute à l'idée, hein, nan. C'était des histoires de logistique, vous savez, tout ça. Mauvaise gestion, mauvais karma, faisait pas beau, je savais pas que t'avais des fringues/os/équilibre mental/autres aussi fragiles. Mais les idées en SOI, sûr qu'elles roxxaient. Et qu'elles roxxaient du poney, en plus. Celle là comme les autres, mes p'tits potes.
En fait, c'était probablement l'une de ses MEILLEURES ITTC. Un plan génialissime. Parce qu'à chaque problème, il y avait une solution. Le problème, en l'occurence ? Complexe. Tout avait commencé à cause de Prusse. De Prusse et d'Irlande. Le joyeux p'tit couple du printemps, mignon tout plein aux yeux de certains, débectant aux yeux d'autres. Pologne ? Deuxième groupe. Impossible de comprendre pourquoi et comment une fille aussi peps et cute qu'Irlande pouvait se retrouver avec un type comme le 'machin aux noeils rouges, à moitié taré en plus nah mais t'rends pas compte'. Avouons qu'entre autres choses, le manque total de diplomatie de notre phénomène n'avait pas aidé à éviter un fatal clash avec la petite rouquine. De cela, Feliks avait retenu deux choses : 1- l'amour rend très con. 2- la connerie ainsi générée détourne les infectés de leurs amis.
Okay. Et là, vous savez ce qui est apparu ? Baaaah oui, Joe. Il n'y avait rien d'impossible à ce que Lituanie lui fasse le même plan un jour ou l'autre. Même pas envisageable, il fallait trouver une parade. Et l'ITTC était arrivée, s'imposant avec une évidence quasi surréaliste. Oh, les gars !! Comment éviter que votre meilleur ami vous plante là pour aller s'engluer dans une romance quelconque avec un(e) énergumène qui lui pompera les 3/4 de son temps et de son énergie ? Bah, simple. Détournez l'attention qu'il porte aux potentiel(le)s candidat(e)s, et réorientez tout ça. Canadisez pas : canalisez. Fournissez lui mieux que ce qu'il a sous les yeux, quoi ! Mais attention. N'allez pas vous enterrer tout seul en optant pour un truc trop envahissant. Pas de chair et d'os, malheureux !!!

Spoiler:


La cinquième lettre avait été la dernière à se parer d'une joyeuse innocence, heh. Il avait commencé à collectionner les réponses du pauvre Toris. Et fallait bien dire ce qui était, Le/la Mystérieux(se) Inconnu(e) avait commencé à peser sévèrement sur les nerfs de Feliks, en même temps que sa patte dégageait progressivement des lettres. Il avait rattrapé in extremis quelques "genre" et autre "trop grave mortel" un peu trop voyants, bouh... Mais en fait, Joe. Ce cirque là, il aurait pu continuer longtemps, non ? Après tout, Pologne avait une chance assez monstrueuse sur ce coup-là. L'affaire marchait à fond. Les deux personnes à qui il avait confié le topo étaient de confiance, et aucun ne lui prenait la tête à coup de 'c'est mal'. Mieux, le gentil Matteo avait carrément accepté d'aider, si le besoin s'en faisait sentir.
Les lettres de Lituanie étaient gentilles. Trop gentilles, selon Feliks, qui, en bon empaillé du cerveau, réussissait quand même à se faire des crises de jalousie en voyant avec quelle assiduité Toris répondait aux lettres en le laissant au second plan. Les lettres de Lituanie, c'était à la fois le même Toris et un Toris radicalement différent. Et c'était quand même la classe.
Donner à Lituanie l'opportunité de répondre ? Ç'avait été ZE erreur monumentale, la plus grosse connerie dans la lignée des pires conneries made in Poland. L'objectif d'origine était atteint, okay, mais ça avait rendu Pologne accro à cette foireuse correspondance semi anonyme. Pire, il sortait allègrement des pompes de Mystérieux Inconnu(e) pour revenir dans les siennes.


Spoiler:


Ah, le summum du chaos. Ses petites joies anodines. Et les idées bien arrêtées de Finlande, le Glorieux Gardien des Réponses. Des réponses de Lituanie, s'entend, parce que sinon, Finlande, c'est surtout des questions, qu'il a... enfin, la Pochette Rose Scellée était entre les mains délicates du Père Tino, et c'était très bien comme ça. Les lettres de Toris ? Non, on ne les jette pas, pis quoi encore ? Le fait qu'il les connaisse toutes par coeur change pas la donne, bonhomme. Les garder ? Dans ses affaires ? Dans la chambre ? Impensable, Joe !! Et si Lituanie tombe dessus ? On explique ça comment ? Genre, je l'ai trouvé, t'as vu comment c'est fun, des fois les coïncidences ? Alors, les confier à Finlande... la garantie de les savoir à un endroit inaccessible - parce que le Tino, il cache super bien les trucs (DVD story inside) mais entières et récupérables, ça vaut bien la peine d'endurer les remarques complètement désabusées du serviable receleur, nan ? L'avantage aussi, avec Tino, c'est que ça fait tellement longtemps qu'il est convaincu de certains trucs que les jours où lesdits trucs s'avèrent fondés, y a même pas besoin de lui dire.... Mais bon, ok, on admet. C'est vrai. C'est de la trouille. Yap, mossieur, Feliks préfère tout perdre plutôt que de risquer de tout perdre. A hurler de stress okay, mais au moins, il l'admet, bah voui, c'est un grand garçon ça !

Bien. Pourquoi on en était là aujourd hui ? Mais, amis, parce que cette situation, c'est pas qu'elle craint toootalement, mais quand même un peu, que je vous dis. Et parce que mine de rien, on finit par se choper des remords, et un retour du flip absolu. Pas à tortiller. A chaque lettre, on frôlait le désastre, ça devenait vraiment trop personnel, c'était du n'importe quoi. De visu, c'était pire. D'une façon ou d'une autre, Toris finirait par savoir, et, comment dire... Même dans son incommensurable inconséquence, Pologne avait comme l'impression que ça passerait beaucoup, beaucoup moins bien s'il l'apprenait autrement que par des aveux en bonne et dûe forme.

Et donc après de longues journées/semaines de moult réflexions, cogitations, tergiversions, un petit millier de tableaux pour/contre, quelques lettres supplémentaires d'où découlèrent quelques accès d'angoisse à la mode balte, il avait finalement - Feliks, tu es ma nouvelle religion - tenté de se convaincre qu'il était sans doute assez cool pour survivre en cas d'explosion lituanienne.
Une ultime lettre, glissée sous cette foutue porte en profitant d'un couloir désert et d'un Toris occupé ailleurs.


Cher Toris.
C'est ma dernière lettre. Je ne t'écrirai plus, je ne te demanderai plus de m'écrire. Tu m'as accordé beaucoup de temps, beaucoup d'énergie, et moi, je ne t'ai pas rendu énormément... Quelques mots sur du papier, et le noir total à mon sujet. Maintenant, je voudrais te donner les deux choses que tu as demandé plusieurs fois : mon identité, et une explication. Enfin... je vais essayer. Demain, après ton dernier cours, reste dans la salle. Elle n'est plus utilisée passée cette heure. On pourra parler, mais... s'il te plaît, pardonne moi si je me dégonfle. C'est vraiment très difficile, bien plus que tu l'imagines. J'espère en avoir le courage, mais même si c'est le cas, je n'aurais probablement pas l'occasion de te dire merci pour toutes tes lettres. Elles me sont toutes sincèrement précieuses, même si tu ne les écrivais pas réellement pour moi.



Ok, alors c'est sûr que le lieu choisi, il donne pas spécialement le ton. Un confessionnal serait plus indiqué, mais Vatican y ayant installé son sac de couchage vu que ça court pas spécialement les locaux de l'académie, on fera sans. Non, l'intérêt principal de ce lieu, c'était qu'il y serait aussi, même heure, même lieu, mais avec une bonne raison. Oh, hé, commencez pas, hein. Pour une fois qu'un cours mérite d'être qualifié de positif.... enfin, du même coup, en cas de crise aiguë de couardise, il pouvait se rétracter. Alors qu'un point de rendez vous à un endroit où techniquement il n'a rien à foutre, ça limite fortement les portes de sortie.



Oh, dites ! Vous avez déjà vu une journée passer aussi vite, vous ? C'est pas un truc de dingue, ça, franchement ? Faudrait avoir la recette, ça serait d'enfer pour les après midi caoutchouteuses à regarder les secondes évoluer en minutes et en heures. Enfin là, quoiqu'il en soit, ça faisait pas franchement les affaires de Pologne que ça défile aussi rapido. Mais même si cette journée avait été de celles où il scotchait consciencieusement ce pauvre Lituanie, celui-ci n'en aurait pas trop souffert, vu que notre générateur à idées cool avait décroché deux mots et demi, avec un calme amorphe à peu près autant à plat que l'EEG d'un candidat de téléréalité. D'ailleurs, Pologne va pas tarder à avoir le même, s'il cède à cette envie monumentale de se taper la tête sur toutes les surfaces planes de la morg.. pardon, je veux dire de la salle. Mais y a quand même un p'tit arrière-goût de glas, non ?

Après ton dernier cours, reste dans la salle. On. Pourra. Parler. Brusquement, c'était pas l'envie qui manquait de foutre le camp. La sortie émettait un ptit chant de sirène - celles avec une queue d'poisson. Enfin, précisément : encore plus que d'habitude. Mais c'est cela, reste là, et fais semblant d'attendre, tu fais ça très bien, sisi, encore un petit effort et t'auras presque pas l'air à l'agonie. Savez quoi ? Là. Précisément. Ce qu'il voudrait... c'est que Toris vide les lieux, que soudainement ça ne l'intéresse plus du tout de savoir. Ou alors une diversion ? Une petite diversion ? Allez ? Natalia en bikini, ça ferait l'aff... quoique non. Disons plutôt une alerte à la bombe - même si en étant honnête, ça revient un peu au même. Et si les gens pouvaient quitter les lieux MOINS VITE, ça l'arrangerait aussi. Mais, évidemment, il fallait qu'aujourd hui précisément, tout le monde semble avoir des truc hyyyyper urgent à faire. Ou alors c'est qu'une impression, mais dans tous les cas, le résultat est là... Bon.
A l'instant où l'ultime dos disparut dans l'encadrement de la porte, un vortex invisible s'ouvrit et aspira net le pauvre courage de Feliks. Du coup, la réaction fut immédiate.

"Euh... Tu vas, genre, rester ici ? Parce que si tu restes ici, ben... Du coup je vais y aller, parce que j'ai style totalement rien à faire ici, alors, hein, c'est carrément mieux que je reste pas là où j'ai rien à faire, t'sais, c'est pas cool. Alors, ben j'y vais, hein ?"

Couillon de polonais. Mais record de vitesse battu, dis donc, sans déconner, à peine il a fini sa phrase qu'il est déjà dans le couloir. Et tant pis s'il n'a même pas laissé le temps à Toris de placer une quelconque réponse. Bon, et donc, cette fuite...? Parce que là, on en est à un arrêt sur image - repose ta deuxième jambe par terre, tu vas te vautrer, andouille - assorti d'une bonne vieille torture mentale des familles. Et une réflexion hautement philosophique à mi-voix.

"Nanmaisenvraicommentçacrainttotalementàmortquoi...."

Bah voui, hein. Une petite ITTC pour se sortir de là ? Non ? Bon, alors demi-tour. Si, si. Pourquoi ? Parce que Pologne, il est tellement cool qu'il a peur de rien, et depuis le temps qu'il nous bassine, eh ben, il va le prouver, hein ? Une grande inspiration, on y retourne. Braaavo, c'est BIEN. Même s'il a le regard qui se balade partout SAUF sur Toris, qu'il évite d'ailleurs à tel point que celui-ci aurait pu s'être transformé en coin-coin en caoutchouc sans qu'il ne s'en rende compte.

"Euhmmm, dis... Faudrait que... J'avais un truc à te dire, quoi."

Okay, donc ÇA, c'est censé être clair. Selon Feliks. Et si jamais cette limpidité mirobolante ne suffisait pas, on pourra peut-être compter AUSSI sur les capacités hallucinantes de Lituanie à ne pas voir un éléphant dans un couloir ? On est pas rendus, les enfants.
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Lituanie/Toris Lorinaitis
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MessageSujet: Re: Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie]   Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie] Icon_minitimeMar 12 Oct - 20:59

Cela faisait déjà un bon moment que cette correspondance semi-anonyme avait commencé. Au début, Toris avait été un peu secoué par de tels aveux, et par la façon de les transmettre. N'importe qui en aurait été plus ou moins déstabilisé d'ailleurs, mais comme Toris est ce qu'il est, il n'avait pas pu s'empêcher de ruminer à propos de ces lettres avec la même ardeur que lorsqu'il faut avaler en catastrophe l'un de ces bonbon gélatineux qui colle aux dents parce que le prof a décidé de passer dans les rangs au moment précis où on avait un petit creux.
Malgré tout, petit à petit, il avait fini par s'y habituer. Et tout naturellement, recevoir ces lettres devint très vite une sorte de routine -comme réparer le réveil-matin tous les deux jours en devient une lorsque l'on partage la chambre de Pologne.

Ce soir, Toris rentra dans sa chambre après les cours pour y déposer ses affaires avant de descendre dans la salle commune. Il ouvrit la porte, et découvrit qu'une petite enveloppe blanche avait été glissée dans la pièce en son absence. Il la ramassa nonchalamment, et vérifia le dos :

"for Toris"
Cette écriture, Toris la connaissait par cœur. Douce et légèrement forcée, un peu comme celle des maîtresses dans les écoles primaires... c'était celle de son admiratrice (admiratrice ou admirateur ? Toris lui-même n'en avait pas la moindre idée).
Lituanie adressa un sourire rayonnant à sa lettre. Sans la quitter des yeux, il déposa son sac au pied du lit, et s'installa sur son bureau. Il sorti d'un des tiroirs son journal intime, dans lequel il consignait chaque lettre et chaque réponse depuis la toute première. Question journal intime, il y a deux profils : d'un côté, ceux qui choisissent un beau livre avec des pages bien blanches et une couverture épaisse, généralement décorée aux goûts de son propriétaire, et de l'autre côté, Toris, avec son pauvre cahier rouge criard qui avait réchappé au rôle de "cahier de cours" parce que -c'est bien connu- il y a toujours un professeur qui décide que "non, finalement nous allons utiliser un classeur".
Il l'ouvrit à la prochaine page blanche, y inscrit la date du jour, puis avec un brin d'impatience, retira la lettre de son enveloppe pour la lire :

"Cher Toris.
C'est ma dernière lettre. Je ne t'écrirai plus, je ne te demanderai plus de m'écrire. Tu m'as accordé beaucoup de temps, beaucoup d'énergie, et moi, je ne t'ai pas rendu énormément... Quelques mots sur du papier, et le noir total à mon sujet. Maintenant, je voudrais te donner les deux choses que tu as demandé plusieurs fois : mon identité, et une explication. Enfin... je vais essayer. Demain, après ton dernier cours, reste dans la salle. Elle n'est plus utilisée passée cette heure. On pourra parler, mais... s'il te plaît, pardonne moi si je me dégonfle. C'est vraiment très difficile, bien plus que tu l'imagines. J'espère en avoir le courage, mais même si c'est le cas, je n'aurais probablement pas l'occasion de te dire merci pour toutes tes lettres. Elles me sont toutes sincèrement précieuses, même si tu ne les écrivais pas réellement pour moi."


"..."

Une boule se coinça dans la gorge de Toris. Il relit la lettre une deuxième fois.

"Cher Toris.
C'est ma dernière lettre. Je ne t'écrirais [...] même si tu ne les écrivais pas réellement pour moi."


Une seconde boule décida d'aller s'empiler sur la première. Il relit encore.

...Bon c'est bon, tu la connais par cœur, tu peux arrêter de lire maintenant.
Le lituanien déposa machinalement la lettre dans son cahier, puis le referma, sans prendre le temps d'écrire quoique ce soit de plus. Il laissa sa tête tomber entre ses mains.
Il n'arrivait pas à réaliser. Cette fois, c'était fini ? Tout cela allait s'arrêter d'un coup ?... ... ...et il allait enfin savoir ?
Finalement, Lituanie aurait préféré continuer à écrire dans l'ignorance ? Ou bien il se disait ça juste maintenant, parce que c'était sur le point de se terminer ? Après tout, depuis que cette correspondance avait commencé, la question de l'identité l'avait bien souvent gratifié de migraines/nuits blanches/maux de ventre (rayez les mentions inutiles). Alors, qu'est-ce qu'il voulait au juste ?...

La sonnerie de 18h le fit sursauter, le sortant par la même de sa pénible réflexion. Il posa les yeux sur son cahier rouge.
De toute façon, il n'avait plus le choix. Qu'il le veuille ou non, les lettres, c'était fini. Donc il ne lui restait plus qu'à...
"Le rencontrer ?..."



Une loque. C'est ce avec quoi on aurait pu confondre Lituanie le lendemain. Toutes ses tentatives pour arrêter de penser à cette histoire s'étaient soldées par un cuisant échec, et il avait donc pu ajouter une petite barre à son tableau de chasse des nuits blanches. Pologne ne semblait pas en meilleur état d'ailleurs. Lui qui passait généralement ses cours à lui conter la vie des autres élèves de l'académie en long en large et en diagonale, expliquer en détail ses dernières idées "totalement trop cool", ou le bassiner à propos de tel ou tel article de mode, était resté terriblement silencieux aujourd'hui. Mais loin d'avoir la force de se poser des questions sur le comportement de son ami, Toris profita de ce calme occasionnel pour se plonger dans son livre de maths. Littéralement.
Bonne nuit, Lituanie...

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING


"WOAHH !!"
Toris sursauta d'au moins 20cm au dessus de sa chaise (New Reccord !!) et empêcha sa chaise de glisser -et donc de lui offrir un bon pour une embrassade gratuite avec le sol- en s'agrippant en catastrophe aux côtés de son bureau. Le défaut de toute cette manœuvre étant la discrétion, il dut enchaîner avec quelques "Ça va, ça va" "Ne vous inquiétez pas" pour conserver le peu de crédibilité qu'il lui restait.
De retour dans une position stable, il se massa le visage pour se réveiller un peu. Puis il se mit à observer chaque élève qui sortait de la salle, à moitié planqué derrière quelques mèches de cheveux, comme un chien qui attend patiemment que son maitre revienne.
1,...
2,3,...
4,...
5,6,7,...
8,..
9,...
10, 11,...
12 élèves étaient déjà sortis. 12 sur 31...
13, 14,...
15, 16,...
17,...
Toris sentait son cœur se serrer dans sa poitrine au fur et à mesure que le nombre d'élèves encore présents diminuait.
18,...
19,...
20, 21, 22...
Son regard se posait désespérément sur les visages restants.
23,...
24,25,...
26,...
27,...

28...


29...
Toris poussa un soupire silencieux.
Eh non. Le "maitre" n'était pas revenu. Les élèves avaient tous quitté la salle, à l'exception de lui, et Pologne qui attendait à côté.
...Pologne ?

"Euh... Tu vas, genre, rester ici ? Parce que si tu restes ici, ben... Du coup je vais y aller, parce que j'ai style totalement rien à faire ici, alors, hein, c'est carrément mieux que je reste pas là où j'ai rien à faire, t'sais, c'est pas cool. Alors, ben j'y vais, hein ?"

Et en moins d'une seconde : POUF ! le polonais s'était évaporé...
Le visage de Toris s'illumina d'un petit sourire. Non, Feliks avait parfois des idées...tordues, mais ce n'était pas du tout son genre d'écrire des lettres pareilles. ...Quoiqu'ils avaient déjà joué à "se marier" tous les deux, mais c'était il y a très très longtemps.
Lituanie s'allongea à moitié sur son bureau. Après tout, la lettre précisait de "rester dans la salle", mais ça ne voulait pas dire que son correspondant y resterait aussi. Peut être Toris avait-il encore une chance de voir quelqu'un franchir la porte ?

Et c'est à cet instant précis que Pologne pénétra à nouveau dans la pièce, comme si tout avait été minutieusement orchestré. Le cœur de Toris manqua un battement. Il se redressa brusquement, et demanda, interloqué :
"Feliks ? Tu- tu as oublié quelque chose ?"

Pologne s'avança jusque devant le pupitre du balte, en évitant consciencieusement de poser le moindre regard sur lui, puis répondit en marmonnant légèrement :
"Euhmmm, dis... Faudrait que... J'avais un truc à te dire, quoi."

Toris le fixa avec un vague air de salade dans le potager.

"Un truc à me dire...?"

Il jeta un bref coup d'œil vers le couloir au cas où il y aurait un éléphant, puis regarda Feliks. Retour au couloir. Feliks. Couloir. Feliks.
...Ne.
Toris secoua la tête ; ça ne pouvait pas être ça. Il grimaça un sourire gêné, et ajouta :

"A propos de quoi ?"
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MessageSujet: Re: Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie]   Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie] Icon_minitimeJeu 4 Nov - 15:56

Spoiler:

A propos de quoi. A. Propos. De. Quoi.
Oh. My. God, qu'il se dit, présentement.
Mortifié, qu'il est, là, le Feliks. Il se décompose à vue d'oeil, nom d'un p'tit poney rose. Mais littéralement à vue d'oeil. Nouvelle attraction locale à ne pas manquer, Pologne, le type qui part en morceaux ! Bon alors, il faut être honnête : Non, ce n'est pas qu'il ait cru ou même juste espéré que l'aveu allait le faire bondir de joie. Il s'attendait plutôt à devoir faire front à une incommensurable expression de déception. Peut-être même une ombre d'authentique reproche dans le regard. Mais pas... pas ÇA, quoi !
... Faut se rendre à l'évidence, Feliks. C'est dur, mais là, difficile de te cacher la réalité : Il... IL A JUSTE RIEN COMPRIS, CET EMPAILLÉ.
Et pire encore que ça. Non seulement Toris n'avait rien enquillé, mais en plus, Pologne s'empressa d'interprêter les regards furtifs vers le couloir comme l'impatience de le voir se tirer. Et ça, ça ne lui plaisait pas, ooooh non. Ok, Toris était censé avoir rendez vous avec Miss(teur?) Mystère, n'empêche que Feliks, il apprécie pas DU TOUT de se faire siencieusement congédier au profit de censément-quelqu'un-d'autre.
Sauf que Feliks, il la ramène pas, parce que de un, il est quand même conscient d'avoir des gros, gros torts, et qu'en plus, il ne se résigne pas à le voir triste, son Lietàlui. Et ça va pas louper quand on va lui dire que le substitut de Natalia, ben, c'est un peu... Lui, quoi. Ça va être radical. Doublement radical. Pologne se dégonfle, deuxième prise.

"A... à propos de... du week end. Tu veux pas genre, qu'on prévoie une sortie trop cool ce week end ? T'sais quoi ? Genre je vais voir si ça botte Raivis et Estonie et j'te bipe, okay ?"

Et hop, voilà qu'il tournait les talons, retraiiiite bis. Porte, pooorte salvatriiiice ! Vite, allons trouver un endroit pour y mourir de honte à l'abri des regards. Ouais. Mais nan, en fait. Au bout de trois pas, il s'arrêta. Naaah, ça marche pas comme ça. D'accord, cette histoire de lettres, c'était une des plus belles conneries de sa vie. Ok. Mais c'est pas ça qui allait revoir l'ordre universel des choses. Parce que même avec une bourde pareille sur son CV, Poland rulz ze world. Le sien, du moins. Et Lituanie, il en fait partie intégrante. Alors qu'il le veuille ou pas, Lituanie, il va l'écouter. Ok. Marche arrière - encore, et tiens, il va même aller poser son auguste personne à côté de Toris, histoire de pas être tenté de mettre ses pattes en mouvement et se barrer à nouveau.

"Ok. J'ai un autre truc à te dire. Mais s'teuplaît, écoute moi en entier."

Ouais enfin, de toute façon, c'est à Lituanie que tu parles, quoi. C'est pas spécialement le profil-type du loghorréique, on tombe même plutôt dans l'excès inverse. Enfin, mieux vaut quand même prendre des mesures préventives, parce que va savoir comment il va réagir, le pioupiou.

"Je sais que t'attends quelqu'un. Y a personne qui viendra. Genre, personne d'autre que moi. J'suis désolé. C'est... euh... Les lettres, c'est moi qui te les ai écrites."

Gyyaaah, ça y est, c'est dit. Surtout, ne pas flancher en cas de ras de marée d'amère déception dans le regard de Lituanie. Donc, évitons le regard de Lituanie. Non, mieux : évitons Lituanie en entier. Faut aller jusqu'au bout, faut expliquer. Courage, courage.

"Mais sérieux, sérieux, j'te jure que c'était pas une joke foireuse. J'te le promets, faut trop que tu me croies. Au début, j'voulais juste te faire voir que y avait pas que Natalia sur Terre. J'avais tellement trop de mal à les écrire, j'voulais trop pas que ça prenne style des proportions comme ça, je voulais vraiment m'arrêter, mais c'était totalement cool de savoir que tu les attendais, et que t'étais content de les avoir, alors j'en écrivais encore une en me disant que bah, c'était la dernière, et encore une de plus, et... et après, Liet, t'as commencé à répondre et... j'ai plus voulu arrêter. T'écrivais des trucs tellement... cute... Et je faisais trop semblant de croire que t'avais écrit pour moi. J'les connais toutes par coeur. J'les garderai toute la vie !"

Oui, ça, c'est pas négociable. Même s'il y a des chances que le pauvre Toris aie bien envie d'y mettre un sérieux véto.

"J'suis désolé. Je veux pas que t'aies de la peine. Et j'ai quand même tenu ma promesse, j'te jure, ça avait tellement rien à voir... C'est trop à force. Je voulais juste, genre... que tu continues à m'écrire et à lire mes lettres, et... Me déteste pas, steuplaît... T'es mon meilleur ami, je t'aime très fort..."

Et il causait de plus en plus vite et de plus en plus embrouillé, mais le pire, c'est que deux hoquets plus tard, il accompagna un grooos sanglot - bientôt suivi d'une dizaine d'autres - d'une infâme bouillie anglopolonaise émaillée de quelques termes d'origine rigoureusement pas identifiables, d'où on pouvait à peu près tirer qu'il allait genre-totalement mourir si jamais Toris avait l'idée incongrue de lui en vouloir toute la vie, et... Bon, respire, pépère, on suit plus rien de ce que tu racontes. Valà. Le parlage, c'est pas comme le reste. Moins c'est mouillé, mieux ça passe. Joe, tu me censureras cette dernière phrase, pliz. Donc, on disait...?

"...Et, sérieux, le pire, c'est que tu comprends jamais rien, tu captes juste tellement RIEN, y a des fois ousque je sais pas quoi faire avec toi ! Je sais trop pas comment te parler ! Faut que je fasse quoi, style que je te te fasse passer les infos en morse ? Que j'me les fasse tatouer sur le museau ? Que j'te les chante ?? Et en plus tu dis jamais rien ! Faut t'arracher les mots totalement comme si on t'arrache les tripes ! Tu parles jamais ! Tu dis jamais rien de qu'est ce que tu penses ! T'vois ? Là tu dis RIEN, ENCORE ! Genre comment tu veux que je sache les choses ? Tu dis jamais rien... ET LAISSE MOI PARLER, J'AI PAS FINI !!!"

Avec les joues certes pas gonflées mais d'une bonne couleur énervée. Oui, l'énervement a une couleur propre. Et des lois de physique propres aussi, notamment la pesanteur, ça doit expliquer les cheveux hérissés. Je crois que finalement, au terme de tant de mois à traîner ce très épistolaire secret, les nerfs ont fini par lâcher. Genre, totalement.

".................. J'ai fini."

Ah oui, ça se confirme.
Même si finalement, il a pas résisté à tomber dans la bonne vieille routine, à savoir tâcher de retourner la situation. Parce que bien sûr, dans le fond, s'il a fait ça, c'est forcément de la faute de Toris.
.... Alors, finalement, y a pas de raison de le ménager. Donc non, finalement, tout bien réfléchi, il n'a pas fini. Pologne, c'est un peu l'incarnation du hoquet cérébral, en fin de compte.

"J'AI ENCORE UN TRUC A DIRE." Avec les joues gonflées, cette fois. Hamster violent. "Ça sert à rien que je te dise que t'es mon meilleur ami. Je veux plus être ton ami, et c'est pas parce que genre tu me fuis tout le temps ou parce que tu fais trop masse de secrets que tu me dis pas. En vrai, je veux plus, parce que j'en ai marre que tu comprennes jamais rien, j'en ai marre de ta carte de membre du fan-club de Natafolle, et j'en ai encore plus grave marre que totalement tout le monde voie ce que tu vois pas. Je t'aime trop pour être ton ami."

Joe, coupe moi ce flot de blabla fissa, non mais sérieusement, là, c'est l'inondation et ça fuse de trop. On vire au crash test mental. Ouais. Enfin Feliks, il vient de franchir ses limites. Il s'est fait peur tout seul, c't'emplumé. Le v'là qui vire au rouge. A une vitesse effrayante, on passe au blanc cadavérique. Et après cette démonstration express de jefaismondrapeautoutseulsanslesmains, il se redresse d'un coup et file vers la sortie en explosant son record de vitesse - non sans se manger au passage une ou deux tables et le double de chaises mais boah, il s'en remettra.

Hop ! Y a plus de polonais.
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