| | Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie] | |
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Poland/Feliks Łukasiewicz Genre, trop Pologne, style !
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Carte Étudiante Chambre: Aile Slave / Balte Partenaire: Punitions: (26/50) Punitions : Détails:
| Sujet: Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie] Ven 23 Juil - 10:43 | |
| Pour les quelques troglodytes et/ ou personnes assez chanceuses pour avoir pu éviter Pologne jusqu'à ce jour, qui ignoreraient encore ce qu'est une ITTC ©, il convient d'expliquer ce qu'est exactement cette bestiole. Une ITTC. Ça a la couleur d'une idée, la silhouette d'une idée, l'odeur d'une idée, bref ça ressemble à une idée. Sauf que c'est du made in Feliks, donc là de suite ça devient un CONCEPT. Parce que Pologne n'a pas juste des illuminations comme le commun des mortels, nan, nan. Il a des Révélations, des Inspirations Divines, des Idées Totalement Trop Cool - ITTC de leur p'tit nom. Alors les mauvaises langues diront qu'une ITTC se solde généralement par une catastrophe, un cataclysme, voire une catalepsie, à l'occasion - bah oui mais Joe, tu voulais le faire passer, ce hoquet, ou pas ? - Ce sont d'immondes racontars répandus par des victi... des gens qui n'ont pas su apprécier l'immense génie feliksien. C'est vrai que les Idées Totalement Trop Cool de Pologne se soldaient parfois... souvent... par un magistral ramassage de tronche, mais c'était pas la faute à l'idée, hein, nan. C'était des histoires de logistique, vous savez, tout ça. Mauvaise gestion, mauvais karma, faisait pas beau, je savais pas que t'avais des fringues/os/équilibre mental/autres aussi fragiles. Mais les idées en SOI, sûr qu'elles roxxaient. Et qu'elles roxxaient du poney, en plus. Celle là comme les autres, mes p'tits potes. En fait, c'était probablement l'une de ses MEILLEURES ITTC. Un plan génialissime. Parce qu'à chaque problème, il y avait une solution. Le problème, en l'occurence ? Complexe. Tout avait commencé à cause de Prusse. De Prusse et d'Irlande. Le joyeux p'tit couple du printemps, mignon tout plein aux yeux de certains, débectant aux yeux d'autres. Pologne ? Deuxième groupe. Impossible de comprendre pourquoi et comment une fille aussi peps et cute qu'Irlande pouvait se retrouver avec un type comme le 'machin aux noeils rouges, à moitié taré en plus nah mais t'rends pas compte'. Avouons qu'entre autres choses, le manque total de diplomatie de notre phénomène n'avait pas aidé à éviter un fatal clash avec la petite rouquine. De cela, Feliks avait retenu deux choses : 1- l'amour rend très con. 2- la connerie ainsi générée détourne les infectés de leurs amis. Okay. Et là, vous savez ce qui est apparu ? Baaaah oui, Joe. Il n'y avait rien d'impossible à ce que Lituanie lui fasse le même plan un jour ou l'autre. Même pas envisageable, il fallait trouver une parade. Et l'ITTC était arrivée, s'imposant avec une évidence quasi surréaliste. Oh, les gars !! Comment éviter que votre meilleur ami vous plante là pour aller s'engluer dans une romance quelconque avec un(e) énergumène qui lui pompera les 3/4 de son temps et de son énergie ? Bah, simple. Détournez l'attention qu'il porte aux potentiel(le)s candidat(e)s, et réorientez tout ça. Canadisez pas : canalisez. Fournissez lui mieux que ce qu'il a sous les yeux, quoi ! Mais attention. N'allez pas vous enterrer tout seul en optant pour un truc trop envahissant. Pas de chair et d'os, malheureux !!! - Spoiler:
Acte I, scène 1
Après deux bonnes heures extrêmement éprouvantes passées entre un dictionnaire et trois romans à l'eau de rose, à rédiger une prose qu'il n'aurait jamais cru écrire de sa vie, et surtout à traquer les "genre", les "grave" et autres "totalement" immiscés un peu partout, Feliks était enfin venu à bout de sa tâche. Et dans la plus grande discrétion, en plus, puisqu'il avait attendu de la façon la plus fourbe que ce pauvre Lituanie aille vaquer à ses occupations du club culinaire pour se précipiter dans un lieu dont la seule mention de sa visite aurait perplexé quiconque le connaissait un minimum : la bilbiothèque, bien planqué tout au fond. Et le teint tout rouge du début à la fin. C'est que c'était horriblement embarrassant, quand même... d'écrire des trucs pareil à ce bon vieux Liet. Et il avait eu beau se répéter toutes les deux secondes que ledit bon vieux Liet n'aurait strictement aucun moyen de savoir qui en était l'auteur ET que c'était pour la bonne cause ET que c'était fictif, ça ne l'empêchait pas d'être gêné. Oh, il se morigénait quand même... Après tout, ce n'était pas une lettre de Pologne, mais LA LETTRE from Mystérieux Inconnu(e).
Une fois la version définitive de LA LETTRE copiée sur une feuille blanche, en suant sang et eau pour changer radicalement son écriture, il la glissa à la hâte dans une enveloppe, qu'il cacheta et sur laquelle il griffonna, de cette même écriture étudiée spécialement pour ressembler à tout sauf à la sienne, un Lituanie sans fioritures. S'ensuivit l'opération commando la plus grotesque de l'Histoire, digne du plus mauvais des vaudeville, qui consistait, en somme, à aller glisser de manière totalement incognito LA LETTRE sous la porte de... ben, de sa propre chambre, en fait. Attendre donc paaaatiamment que le couloir soit désert, en faisant semblant de refaire son lacet trente fois de suite... puis foncer droit vers la porte de la chambre, glisser LA LETTRE sous la porte en priant que personne n'ouvre une chambre voisine pile à ce moment, et repartir en cavalant aussi vite que s'il était coursé par une colonie de mille-pattes.
Pfiou... Et à présent, si vous le permettez... Feliks estime qu'il a largement mérité une glace. Vanille-chocolat triple volume avec deux kilos de chantilly dessus. Pour se remettre. Et c'est donc ce qu'il allait faire, sans oublier de ramasser n'importe quoi en chemin qui pourrait servir d'alibi au cas où - euh genre je sais pas d'où ça vient, j'étais carrément pas là - et surtout, prendre soin de ne réintégrer les lieux qu'après le retour de Toris.
LA LETTRE attendrait donc notre vaillant petit baltounet, sans bouger et ainsi conçue :
Cher Toris... Ne t'offusque pas, je t'en prie, que je m'adresse à toi de cette façon, certes par lettre interposée, mais surtout si familièrement... C'est que, vois-tu... Je te parle tant en rêve, et dans ces rêves, tu es pour moi simplement Toris, mon si cher Toris. Il y a tellement de choses que j'aimerais te dire, mais il est sans doute plus raisonnable de simplement... Te faire savoir qu'il y a quelqu'un, à la fois tout près et si loin de toi, dont tu occupes sans cesse les pensées... Te faire savoir que j'existe, que je te regarde et que, peut-être, d'une certaine façon, je t'attends. A distance et dans le silence, oui, pardonne moi cette lâcheté. Je n'ai pas le courage de venir à toi, car je sais où se portent ceux de tes regards dont j'aimerais tant être l'objet, et je ne peux me résoudre à te voir me repousser... Car cela arrivera inévitablement. Je préfère rester en coulisses, là d'où je peux, sans risques, contempler la douceur de tes yeux et tes si jolis sourires... Peut-être aussi même entendre ta voix, au hasard des couloirs et des heures. Je vais aller déposer ce message sous ta porte, et, qui sait... j'aurais peut-être la chance de te croiser en chemin. Tu me salueras probablement de façon machinale, car tu es toujours si agréable avec tout le monde... Je te répondrai de la même façon, sans avoir l'air de t'accorder spécialement d'attention, et pourtant... Pourtant... chaque fois que je te croise, ton image flotte ensuite devant mes yeux durant des heures, et nourrit mes rêves... et mes espoirs.
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Acte I, scène 2
La livraison de la première lettre avait causé quelques frayeurs à ce pauvre Feliks. Sa prose avait remporté une éclatante victoire. Natalia était passée au second plan toute la soirée, même si, en contrepartie, il avait, lui, eu deux trois coups de panique intérieure en voyant cette lettre circuler entre toutes les mains - et si quelqu'un repérait quelque chose qui pouvait le trahir, malgré tout le soin pris à virer tout détail trop parlant ?? Il avait eu néanmoins conscience, et de façon très aiguë, qu'il avait tout intérêt à en rajouter dans la discrétion, surtout qu'il avait largement contribué, et c'était rien de le dire, à la divulgation de l'information. Et dieu sait qu'il avait été bien inspiré de se trouver un alibi... Alors cette fois, deux fois plus de prudence. Impossible de se passer de ce foutu dictionnaire. Et impensable d'écrire ça en public. Alors, retour à la bibliothèque aux heures creuses, après s'être assuré que Lituanie était en plein potassage et avec une excuse bidon - "naaah mais qu'est ce que ça capte MAL ici, bon j'vais téléphoner dehors" - il avait foncé à sa-table-planquée-au-fond-de-la-biblio, et y était resté deux bonnes heures à nouveau. Durée plausible pour un appel téléphonique si Feliks est à un bout de la communication. Après avoir fermé l'enveloppe et y avoir noté le nom du destinataire, il retourna aux dortoirs. Evidemment, il n'était pas assez con pour glisser la lettre sous la porte alors que Toris était de l'autre côté... Non, il l'avait soigneusement planquée à la page 36 d'un quelconque magazine pour morue anorexique - sûr que Lituanie n'irait pas y mettre le nez - et ledit magazine au fond de son sac. Le lendemain matin, il s'arrangea si bien pour glander - avec maestria, parce qu'il a beaucoup d'entrainement - que Toris était déjà prêt à quitter les lieux alors que lui en était encore à se demander si jupe ou pantalon. Et il traînait volontairement, avec des "maiiis attends moi" d'autant plus convaincants qu'il en avait aussi une longue habitude, jusqu'au "Pfff trop pas la peine de faire c'te tête, t'as qu'à y aller, j'te rejoins" final. Et lorsqu'il quitta les lieux une fois prêt, Lituanie était déjà loin - et le couloir désert, sûrement qu'il était à la bourre - ce qui lui permit de glisser LA LETTRE #2 sous la porte. Ce jour là, il colla consciencieusement Toris, c'est à dire encore plus que d'habitude, sans le lâcher d'une semelle, le suivant jusqu'aux toilettes. Ça restait le meilleur alibi. Meuh non, genre, j'sais totalement pas d'où ça vient, t'as bien vu que j'étais avec toi toute la journée. A noter quand même qu'au retour, il se paya le luxe de le laisser ouvrir la porte afin de pouvoir ramasser lui-même LA LETTRE #2 qui ne manqua pas d'apparaître sur le sol sitôt la chambre ouverte, et la lui tendre avec un "Cool, t'vas carrément pouvoir commencer une collection" émis d'un ton désabusé. LA LETTRE #2 était rédigée en ces termes :
Mon cher Toris, Aujourd'hui, il y a des nuages... J'aime bien les regarder, et toi ? Les traînées fluides qu'ils sèment me rappellent toujours le temps qui passe. Tu sais, je vois ton visage se dessiner dans la plupart d'entre eux. Les autres prennent la forme de points d'interrogation. Tu dois sûrement te poser des questions, toi aussi. Pardonne-moi si l'irruption de mes lettres dans ton quotidien te cause du souci... Je sais à quel point tu es profondément gentil et désintéressé, et je m'accroche à la conviction que tu ne m'en veux pas. Les nuages qui passent dans notre joli ciel de printemps ne sont pas les seuls qui retiennent mon attention. J'aime également ceux qui traversent tes yeux lorsque tu réfléchis ou que tu es concentré. Je ne sais pas si quelqu'un te l'a déjà fait remarquer, mais dans ces moments-là, ton visage adopte toujours des expressions d'une immense douceur, un peu lointaine, un peu fragile. Il m'est arrivé de te voir plongé dans une lecture, et c'est là que c'est le plus frappant, cette douceur incroyable qui s'ajoute à la délicatesse de tes gestes, lorsque ton esprit est accaparé et que ce qui se passe autour de toi ne t'atteint pas. C'est dans ces moments que j'ai le plus envie de te serrer contre moi. Je me demande si tu aurais la même expression en regardant passer les nuages à côté de moi, avec moi. Peut-être qu'un jour, je le saurai. Mais que ce soit ou pas le cas, ce jour là, je te prendrai dans mes bras, et je te presserai longuement contre mon coeur. En attendant ce jour, je le fais dans mes rêves, chaque nuit.
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Acte I, scène 3
La troisième lettre avait failli ne pas voir le jour. Cette fois, Pologne avait vraiment eu la trouille. Sincèrement, il avait pensé s'arrêter là. Lorsqu'il avait avoué à Finlande avoir écrit les précédentes, la réaction de celui-ci l'avait pas mal refroidi. Il avait eu beau lui expliquer en long, en large et en travers le but de la manoeuvre, l'entêté scandinave en était resté à ses convictions - que Feliks trouvait limite déplacées. Ensuite... Lysander. Tu ne sais pas mentir, hein ? Bah non. L'affamé d'affection qu'était Pologne ne pouvait pas se résoudre à ça vis à vis de Lysander qui lui en donnait des tonnes. Alors il s'en était sorti comme il avait pu.. Et il avait eu de la chance. Plus jamais ça, quoi, pitié. Et puis... Il y avait aussi le fait que bah, conséquence un poil logique, Toris s'inquiétait un peu, quand même. Tout ceci ajouté à l'infâme frousse de se trahir le décida à stopper ses envois. Seulement voilà... Si lui était prêt à arrêter de déposer des lettres anonymes, les autres en revanches n'avaient pas l'air décidés à arrêter de vouloir s'accaparer Lituanie. Coup sur coup dans la même soirée, un raid offensif d'USA, suivi de la naissance d'une grosse suspicion au sujet de la nature de l'intérêt de San Marino sur SON Liet... Sans compter l'ombre de Natalia qui planait encore bien comme il faut... Non, vraiment, il fallait continuer. Ce n'était pas avec deux pauvre lettres anonymes qu'il aurait la garantie que Lituanie restait indifférent à toute forme d'approche. Ce soir là, il avait attendu d'être seul. Et dès que ç'avait été le cas, il avait foncé direct... Ouais, gagné. Franchement Joe, moi j'dis, on devrait fermer cette bibliothèque passé vingt heures. La chance lui sourit alors qu'il se décidait finalement à regagner son lit : Toris dormait. Bon, vu l'heure, ça n'avait rien d'étonnant. Mais du coup, pourquoi ne pas carrément... Allez. Il n'alluma pas la plus petite lumière et se prépara à se coucher dans l'obscurité la plus totale. Mais avant, une fois ses yeux habitués à la pénombre, il attrapa son sac pour en tirer ZE enveloppe contenant LA LETTRE #3, et la déposa sur le sol, tout contre la porte, en hésitant un peu sur la façon de la placer pour qu elle aie l'air d'avoir été glissée de l'extérieur... Le tout en surveillant le moindre mouvement torisien... Mais celui-ci ne se réveilla pas, et il put déposer LA LETTRE #3 sans problème. Lituanie croirait qu'elle avait été glissée là dans la nuit, ou très tôt le lendemain. Ce après quoi, il s'empressa de sauter dans son lit et ne tarda pas à s'endormir.
LA LETTRE #3 contenait ces mots :
Cher Toris... Quelle agitation, ces temps-ci. Il me semble parfois que nous ne sommes plus sur la terre ferme, mais sur un bateau à la dérive, errant en pleine tempête, avec son lot de grondements et d'éclats. Au coeur de ce chaos, il y a, heureusement, toujours ton sourire tranquille et la tendresse de tes yeux. Je ne regrette qu'une chose : ne pas oser venir à toi pour te dire à quel point ta présence entre ces murs est une source de sérénité. Ça vaut peut-être mieux. Je crois que, de toute façon, je ne serais pas capable de trouver les mots pour te remercier de rester tel que tu es, paisible et apaisant, au milieu de nous, de notre propension à nous compliquer la vie, et de nos faux-semblants. En repensant à ma dernière lettre, je me suis dit que j'ai dû te donner une impression plutôt sombre, en te parlant de tous ces nuages, non ? Je les aime, c'est vrai, mais davantage encore le soleil et sa douce chaleur, que je me surprends à comparer à celle qui empreint le moindre de tes mouvements. Qui pourrait vivre sans soleil ? Certainement pas moi, tout comme je redoute le jour où je n'aurai plus l'occasion de t'aperçevoir, même furtivement... Je préfère ne pas penser à ce jour, mais plutôt me dire que j'aurais peut-être le courage de venir te voir avant qu'il n'arrive, et peut-être que tu me souriras. Et me voilà à nouveau en train de rêver ! Pardonne moi ces égarements. Je n'ai rien ni n'ai rien fait qui puisse mériter un de tes sourires, mais si j'y crois très fort, peut-être que... Je devrais m'arrêter là avant de me remettre à divaguer. Après tout, j'ai déjà la chance de te côtoyer en songe dès que je ferme les yeux. Et c'est déjà beaucoup. A bientôt, mon si cher Toris.
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Acte I, scène 4
Dire que Pologne se prenait la tête eut été un doux euphémisme. En réalité, il n'était pas loin de se la taper contre tous les murs. Cette idée de lettres anonymes était grandiose, oui, mais ça représentait un boulot hallucinant. Epuisant. Ce n'étaient pas les idées, non... La teneur des lettres venait assez facilement. Ce qui compliquait les choses, c'étaient les tournures... les pièges à éviter... l'expression écrite. Et au final, le peu qu'il avait lu des livres donnés par Finlande ne l'avait pas des masses aidé. Peut-être qu'il faudrait qu'il les lise entièrement ? Enfin... en attendant, c'était des allers retours à la bibliothèque qui consistaient en de véritables opérations ninja, des alibis à chercher en constance et la trouille constante de laisser quelque chose de traître transparaitre dans une phrase ou dans l'autre. Est ce que ça valait vraiment la peine ? ... Ca, il ne se posait même plus la question. Bien sûr, comme n'importe qui l'aurait été, Lituanie était intrigué par les lettres, EEEET... il parlait beaucoup moins de Natalia, même si bien sûr, ce n'étaient pas quelques mots sur trois ou quatre papiers qui allaient réussir à détourner complètement et définitivement son obsession. Feliks n'était pas assez stupide pour l'espérer. Mais peut-être qu'à force... Ah ! Qui sait ? Le bruit courait que c'était Lettonie qui était à l'origine des lettres. Quelle blague ! Les gens avaient les yeux dans leur poche pour ne pas voir que le petit vibreur sur pattes ne voyait que par Finlande ? Et puis alors, Raivis écrire ce genre de choses à Toris, ça avait un relent assez bizarre. Mais ça faisait l'affaire de Feliks. Tout faisait l'affaire de Feliks, SAUF 1 - qu'on le soupçonne lui ; 2 - que Toris croie que cela venait de Natalia. Il se garda soigneusement de faire remarquer que ça n'avait rien de crédible, et s'inventa un hoooorrible mal de tête IN-TE-NA-BLE pour se dispenser du dernier cours de la matinée, filant aussi sec, non pas à l'infirmerie ou à la chambre, mais à cette fichue bibliothèque. Cette lettre-là lui prendrait moins de temps que les autres, et il pourrait aller la glisser sous la porte de la chambre et récupérer SON Liet à la sortie du cours en question, l'air de rien et en s'extasiant sur l'efficacité halluuuucinante de l'aspirine. Au pire des cas, Toris se dirait simplement que Pologne trouvait ce cours chiant à crever. Et c'était pas loin de la vérité, de toute façon. Tout cela se déroula comme prévu... Et comme prévu, il scotcha consciencieusement le pauvre Lituanie jusqu''au moment où celui-ci retourna à la chambre. Là, il le laissa aller, et fila vaquer à d'autres occupations. Cette lettre-là... Il valait mieux que Toris soit seul pour la lire. Feliks l'avait écrite parce qu'il commençait à se poser des questions sur ce que pensait réellement son ami de ce délire épistolaire. Ce brave Liet était pas mal secret à certains aspects. Il l'avait ainsi conçue :
Cher Toris, Je m'accoutume à t'écrire, et à m'adresser à toi comme si je te parlais réellement. Quelle étrange impression... Cela m'apporte une grande joie, mais, à vrai dire, tu sais, je me demande si c'est une bonne chose ou non. Je crains de t'importuner. J'ignore même si tu lis mes lettres, ou si tu les jettes dès réception. Oh, ce n'est pas que j'estime que mes mots soient assez importants pour avoir ton attention, mais je m'en voudrais beaucoup de t'ennuyer. J'y ai beaucoup pensé ces derniers jours, et cette éventualité me tenaille. Est ce que je te semble pitoyable ? Il y a des chances que oui, malheureusement... Je le suis peut-être... Mais ces messages que je t'adresse, Toris... Ces rendez-vous avec une feuille de papier que tu tiendras peut-être entre tes mains... Comment te dire combien cela allège mon coeur ? Pardonne-moi pour tout ça. C'est si égoïste. J'ai mis un post-it vierge dans l'enveloppe. Jaune, comme le soleil dont je t'ai parlé et que j'aime tant, jaune comme la lumière que je voudrais que tu m'apportes sur ce sujet. Si tu m'autorises à continuer à t'écrire, alors colle-le sur ta porte la nuit prochaine, avant de te coucher. Si mes lettres sont une gêne pour toi, ne le colle pas, et je ne t'écrirai plus, je te le promets. Une chose cependant... Il est vrai qu'accepter de recevoir mes lettres ne t'engage absolument à rien, pas même à les lire, et, comme je te l'ai déjà dit, je sais à quel point tu es quelqu'un de gentil et d'aimable. Mais je t'en prie, pas de compassion. Ne me donne pas d'assentiment par simple pitié si cela t'ennuie. Tu es un être admirable, et je ne veux pas te causer le plus petit tracas.
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ActeI, scène 5
Et dire qu'il se plaignait que c'était difficile... Ahaha, quelle blague. Si seulement il avait su... Comment écrire quoi que ce soit dans ces conditions ? Non, vraiment... Pas moyen. Alors les jours avaient passé, et il n'avait pas été foutu de pondre la moindre ligne potable. Il s'était débarassé du post-it avec les quelques lignes griffonnées dessus. Déchiré en petits morceaux, balancés dans le lac, et les petits bouts de l'assentiment de Toris iraient rejoindre l'Ipod d'Abi, et que tout ce petit monde repose en paix. Oui, bah... C'est pas écolo pour un rond, okay. Mais la poubelle, c'était trop risqué. Le garder, juste impensable... Et honnêtement, il n'avait pas eu le coeur de le balancer dans les toilettes. Qu'est ce qui l'avait poussé, au juste, à donner à ce pauvre Lituanie un moyen de répondre ? Bonne question. Certainement le succès rencontré par cette histoire de lettres. Ca marchait incroyablement bien, et maintenant, il était tout disposé à penser que cela avait toutes les chances d'accaparer l'esprit de Toris au point de l'amener à réellement laisser tomber ses délires nataliens. Le Mystérieux(se) Inconnu(e) était d'une efficacité absolue. Après réflexion, le mieux était l'endroit même où il se réfugiait pour écrire les lettres. C'était un endroit où tout le monde était susceptible d'aller, et, surtout, où il était possible de trainer très discrètement, pour peu qu'on choisisse les bonnes heures. Cette fois, déposer la lettre ne fut pas bien difficile. Il usa du même stratagème que pour la précédente enveloppe, en la déposant de l'intérieur. LA LETTRE #5. Déjà. Ca passait vite.
Cher Toris, J'ai mis du temps à t'écrire à nouveau. Tu sais, on se trouve parfois confronté à des émotions si intenses qu'elles en sont effrayantes. C'est ce que j'ai ressenti en trouvant ton mot. Je me suis fait peur aussi, d'ailleurs. Après avoir récupéré ton message, j'ai failli venir te voir et tout t'avouer de ces lettres, mais... j'ai réfléchi, et c'est probablement mieux comme ça. Un jour, peut-être, si j'ai beaucoup de courage et rien à perdre. Mais autre chose m'est venu à l'esprit. Je t'avais demandé de simplement coller ce papier si tu acceptais que je continue à t'écrire, mais tu m'as adressé quelques mots dessus. Est ce que tu aurais envie de me parler, toi aussi ? C'est une éventualité assez prétentieuse, mais j'ai envie d'y croire. Je sais que tu aimes les livres. Alors, si tu veux, tu peux me laisser un message dans la bibliothèque. Tout au fond, il y a des étagères avec des livres si bien couverts de poussière que personne ne doit jamais y toucher, je pense. Il y a un roman, rangé tout au bout d'une rangée, qui s'appelle "Gifsla", par Jan Wolkers. Tu l'as lu ? Pas moi. Mais je crois que si tu glisses un mot pour moi dans sa couverture, il aura soudainement tout mon intérêt. Mon si cher Toris, je ne peux pas rester plus longtemps devant cette feuille. Aujourd'hui, je risquerais d'écrire des choses qui n'ont pas à être écrites. A très bientôt.
La cinquième lettre avait été la dernière à se parer d'une joyeuse innocence, heh. Il avait commencé à collectionner les réponses du pauvre Toris. Et fallait bien dire ce qui était, Le/la Mystérieux(se) Inconnu(e) avait commencé à peser sévèrement sur les nerfs de Feliks, en même temps que sa patte dégageait progressivement des lettres. Il avait rattrapé in extremis quelques "genre" et autre "trop grave mortel" un peu trop voyants, bouh... Mais en fait, Joe. Ce cirque là, il aurait pu continuer longtemps, non ? Après tout, Pologne avait une chance assez monstrueuse sur ce coup-là. L'affaire marchait à fond. Les deux personnes à qui il avait confié le topo étaient de confiance, et aucun ne lui prenait la tête à coup de 'c'est mal'. Mieux, le gentil Matteo avait carrément accepté d'aider, si le besoin s'en faisait sentir. Les lettres de Lituanie étaient gentilles. Trop gentilles, selon Feliks, qui, en bon empaillé du cerveau, réussissait quand même à se faire des crises de jalousie en voyant avec quelle assiduité Toris répondait aux lettres en le laissant au second plan. Les lettres de Lituanie, c'était à la fois le même Toris et un Toris radicalement différent. Et c'était quand même la classe. Donner à Lituanie l'opportunité de répondre ? Ç'avait été ZE erreur monumentale, la plus grosse connerie dans la lignée des pires conneries made in Poland. L'objectif d'origine était atteint, okay, mais ça avait rendu Pologne accro à cette foireuse correspondance semi anonyme. Pire, il sortait allègrement des pompes de Mystérieux Inconnu(e) pour revenir dans les siennes. - Spoiler:
Très cher Toris, J'ai attendu ta lettre avec beaucoup d'impatience, et pas mal d'appréhension aussi. J'ai pensé un moment que ce long silence traduisait une volonté d'arrêter de m'écrire. Mais je comprends très bien que tu aies été très occupé, et je ne t'en veux absolument pas. C'est juste que... tes messages ont déjà pris une très grande place dans ma vie et je m'inquiète facilement à l'idée de devoir y renoncer. T'écrire est quelque chose de magique en soi, mais te lire est mille fois mieux encore. Peut-être bien plus que tu ne peux l'imaginer, d'ailleurs... Mais en revanche, par ce "Voilà, je crois bien que tu sais tout", essaies-tu de me faire croire que quelqu'un comme toi est résumable en quelques lignes ? Je n'y crois pas une seule seconde, tu sais. Même quelqu'un qui ne te connaîtrait que vaguement aurait beaucoup plus à dire sur toi. Ça me fait réaliser quelque chose d'assez drôle, si tant est qu'un truc aussi amer puisse être comique, mais... C'est fou, parce qu'en fait, je ne peux parler de ce que tu m'inspires... qu'avec toi. A travers des lettres, d'accord, mais c'est tellement mieux que dans tous ces rêves que j'avais évoqués. Tu es un être empli de si adorables, de si délicats paradoxes. Tes inclinations te portent vers les activités paisibles, et tu es sans cesse en mouvement. Je te contemple si souvent, à vrai dire, je devrais me le reprocher, je pense... J'ai bien compris que tu ne le feras pas pour moi, tu es si gentil... Tu es le genre de personne qui rend les autres meilleures par son simple contact. Et tu n'en manques pas, je constate tout les jours un fait qui provoque en moi des échos bien ambigus : tout le monde t'apprécie. Et à quel point cela peut se comprendre. Voilà qui ne prouve qu'une chose, tu sais aviver les coeurs les plus morts... car, en réalité, comment ne pas t'aimer ? A très, très bientôt... J'espère.
Ah, le summum du chaos. Ses petites joies anodines. Et les idées bien arrêtées de Finlande, le Glorieux Gardien des Réponses. Des réponses de Lituanie, s'entend, parce que sinon, Finlande, c'est surtout des questions, qu'il a... enfin, la Pochette Rose Scellée était entre les mains délicates du Père Tino, et c'était très bien comme ça. Les lettres de Toris ? Non, on ne les jette pas, pis quoi encore ? Le fait qu'il les connaisse toutes par coeur change pas la donne, bonhomme. Les garder ? Dans ses affaires ? Dans la chambre ? Impensable, Joe !! Et si Lituanie tombe dessus ? On explique ça comment ? Genre, je l'ai trouvé, t'as vu comment c'est fun, des fois les coïncidences ? Alors, les confier à Finlande... la garantie de les savoir à un endroit inaccessible - parce que le Tino, il cache super bien les trucs (DVD story inside) mais entières et récupérables, ça vaut bien la peine d'endurer les remarques complètement désabusées du serviable receleur, nan ? L'avantage aussi, avec Tino, c'est que ça fait tellement longtemps qu'il est convaincu de certains trucs que les jours où lesdits trucs s'avèrent fondés, y a même pas besoin de lui dire.... Mais bon, ok, on admet. C'est vrai. C'est de la trouille. Yap, mossieur, Feliks préfère tout perdre plutôt que de risquer de tout perdre. A hurler de stress okay, mais au moins, il l'admet, bah voui, c'est un grand garçon ça ! Bien. Pourquoi on en était là aujourd hui ? Mais, amis, parce que cette situation, c'est pas qu'elle craint toootalement, mais quand même un peu, que je vous dis. Et parce que mine de rien, on finit par se choper des remords, et un retour du flip absolu. Pas à tortiller. A chaque lettre, on frôlait le désastre, ça devenait vraiment trop personnel, c'était du n'importe quoi. De visu, c'était pire. D'une façon ou d'une autre, Toris finirait par savoir, et, comment dire... Même dans son incommensurable inconséquence, Pologne avait comme l'impression que ça passerait beaucoup, beaucoup moins bien s'il l'apprenait autrement que par des aveux en bonne et dûe forme. Et donc après de longues journées/semaines de moult réflexions, cogitations, tergiversions, un petit millier de tableaux pour/contre, quelques lettres supplémentaires d'où découlèrent quelques accès d'angoisse à la mode balte, il avait finalement - Feliks, tu es ma nouvelle religion - tenté de se convaincre qu'il était sans doute assez cool pour survivre en cas d'explosion lituanienne. Une ultime lettre, glissée sous cette foutue porte en profitant d'un couloir désert et d'un Toris occupé ailleurs. Cher Toris. C'est ma dernière lettre. Je ne t'écrirai plus, je ne te demanderai plus de m'écrire. Tu m'as accordé beaucoup de temps, beaucoup d'énergie, et moi, je ne t'ai pas rendu énormément... Quelques mots sur du papier, et le noir total à mon sujet. Maintenant, je voudrais te donner les deux choses que tu as demandé plusieurs fois : mon identité, et une explication. Enfin... je vais essayer. Demain, après ton dernier cours, reste dans la salle. Elle n'est plus utilisée passée cette heure. On pourra parler, mais... s'il te plaît, pardonne moi si je me dégonfle. C'est vraiment très difficile, bien plus que tu l'imagines. J'espère en avoir le courage, mais même si c'est le cas, je n'aurais probablement pas l'occasion de te dire merci pour toutes tes lettres. Elles me sont toutes sincèrement précieuses, même si tu ne les écrivais pas réellement pour moi.Ok, alors c'est sûr que le lieu choisi, il donne pas spécialement le ton. Un confessionnal serait plus indiqué, mais Vatican y ayant installé son sac de couchage vu que ça court pas spécialement les locaux de l'académie, on fera sans. Non, l'intérêt principal de ce lieu, c'était qu'il y serait aussi, même heure, même lieu, mais avec une bonne raison. Oh, hé, commencez pas, hein. Pour une fois qu'un cours mérite d'être qualifié de positif.... enfin, du même coup, en cas de crise aiguë de couardise, il pouvait se rétracter. Alors qu'un point de rendez vous à un endroit où techniquement il n'a rien à foutre, ça limite fortement les portes de sortie. Oh, dites ! Vous avez déjà vu une journée passer aussi vite, vous ? C'est pas un truc de dingue, ça, franchement ? Faudrait avoir la recette, ça serait d'enfer pour les après midi caoutchouteuses à regarder les secondes évoluer en minutes et en heures. Enfin là, quoiqu'il en soit, ça faisait pas franchement les affaires de Pologne que ça défile aussi rapido. Mais même si cette journée avait été de celles où il scotchait consciencieusement ce pauvre Lituanie, celui-ci n'en aurait pas trop souffert, vu que notre générateur à idées cool avait décroché deux mots et demi, avec un calme amorphe à peu près autant à plat que l'EEG d'un candidat de téléréalité. D'ailleurs, Pologne va pas tarder à avoir le même, s'il cède à cette envie monumentale de se taper la tête sur toutes les surfaces planes de la morg.. pardon, je veux dire de la salle. Mais y a quand même un p'tit arrière-goût de glas, non ? Après ton dernier cours, reste dans la salle. On. Pourra. Parler. Brusquement, c'était pas l'envie qui manquait de foutre le camp. La sortie émettait un ptit chant de sirène - celles avec une queue d'poisson. Enfin, précisément : encore plus que d'habitude. Mais c'est cela, reste là, et fais semblant d'attendre, tu fais ça très bien, sisi, encore un petit effort et t'auras presque pas l'air à l'agonie. Savez quoi ? Là. Précisément. Ce qu'il voudrait... c'est que Toris vide les lieux, que soudainement ça ne l'intéresse plus du tout de savoir. Ou alors une diversion ? Une petite diversion ? Allez ? Natalia en bikini, ça ferait l'aff... quoique non. Disons plutôt une alerte à la bombe - même si en étant honnête, ça revient un peu au même. Et si les gens pouvaient quitter les lieux MOINS VITE, ça l'arrangerait aussi. Mais, évidemment, il fallait qu'aujourd hui précisément, tout le monde semble avoir des truc hyyyyper urgent à faire. Ou alors c'est qu'une impression, mais dans tous les cas, le résultat est là... Bon. A l'instant où l'ultime dos disparut dans l'encadrement de la porte, un vortex invisible s'ouvrit et aspira net le pauvre courage de Feliks. Du coup, la réaction fut immédiate. "Euh... Tu vas, genre, rester ici ? Parce que si tu restes ici, ben... Du coup je vais y aller, parce que j'ai style totalement rien à faire ici, alors, hein, c'est carrément mieux que je reste pas là où j'ai rien à faire, t'sais, c'est pas cool. Alors, ben j'y vais, hein ?" Couillon de polonais. Mais record de vitesse battu, dis donc, sans déconner, à peine il a fini sa phrase qu'il est déjà dans le couloir. Et tant pis s'il n'a même pas laissé le temps à Toris de placer une quelconque réponse. Bon, et donc, cette fuite...? Parce que là, on en est à un arrêt sur image - repose ta deuxième jambe par terre, tu vas te vautrer, andouille - assorti d'une bonne vieille torture mentale des familles. Et une réflexion hautement philosophique à mi-voix. "Nanmaisenvraicommentçacrainttotalementàmortquoi...."Bah voui, hein. Une petite ITTC pour se sortir de là ? Non ? Bon, alors demi-tour. Si, si. Pourquoi ? Parce que Pologne, il est tellement cool qu'il a peur de rien, et depuis le temps qu'il nous bassine, eh ben, il va le prouver, hein ? Une grande inspiration, on y retourne. Braaavo, c'est BIEN. Même s'il a le regard qui se balade partout SAUF sur Toris, qu'il évite d'ailleurs à tel point que celui-ci aurait pu s'être transformé en coin-coin en caoutchouc sans qu'il ne s'en rende compte. "Euhmmm, dis... Faudrait que... J'avais un truc à te dire, quoi." Okay, donc ÇA, c'est censé être clair. Selon Feliks. Et si jamais cette limpidité mirobolante ne suffisait pas, on pourra peut-être compter AUSSI sur les capacités hallucinantes de Lituanie à ne pas voir un éléphant dans un couloir ? On est pas rendus, les enfants. | |
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| Sujet: Re: Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie] Mar 12 Oct - 20:59 | |
| Cela faisait déjà un bon moment que cette correspondance semi-anonyme avait commencé. Au début, Toris avait été un peu secoué par de tels aveux, et par la façon de les transmettre. N'importe qui en aurait été plus ou moins déstabilisé d'ailleurs, mais comme Toris est ce qu'il est, il n'avait pas pu s'empêcher de ruminer à propos de ces lettres avec la même ardeur que lorsqu'il faut avaler en catastrophe l'un de ces bonbon gélatineux qui colle aux dents parce que le prof a décidé de passer dans les rangs au moment précis où on avait un petit creux. Malgré tout, petit à petit, il avait fini par s'y habituer. Et tout naturellement, recevoir ces lettres devint très vite une sorte de routine -comme réparer le réveil-matin tous les deux jours en devient une lorsque l'on partage la chambre de Pologne. Ce soir, Toris rentra dans sa chambre après les cours pour y déposer ses affaires avant de descendre dans la salle commune. Il ouvrit la porte, et découvrit qu'une petite enveloppe blanche avait été glissée dans la pièce en son absence. Il la ramassa nonchalamment, et vérifia le dos : "for Toris" Cette écriture, Toris la connaissait par cœur. Douce et légèrement forcée, un peu comme celle des maîtresses dans les écoles primaires... c'était celle de son admiratrice (admiratrice ou admirateur ? Toris lui-même n'en avait pas la moindre idée). Lituanie adressa un sourire rayonnant à sa lettre. Sans la quitter des yeux, il déposa son sac au pied du lit, et s'installa sur son bureau. Il sorti d'un des tiroirs son journal intime, dans lequel il consignait chaque lettre et chaque réponse depuis la toute première. Question journal intime, il y a deux profils : d'un côté, ceux qui choisissent un beau livre avec des pages bien blanches et une couverture épaisse, généralement décorée aux goûts de son propriétaire, et de l'autre côté, Toris, avec son pauvre cahier rouge criard qui avait réchappé au rôle de "cahier de cours" parce que -c'est bien connu- il y a toujours un professeur qui décide que "non, finalement nous allons utiliser un classeur". Il l'ouvrit à la prochaine page blanche, y inscrit la date du jour, puis avec un brin d'impatience, retira la lettre de son enveloppe pour la lire : "Cher Toris. C'est ma dernière lettre. Je ne t'écrirai plus, je ne te demanderai plus de m'écrire. Tu m'as accordé beaucoup de temps, beaucoup d'énergie, et moi, je ne t'ai pas rendu énormément... Quelques mots sur du papier, et le noir total à mon sujet. Maintenant, je voudrais te donner les deux choses que tu as demandé plusieurs fois : mon identité, et une explication. Enfin... je vais essayer. Demain, après ton dernier cours, reste dans la salle. Elle n'est plus utilisée passée cette heure. On pourra parler, mais... s'il te plaît, pardonne moi si je me dégonfle. C'est vraiment très difficile, bien plus que tu l'imagines. J'espère en avoir le courage, mais même si c'est le cas, je n'aurais probablement pas l'occasion de te dire merci pour toutes tes lettres. Elles me sont toutes sincèrement précieuses, même si tu ne les écrivais pas réellement pour moi.""..." Une boule se coinça dans la gorge de Toris. Il relit la lettre une deuxième fois. "Cher Toris. C'est ma dernière lettre. Je ne t'écrirais [...] même si tu ne les écrivais pas réellement pour moi."Une seconde boule décida d'aller s'empiler sur la première. Il relit encore. ...Bon c'est bon, tu la connais par cœur, tu peux arrêter de lire maintenant. Le lituanien déposa machinalement la lettre dans son cahier, puis le referma, sans prendre le temps d'écrire quoique ce soit de plus. Il laissa sa tête tomber entre ses mains. Il n'arrivait pas à réaliser. Cette fois, c'était fini ? Tout cela allait s'arrêter d'un coup ?... ... ...et il allait enfin savoir ? Finalement, Lituanie aurait préféré continuer à écrire dans l'ignorance ? Ou bien il se disait ça juste maintenant, parce que c'était sur le point de se terminer ? Après tout, depuis que cette correspondance avait commencé, la question de l'identité l'avait bien souvent gratifié de migraines/nuits blanches/maux de ventre (rayez les mentions inutiles). Alors, qu'est-ce qu'il voulait au juste ?... La sonnerie de 18h le fit sursauter, le sortant par la même de sa pénible réflexion. Il posa les yeux sur son cahier rouge. De toute façon, il n'avait plus le choix. Qu'il le veuille ou non, les lettres, c'était fini. Donc il ne lui restait plus qu'à... "Le rencontrer ?..."Une loque. C'est ce avec quoi on aurait pu confondre Lituanie le lendemain. Toutes ses tentatives pour arrêter de penser à cette histoire s'étaient soldées par un cuisant échec, et il avait donc pu ajouter une petite barre à son tableau de chasse des nuits blanches. Pologne ne semblait pas en meilleur état d'ailleurs. Lui qui passait généralement ses cours à lui conter la vie des autres élèves de l'académie en long en large et en diagonale, expliquer en détail ses dernières idées "totalement trop cool", ou le bassiner à propos de tel ou tel article de mode, était resté terriblement silencieux aujourd'hui. Mais loin d'avoir la force de se poser des questions sur le comportement de son ami, Toris profita de ce calme occasionnel pour se plonger dans son livre de maths. Littéralement. Bonne nuit, Lituanie... DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING"WOAHH !!" Toris sursauta d'au moins 20cm au dessus de sa chaise ( New Reccord !!) et empêcha sa chaise de glisser -et donc de lui offrir un bon pour une embrassade gratuite avec le sol- en s'agrippant en catastrophe aux côtés de son bureau. Le défaut de toute cette manœuvre étant la discrétion, il dut enchaîner avec quelques "Ça va, ça va" "Ne vous inquiétez pas" pour conserver le peu de crédibilité qu'il lui restait. De retour dans une position stable, il se massa le visage pour se réveiller un peu. Puis il se mit à observer chaque élève qui sortait de la salle, à moitié planqué derrière quelques mèches de cheveux, comme un chien qui attend patiemment que son maitre revienne. 1,... 2,3,... 4,... 5,6,7,... 8,.. 9,... 10, 11,... 12 élèves étaient déjà sortis. 12 sur 31... 13, 14,... 15, 16,... 17,... Toris sentait son cœur se serrer dans sa poitrine au fur et à mesure que le nombre d'élèves encore présents diminuait. 18,... 19,... 20, 21, 22... Son regard se posait désespérément sur les visages restants. 23,... 24,25,... 26,... 27,...
28...
29... Toris poussa un soupire silencieux. Eh non. Le "maitre" n'était pas revenu. Les élèves avaient tous quitté la salle, à l'exception de lui, et Pologne qui attendait à côté. ...Pologne ? "Euh... Tu vas, genre, rester ici ? Parce que si tu restes ici, ben... Du coup je vais y aller, parce que j'ai style totalement rien à faire ici, alors, hein, c'est carrément mieux que je reste pas là où j'ai rien à faire, t'sais, c'est pas cool. Alors, ben j'y vais, hein ?"Et en moins d'une seconde : POUF ! le polonais s'était évaporé... Le visage de Toris s'illumina d'un petit sourire. Non, Feliks avait parfois des idées...tordues, mais ce n'était pas du tout son genre d'écrire des lettres pareilles. ...Quoiqu'ils avaient déjà joué à "se marier" tous les deux, mais c'était il y a très très longtemps. Lituanie s'allongea à moitié sur son bureau. Après tout, la lettre précisait de "rester dans la salle", mais ça ne voulait pas dire que son correspondant y resterait aussi. Peut être Toris avait-il encore une chance de voir quelqu'un franchir la porte ? Et c'est à cet instant précis que Pologne pénétra à nouveau dans la pièce, comme si tout avait été minutieusement orchestré. Le cœur de Toris manqua un battement. Il se redressa brusquement, et demanda, interloqué : "Feliks ? Tu- tu as oublié quelque chose ?"Pologne s'avança jusque devant le pupitre du balte, en évitant consciencieusement de poser le moindre regard sur lui, puis répondit en marmonnant légèrement : "Euhmmm, dis... Faudrait que... J'avais un truc à te dire, quoi."Toris le fixa avec un vague air de salade dans le potager. "Un truc à me dire...?"Il jeta un bref coup d'œil vers le couloir au cas où il y aurait un éléphant, puis regarda Feliks. Retour au couloir. Feliks. Couloir. Feliks. ... Ne.Toris secoua la tête ; ça ne pouvait pas être ça. Il grimaça un sourire gêné, et ajouta : "A propos de quoi ?" | |
| | | Poland/Feliks Łukasiewicz Genre, trop Pologne, style !
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| Sujet: Re: Suite et fin d'une ITTC authentique [Lituanie] Jeu 4 Nov - 15:56 | |
| - Spoiler:
On revient à une taille plus humaine, hein ?
A propos de quoi. A. Propos. De. Quoi. Oh. My. God, qu'il se dit, présentement. Mortifié, qu'il est, là, le Feliks. Il se décompose à vue d'oeil, nom d'un p'tit poney rose. Mais littéralement à vue d'oeil. Nouvelle attraction locale à ne pas manquer, Pologne, le type qui part en morceaux ! Bon alors, il faut être honnête : Non, ce n'est pas qu'il ait cru ou même juste espéré que l'aveu allait le faire bondir de joie. Il s'attendait plutôt à devoir faire front à une incommensurable expression de déception. Peut-être même une ombre d'authentique reproche dans le regard. Mais pas... pas ÇA, quoi ! ... Faut se rendre à l'évidence, Feliks. C'est dur, mais là, difficile de te cacher la réalité : Il... IL A JUSTE RIEN COMPRIS, CET EMPAILLÉ. Et pire encore que ça. Non seulement Toris n'avait rien enquillé, mais en plus, Pologne s'empressa d'interprêter les regards furtifs vers le couloir comme l'impatience de le voir se tirer. Et ça, ça ne lui plaisait pas, ooooh non. Ok, Toris était censé avoir rendez vous avec Miss(teur?) Mystère, n'empêche que Feliks, il apprécie pas DU TOUT de se faire siencieusement congédier au profit de censément-quelqu'un-d'autre. Sauf que Feliks, il la ramène pas, parce que de un, il est quand même conscient d'avoir des gros, gros torts, et qu'en plus, il ne se résigne pas à le voir triste, son Lietàlui. Et ça va pas louper quand on va lui dire que le substitut de Natalia, ben, c'est un peu... Lui, quoi. Ça va être radical. Doublement radical. Pologne se dégonfle, deuxième prise. "A... à propos de... du week end. Tu veux pas genre, qu'on prévoie une sortie trop cool ce week end ? T'sais quoi ? Genre je vais voir si ça botte Raivis et Estonie et j'te bipe, okay ?" Et hop, voilà qu'il tournait les talons, retraiiiite bis. Porte, pooorte salvatriiiice ! Vite, allons trouver un endroit pour y mourir de honte à l'abri des regards. Ouais. Mais nan, en fait. Au bout de trois pas, il s'arrêta. Naaah, ça marche pas comme ça. D'accord, cette histoire de lettres, c'était une des plus belles conneries de sa vie. Ok. Mais c'est pas ça qui allait revoir l'ordre universel des choses. Parce que même avec une bourde pareille sur son CV, Poland rulz ze world. Le sien, du moins. Et Lituanie, il en fait partie intégrante. Alors qu'il le veuille ou pas, Lituanie, il va l'écouter. Ok. Marche arrière - encore, et tiens, il va même aller poser son auguste personne à côté de Toris, histoire de pas être tenté de mettre ses pattes en mouvement et se barrer à nouveau. "Ok. J'ai un autre truc à te dire. Mais s'teuplaît, écoute moi en entier." Ouais enfin, de toute façon, c'est à Lituanie que tu parles, quoi. C'est pas spécialement le profil-type du loghorréique, on tombe même plutôt dans l'excès inverse. Enfin, mieux vaut quand même prendre des mesures préventives, parce que va savoir comment il va réagir, le pioupiou. "Je sais que t'attends quelqu'un. Y a personne qui viendra. Genre, personne d'autre que moi. J'suis désolé. C'est... euh... Les lettres, c'est moi qui te les ai écrites." Gyyaaah, ça y est, c'est dit. Surtout, ne pas flancher en cas de ras de marée d'amère déception dans le regard de Lituanie. Donc, évitons le regard de Lituanie. Non, mieux : évitons Lituanie en entier. Faut aller jusqu'au bout, faut expliquer. Courage, courage. "Mais sérieux, sérieux, j'te jure que c'était pas une joke foireuse. J'te le promets, faut trop que tu me croies. Au début, j'voulais juste te faire voir que y avait pas que Natalia sur Terre. J'avais tellement trop de mal à les écrire, j'voulais trop pas que ça prenne style des proportions comme ça, je voulais vraiment m'arrêter, mais c'était totalement cool de savoir que tu les attendais, et que t'étais content de les avoir, alors j'en écrivais encore une en me disant que bah, c'était la dernière, et encore une de plus, et... et après, Liet, t'as commencé à répondre et... j'ai plus voulu arrêter. T'écrivais des trucs tellement... cute... Et je faisais trop semblant de croire que t'avais écrit pour moi. J'les connais toutes par coeur. J'les garderai toute la vie !" Oui, ça, c'est pas négociable. Même s'il y a des chances que le pauvre Toris aie bien envie d'y mettre un sérieux véto. "J'suis désolé. Je veux pas que t'aies de la peine. Et j'ai quand même tenu ma promesse, j'te jure, ça avait tellement rien à voir... C'est trop à force. Je voulais juste, genre... que tu continues à m'écrire et à lire mes lettres, et... Me déteste pas, steuplaît... T'es mon meilleur ami, je t'aime très fort..." Et il causait de plus en plus vite et de plus en plus embrouillé, mais le pire, c'est que deux hoquets plus tard, il accompagna un grooos sanglot - bientôt suivi d'une dizaine d'autres - d'une infâme bouillie anglopolonaise émaillée de quelques termes d'origine rigoureusement pas identifiables, d'où on pouvait à peu près tirer qu'il allait genre-totalement mourir si jamais Toris avait l'idée incongrue de lui en vouloir toute la vie, et... Bon, respire, pépère, on suit plus rien de ce que tu racontes. Valà. Le parlage, c'est pas comme le reste. Moins c'est mouillé, mieux ça passe. Joe, tu me censureras cette dernière phrase, pliz. Donc, on disait...? "...Et, sérieux, le pire, c'est que tu comprends jamais rien, tu captes juste tellement RIEN, y a des fois ousque je sais pas quoi faire avec toi ! Je sais trop pas comment te parler ! Faut que je fasse quoi, style que je te te fasse passer les infos en morse ? Que j'me les fasse tatouer sur le museau ? Que j'te les chante ?? Et en plus tu dis jamais rien ! Faut t'arracher les mots totalement comme si on t'arrache les tripes ! Tu parles jamais ! Tu dis jamais rien de qu'est ce que tu penses ! T'vois ? Là tu dis RIEN, ENCORE ! Genre comment tu veux que je sache les choses ? Tu dis jamais rien... ET LAISSE MOI PARLER, J'AI PAS FINI !!!" Avec les joues certes pas gonflées mais d'une bonne couleur énervée. Oui, l'énervement a une couleur propre. Et des lois de physique propres aussi, notamment la pesanteur, ça doit expliquer les cheveux hérissés. Je crois que finalement, au terme de tant de mois à traîner ce très épistolaire secret, les nerfs ont fini par lâcher. Genre, totalement. ".................. J'ai fini." Ah oui, ça se confirme. Même si finalement, il a pas résisté à tomber dans la bonne vieille routine, à savoir tâcher de retourner la situation. Parce que bien sûr, dans le fond, s'il a fait ça, c'est forcément de la faute de Toris. .... Alors, finalement, y a pas de raison de le ménager. Donc non, finalement, tout bien réfléchi, il n'a pas fini. Pologne, c'est un peu l'incarnation du hoquet cérébral, en fin de compte. "J'AI ENCORE UN TRUC A DIRE." Avec les joues gonflées, cette fois. Hamster violent. "Ça sert à rien que je te dise que t'es mon meilleur ami. Je veux plus être ton ami, et c'est pas parce que genre tu me fuis tout le temps ou parce que tu fais trop masse de secrets que tu me dis pas. En vrai, je veux plus, parce que j'en ai marre que tu comprennes jamais rien, j'en ai marre de ta carte de membre du fan-club de Natafolle, et j'en ai encore plus grave marre que totalement tout le monde voie ce que tu vois pas. Je t'aime trop pour être ton ami." Joe, coupe moi ce flot de blabla fissa, non mais sérieusement, là, c'est l'inondation et ça fuse de trop. On vire au crash test mental. Ouais. Enfin Feliks, il vient de franchir ses limites. Il s'est fait peur tout seul, c't'emplumé. Le v'là qui vire au rouge. A une vitesse effrayante, on passe au blanc cadavérique. Et après cette démonstration express de jefaismondrapeautoutseulsanslesmains, il se redresse d'un coup et file vers la sortie en explosant son record de vitesse - non sans se manger au passage une ou deux tables et le double de chaises mais boah, il s'en remettra. Hop ! Y a plus de polonais. | |
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