Le passé aurait dû y rester [Pruss/UK]

Invité

Depuis maintenant je ne sais plus trop combien de temps que j'errais dans le parc... Je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit. Trop de choses sont venues me hanter, m'empêchant de dormir...

Je repassai et repassai et repassai ma jeunesse au complet... Je ne voyais que des erreurs. Comment avais-je pu être aussi stupide ? Comment pouvais-je encore vivre avec toute cette histoire, ce passé, qui me hantait, me suivait et qui pourrira le reste de mes jours ? C'était insupportable.

J'avais réussi bien des choses dans ma vie. Des petites comme des grandes... Mais j'avais aussi eu de bonnes ratées et certaines d'entre elles ne me plaisaient pas, mais pas du tout.

Comment ai-je pu cracher de la sorte sur mon frère, sur sa vie ? J'étais fortement responsable de bien des malheurs de Ludwig... Je lui ai volé sa jeunesse. à cause de moi, il n'a pas eu droit à une enfance digne de ce nom. Même une fois séparée je continuais d'affecter sa vie, de lui causer de nombreux tords...

Je suis pourtant le grand-frère, celui qui devrait veiller sur West... Et j'ai tout merdé.

Je m'arrêtai de marcher et ris place au pied d'un arbre, un chêne. C'était pas le plus gros, mais il me rappelait le chêne chez mes parents adoptifs. J'ai souvent grimpé dedans, j'y ai même construit une cabane. C'était ma cache, mon domaine...

Bien que je tentai de retirer de ma tête toutes ces pensées, elles continuaient de défiler, de me pourrir l'existence.

Je me balançai la tête vers l'arrière... bon, ça va faire qu'une prune au pire...

On pouvait voir quelques larmes sur mes joues... c'était mon seul point faible, mon passé...

Invité

Finalement, c'est peut être pas plus mal que tu l'ai pas élevé...

Une phrase balancée comme ça pensivement. Presque sur un ton de plaisanterie. Le tout était bien évidemment dans le "presque". Tout le monde avait en effet une vague idée du niveau d'estime qu'il portait aux frangins, soit pas très élevé. Incapables de se tenir en société le plus souvent, ils lui apparaissaient comme sauvages et primitifs. Indignes de sa précieuse et gentleman personne en somme.

Voilà ce qui passait par l'esprit de notre cher gentleman lorsqu'il vit une silhouette à la chevelure blanche errer dans le parc d'un air "ectoplasmique". Chose plutôt étonnante lorsqu'on connaissait la bête qui avait plutôt coutume à courir comme un dératé dans le parc en shootant des pigeons. Quelque chose n'allait pas, ne tournait pas rond.

Et pourtant, il n'avait foutrement pas envie de savoir pourquoi. Comme si ça ne suffisait pas de s'être pris la tête avec son frère quelques temps auparavant, il fallait en plus qu'il joue les bons samaritains. D'ailleurs, il n'avait pas à le faire.
Horoscope des taureaux: "Surmontez vos inhibitions et allez vers les autres."
Moui bon... D'habitude, il écoutait toujours scrupuleusement son horoscope mais une petite entorse ne ferait de mal à personne n'est ce pas?

*cling*

Et le bruit de la lanière de son sac remplit de dictionnaires qui se rompait, écrasant le pied de son propriétaire. Il poussa un soupir. Les fées et autres esprits ne lui laisseraient donc aucun répis. Bien. Mais ils le payeraient cher plus tard. Il ne leur achèterait pas de petite maison.
C'est sur cette pensée philosophique qu'il se dirigea vers le prussien. Il le fit avec tant d'entrain qu'il reculait presque.

Cependant, un détail fit qu'il s'arrêta. Non pas par dégout ni couardise non, plutôt de la surprise. des gouttes d'eau inhabituelles roulaient le long des joues de l'allemand sans discontinuer sans qu'aucun son ne troubla pourtant cette course. En une quinzaine d'années, il ne l'avait jamais vu pleurer. Pas une seule fois les frères n'avaient pleuré, même face contre terre et humiliés.

Déglutissant, il retint pour une fois sa langue de vipère et se contenta de lui tendre un mouchoir afin de ménager sa fierté.

Tu devrais nettoyer ça avant que quelqu'un d'autre ne les voit.

Spoiler:

Invité

Les pensées erraient encore dans ma tête, résonnant dans mon crâne un peu comme les cris des adolescents festifs tôt le matin. S'il y a bien une chose que je changerais dans ma vie, c'est ma stupidité d'enfant. Je m'en voulais, je me rongeais de l'intérieur à chaque fois qu'un événement me rappelait tout ça. Jamais je n'avais réussi à me pardonner, jamais je ne réussirai...

J'entendis quelques bruits de pas approcher. Je redressai la tête un peu tout en essuyant mes joues. L'arbre était un peu reculé du chemin, il me parut un peu bizarre que quelqu'un approche autant. On venait me voir, c'était sûr.

Mais qui vois-je ? Ce cher Arthur... cet emmerdeur. Le mec qui a trop de classe pour parler aux "barbares"... pourtant Scotland n'était pas très civilisé dans son jeune âge... Il approchait, en me regardant. Je pouvais facilement voir dans ses yeux son envie d'encore venir me pourrir la vie. On dirait que c'est son sport favori, pourrir la vie des gens. Je ne l'ai jamais vu faire autre chose que ça.

Il sortit un mouchoir de sa poche. Avoir voulu, j'aurais pu être touché par son attention, sauf que je savais trop bien qu'il pourrait tout simplement préparer un autre mauvais tour... Je dois tout de même avouer que ce mec est l'un des meilleurs stratèges que j'ai pu connaître. Quoi que ceci ne serait pas son genre de conneries, mais sait-on jamais.

-Ça va, j'ai pas besoin de ton mouchoir.

J'étais tout de même curieux, je voulais savoir pourquoi il me portait soudainement attention. Je remarquai son sac maintenant brisé.

-On dirait bien que ton sac à rendu l'âme...

Je n'avais pas vraiment envie de parler à qui que ce soit, mais sa présence me permettait de me concentrer sur autre chose que mes pensées... causé principalement par lui. Ironique.

Spoiler: