Enfin le calme...

Ce n’était pas une ‘mauvaise journée’ en soie. Le problème étant que ce n’était pas une bonne journée non plus. Ce n’était qu’une journée, rien de plus, lui donner un adjectif ne servirait à rien ni aujourd’hui, ni dans dix ans et il n’avait pas de compte à rendre à personne alors il n’aurait jamais à qualifier une journée à qui que ce soit. Le genre d’expression courante au niveau de la journée tel que ‘belle journée, non?’ ou encore ‘C’est la pire journée de ma vie!’, Gupta ne les avaient jamais employées et ne comptait pas le faire non plus, ni pour lui ni pour qui que ce soit. Timide ou tout simplement antisociable? C’est une question que personne n’avait réussi à résoudre jusque-là mais le point reste que le jeune Hassan ne parlait presque jamais. Il n’est pas méchant, bien au contraire, mais ne parle pas c’est tout, si bien sûr on exclut quelques rapprochements de plus que les autres envers ses deux frères Sadig et Héra, ces deux-là se retrouvant incessamment en chicanes tandis qu’Égypte essayait soit de les séparer, soit rien du tout. Une autre routine en sommes, quoi qu’il pensait avoir un congé de ces chicanes pour l’instant dans l’académie avec l’absence de l’un de ses frères et l’autre qui allait sûrement s’afférer à dormir dans les cours ou tout autre endroit qui lui semblerait confortable, tel un mur ou un corridor... Il était comme ça Grèce et rien ne l’y changerait outre mesure. Ce qui n’était pas dans ses intentions non plus, tenez-vous le pour dit. Car quoi que l’on puisse avoir des doutes sur ce que pense Égypte, il adore son frère et est plutôt protecteur avec lui, que ce soit apparent ou pas, et habituellement ce ne l’est pas vraiment du à son visage dénuder d’émotion ou à son indifférence flagrant face à toutes situations. Quand bien même, il faut bien que ça serve à quelque chose un frère, non? Surtout que leur grand-frère ne montre pas ce genre de sentiment à l’égard de Grèce alors il s’en charge lui-même… à sa façon. Détail encore là un peu difficile à déceler.

En sommes cette journée avait commencée par une éternelle routine du réveil. Pas que Gupta se plaindrait de la routine, loin de là, ce ne sont que les faits; chaque jour commence par un réveil et se termine par le sommeil et même les Égyptiens doivent se soumettre à cette règle. Donc commencer par se réveiller lentement avec la légère impression d’avoir rêvé mais ne plus en garder le moindre souvenir. Ce n’est pas grave après tout, cela ne devait pas être bien important. Se lever en se disant qu’il devait être légèrement en retard à comparer à son habitude. L’Égyptien ne dormait pas autant que son frère, bien au contraire. Ses nuits se composaient d’environ sept heures de sommeil, sans plus sans moins. Cependant aujourd’hui il avait dépassé quelque peu, s’étant levé un peu plus en retard qu’à l’habitude. Pas de quoi paniquer, sincèrement, cependant il ne comprenait pas trop comment cela se pouvait. Peut-être n’était-il pas habitué au lever du soleil dans ce pays après tout? Non, c’était ridicule. Peut-être juste qu’il avait besoin de récupérer davantage aujourd’hui, c’est tout. Pas besoin de creuser davantage, c’était une évidence pure et simple. Inutile non plus d’en faire part à qui que se soit, encore moins l’infirmière. Déjà parler c’est un miracle si ça arrive, alors en plus parler d’un truc aussi banal, oublier ça. Vous vous faites des idées.
Après s’être réveiller et avoir pris complètement conscience de ce qui se passait, il y avait la tache de s’habiller en uniforme scolaire qui était tout un exploit pour lui. Un des points qui ne plaisait pas à l’Égyptien mais encore là il n’avait pas le choix de s’y soumettre. À quoi bon en faire un drame et se rebeller, de un cela n’y changerait rien, de deux ce n’était pas son style d’aller se rebeller contre un règlement de l’établissement et encore moins d’en parler. Pour le nombre de temps qu’il pensait encore passer dans cette école, ça ne servirait à rien de toute façon, valait mieux endurer pour le temps que ça dureras. Au moins il avait le droit de garder son espèce de voile blanc qu’il attachait avec une corde noire, lui couvrant la tête. C’était déjà ça de pris, il ne comptait donc pas ambitionner. Il se leva donc du lit un peu lentement en empoignant ses vêtements direction la salle de bain avec l’amer envie de retourner se coucher. Et oui, même les égyptiens peuvent éprouver des difficultés à se lever les jours de semaines, ce ne sont pas des dieux non plus!

Lorsque finalement il eut fini de se préparer, l’envie de retourner flemmarder dans le lit ayant disparu depuis un petit moment déjà, il put prendre un de ces déjeuners typique des États-Unis… Un toast à la confiture. Déjeuner un peu bête mais nutritif, accompagner d’une orange toute simple. Pourquoi se compliquer la vie à préparer des gaufres ou encore des crêpes alors qu’on est seul et dieu sait à quel point faire de la préparation pour une seule personne est pénible. Alors l’Égyptien se contente souvent de toast ou de céréales le matin. Empoignant une bouteille d’eau pour la route et un sac dans lequel il trainait ses fournitures scolaires, il devait maintenant se diriger vers l‘école, habitant en résidence et non pas dans les dortoirs de l’école. Cela ne le dérangeait pas non plus à vrai dire puisqu’il n’avait rien d’autre à faire aux États-Unis. Les faits sont là, il est très loin de chez lui et est venu ici pour étudier à cet académie. Pourquoi en faire autrement ou chercher des noises à qui veut bien?


Le chemin n’était pas si long entre l’académie et sa résidence, l’histoire de quelques minutes et c’était régler. Peu importe ce que l’on entendait dans son pays sur les États-Unis d’ailleurs, le paysage ici était magnifique, cela rendait la balade un peu moins ennuyante que si le décor aurait été terne et morne. Il avait déjà entendu des histoires d’horreurs sur la neige en hiver, le froid et le verglas, mais sans doute s’étaient-ils trompés avec le Canada. Après tout c’est la même chose, Canada et États-Unis, non? Du moins il était bien content que ce ne soit pas le cas, l’hiver et lui n’auraient pas fait bon ménage. Il préférait de loin la chaleur extrême et le sable au froid et à la neige alors tant qu’il n’aurait pas à vivre cette ‘horreur’, il serait content.

Il ne regrettait pas non plus de ne pas avoir pris de dortoir directement dans l’académie, en dépit du seul avantage indéniable que procurait ces dortoirs; La proximité de tes cours et de tout ce qui est en lien avec l’école en général. Gupta avait rapidement compris qu’il y avait des gens ici peu fréquentable ou qui tiennent absolument à avoir une discussion avec tout le monde, et ça encore c’est dans les meilleurs des cas après avoir vu des gens sur énerver et beaucoup trop bruyant semblant sur la caféine vingt-quatre heure sur vingt-quatre ou des gens en dépression pour des peines d’amour, et cela même pour certains garçons! Non, ça aurait été l’horreur d’avoir à cohabiter avec qui que ce soit. Avec un appartement en résidence, il n’était pas si loin de l’école et était près des autres choses pouvant sembler important pour d’autre tel le centre d’achat, endroit qu’Égypte était presque sûr de ne jamais y mettre les pieds, ou presque. Il y avait aussi un parc, assez joli d’ailleurs, ou on pouvait y trouver plusieurs sortes d’animaux. Au moins un endroit ou Gupta aimait bien passer quelques minutes pour relaxer. Et si jamais on cherchait des chats, il n’y avait qu’à demander à Héraclès. Pour une raison encore inconnu, il y en avait toujours beaucoup avec lui. Comment il faisait en cours, ça c’était un mystère qu’il allait peut-être bien malgré lui résoudre lors de ses prochains cours.

D’ailleurs, parlant du parc, Gupta viens à passer tout près alors qu’il se dirigeait d’un pas assez lent vers l’académie. Bon d'accord, pas si près mais il décida tout de même de bifurquer vers cet endroit, ayant un bon laps de temps devant lui. Après tout, ça ne ferait pas de mal à personne de s’arrêter un peu prendre l’air et regarder autour, bien au contraire ce ne pouvait qu’être bénéfique pour la santé de l’air frais. N'importe qui dirait la même chose... Enfin d'après lui. Il s’assit donc sur le banc de parc, en regardant distraitement les oiseaux volés alentours de lui. C’était calme, en d’autre mots c’était parfais. Pas comme le son environnant dans l’académie.