Là où nous emporte le vent (et une casquette) ~ [Estonie]

Spoiler:

« Ça te dirait de venir avec moi en ville. J'ai quelques petites choses à faire. »
« D-d'accord... »
« On pourra passer à la Librairie si tu veux. Même si c'est en anglais, on trouvera certainement quelque chose pour toi. »

…

Le jeune homme soupira en se rappelant cette scène qui s'était passée dans le salon communautaire. Il avait accepté, serte, de venir avec Eduard dans... Dans quel ville en faite ? Elle n'a pas de nom ! Bon, on va l'appeler 'Dans la ville de l'Académie Hetalia'. De venir avec Eduard, donc dans 'La ville de l'Académie Hetalia' tout en espérant qu'il ne fasse pas super beau. La météo avait certainement oublié cette prière, car... Comme de par hasard, il faisait grand soleil, certainement plus de 27° ... Quelle malchance.... L'adolescent soupira de nouveau. Vu la poisse qu'il se traine depuis qu'il est né, il va certainement attraper un coup de soleil, à coup sûr ! Il devait penser à acheter de la crème soleil d'ailleurs. Ça pourrait lui servir.
Raivis rajusta rapidement sa casquette. Bah oui, quand on n'a pas de lunettes de soleil pour se protéger les yeux, on fait avec ce que l'on a. Sur le coup, il remercia mentalement ses parents pour le lui avoir donné -ordonner de prendre plutôt-, ça lui sert à quelque chose. Ses parents... Qu'est-ce qu'ils étaient collant... Non pas que Raivis les déteste, loin de là, mais.... Toujours à s'inquiéter pour lui. C'est.... Un peu énervant à la longue, n'importe être. D'accord, il a un 'mauvais' système immunitaire ce qui lui faisait malheureusement attraper plus facilement que les autres tel ou tel maladie, mais.... Mais voilà quoi. Au bout d'un moment -Même si 'au bout d'un moment' pour Raivis peut durer plusieurs années- ça soule... Et pas qu'un peu. D'ailleurs, c'est pour cela qu'il avait accepté de venir à New York, même si la grande ville était à plusieurs heures de vol de Riga et que le climat est totalement différent. Un peu de liberté. Bon, il y a toujours Lituanie et Estonie pour garder un oeil sur lui, mais ce n'est pas vraiment la même chose. Raivis n'a pas l'impression d'être 'étouffer' par de l'inquiétude.

Avec tout ce blabla, je n'ai même pas écrit comment était habillé le petit bout de chou. Hein ? Bah non, vous croyez quoi ? Qu'il allait sortir avec son uniforme scolaire ? Pff. Voyons, Raivis, c'est un adolescent. Serte, il est plus 'mature' que les autres, mais il reste un adolescent quand même. J'ai quand même un doute quand je dis 'mature' ... Oui bon, les habits. Sweat-shirt sans manche plutôt léger avec pour couleur du marron gris clair. Le bas, un pantalon de la même couleur que le haut, quoiqu'un peu plus foncée quand même. Bah voilà, vous savez comment il est habillé le petit Raivis. Hm ? Les chaussures ? Des baskets noires, pour faire original.

Lettonie regarda les gens passaient et partirent depuis la porte de l'entrée du Centre Commercial. C'est un peu inquiétant, quand même. Et si il croisait Russie ?! Oh mon dieu. Ne pas y penser, ne pas y penser...
Le fait de ne pas vouloir se faire passer pour un petit lapin -ou écureuil, à vous de choisir- égarer, c'est loupé : Le petit Raivis vient de commencer à trembler et à avoir une expression de visage qui se traduit par de l'inquiétude. Pourquoi avait-il pensé à Russie ? Ça porte toujours malheur de pensée, ne serait-ce qu'une seule petite seconde, à Russie. Raivis baissa la visière de sa casquette, certainement pour cacher sa mine inquiète. Qu'il est mignon. Mais il n'aurait certainement pas dû faire cela, car la météo, cette garce, vient de décider de faire lever le vent. Pas un de ces petits vents qui te décoiffe rapidement, non. Plutôt le genre de vent qui fait envoler les casquettes... Oui, vous l'avez compris. La casquette de Lettonie vient de s'envoler à cause du vent. Si ce n'est pas malheureux.

« Ah ! »

Rien de mieux trouver à dire.
Raivis parti en courant reprendre la casquette. Mais.... Bah oui, se serait vraiment trop beau si le petit balte arrivait à attraper ladite casquette du premier coup.... Donc fiouu, un autre coup de vent. Qui emmena la casquette... Loin, très loin de l'entrée du centre commercial. Il n'a pas l'air idiot, le petit Letton, à courir derrière la casquette.
Après un petit moment, il arriva, enfiiiin, à reprendre sa casquette.... Punaise, ça vole loin quand même ces conneries ! Il leva les yeux de sa casquette pour voir où il était arrivé.

« Kur es esmu ? »

Ça.... Je ne peux pas te le dire malheureusement, Raivis. Mais bon, tu vas vite avoir ta réponse, il suffit de regarder le panneau à côté de toi pour comprendre que tu es arrivé devant l'entrée du Chinatown. 'Comment est-il arrivé jusqu'à là' me direz-vous... Ne cherchez pas loin. La réponse c'est que... Raivis a pensé à lui et voilà, il a réussi à se retrouver là. Donc, c'est de la faute de Russie. C'est toujours de la faute de Russie, CQFD.
Bon... Maintenant, comment il allait repartir vers l'entrée du Centre Commercial ? Igaunija a dû être arrivé et... Si il ne le voit pas arriver, il va s'inquiéter. Ak mans dievs....

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C'est avec la tête baissée qu'Estonie avançait dans les couloirs du Centre Commercial. Il venait tout juste de sortir de chez l'opticien, où il était passé chercher ses lunettes, étant donné que les précédentes avaient été cassées d'un coup de Bible bien placé, inutile de dire lancée par qui bien sûr. Il pouvait sentir en marchant le poids des deux paires de lunettes au fond des poches de son pantalon brun. Dans sa tête, des mots revenaient sans cesse.

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"Deux paires de lunettes ? Pourquoi ?
-Il vous faut une autre paire de rechange, l'autre ne convient plus. Les tests prouvent que votre vue a encore baissé, il vous faut des verres plus puissants.
-Encore ? Mais, déjà il y a huit mois...
-Monsieur Von Bock, avez-vous diminué votre temps devant l'ordinateur ?
-... Non.
- Je sais que je ne devrais pas vous dire ce que vous faites, mais, croyez moi, vous devriez arrêter. Vous allez vous rendre aveugle à force. Vous êtes jeune, vous avez tout une vie devant vous, autant ne pas la gâcher juste pour un loisir.
-... Bien."

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Un loisir... Un léger sourire triste se dessina sur les lèvres du blond malgré lui. L'informatique était bien plus que ça pour lui. C'était une passion... Non, c'était même sa vie. Il ne pouvait songer à arrêter, c'était comme demander à Pologne d'être sérieux ou à Biélorussie de ne pas stalker son frère : ça ne pouvait pas marcher... Il ferma les yeux un instant. Aveugle... S'il était aveugle, bien sûr, il serrait forcé d'arrêter. Il ne pourrait plus s'assoir à côté de Lettonie pour lire une histoire avec lui, comme il ne pourrait plus envoyer de SMS à Finlande pour organiser une soirée entre amis à la dernière minute... Pire encore, s'il était aveugle, sa carrière de "nation" serait achevée en même temps que sa vue. Pourrait-il supporter d'être à l'écart des autres, de tout ces gens qu'il avait rencontré jusqu'ici à l'Académie ? Probablement non. Malgré tout, même avec la meilleure volonté du monde, il ne pouvait se résoudre à abandonner les ordinateurs.

Au fur et à mesure qu'il s'approchait de la sortie, Eduard sentait l'air chaud venu de dehors s'engouffrer dans le bâtiment. Il tira sur le col de sa chemise immaculé. Il était un habitué du froid, n'hésitant pas à baisser le chauffage pour refroidir ses précieuses machines lorsqu'elles commençaient à chauffer. Aussi, la température extérieure était à la limite du supportable pour son corps de Baltique. Et dire que Lettonie avait enfilé un sweat, le pauvre, il devait mourir de chaud... Le jeune homme regarda sa montre. Il avait pris quelques minutes de retard. Pourvu qu'il n'aie pas fait attendre son "frère" trop longtemps. Son frère... Déjà, du temps de Russie, on les avait surnommés comme ça. Qui avait commencé ? C'était trop loin pour qu'il s'en souvienne. Certainement pas lui, en tout cas. Jamais il n'avait considéré le Letton sous un angle fraternel. Mais alors, qui était-il pour lui ? Bonne question. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne voulait pas le voir souffrir. Sa poitrine se serra un peu à cette pensée, tandis qu'il accélérait le pas.

Malgré l'allée et venue constante d'un nombre continu de personnes, l'entrée du Centre Commercial restait aujourd'hui assez calme et suffisamment espacée pour de déplacer avec aisance. On pouvait aussi facilement retrouver une personne d'un simple coup d'œil. Aucun risque de louper Raivis, donc, aussi petit et timide qu'il soit. Seulement, voilà, pas de bol, rien à l'horizon qui ressemblait à un balte en sweat et casquette. Tout en fermant les yeux, Estonie se pinça le haut du nez, la où ses lunettes frottaient la peau et lui laissait un marque rouge, un geste dont il avait pris l'habitude quand il ne trouvait pas quelque chose et qu'il se sentait fatigué. Mais aucun Lettonie ne se pointa quand il rouvrit les yeux. Il sentit l'inquiétude monter en lui.

"Läti ?"

Mon vieux, si t'espérais une réponse, c'est raté. Faut dire, c'est pas avec une petite voix comme la tienne qu'on va t'entendre.

"Latvija ? Latvija ! LATVIJAAA !"

Mouais, là on t'entend trop, vu les regards que te lancent les gens. Et peu importe la langue dans laquelle on l'appelle, le bout d'chou ne se montre pas. Le rythme cardiaque du blond commença à s'accélérer, tandis qu'il prenait de profondes inspirations. Rien que son visage suffisait pour comprendre que l'angoisse le gagnait. Où était passé Raivis ? Et si quelqu'un l'avait enlevé ? Ou alors, si il s'était blessé et qu'on l'avait emporté à l'hôpital ? Et si il avait essayé de le joindre sur son portable, qu'il avait éteint pour ne pas être dérangé chez l'opticien ?! Eduard sortit précipitamment son Nokia à coque noire, le modèle le plus récent au moment où il l'avait acheté, il y a presque trois mois, refilant l'ancien à son compagnon de chambre. Ses mains tremblaient tandis qu'il tapait le code. Intérieurement, l'infime partie de lui qui n'était pas occuper à s'affoler sur le sort du petit se maudissait de ne pas avoir prévu un éventuel coup du sort. Pas d'appel manqué. Cela ne rassura pas l'Estonien, qui commençait déjà à croire que Lettonie n'était pas en état de l'appeler, peut-être séquestré quelque part. Il sentait son coeur palpiter encore plus vite. Pourvu qu'il arrive à le contacter... Il dut s'y reprendre deux fois avant de taper correctement le numéro de téléphone de son "frère". Bien sûr, il aurait pu tout aussi bien fouiller dans ses derniers appels ou son carnet de contacts, mais Eduard n'était plus en état de réfléchir. Quand la panique le prenait, c'était pour de bon.

"Jumal, pourvu qu'il puisse déccrocher..."

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Peut-être devrait-il demander à un passant son chemin ? Uh.... Impossible, il n'oserai pas s'approcher d'un inconnu... Alors... Essayer de repartir sur ses pas ? Vu comme il était chanceux... Il allait certainement se perdre encore plus... Mais pourquoi avait-il pensé à Russie ?! Bon, déjà, on remet la casquette après avoir enlever les saletés qu'il y a dessus.... Voilà. Ensuite, on se calme. Et enfin... Tu finiras bien par retrouver le chemin vers le centre commercial mon petit. Suffit juste que tu …

♪ Kādreiz jau es zināšu kā durvis aiz sevis vērt ciet
Tikai nelūdz man, tikai neliedz man
Man vienai iet ♫

C'est quoi cette chanson... ? C'est pas ton portable qui sonne la, Raivis ? Oui ? Bah répond alors...
Lettonie plongea sa main dans sa poche... Ah non, il est dans l'autre le portable. Alors l'autre main dans l'autre poche... Bah il est où ? Peut-être dans la poche du sweat... Ah oui, il est là... Aller, dépêche toi, ça va.... Trop tard, la musique c'est arrêté. Appel Manqué... Raivis soupira. Pourquoi ça devait arriver maintenant ? Ça ne l'aurait pas trop gêner si il était dans l'Académie... Au moins, il connaissait l'endroit... Mais là... Étant la première fois qu'il sortait de l'académie, il
Le Letton se dépêcha de regarder qui l'avait appelé... Eduard ? … Oh mon dieu ! Pourquoi n'avait-il pas pensé plus tôt ? Voilà déjà trois mois qu'il avait ce portable mais n'ayant pas l'habitude de ce genre de machin, Raivis oublié toujours son existence... Au cellulaire, pas Eduard, non mais oh. Bref. Il rappela donc Estonie... Ah !

« S-sveiki*, Igaunija ... ? »

Ça va gueuler....

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De longues minutes s'écroulèrent tandis qu'Estonie restait figé sur son portable, la sueur lui coulant le long de la tempe, tout aussi tremblante que le reste de son corps. Mais aucune réponse à l'autre bout du fil. Ce n'était pas pour le rassurer. Son pouce vacilla sur la touche "raccrocher" sans qu'il s'en rende compte vraiment. La situation était trop grave pour qu'il aie pleinement conscience de ses actes. Deux hypothèses venaient à lui : Lettonie venait soit d'être kidnappé, soit un grave malheur s'était abattu sur lui, nécessitant des soins immédiats. Il se mordit la lèvre tandis que ses yeux devenaient humides... Bien sûr, la simple idée que le petit n'aie tout simplement pas décroché à temps ne lui effleura même pas l'esprit, non. Ce serait beaucoup trop réconfortant.

Tombant à genoux au milieu de la foule-et évitant au passage un chihuaha qui lui grogna après tandis que sa maitresse s'offusqua-, le Balte se serait bien mis à prier si il savait quel dieu implorer. Parce qu'il à beau dire "Mu Jumal", il est pas un orthodoxe très pratiquant, il faut le dire. Et puis, les estoniens sont encore très attachés à l'ancien folklore. Ceci dit, en échange d'un Lettonie sain et sauf, il pourrait même se convertir au catholicisme, devenir moine et aller au fin fond d'une vallée où tout matériel informatique est prohibée. Tout, du moment qu'on lui rendait son camarade de chambre.

...Quelques notes de guitare. Son téléphone portable. Avant même que l'air de "Welcome to Estonia" ne résonne dans les airs, il avait déjà décroché. Mais, alors qu'il s’apprêtait à parler, les mots se bloquèrent dans sa gorge, desséchée par les cris de tout à l'heure. Il savait que c'était le téléphone de Lettonie. Mais il ne savait pas qui il y avait au bout. Il pouvait très bien s'agir d'une personne sans scrupules demandant une rançon ou un infirmier cherchant à contacter la famille du pauvre chou pour annoncer une mauvaise nouvelle. On pouvait s'attendre au pire. Et pourtant...

« S-sveiki, Igaunija ... ? »

Lettonie. En personne. Sain et sauf. Pour peu, Estonie s'évanouirait presque de bonheur s'il n'était pas si inquiet. Comme le petit l'avait deviné, en effet, ça allait gueuler. Mais les mots et les langues s'embrouillaient dans la bouche du jeune homme, et il en sortit un mélange, à l'accent estonien prononcé, assez... surprenant :

« Läti ! Who? Кто ? Wie ? »

Ouais, rien que ça. Et sur haut débit, ni plus ni moins. Espérons pour Lettonie qu'il possède le traducteur...

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Ayant déjà éloigner le cellulaire de quelques millimètres craignant pour son oreille, le jeune letton entendu tout à fait normalement ce que disait Eduard.

« Läti ! Who? Кто ? Wie ? »

Bah ouai, heureusement que Raivis comprend les langues que Estonie a utilisé. On aurait été bien embêter sinon.

« J-je suis d-désolé ! J-je ... »

Il s'arrêta d'un coup : le portable venait de lui glisser des mains. Heureusement pour nous, il arriva à le rattraper avant qu'il ne touche le sol, mais le bruit que ça avait du faire pour Eduard ne devait pas être très très rassurant. Il ramena rapidement le cellulaire à son oreille.

« E-euh... »

Lettonie essaya de trouver quelque chose a dire. Il l'a téléphoné, c'est pas pour rien. Peut-être qu'il devrait lui dire sa position... ? C'est une bonne idée en effet. Eduard serait moins stressé, déjà. Puis ensuite …. Bah... Vous pourriez faire cette petite sortie tranquille. Maintenant, faut savoir comment dire ca.

« D-désolé... Tu.... Tu sais comment... Re-revenir au c-centre commercial... À-à partir d-du ChinaTown.... ? »

D'une certaine, il te dit sa position Eduard. Libre à toi de lui dire le chemin, ou de venir le rejoindre. Raivis regarda l'entrée du Chinatown en se mordant la lèvre inférieur. Saleté de vent.

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" J-je suis d-désolé ! J-je ... "

Désolé. Désolé de quoi ? Qu'il ne puisse pas révéler d'informations ? Il est donc sous écoute. Donc, il a bien été kidnappé... L'émotion étant passé, Estonie repris un semblant de calme. Dans une situation aussi sérieuse, le moindre accès de panique pouvait être catastrophique. Notez tout du même que cela n'empêche pas son cœur de battre. C'est alors qu'il entendit ce bruit bizarre. Il n'était pas sûr de sa source, mais il cru, entre autres, deviner que le portable était tombé. Le jeune homme se mordit les lèvres. Sans aucun doute, c'était un acte de violence physique. Sinon, pourquoi le garçon aurait lâché le portable ?

Calme toi, Eesti, calme toi et réfléchit plutôt à ce que tu va faire...

Mais comment réfléchir quand sa tête est vide ? Une seule chose revenait sans cesse tourbillonner dans sa tête ; quelqu'un faisait du mal à Lettonie. Et cette pensée lui comprimait l'abdomen, d'une façon bien plus douloureuse que si c'était à lui que l'on portait un coup.

" E-euh... "

Une petite voix, hésitante. Se faisait-il dicter ses paroles ? Eduard était toute ouïe, prêt à analyser chaque mot, même si la panique le tenaillait, comme le prouvait sa respiration lourde.

" D-désolé... Tu.... Tu sais comment... Re-revenir au c-centre commercial... À-à partir d-du ChinaTown.... ? "

Chinatown... Sans y être rentré plus d'une ou deux fois, il situait la porte rouge vif de l'entrée. Tout en s'y dirigeant d'un pas précipité, la gorge déshydratée et par la chaleur de la journée et par les cris, il balbutia quelques mots, pour rassurer le petit autant que lui même :

"Ne...Ne panique pas, je...j'arrive tout de... suite..."

C'est alors qu'il se dit que les paroles de Lettonie étaient étranges. Il avait parler de revenir, et non pas d'aller. Au centre commercial... Du Chinatown...

"Lettonie... Se pourrait-il que... tu te sois perdu ?"

Oh, bien sûr, c'était une idée bien plus plausible qu'un kidnapping. Mais, à défaut de paniquer, il devenait confus : certes, il n'allait pas se perdre 3 mètres devant le centre commercial, mais qu'est ce que son camarade de chambre allait faire là bas ?

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"Ne...Ne panique pas, je...j'arrive tout de... suite..."

Hein ? Non, il avait demandé le chemin pour revenir au centre commercial, pas à ce que Eduard vienne au Chinatown … .Bien que, faut l'avouer, ça arrangerait Lettonie, parce qu'avoir la présence d'un de ses frères pas loin le rassurerait mais... Bon. Déjà, le temps que Estonie arrive ici, ils auront perdu un peu de temps, et le temps de Retourner à l'endroit d'origine, ils en perdront encore plus.

"Lettonie... Se pourrait-il que... tu te sois perdu ?"

Per... du ? Ah euh... Ouais, un peu ouais. La main libre du letton joua nerveusement avec le chapeau. Le satané chapeau qui avait tout déclenché.

« ... Ja..... »

C'est pas vraiment la vrai vérité, mais bon. L'histoire de la casquette qui avait décidé de se faire la malle pour pouvoir visiter l'île américaine serait beaucoup trop longue à raconter, puis Raivis n'a pas vraiment les appels illimités.
J'attends avec impatiente le moment où ça va couper, tiens. Lettonie regarda autour de lui, histoire de se familiariser un peu avec cette endroit. Il en avait vu une, de Chinatown, quelque part dans Riga. Seulement de vu, depuis la voiture de ses parents. Il n'avait pas vraiment été intéressé par ce lieu sur le moment, pensant que c'était qu'un simple marché au décors différents. Raivis avait compris que récemment que se n'était pas le cas, qu'il s'agissait bien d'un marché, oui, mais un marché chinois, qui se trouver un peu partout dans le monde.
Son attention se reporta de nouveau au combiner de son téléphone. C'est pas que Raivis s'ennuit mais... Se serai bien si il pouvait rapidement te rejoindre, histoire de ne pas trop avoir l'air paumé dans cette endroit.

Haletant des bouffées d'air tiédit par le soleil, lui laissant une désagréable impression d'avoir la langue pâteuse, Eduard faillit, dans sa course affolée, ne pas entendre la timide réponse du letton :

"... Ja... "

Une simple syllabe, d'une voix fluette, mais qui traduisait toute la gêne du garçon, voire une légère inquiétude, compréhensible dans son cas. Cette simple intonation suffit pour couper tout reproche qu'aurait pu lui adresser l'estonien, dans la possibilité même qu'il pu reprocher quoique ce soit au garçon, chose fortement improbable n'est-il pas. D'autant plus qu'à courir tel qu'il le fait, bien que cela ressemble plus à trainer quelque chose de vaguement humain au teint écarlate, la simple pensée n'étant pas destinée à retrouver son chemin dans le dédale de rues ou à conserver un semblant de régularité dans son souffle n'avait aucune chance d'atteindre sa conscience.

Fort heureusement, le China Town n'était pas situé trop loin du Centre Commercial, et la route assez droite, ce qui explique par ailleurs comment une simple casquette puisse faire le trajet. Cela n'empêcha pas Eduard d'être complétement essoufflé alors que la porte rouge vif venait tout juste d'entrer dans son champ de vision. Il ralentit le pas, ou tout du moins d'essayer avant de se rendre compte qu'il avait déjà repris un rythme lent, incapable d'aller plus vite, avant de manquer de s'écrouler en se retenant à un mur. La vision légèrement trouble, les lunettes de travers, il regarda un long moment les environs avant de remarquer Raivis. Incapable d'élever la voix, il baissa les yeux sur son portable pour s'apercevoir qu'il n'avait toujours pas raccroché.

"Le... Lettonie, tu peux me voir ?"

Quelle question. Bien sûr qu'il pouvait. Il avait juste dit les premières paroles qui lui vinrent pour attirer l'attention du letton. Après réflexion, c'était peut-être un peu stupide de penser que le garçon était toujours collé au combiné, quoique le fait qu'il n'aie pas raccroché pouvait laisser attendre au contraire. Il leva légèrement la tête dans la direction de l'entrée du China Town, attendant un quelconque geste du garçon, le cœur toujours palpitant. Tout de même... comment avait-il pu se perdre jusqu'ici ? Cela lui avait fait une de ces peurs...

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