| | Entre deux partitions de musique... | |
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Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Entre deux partitions de musique... Ven 22 Oct - 12:50 | |
| Entre deux partitions de musique...- Spoiler:
note de la joueuse: ce lapin casse drôlement le mélodrame de ce journal, ça me plie en deux de rire à chaque fois x'D
Partition I Sang Viennois, de Johann Strauss
Bien que sachant que ces écrits ne seront jamais visionnés par toute autre personne que moi-même à moins que je n’en décide autrement (ce qui serait, ma foi, fort improbable), je souhaiterais avant tout établir entre cette feuille de papier et moi-même un fait tout à fait limpide qui évitera toute digression regrettable par la suite.
Je suis accoutumé à considérer les écrits communément appelés « journaux intimes » comme des moyens de déverser de manière bien peu décente tous les épanchements de son âme, et de détailler avec une précision virant à l’obscène les moindres recoins des évènements de son quotidien. Ce genre de comportement futile – dirais-je même infantile ! – n’aura certainement pas de teneur en ces pages. Cela manquerait cruellement de dignité. Je n’aimerais pas penser de ces mots manuscrits au dos de vieilles partitions raturées et usées (que n’ai point eu le cœur de jeter bien qu’elles ne me soient plus d’aucune utilité, expliquant leur réutilisation présente) comme des mots lourds de lamentations sur mon propre sort. Je ne veux faire de ceci ni un confessionnal, ni une plaidoirie…Pourquoi donc écrire, en vérité… ?
J’ai déjà la musique. Dans son absolu, dans sa pureté, sa lumière et sa noirceur.
Mais je dois tâcher de traduire ces impressions sur le papier…Ne serait-ce que pour les comprendre, les cerner et les capturer. En m’exprimant de par le langage des mots, et non pas celui des notes…Le langage des personnes que je rencontre, de nouveaux visages, d’autres plus anciens, d’autres que j’ai l’impression de redécouvrir…De nombreux troubles au sujet de ces nombreux visages ont poussé à cette décision, depuis le peu de temps où je suis arrivée dans cette Académie et que je me trouve pour la première fois confronté au vaste monde…
C’est une entreprise nouvelle et étrange, que je tenterai d’exercer avec toute la maîtrise et la dignité qui convient au chemin que je me suis tracé.
Afin de m’aider dans cette tâche, je me permettrai un emprunt aux termes musicaux que je connais…Peut-être guideront-ils mes mots comme ils ont guidé mes notes...***
Partition II La Cetra, Op. 9, No. 9, de Vivaldi
Andante...les évènements s'enchaînant comme une marche lente et digne... Grazioso...avec toute la noble grâce d'un aristocrate. Premiers jours...
Tenter de commencer en bonne et due forme la narration d’une série d’évènements…quelle difficulté qu’on ne retrouve pas en musique ! Où le début d’une partition commence toujours par une clé de sol…quoi qu’il arrive. J’ai retrouvé la demoiselle Liechtenstein…qui a témoigné une telle surprise en me voyant que je me demande si cela ne présageait rien d’inquiétant…Je n’ai toujours pas revu Suisse…pas depuis fort longtemps. Sans doute est-ce mieux ainsi. J’entends de sa sœur (toujours aussi polie et charmante, dois-je même le mentionner ?) qu’il se porte bien. Et je m’en…réjouis. Après tout, céder à ses propres souhaits égoïstes n’est guère mieux…J’espère seulement que lorsque je le reverrai, nous pourrons être en termes respectables. C’est tout.
Oui, c’est sans doute mieux ainsi…
Il faut que je cesse de repenser sans cesse à ce que je ne peux point retenir. Les notes qui fuient, qui ne se matérialisent jamais sur la page et demeurent noyées dans l’encre…dans les souvenirs… Tâchons de continuer sur une note plus légère…J’ai fait plusieurs connaissances…Celle de la demoiselle Groenland, par exemple, jeune personne il me semble fort nerveuse, mais dont la compagnie est assez agréable. Bien que le fait qu’elle ne sache pas ce qu’est un café viennois est pardonnable, j’avoue demeurer assez subjugué devant son ignorance de la musique classique…Enfin. Lorsque qu’une dispute a commencé entre elle et une tierce personne (qui, chose fort choquante, s’avère être un de nos professeurs…), je me suis étonné qu’une demoiselle si douce et timide ait pu manifester autant de force brute. Et…j’ai encore pensé à cette personne auquel je ne devrais pas penser.
Autre chose, autre chose…N’importe quoi. Ah, oui, à propos de n’importe quoi. J’ai retrouvé le français…Ou plutôt, il a choisi de m’accaparer de manière entièrement inconvenante, comme d’habitude. Heureusement, je puis compter sur deux choses, dès lors. Premièrement, l’intervention d’une certaine forme autorité, bien que j’aurais préféré ne pas attirer l’attention du Professeur Britannia dès mes premiers jours en ces lieux…D’autant plus que ses devoirs me parlent dans un langage qui m’est non pas inconnu, mais peu agréable…Ainsi, la tentation de délaisser ces tâches est grande…Or, il ne s’agit pas de manquer de rigueur. Je tâcherai de me montrer à la hauteur de mes propres espérances…
Une demoiselle m’a offert un muffin et un thé (je ne puis point résister ni à l'un ni à l'autre...) La demoiselle…Ecosse, c’est bien cela…Elle ne cesse de sourire (ce qui n'a cessé de me rendre perplexe) et quoique assez vivace, semble une personne suffisamment charmante et courtoise. Dans tous les cas, j'ai passé un moment agréable en sa compagnie. Nous avons parlé un peu de Ludwig, et j’ai ressenti sa mélancolie. Semblable à la mienne. Et dans les deux cas, il n’y a rien que ne je puisse faire. Tout ce que j'ai pu faire est de me montrer compréhensif...Il aurait été malséant de la questionner excessivement à propos de telles choses, de toute façon. Je ne souhaite point m'impliquer dans ce qui me concerne guère, après tout. J'ai retrouvé une amie qui m'est chère...La demoiselle Croatie...! Quelle surprise, en vérité...Elle se porte fort bien je pense, et, même, travaille à un café ce qui m'inquiète un peu en réalité...D'autant plus que les visiteurs dudit café ne semblent pas tous pourvus de bonnes moeurs. Elle est si jeune...! Et bien que calme et réfléchie, je sais qu'elle est fort sensible et peut agir de manière brusque. Je veillerai sur elle du mieux que je le peux...
Apparamment toute l'école fourmille d'excitation à l'idée d'un certain bal, et tous se cherchent un partenaire de danse...J'ai par un grand hasard rencontré le jeune homme qui serait celui de Marija, un dénommé "Vatican"...Ma foi, le garçon est impétueux et fort peu discipliné, mais je dois avouer que sa compagnie est intéressante.
Marija...elle m'a d'emblée demandé qui serait ma partenaire...que de futilités! J'irai seul, bien évidemment. Et je n'oserais lui dire avec qui j'aurai aimé être...même si elle, sans doute, peut aisément le deviner.
Marija...Elle a passé du temps dans la maison d'Hongrie, et j'étais là pour lui enseigner la musique de temps à autre. C'était une époque sereine... Une époque perdue. En partie par ma faute, peut-être.
Pourquoi… ? Pourquoi est-ce que cette personne que je m’étais résolu d’oublier m’obsède tant… ? Mais je ne peux pas l’oublier. J’aimerais simplement qu’elle-même m’oublie…Pour son propre bien.
Elizaveta...
…Je vais m’exercer au piano. Cet exercice s’avère plus difficile que je n’osais croire, mais il serait fort peu noble de laisser un travail inachevé…
*** Partition III Symphonie numéro 25 en G mineur, de Mozart
Accelerando…Oui, le tempo s’accélère soudainement, sans prévenir…brisant cette digne stabilité, virevoltant de révélation en quiétude… Animato…alors que tout change soudainement, sans me laisser le temps de considérer…simplement un répit afin de maintenir cette expression calme, comme il en convient…
En commençant ces écrits, je ne pensais guère avoir matière à fournir ces pages d’évènements forts tumultueux, car, bien que mes collègues me semblent souvent agités, je ne ressens point le besoin de me sentir affecté par leurs affaires et il serait fort malaisé de changer cet exercice d’écriture en un volume de moralisation sur ce en quoi je ne désire aucunement m’impliquer. Seulement…il semble que ce genre de choses dont je souhaitais à tout prix me détacher est venu frapper à ma porte sans que je puisse…y résister. Peut-être est-ce le mot juste. Oui, je n’ai pu lutter contre la tournure des évènements avec autre chose que mon désir d’agir avec dignité et noblesse en toute circonstance dans laquelle une action me semble la plus appropriée… …Mais qu’en est-il lorsque les circonstances sont des plus étranges et des plus troublantes…telles que je n’avais jamais connues auparavant ?
Que j’établisse clairement ce fait envers ma propre personne sous cette plume : ceci n’est aucunement une confession…Il s’agit d’une…vérification. Car je crains fort d’avoir agi d’une telle manière qui a accéléré, plutôt que calmé, la tournure desdits évènements ; je maintiens l’espoir que remettre ces évènements sur le papier me permettra une observation minutieuse de mon propre comportement. Je ne puis en dire autant des personnes auxquelles j’ai été confronté, car leur manière de penser me laisse encore…perplexe.
Les évènements m’ont dépassé, et ont mené à mon manque d’écriture pendant quelque temps…Car il me faut encore le temps de comprendre de manière tout à fait lucide ce qu’il m’arrive et…
Et. Point d’états d’âmes. Peut-être est-ce plus simple de résumer cela…par trois personnes. Voilà peut-être une mise en forme qui simplifiera de manière fort efficace les évènements que je me sens obligé de rapporter sur le papier…Trois personnes. Cela a des aspects de contes de fées, bien que mon intention de faire de ceci une espèce de morale est bien éloigné…Car de morale, je n’en vois point. Il ne semble pas y avoir le type de rationalité habituellement propre aux moralités dans ce qui est arrivé. Pour le meilleur. Souvent, pour le pire. Je divague…Comme un prélude maintes fois joué et varié afin d’éviter d’attaquer l’ouverture… Marija…La jeune demoiselle auquel j’enseignais la musique a effectivement bien grandi…et je n’imaginais jamais qu’elle n’aurait tout autre sentiment à mon égard que du respect et probablement, une forme d’amitié…Mais voilà qu’elle déclara son amour…
A mon grand regret, je dois avouer que ma réaction ne dut pas être celle qui est censée être convenable étant donné les circonstances…Car mon refus, accompagné de plates excuses, provoqua en elle un torrent de larmes qui semblait impossible à arrêter. Je passai la plupart de mon temps à la consoler…la consoler de s’être ridiculement entichée de…moi ? La situation ne pouvait être plus ironique ! Moi qui me persuadais déjà d’aimer une demoiselle hongroise sans grand espoir de voir cet espoir réalisé un jour…Et voilà que le plus naturellement du monde, celle qu’Elizaveta et moi avions connu depuis notre enfance déclarait être amoureuse de moi ? Je paniquai…cela au moins fut certain. Il est difficile de savoir ce qu’il faut faire…Je ne voulais pas la décevoir…
Ainsi, mon erreur fut de rester à la consoler…et ainsi lui donner peut-être encore davantage l’opportunité de se rapprocher de moi, au lieu de prendre mes distances…Car elle aurait peut-être pleuré, mais aurait fini par laisser cet entichement mourir. Je demeure persuadé que ce ne fut qu’une fantaisie passagère…probablement un résultat qu’une certaine admiration à mon égard…Allons…si j’étais une charmante jeune fille comme elle, je ne tomberais pas amoureuse de…hmm…moi…Est-ce que cela a beaucoup de sens… ? En somme…j’aurais dû être cruel. Cruel, froid, distant…je sais pourtant le faire si bien ; avec tant de politesses. Et cela n’aurait été que pour son propre bien. Pourquoi lui ai-je laissé le réconfort d’être là, près de moi ? Car cela est finalement plus cruel… Et…Je pense…que je l’ai laissée m’embrasser. J’étais à moitié endormi…ou alors, c’était la manière dont elle l’avait formulé…Je ne veux pas me souvenir… Juste une fois. Juste…histoire de…lui faire plaisir. Et lui promettre de laisser cette histoire de côté. Histoire, qui, d’ailleurs, n’était pas une histoire. Juste l’histoire d’une déclaration. Donc…j’ai laissé une demoiselle m’embrasser parce que je ne pouvais pas répondre à sa déclaration d’amour. Bien. Je pense que je suis réellement le dernier des imbéciles. Au moins à présent, elle ne pense plus du tout à ce genre de choses, et toute cette histoire était finalement passagère…mais elle m’a…déstabilisé…Qu’est-ce qu’il faut faire, dans ce genre de situations…qu’est-ce qu’il faut dégager comme attitude ? Je n’en sais rien…et…je ne pensais jamais devoir m’en soucier. Que disent les règles de la noblesse à ce sujet ? Je me suis empressé de consulter et…
« Contribuer constructivement à une conversation en prenant garde de ne point la dominer »
Est-ce que cela fut une conversation ? Car si c’est le cas, non, je ne l’ai certainement pas…dominée… Dominer, dominer. Je n’ai pas envie de dominer quoi que ce soit mais pourtant il le faut bien…A chaque fois que je réprimande avec sévérité…que je me montre calmement intransigeant…Mais cela vient des habitudes que l’on prend lorsque l’on est seul…Dans cet établissement où on prend tant d’habitude à se côtoyer aussi familièrement, j’ai bien peur que ces défenses ne prennent un coup sévère. Alors est-ce cela, mon excuse… ? Le monde extérieur m’attaque ? Dois-je m’en défendre ? rester…comme avant ? Un autre extrait de cette bénie et maudite « étiquette ». « Savoir respecter et comprendre les règles établies dans un endroit que l'on découvre » L’étiquette est une chose bien paradoxale.
***
Partition IV Sonate au clair de lune, de Beethoven
Tenuto...Tenter de maintenir une note, maintenir une attitude, un entêtement...jusqu'à ce que toute volonté cède...jusqu'à ce que rien ne soit certain...
Il me semble une chose regrettable que je commence à présent à écrire non pas sur des feuillets au hasard mais des morceaux correspondant d’une certaine manière au évènements de ces derniers mois. Lysander... Cette chère demoiselle Ecosse qui s’est avérée être en réalité…un garçon. Il semble que ce genre d’ironies me poursuivra toujours…Oui, il est comme le parfait opposé de mon Elizaveta…elle que je considérais toujours comme un garçon pendant mon enfance… C’est peut-être pour cela que je n’ai pas jugé ce travestissement…Lysander…Il aurait dû être exactement le type de personne envers laquelle j’aurais dirigé toutes mes réprobations, tous mes élans de moralisme…Mais lui-même était si prêt à les avouer, avec autant de vivacité et de franchise…et…Je ne sais pas. Je pense que j’ai dû arrêter de réfléchir, à un certain moment…Ou peut-être que c’était un excès de réfléxion. Je ne le sais guère. Mais sans s’en rendre compte…Mes préoccupations devaient plus qu’une courtoisie obligation…Le désir de le voir apaisé…calme…sans souci… C’était une responsabilité qui m’inquiétait et me calmait à la fois.
Mais je me suis résolu…à tourner la page, aller de l’avant…si seulement les souvenirs me le permettraient. Marija s’est…violemment opposée à ce que je soit avec Lysander. Au nom d’Elizaveta. Quelle ironie du sort…mais je m’obstinai… Même si je ne savais où cela allait terminer…C’était comme une spirale incompréhensible de moments de calme…suivis de moments de mouvement étourdissants. Je pense que ce manque flagrant de volonté et de réfléxion est, de manière tout à fait absurde, complété par un autre extrait de bonne conduite en société. « Répondre promptement aux invitations et sollicitations » C’est le moins que l’on puisse dire. Et puis…Elizaveta est arrivée. Et tout ce dont j’avais tenté de me persuader depuis plusieurs semaines s’effondra en morceaux à la voir simplement…En morceaux, est un terme assez violent qui convient, je crois, à la situation. En morceaux correspond également à la manière dont les deux se sont comportés lorsque Hongrie a appris que j’étais avec lui. J’étais…abasourdi. Comment, elle se comportait avec tant de…jalousie ? Mais…pourquoi… ? Et…oui, je suis vraiment stupide. Mais je n’aurais jamais imaginé cela…Et Croatie s’en est mêlée…Le tout a éclaté en bataille…Bataille que je ne pouvais que contempler, sous le choc…en tentant de les séparer…Et Elizaveta a été bléssée…par ma faute ! Elle ne se souvient de rien…Ce qui me gagne à peu de temps pour…pour quoi ? Lui expliquer… ? Quelle idée de se frapper entre eux…C’est moi qu’il aurait fallu frapper… Je n’aurais peut-être pas tenu le choc et on aurait pu ériger une petite plaque… « Ci-gît un imbécile. » Bon…La situation s’envemina entre Croatie et Ecosse, et…Lysander me quitta. Bien que ce fut tout de même d’un commun accord. Je ne suis pas sans savoir qu’il y avait des problèmes avec un certain finlandais de son côté. Non pas que le finlandais soit exactement un problème pour Lysander… J’avais eu l’impression qu’il courtisait Bella, mais…cette histoire était apparemment terminée…et c’était elle qui était là pour me…hmm…consoler ? Cela devait être ça… Je ne sais. Je ne sais pas vraiment où j’étais. Loin, je crois. Cela a fait plus de mal que je n’aurais cru imaginable…Belgique est si douce et chaleureuse…toujours à penser aux autres…Et Lysander m’a laissé un mot, ce soir-là. C’était réellement honorable de sa part… Je revis Elizeveta et…et…je n’ai pas pu me résoudre. Ce serait…maintenant je culpabilisais d’avoir été la cause de son amnésie (bien que la cause directe soit un certain ami russe d’Ecosse…). Je n’aurais pas pu me permettre quoi que ce soit à son égard… Et plus tard…j’ai vu Lysander qui pleurait et… Je l’ai retrouvé entre mes bras. Et entre mes draps. Il pleurait. C’est…vraiment…tout ce que je peux dire. C’est tout ce que j’ai été capable de lui dire par la suite. Stupide justification. J’aurais dû…j’aurais vraiment dû le repousser. Mais j’en ai été incapable…Ce journal devient décidément le compte-rendu de mes incompétences. Et quand j’ai enfin décidé d’expliquer tout cela, calmement, à Elizaveta…elle s’est mise à pleurer, elle aussi. Ce que je n’arrive…tout simplement à supporter. Et qu’est-ce que je fais, afin qu’elle arrête ?
Je l’embrasse. Non…je n’ai pas pu m’en empêcher... Des années à la regarder, et d'imaginer...et partir, finalement, essayer d'échapper à ce sentiment mais voilà qu'elle m'a rattrapé et je suis sans défense aucune...et...
Ecosse l'a appris avant que je ne puisse lui expliquer calmement. Sans doute sa petite sœur, Irlande, qui semble me détester profondément depuis le moment qu'elle m'a vu...Je me demande pourquoi...En clair, le fait qu'elle était là alors que j'étais avec Elizaveta et commença à m'attaquer n'arrangea rien...au contraire. Lysander m'a frappé. Je ne peux pas réellement dire que je ne suis pas d'accord avec lui...Je le mérite bien, non? Mais le fait qu'il se prive de manger, se fasse intentionnellement mal...non, ça lui ne le mérite pas. Et m'a mis hors de moi. Et a déclenché quelque chose...Non...nous ne sommes pas en mauvais termes. Oui, je m'inquiète encore pour lui. Et je continuerai. Je ne sais quelle est cette relation que nous avons à présent. Je le tutoie...et je l'appelle Lys...et je crois que je parviens parfois à le calmer, quand je suis là...
La Sonate au Clair de Lune, par contre, je ne pourrais plus lui jouer. Elle est d'un autre temps, à présent.
Dernière édition par Autriche / Roderich E. le Mer 27 Avr - 22:11, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 3 Jan - 2:33 | |
| Partition V Lettre à Elise, de Beethoven
J’aimerais bien…pouvoir lui jouer ce que je ressens, à ce journal. Mais je me suis promis de le retranscrire dans le language humain. Le language des mots. Tout comme Beethoven a écrit en notes une lettre à son Elise, je me dois d’écrire une lettre fictive à…
Elizaveta.
Elizaveta, Elizaveta, Elizaveta. Je pense que je pourrais écrire ton nom pendant toute une page, tout comme on rejoue en boucle la même variation. Sans doute me prendrait-on pour un fou, si l’on découvrait cela…Enfin…Personne n’aurait assez peu de bon sens pour tenter de regarder à travers ces vieilles partitions…Je pense…Et puis, il m’importe peu…Je n’ai plus besoin de cacher ce genre de choses, après tout. Plus maintenant. Terminée, la période où je ne faisais que te regarder…toujours là, dans ma maison, si proche mais si distante en même temps…Juste la fille de la domestique, après tout…mais…c’était toujours plus qu’un ‘juste’…D’où est-ce qu’il est venu…ce sentiment… ? Il y avait déjà tant de personnes qui fréquentaient ma maison, qui allaient et venaient… République Tchèque, Slovaquie, Slovénie…Croatie…Enfin, certes…la plupart étaient très jeunes, insupportables ou alors tout simplement particulièrement instables…Toi, tu étais toujours là…Mais je ne pouvais jamais deviner ce que tu pensais…J’imaginais sans doute que tu devais me mépriser. Je n’étais qu’un gamin…plus jeune…tu m’avais souvent battu…Quelle humiliation cela devait être…Mais…j’ai toujours attribué ta présence au domaine du normal…du rassurant…du frustrant, aussi…
C’était tellement plus facile quand ce beau monde s’est désagrégé…Quand je me suis retrouvé peu à peu seul…Enfin. Il était assez illusoire de meubler cette maison avec des personnes qui ne voulaient guère être là…mais je n’y peux rien…Plus difficile…de t’oublier…Ce n’était pas faute d’avoir essayé. J’ai aimé quelqu’un d’autre…j’ai osé cette éventualité, oui…C’est étrange, n’est-ce pas ? J’ai tant essayé…Et lorsque tu es revenue, soudainement tout changeait. Tu t’es battue…à cause de moi ? Oserais-je dire…pour moi ? C’était…étourdissant, abasourdissant…gênant. Je ne pensais jamais déclencher ce genre de réaction…Et même là, je n’avais pas encore tout à fait compris…Lysander m’a quitté, et…et après, on s’est remis ensemble...l’espace d’une nuit. Certes. Mais…après…je t’ai embrassé…Je n’aurais pas dû ! Vraiment pas…mais…juste, savoir que tu avais…besoin de moi…et que tu pleurais…Je ne sais pas ce que ça a déclenché. Mais j’ai juste arrêté de réfléchir, je crois. Tout en restant sous le choc. Dangereux mélange, à vrai dire…Non, vraiment…je ne savais plus comment me comporter avec toi…Ce n’était pas exclu que tu restes auprès de moi simplement…parce qu’on avait été « ensemble » depuis déjà bien longtemps…et que c’était…tout naturel.
Mais après tu as pris les devants…Et clarifié la situation fort aisément. Je crains que mes mots ne soient extrêmement inutiles dans ce genre de situations. Etrange…j’aime tellement les paroles bien faites mais je suis à peine capable de quelques balbutiements lorsqu’il s’agit de choses de ce genre…Alors je t’ai embrassée…différemment, cette fois…Oui, je suis somme toute bien inutile, mais que sais-je… ? La réponse semblait te convenir…
Je pense que je suis plus heureux à ce moment là que je ne l’ai jamais été…C’en est presque effrayant…
Je ne veux plus te perdre de vue…Mon Eliz…
Partition VI
Jours de Noël…
Bien…ces derniers jours ont été l’occasion de plusieurs cadeaux échangés entre nous , comme il est de coutume. Peut-être puis-je en profiter pour parler de ces personnes que je me suis pris à fréquenter…
Pour la demoiselle Groenland, une paire de gants, rouges et blanc…élégants mais j’espère, suffisamment pratiques pour qu’elle ne rechigne point à les porter. Et un disque des nocturnes de Chopin, afin qu’elle se rende compte qu’il y a des interprètes bien plus doués que moi…oh, non pas que ses compliments ne me touchent guère, mais…Enfin, si…hum. Je…oui, ça me gêne mais cela me fait aussi plaisir…D’autant plus que la Lettre à Elise est sa préférée. Cela fait du moins plaisir que quelqu’un l’apprécie, ce piano…Si je tenais l’ignare qui a noyé le piano de la salle de musique sous des litres de sirop de fraise…et ensuite, Pologne qui a la merveilleuse idée de vouloir le jeter par la fenêtre avant de s’asseoir dessus…sans parler de Prusse qui se cogne la tête contre…Pourquoi suis-je majoritairement entouré d’imbéciles ? Enfin. Groenland est une personne agréable – même s’il serait préférable qu’elle fasse attention à sa santé…mais cela, je suis évidemment incapable de l’influencer…Demoiselle qui m’a fait cadeau d’ailleurs de bien beaux présents…Une élégante montre et une petite sculpture d’un piano…Je m’en servirai comme presse-papier pour mes partitions, pour les tenir en ordre…Il faut faire attention à être ordonné lorsque l’on partage un dortoir avec Allemagne et Suisse. Je dois avouer que je me sentais mieux dans ma chambre à moi…mais si telle est la volonté du Directeur…En attendant, Suisse n’est pas là et Allemagne ne se manifeste pas trop en ce moment…je dois donc juste supporter les ronflements de—Ah ! Pourquoi est-ce que je pense encore à Gilbert ?! Enfin…au moins Elizaveta est tout près…pas…pas que je souhaiterais aller la voir ! Mais…hm…changeons de sujet.
Pour Turquie, une grande boîte de Vanillekipferl, afin de le remercier de son cadeau à mon égard, un bracelet… Chose à laquelle je ne m’attendais réellement pas, étant donné la froideur avec laquelle je l’ai traité ces derniers temps. Bien que je n’apprécie pas la manière fort familière dont il se comporte envers Elizaveta, et…malgré le fait qu’Antonio m’a toujours caché quelque chose le concernant sans que je ne sache ce dont il s’agit, ce n’est pas quelqu’un que je ne respecte pas…contrairement à quelqu’un comme Prusse, par exemple. Que je me sens tout à fait libre d’insulter. L’imbécile. Imbécile qui est avec Lys, par ailleurs, en ce moment…Incroyable, quelqu’un parvient à le supporter en permanence. Je suppose que je devrais être heureux de ce constat. Enfin, non…je suis surtout heureux pour Lys. Ah…Lys l’a trompé…et j’ai failli ressentir de la sympathie à l’égard du prusse…mais…hmm je crois les avoir revu ensemble depuis. Ainsi, je m’éviterais ce genre d’humiliation.
Hum…je divague ! …en somme…Je pense que je dois un geste de courtoisie envers le turc… Et…non, ce n’est…vraiment pas parce que je suis un peu…je ne sais…jaloux ? Tch…c’est ridicule…Mais je vais tout de même faire attention à ce qu’il n’ait pas de comportement inacceptable envers Elizaveta…
Hum…pour Antonio…je lui ai fait des arrangements à la guitare des chansons de cette émission très étrange qu’il m’a forcé à découvrir avec lui il y a quelque temps…Émission tout à fait imbécile à mon goût, je dois avouer, et la regarder fut une épreuve peu commune, mais je ne l’ai jamais vu aussi enthousiaste que quand il regardait cette jeune fille – « Dory l’agricultrice», c’est cela ? - faire toutes sortes de découvertes absurdes…et puis, cela lui permettra au moins de s’entraîner avec enthousiasme à la guitare…Ah, il est bien difficile de le comprendre, cet imbécile d’espagnol…qui est allé se casser la jambe, de plus. En essayant de sortir un taureau de sa chambre, pas moins. Il est certain que les gens ne manquent pas d’imagination…C’était déjà assez difficile de le convaincre de se faire soigner contre sa grippe d’il y a plusieurs semaines… Saint-Marin m’a heureusement aidé dans cette dure tâche…celle de le persuader d’aller à l’hôpital sans mordre un médecin ou s’échapper…Une des personnes les plus sérieuses et respectables de cet établissement. Il est avec Irlande, d’ailleurs…quelque chose que j’aurais réellement plaint il y a plusieurs semaines mais…étrangement, la jeune femme et moi-même nous sommes réconciliés et sommes en bons termes. Depuis qu’elle a découvert que nous étions tous deux affiliés à Germania, elle s’est même prise à m’appeler « grand frère », ce que je trouve…assez étrange…Je suppose que je suis un espèce de demi-frère éloigné…mais…surtout, je ne m’imaginerais jamais comme un grand frère…
Comme si je n’avais pas assez de problèmes avec les personnes dont j’ai dû m’occuper il y a des années.
Pff…je dois déjà m’occuper assez souvent d’un espagnol qui n’a pas vraiment grandi dans sa tête, il ne manquerait plus que cela. Antonio…est épuisant. Mais cet épuisement demeure une valeur constante…C’est quand il sera à peu près calme et non pas propice à faire des bêtises maladroites que je m’inquiéterai. Mais ça, il a intérêt à ne jamais le découvrir, ce cher hispanique. Qui est d’ailleurs avec Italie du Sud en ce moment…Depuis le temps qu’il me parlait de lui, je m’en vois satisfait…Tant qu’il ne prenne pas ça comme un indice que j’aime cette émission… Bella avait raison de douter quand à la pertinence de ce programme…
Ah, oui…pour Bella, par ailleurs, je lui ai fait don d’une sélection de la fine fleur des bières autrichiennes…Bien que je préfère le vin, cela n’empêche en rien le fait que nous ayons de la bière de fort bonne qualité ! Enfin…il s’agit surtout du fait que je n’en bois pas autant qu’Allemagne et Prusse…Aussi, des Rumkugeln afin d’accompagner son thé…Ca fait beaucoup d’alcool, mais bon…J’ai appris que quelqu’un avait dévalisé son stock de bière et de chocolat, au moins elle pourra ainsi commencer à le reconstruire quelque peu. La dernière fois que je l’ai vue, elle avait le moral au plus bas. Cela ne lui fera pas changer d’avis, mais au moins cela aura peut-être l’avantage de la distraire quelque peu des soucis qu’elle peut avoir en ce moment. J’espère. Les récents évènements montrent bien que je ne suis pas très doué en la matière. Je suis doué au piano. Et je suis doué pour aimer Hongrie. Et…c’est à peu près tout (avec peut-être les pâtisseries en prime) Quoique, je ne suis même pas certain à propos du dernier (concernant Elizaveta…pas les pâtisseries. Tout de même). Ce n’est pas quelque chose que l’on peut aisément quantifier. Je ne serais jamais assez doué pour l’aimer tel qu’elle le mérite, je pense…Hm.
Bien…son cadeau…Je lui ai fait une fleur…J’ai tellement peaufiné que j’avais bien peur qu’elle ne soit pas terminée pour Noël…Une edelweiss de satin, constellée de petits cristaux…le ruban blanc qui y est attaché lui permettra de la mettre dans ses cheveux… Cette belle fleur pour laquelle on risquait de se rompre le cou afin de l’offrir à sa promise est venérée, chez moi…Mais on n’a plus le droit de la cueillir…Il est vrai que ce serait dommage de voir une chose aussi belle et délicate fâner aussi vite, après avoir survécu les dures conditions des cîmes des montagnes…Elles sont si belles et courageuses, ces petites fleurs blanches au bord des montagnes…Mais si fragiles à la fois…Hmm. Je sais que les choses un peu trop…féminines ne sont point trop à son goût mais…j’espère cependant que cela lui plaira un peu… Je lui ai égalmeent trouvé des aquarelles, sachant qu’elle dessine...Elle ne me montre pas grand-chose de tout cela…Enfin, je ne m’en soucie pas trop…Nous avons chacun nos activités à part...Et je sais bien que le piano ne lui plaît pas trop, sans que je ne sache réellement pourquoi…Alors je préfère ne pas m’en mêler.
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Partition VII
Parlons un peu de ces vacances passée avec Elizaveta…J'ai tout mis en oeuvre afin qu'elle puisse se plaire...et pourtant, j'ai l'impression qu'il manquait quelque chose...Bon, j'ai peut-etre un peu exagéré avec le bal...J'ai pensé que cela lui ferait plaisir, mais au vu de sa tête et de la grimace qu'elle a fait pendant que l'on répétait la valse, j'ai un peu des doutes...Hmm...Je pensais qu'elle aimerait cela, les lumières, la musique...C'est...bon, je sais qu'elle n'aime pas trop les choses...trop féminines, mais tout de même...! Hmm...je crois que je vais devoir me résoudre au fait que c'est uniquement en Autriche que l'on enseigne la valse viennoise à l'école primaire...
J'ai intérêt à ne jamais lui dire à quel point j'aimerais danser avec une partenaire qui, elle, la danse parfaitement...Elle serait vraiment jalouse! Alors que je considère cela comme équivalent à avoir un bon partenaire en musique ou en chant...Sauf avec Elizaveta. Haha...même si elle me marchait constamment sur les pieds, c'était vraiment un plaisir de danser avec elle... Mais...cela doit être ça...elle refuse en bloc la musique...Cela expliquerait aussi pourquoi elle semblait légèrement moins enthousiaste à l'idée des chants de Noël...Ah...Dire que je me suis fait violence pour ne pas jouer au piano afin de ne pas l'agacer avec cela... Je n'y pense pas! En Autriche, et surtout à Vienne, je suis entouré par la musique...
Peut-être qu'elle n'aimait pas sa chambre...hmm...Cela valait largement le coup de lui laisser la plus belle...Je suppose qu'elle n'a pas eu de problèmes avec...Je dis "je suppose", parce que...je ne m'en suis pas vraiment approchée du tout...C'était...cela aurait été...Bon. Je ne m'en suis pas approchée. Et je vais te dire pourquoi, chère...partition.
Parce que j
Je vais laisser un espagne vide et écrire plus tard...
([joueuse hilare]*espace vide...nan mais désolée...J'aimais trop ce lapsus...xD)
Et sinon...je lui ai fait des gâteaux...emmené voir de beaux endroits...oui, elle était assez contente, je crois...Ah, et elle m'a offert une très belle écharpe et le disque des derniers enregistrement de l'Orchestre de Vienne! C'était tellement prévenant de sa part...Non...c'était des vacances fort tranquilles, il est vrai...
Peut-être que
Hm, non.
Elle avait froid tout le temps j’ai l’impression, vu le nombre de fois où elle s’est blottie contre moi…Pas étonnant, ce manoir tombe en morceaux depuis qu’on n’a plus la moitié des domestiques que nous avions avant… Je m’en suis beaucoup voulu, elle aurait pu attraper un rhume, et même attraper de nouveau une grippe ! J’ai prié pour qu’elle n’en soit pas trop affectée, mais je pense résolument qu’elle a dû remarquer quelque chose…Enfin…c’était assez paradoxal. D’un côté elle avait parfois froid et de l’autre, elle se promenait toujours en vêtements…hum…assez peu couvrants, comme si de rien n’était ! Etrange…Et puis, elle semblait déçue lorsque je lui mettais quelque chose sur les épaules. A mon avis, elle faisait comme si elle n’avait pas froid la plupart du temps…afin de ne pas me mettre dans l’embarras…
Je ne sais pas pourquoi…mais j’ai l’impression que je passe à côté de quelque chose…mais quoi donc?
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Partition VIII Le Danube Bleu, de Strauss
Le jour du Nouvel An ne peut vouloir dire qu’une chose…Le Concert du Nouvel An de l’Orchestre Philarmonique de Vienne ! Je suis revenu d’Autriche avant sa diffusion, mais cela n’est point très important. Au vu de sa renommée, cet évènement est diffusé dans environ 70 pays…Il n’est pas étonnant que l’on le qualifie comme étant le plus grand évènement de musique classique au monde… ! Enfin, peut-être parce que nous tenons tant à cette tradition du Nouvel An, depuis 1939…
Y a-t-il une meilleure manière de commencer la nouvelle année ? Je n’en connais point…
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Note attachée à une cassette vidéo Wiener Philharmoniker Konzerte 2011
- Spoiler:
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Partition IX Marche Funèbre, de Chopin Bien sûr, on peut également être inventif et considérer à la place la pire manière de commencer la nouvelle année. En l’occurrence, je pense qu’un rustre de danois ayant la délicatesse de faire comprendre à Elizaveta que j’ai partagé mon lit avec Lysander à l'époque où nous étions encore ensemble…suivi d’Elizaveta qui brûle de colère et fracasse le mur avant de partir je ne sais où, suivie de moi-même, incapable d’aligner trois mots raisonnables et même de la rattraper…convient relativement bien. Et le pire… ? C’est entièrement véridique, et donc entièrement de ma faute... Bonne année, Chopin.
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| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Mar 25 Jan - 15:10 | |
| Bien des mots se sont écoulés depuis la dernière fois. Ces mots viendront se rajouter à ces pages. Mais cette fois...juste cette fois..tout comme les musiques de ces partitions que j'abîme d'encre ne sont pas les miennes, les mots sur cette page ne seront pas les miens. Ils combleront un instant mon silence. Le blanc sur ma propre page. Le temps d'une valse.
Bien à vous...
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...Federico García Lorca Pequeño Vals Vienés
Petite Valse Viennoise En Viena hay diez muchachas, Un hombro donde solloza la muerte Y un bosque de palomas disecadas. Hay un fragmento de la mañana En el museo de la escarcha. Hay un salón con mil ventanas.
A Vienne il y a dix jeunes filles, Une épaule où la mort vient geindre Et un arbre de colombes pendues. Il y a un fragment d’aube Dans le musée des rimes. Il y a un salon aux milles fenêtres.
¡Ay, ay, ay, ay! Toma este vals con la boca cerrada.
Ah, ah, ah, ah...! Prends cette valse les lèvres fermées…
Este vals, este vals, este vals, De sí, de muerte y de coñac que moja su cola en el mar.
Cette valse, cette valse, cette valse, Oui, de mort et d’alcool Dont le bout trempe dans la mer…
Te quiero, te quiero, te quiero, Con la butaca y el libro muerto, Por el melancólico pasillo, En el oscuro desván del lirio, En nuestra cama de la luna Y en la danza que sueña la tortuga.
Je t’aime, je t’aime, je t’aime Avec ce fauteuil et ce livre mort, De par la mélancolie du couloir , Dans l’obscur grenier de l'iris, Dans notre chambre lunaire, Et dans la danse dont rêve la torture…
¡Ay, ay, ay, ay! Toma este vals de quebrada cintura.
Ah…ah, ah, ah...! Prends cette valse à la ceinture brisée
En Viena hay cuatro espejos Donde juegan tu boca y los ecos. Hay una muerte para piano Que pinta de azul a los muchachos. Hay mendigos por los tejados. Hay frescas guirnaldas de llanto.
A Vienne il y a quatre miroirs Où se jouent tes lèvres et les échos. La mort rôde au piano Qui teint de bleu chacun des jeunes hommes. Il y a des mendiants de par les toits. De fraîches larmes de cristal.
¡Ay, ay, ay, ay! Toma este vals que se muere en mis brazos.
Ah…ah, ah, ah...! Prends cette valse qui se meurt entre mes bras…
Porque te quiero, te quiero, amor mío, En el desván donde juegan los niños, Soñando viejas luces de Hungría Por los rumores de la tarde tibia, Viendo ovejas y lirios de nieve Por el silencio oscuro de tu frente.
Parce que je t’aime, je t’aime, mon amour, Dans le grenier où jouent les enfants, Rêvant des anciennes lumières de la Hongrie... De par les rumeurs de la flûte du soir, Les brebis noirs et les fleurs de neige venant Sur le silence sombre de ton front.
¡Ay, ay, ay, ay! Toma este vals del “Te quiero siempre”.
Ah… ! ah, ah, ah…! Prends cette valse du ‘Je t’aimerai toujours’…
En Viena bailaré contigo con un disfraz que tenga cabeza de río.
A Vienne je danserai avec toi Avec un masque Au visage souriant...
¡Mira qué orilla tengo de jacintos! Dejaré mi boca entre tus piernas, mi alma en fotografías y azucenas, y en las ondas oscuras de tu andar
Vois quelles hyacinthes j’ai trouvé sur le rivage ! Je retirerai mes lèvres d’entre tes jambes, Mon âme en photographies et en lis, Et dans les ondes obscures de ta démarche
Quiero, amor mío, amor mío, dejar, Violín y sepulcro, las cintas del vals.
Je veux, mon amour, mon amour,te laisser, Violon d’outre-tombe, les échos d’une valse…
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- Spoiler:
Note de la joueuse: N'ayant que des vagues notions d'espagnol du lycée me permettant à peine de traduire misérablement le magnifique poème de Lorca, si des hispanophones veulent me faire part de quelque correction ( que ce soit une tournure poétique plus pertinente ou la rectification d'un contre-sens total), ne vous gênez pas! Au contraire, merci <3
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| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Ven 28 Jan - 15:22 | |
| Notes récoltées au cours des derniers semaines, sur divers morceaux de papier arrachées et assemblés ensemble à la va-vite.
Elizaveta...je ne l'ai toujours pas vue depuis qu'elle est partie...furieuse...après avoir appris la nouvelle à propos de Lysander. Je...je regarde le mur fissuré. Je l'ai regardé toute la journée.Je me souviens de sa main blessée...
C'est notre couple, cette fissure?
J'ai bu beaucoup de café. Beaucoup trop de café. Puis décidé d'arrêter. Le thé, c'est bon aussi. J'en ai pris avec Antonio. C'est drôle de voir à quel point ça le calme, mon espagnol.
...J'ai fait une bataille de lancer de tomates avec lui. Complètement idiot! Mais cela m'a distrait et m'a un peu remonté le moral...j'ai même ri un peu...et puis...
J’ai rêvé d’Elizaveta. Rien de plus normal, me dirais-tu. Sauf que cette fois-ci le rêve était un cauchemar. Je n’ai pas vraiment envie de l’écrire ici…Ce n’est pas exactement…agréable d’avoir peur de la personne que l’on aime. Ou normal. Hongrie ne veut pas me tuer. Ni démolir le piano à coup de poêle. Mais...c'était tout de même effrayant...
Quand je me suis réveillé, Antonio était…encore là. Ah…j’ai vraiment le gêner, je m’étais accroché je suppose à ce qui se trouvait à portée de ma main pendant mon sommeil…c'est-à-dire lui. Ou plutôt, sa chemise…Enfin. C’était peu dignifié, étant donné le nombre de fois où je lui ai reproché de s’endormir dans des lieux publics à n’importe quel moment ! Mais il n’a rien dit. Il a été inquiet…c’est tout…Et…on est juste restés là. Il n’arrêtait pas de jouer avec ma mèche. C’est drôle, en temps normal je lui aurais dit de lâcher tout de suite. Il faut croire que cette histoire m’affecte bien plus que je le souhaiterais. Et puis c’était…apaisant. Pour une fois que c’est lui qui calme, et non pas l’inverse !
…J’étais content qu’il soit là. J’aurais probablement fait quelque chose de stupide, autrement. Enfin…heureusement qu’il n’est que mon ami d’enfance. Avec n’importe qui d’autre, cela aurait été…gênant. On a passé pas mal de temps ensemble. Ce genre de proximité est tout à fait normal pour nous, n’est-ce pas ? Surtout qu’en ce genre de moments, c’est vraiment la seule personne avec laquelle je n’ai aucune gêne. Aucun besoin de garder une certaine expression ou répondre d’une certaine manière. Enfin, oui, un bon ami…Je ne sais pas pourquoi je continue sur le sujet, je n’ai absolument pas besoin de…Et pourquoi est-ce que je serais en train de me justifier de toute manière ?! Antonio. Ami. C’est bon, point à la ligne.
Enfin…si…je sais pourquoi…je ne vais pouvoir écrire ceci correctement…mais…bon. Il y a une partie spécifique de…euh…moi…qui provoque certaines…gênes en…hé bien, moi et…pour jouer, Antonio…enfin, a mis le doight sur le problème pour ainsi dire. D’accord…l’a touchée. Mein Gott…Je…je n’ai pas envie d’écrire ce genre de choses…Enfin, bien évidemment, ce n’était pas exprès pour me tourmenter…qui peut imaginer qu’un grain de beauté ait cette utilité ! Il a juste fait ça sans réfléchir et d’ailleurs, pourquoi y trouverait-il quoi que ce soit d’aussi obscène ?! J’ai honte pour moi ! J’ai sans doute dû imaginer ça…le fait de me sentir étrange, d’être tout rouge…et j’ai tenté de le repousser du mieux que je le pouvais dans cet état-là…Car évidemment cet imbécile ne comprit pas ce comportement étrange, persista d’un air curieux et attribua enfin mon étrangeté au fait que je buvais trop de café...Ce à quoi je puis seulement répondre intérieurement, merci ô force supérieure ! Si jamais Antonio apprenait ce que ce grain de beauté déclenchait…je ne saurais plus où me mettre ! …C’était le grain de beauté. J’aurais été attiré à n’importe quelle autre personne en ce court intervalle…non ? Ah…je ne veux pas y penser. Être momentanément…très très très momentanément attiré à son ami d’enfance dans un moment d’extrême confusion des sens…C’est…ça me dégoûte un peu, à vrai dire…rien qu’à l’idée même, c’est absurde… Je suis dégoûté par moi-même ! Si jamais Antonio découvrait une chose pareille, il ne voudrait plus s’approcher de moi ! Je vais complètement ignorer ça. De toute façon…ça n’a aucune importance. Mais…je suis quand même bien heureux qu’Antonio soit parfois un peu…lent.
Mon écriture est vraiment...étrange. Je pense que je n'arrive plus à écrire lentement de manière appliquée. ca doit être...le café. Oui. c'est ça. Ça doit être ça.
***
Je commence vraiment à penser n’importe quoi, quand je suis aussi déprimé que ça. C’en est effrayant. Le monde arrête-t-il de tourner rond, lorsque Elizaveta a arrêté de… …De quoi au juste? Arrêté de m’aimer ? Peut-être que c’est ça… …J’exagère ! Elle a le droit d’être en colère pour ça sans que ce soit forcément la fin du… …enfin, pour moi, c’est un peu apocalyptique…Le fait que j’ai dormi ou pas avec Lys…à la limite…ce n’est plus ça le problème. C’est qu’elle réagisse ainsi. Est-ce que c’est moi qui suis…trop sensible ? Elle fait ça parce qu’elle m’aime…ou parce qu’elle n’a pas confiance en moi de toute façon ? Peut-être que…non ! Je ne veux plus y penser ! La manière dont elle a frappé sa main contre le mur ! La manière dont elle a levé la main comme si…comme si on était de nouveau gamins et elle me détestait sans doute pour…oh, à peu près tout ! Ca me…non, je ne peux pas me mettre en colère contre elle…je l’aime… Est-ce que c’est possible d’aimer quelqu’un…excessivement ? De les aimer jusqu’à un point où cela devient simplement…difficile pour eux ? Je déteste être comme ça. Je ne me reconnais plus.
France. Il est venu quand je…pétais les plombs. Il est intelligent. Parfois, j’aimerais bien pouvoir retourner à la période insouciante où je pouvais librement le considérer comme un imbécile. Il m’a dit d’arrêter le café. D’aller dormir. Arrêter de tout mélanger et avoir des idées paranoïaques. Sans doute a-t-il raison. Je panique.
Bon.
Chère Eliz’, Je pense que depuis quelques jours nous avons
J’aimerais te dire que Ce qu’il s’est passé est Depuis le peu de temps depuis que nous …Je ne vais pas y arriver.
***
Elizaveta m’a pardonné. Je ne m’y attendais pas…non, vraiment pas. Je te vois venir…euh…partition...morceau de cours...papier..?
(…et Enschuldigung, mais si je refuse de donner un nom à mon piano par mesure de santé mentale, je refuserai de donner un nom à une liasse de papiers formant un journal…qu’il faudrait que je range, d’ailleurs, histoire qu’un autre germanique mélomane en quête de musique ne tombe pas dessus…Ha. Ha. Ha.)
…Tu penses que je ne suis vraiment jamais satisfait. Je déprime parce qu’elle ne me pardonne pas…et quand elle le fait, j’agis ainsi ?! Mais…elle est juste venue et m’a pardonnée..J’étais heureux…très heureux…et horriblement rassuré…mais je me sentais presque...frustré. J’ai l’impression d’être un enfant auquel on a pardonné une bêtise parce qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. Mais je savais parfaitement bien ce que je faisais, à ce moment-là ! Je sais qu’elle ne m’a pas pardonné parce qu’elle a accepté le fait qu’avant elle il y ait eu une autre personne. Même si en réalité cela était bien plus complexe, au vu des sentiments à l’époque que j’ignorais ou non… Non…elle a pris sur elle et elle l’a fait parce que je lui manquais…Mais ce n’était pas à elle de faire ça ! C’était bien de ma faute, non ?! J’ai dormi partagé mon…bon, il n’y a pas d’autre mot, couché avec Ecosse, oui…Je suppose que même si on n’était pas exactement ensemble…
J’aurais voulu que l’on en parle. Même, oui, peut-être, que l’on se dispute. J’aurais voulu qu’elle m’explique pourquoi cela la perturbait autant, si c’était quelque chose qui avait un rapport avec…la manière dont on est ensemble, nous, en ce moment. Mais j’étais tellement heureux de la revoir…je ne voulais pas gâcher son bonheur à elle…Et, oui partition, je dois l’avouer. J’avais peur. J’avais peur qu’à la moindre parole de travers, elle se mette de nouveau dans cet état…de jalousie… J’avais peur de me retrouver de nouveau dans cet état que je déteste. Mais je n’aime pas ce sentiment… ! Je me suis aperçu à quel point je peux devenir dépendant. Je n’ai pas envie qu’Antonio me revoie comme ça par exemple. Mon rôle d’ami sérieux et responsable en prend un coup quand c’est lui qui arrive à me calmer…
Ces choses-là…se tordent et se retordent. Je n’ai pas envie d’y penser. Mais oui, Roderich. Tais-toi donc et sois heureux qu’elle t’aie pardonnée. Pourquoi chercherais-tu plus loin ? Tant que tu l’aimes de tout ton être…Tant que tu l’aimes comme elle le mérite. En essayant de lui causer le moins de tort possible. Mais…je pense encore à cette histoire. Ca ne veut pas partir… Je l’aime. C’est tout ce que je sais. Je l’aime, je veux toujours être près d’elle…même si… Mais parfois, j’ai l’impression que ça ne suffit pas. Je m’inquiète. Et je ne peux pas m’en empêcher. Le doute ne veut pas partir.
***
…J’ai un doute, partition. Est-ce qu’elle réagit comme cela…parce que…j’ai couché avec un garçon ? …Je sais bien à quel point ce genre de choses l’affecte…mais…mais ce n’est pas possible. Ce n’est pas ça, si ? Ca ne peut pas être ça…
…Ou parce qu’on n’a pas encore…euh…enfin…tu vois bien, partition. ***
Après mûre réflexion (enfin...traduire cela comme "après beaucoup, beaucoup de café"), je me suis dit… Je suis vraiment, vraiment idiot. C’est sûrement ça ! Moi. Avec un autre garçon (bien qu’ayant une apparence des plus féminines, du moins à l’époque…Mais il est vrai que…c’est seulement lorsque j’ai appris que ladite « demoiselle » était en réalité un garçon que les choses se sont pour ainsi dire…compliquées. Enfin…c’est une coïncidence sûrement…). Ensemble. Elle doit sans doute se demander pourquoi je n’entreprends rien, moi, pourquoi je suis si…heu…peu enclin à approcher sa chambre ou même un rayon de 10 mètres autour de la porte d’entrée de… Ah, je déteste parler de ce genre de choses mais qu’est-ce que je ferais autrement ? Ce n’est pas quelque chose que je peux « jouer » alors il faut bien l’écrire.
***
Je…Bon, et si j’essayais de m’adresser…à elle ? Dans ces pages, j’entends…pas lui envoyer une lettre. Elizaveta… Je suis désolé. Peut-être que tout cela te semblerait ridicule, et ce n’est que mon esprit mal tourné qui s’imagine des choses…Mais si j’ai raison…que vas-tu imaginer là ? Que je t’aime moins que je ne le devrais pour cette raison ? Je suis…simplement gêné…car tu es la seule fille envers laquelle j’ai ressenti quoi que ce soit dans toute mon existence. La seule…personne féminine…j’entends…pas la seule...personne. Est-ce que c’est parce que j’aurais pu ressentir quoi que ce soit d’autre…que ce soit au niveau de mon esprit ou de mon corps…pour des personnes de mon propre genre ? Est-ce que cela explique le gêne que je ressens…malgré le fait que je t’aime… ? Celui de faire attention à ne pas te traiter de…ce que tu n’es pas ? Je sais…que c’est aux hommes de prendre ce genre d’initiative. Je le sais bien. Puisses-tu ne jamais savoir à quel point je me considère parfois si peu…masculin…par rapport à toi… …Non, ce n’est pas possible, comment est-ce que je pourrais t’écrire un truc pareil ? Toi qui as été pendant un peu de temps un garçon…du moins, tout aussi convaincue dans ce rôle que moi…moi qui suis tombé amoureux de toi à cet instant…Peut-être…ou est-ce que c’était quand tu es devenue une fille ? Mais…est-ce que ça importe ?! Est-ce que c’est cela, qui te gêne ?! Et pourquoi…pourquoi je n’arrive pas à…
Pause café.
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Je…je ne sais pas quoi dire. J’ai l’impression…que je ne sais plus où j’en suis. Slovénie est venu me voir en me demandant de tester quelque chose…J’aurais été un imbécile si j’y avais consenti, évidemment…et ne voyait bien sûr aucune raison pour le traiter plus ou moins froidement que d’habitude, mais sans violence inutile, comme de coutume. Je puis entièrement comprendre que Groenland ait envie de se venger…et Eliz…elle…elle a toujours eu cette manière particulière de résoudre ce genre de problèmes… Bien. J’ai refusé, et Slovénie a commis la terrible erreur de prendre comme prétexte qu’Eliz’ en avait déjà bu ce matin…ou plutôt qu’il lui en avait fait boire. De force. (Et Antonio aussi, ce qui n’a pas aidé). J’ai… J’ai complètement craqué. Je ne me souviens pas très bien. Mais…Je n’ai pas pu supporter cela ! Alors je lui ai fait boire son immonde mixture, avec l’aide d’Irlande…J’ai honte, maintenant…parce que je ne le regrette pas. Ce moment de satisfaction, de satisfaction violente…celle d’obtenir ce qu’on veut…de…Bref. Ce n’est pas trop mon genre…normalement. Et puis ensuite…Je suis allé voir Elizaveta…Non sans un peu d’appréhension…Car elle était dans son dortoir, et puis…et puis…enfin, voilà. C’est gênant. Mais je me suis dit que j’étais vraiment un imbécile égoïste et ridicule si je m’arrêtais devant ce genre de choses si elle se sentait mal ! Elle était allongée dans son lit…Ma pauvre Elizaveta, paralysée par ce sombre idiot ! Au moins elle pouvait encore bouger la tête…Cela me mettait tellement en colère de la voir ainsi… ! Je lui ai parlé…doucement…mais elle semblait…distante. Comme si cela la gênait. Mais quand j’ai proposé de partir, elle m’a dit de rester… ! Et…quand on parlait…c’était beau, c’était merveilleux, j’étais heureux…soudain tout cet épisode sordide me paraissait bien loin et bien ridicule, extrapolé jusqu’à la limite ! Je l’ai prise dans mes bras…et à cet instant précis où j’osai, oui, j’osai la prendre dans mes bras doucement, peut-être de passer une main dans son dos pour la soutenir, étant donné qu’elle était encore affaiblie….
Et elle m’a sommé de partir d’un ton froid, en me vouvoyant.
…Et je me suis exécuté sans point attendre.
Idiot ! Je suis un idiot ! Elle allait parfaitement bien quand je lui parlais tout simplement…Je la prends dans mes bras et elle réagit ainsi ?! Impossible que ce ne soit pas lié ! Impossible ! …Elle a dû penser…penser je ne sais quoi de moi ! Que je n’étais là que pour profiter d’elle pendant qu’elle était en état de faiblesse ?! Que je l’amadouais de belles paroles afin de lui faire ça ?! Si ça se trouve, je n’ai fait qu’imaginer tout ce que j’ai imaginé avant, oui ! Si ça se trouve, elle en est extrêmement gênée et le simple fait que je sois entré dans son dortoir a marqué une faute de confiance entre nous deux et…et…Mein Gott, j’en suis certain ! A cet instant là si elle n’était pas paralysée, elle m’aurait sans doute frappée ! Pour qui je me prends ?! N’importe qui l’aurait mal pris ! C’était…effrayant. Elle a changé du tout au tout. Etait si froide. A me vouvoyer comme avant…comme si j’étais devenu un étranger de nouveau ! C’était…humiliant. Quelque chose ne va vraiment, vraiment pas…et je suis convaincu que c’est de ma faute ! Et si jamais elle se sent mal, manifestement ma présence ne l’aide pas, au contraire ! Ce doute ne fait que revenir…
Je l’aime. Oui. Je l’aime…je l’aime et j’ai l’impression que je l’aime du même amour égoïste et insensible que l’on accorde à une fleur qui se meurt lentement dans son verre d’eau. Est-ce qu’elle m’aime autant, elle ? Je ne la blâmerais pas, dans le cas échéant…Je n’ai rien fait pour lui amener autre chose que des problèmes, ces temps-ci…Je me sens mal. Vraiment mal.
***
Chère Elizaveta , Certes nous nous sommes un peu froidement quittés l’autre jour mais… Mais…
Je vais aller boire du café…avant de faire quoi que ce soit de stupide. Mon seul allié en ce moment. Enfin. Je suis injuste, en vérité. Je suis entouré de personnes réellement admirables. Groenland, ou Irlande…et puis Antonio…(qu’il faut que j’évite d’ailleurs, je ne veux pas qu’il me revoie dans cet état…) Parfois, j’aimerais que Suisse soit là pour me hurler dessus de sa manière tellement… « neutre ». Au moins un type qui m’apprécie à sa juste valeur : un salaud paranoïaque et complètement instable qui ne peut même pas se résoudre à parler à la personne qu’il aime, pas même à travers une lettre. Et qui boit trop de café.
Mais ça, c’est culturel. C’est comme si on demandait à Antonio de ne pas manger de tomates. Ou euh...si on demandait à Feliciano de ne pas manger de pâtes (je ne pense pas QUE à Antonio!) Même s’il est vrai que ma consommation du noir breuvage devient quelque peu…instable ces temps-ci. C’est que…je ne peux pas empêcher de m’inquiéter. A propos de tout.
***
J’ai embrassé Antonio.
Ah, je commence fort, surtout étant donné ce que j’ai écrit il y a quelques jours ! Mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas ce que tu crois, vraiment...Cher....piano. Parce que j'écris sur le piano et ceci n'est après tout qu'un morceau de papier. Je parle de plus en plus souvent au piano. Je ne sais quoi en penser. Pologne dirait que c'est "totalement grave", ou quelque chose de stupide du genre. Pologne que je déteste en ce moment pour avoir osé insinuer qu'Elizaveta et moi n'allions...pas bien ensemble. Ce n'était vraiment pas le moment. D'autant plus que...non...rien.
On jouait à un jeu stupide, avec des gages, avec Antonio, Turquie, Egypte et Irlande…Déjà, cela commençait bien. Antonio m’a demandé pourquoi je réagissais bizarrement quand il m’avait touché sur mon…sur…ah j’en ai marre. Je vais mettre « sur Vienne ». Oui, j’ai besoin de codes pour moi-même. Oui…ce genre de choses m’embarrasse un peu. Beaucoup. Donc, oui…J’ai absolument refusé de répondre ! J’aurais pu mentir mais…je ne mens pas très bien…Le gage pour ne pas répondre, c’était boire l’espèce de liqueur d’Antonio…et je me suis éxécuté, à la grande surprise de celui-ci. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour garder ce secret embarassant à l’abri. Mais…je me sentais un peu étrange, après…L’alcool…bon…disons qu’à moins d’une bière de temps en temps avec Ludwig ou un verre de vin viennois……et puis il y a cet incident avec—Non, je préfère ne pas en parler maintenant. Comme si je n’avais pas assez de problèmes. Bref. Un peu…désorienté peut-être…mais sans plus…
…Et ensuite, bien sûr de moi, j’ai décidé de prendre « action ». Sauf que les actions du turc se déclinaient entre ou boire toute une bouteille de son infâme alcool (ce qui est en théorie interdit par le règlement et je n’allais retenter ma chance…), danser (…et ce n’était pas une valse), ou…embrasser Antonio. Alors je l’ai fait…parce que…parce que…cela me semblait comme le moins pire des choix ! Si cela avait été d’embrasser Irlande ou Turquie ou Egypte… cela aurait été vraiment très embarassant…Mais Antonio est un ami. C’est impossible que je ressente quoi que ce soit pour lui. La pensée est même risible. (et non…Vienne, ce n’est pas pareil. C’est généralisé. Je pense que je ressentirais quelque chose même si Prusse me touchait sur Vienne…Pas que j’aie envie de tenter l’expérience. Beuh. Rien qu’à l’idée j’en ai la nausée). Donc…oui…je l’ai fait et…c’était…troublant.
Je suppose qu’embrasser son ami fait cela…
On était tout de même bien, bien gênés après…Mais au moins…Je n’ai pas eu à me justifier. Antonio et moi ? Impossible que nous fassions quoi que ce soit ! Elizaveta peut bien essayer d’être jalouse de nouveau, il n’y a rien à jalouser ! Elle ne pourra pas se mettre en colère…et…et peut-être que si elle se met en colère, ce sera au moins l’occasion de lui parler sérieusement. Et…voir si elle est encore dans cet état froid et étrange dans lequel elle m’a rejeté…
Oh non, je n’avais pas des pensées heureuses en pensant à Elizaveta…Non pas parce que je lui en voulais pour la manière dont elle m’avait repoussé ainsi…chose que je ne lui ai jamais vu faire…Non, justement parce que je ne peux pas lui en vouloir, je ne peux que m’en prendre à moi-même…
Et à ce moment-là, Irlande m’a demandé en « verité » ce que je ferais si Elizaveta me laisserait. Ca tombait vraiment...mal. Ou bien...dépendant de la manière dont on le voit.
Qu’est-ce que je ferais… ? Je lui ai dit que j’arrêterais de jouer du piano. Elle m’a dit que c’était pas possible. Oui. Tout comme il me serait impossible de me séparer d’Elizaveta…mais…mais c’est peut-être quelque chose qu’elle envisage déjà, elle. Peut-être…est-ce déjà fait ? Je me sens…perdu. Et égoïste. Un noble ne penserait pas à son bonheur personnel avec la personne qu’il aime. Il penserait au bonheur de la personne qu’il aime. Il oserait lui parler. Il ne laisserait pas le doute le dévorer. Il ne laisserait pas cette peine stupide et inutile s’installer. Il arrêterait de boire du café en permanence, parce qu’il saurait très bien que cela ne va pas beaucoup aider. J’en déduis qu’il n’y a plus beaucoup de noblesse en moi. Peut-être même depuis que j’ai commencé à fréquenter cette Académie, qui sait… Antonio m’a supplié de ne pas faire arrêter de jouer de la musique, complètement ivre, les larmes aux yeux. Ha. J’ai soudainement eu envie de le prendre dans mes bras. Mais tout le temps où on a été amis je…je n’ai jamais vraiment fait ça. Je suppose qu’on est à la fois proches et distants. Mais je pense que je me suis endormi…contre son épaule. Et…après…je me suis réveillé dans mon dortoir. C’est étrange, partition. Au réveil, j’avais encore un léger goût d’alcool et de tomates aux lèvres.
***
Je… Je ne vais pas réussir à écrire ceci à la première personne. Bon. Comme…comme un conte de fées, tiens.En m'appliquant. J'arrive à peine à me relire tant mon écriture est peu soignées.
Il était une fois un noble, qui aimait une belle et douce guerrière de tout son être…mais il ne lui faisait que du mal et elle était incapable de le reconnaître. Par exemple, il avait avant de lui déclarer son amour éternel partagé sa couche avec…un bel enchanteur. La guerrière vint à l'apprendre, entra dans une colère noire qui effraya notre noble et l’emplit de peine et de culpabilité…Le gentil valet du noble avait grand peine à le consoler. Même lorsque la guerrière le pardonna, malgré sa joie, il ne put s’empêcher de penser que cela était encore de sa faute et qu’elle devait secrètement en souffrir. Ainsi en conclut-t-il qu’il fallait qu’ils se rapprochent, et que sa jalousie disparaîtrait. Il est contre les principes d’un noble de faire cela, mais ils se virent dans une situation peu avantageuse pour la jeune femme qui était couchée dans ses appartements privés. Cette familiarité dut l’enrager, car après avoir échangé de belles et douces paroles avec lui, elle devint froide comme de la glace dès l’instant qu’il la prit dans ses bras. Cette rejection le blessa et lui donna l’impression qu’il avait très mal agi à son égard. Comment pouvait-elle le pardonner ? Lui l’aimait encore de toutes ses forces, mais cet amour faisait mal, car il sentait qu’il ne pouvait la rendre heureuse et ne prenait que les mauvaises décisions. Dans un instant d’égarement, il embrassa son valet sans arrière-pensée aucune. Evidemment. Qui eut pu imaginer quoi que ce soit entre eux, qui se connaissaient depuis des années… ? Il le fit dans un moment d’égarement, moment de faiblesse.
Je…je ne voulais pas que cela déclenche quoi que ce soit. Non. Juste un baiser. Juste…peut-être…une manière de me rappeler à quel point tout cela était distinct. Mon attirance pour Antonio…l’envie de l’embrasser…Un sentiment honteux, risible, à enfermer, ignorer… Et mon amour pour Elizaveta…l’envie d’être toujours la pour elle, la protéger, m’occuper d’elle, veiller sur son sommeil, la vénérer comme il se doit…si je le pouvais encore…si moi, j’en étais encore capable…Bref. C’était…très…idiot.
Mais la nouvelle vint aux oreilles de l’amant du valet, qui se mit dans une colère noire et se mit à battre le gentil valet qui n’y était pour rien, lui !! Ce n’était pas lui qui l’avait embrassé ! Malgré les explications du noble à l’amant, celui-ci ne voulut rien entendre dans sa jalousie infernale… Et puis, le noble entendit des nouvelles d’un comportement froid et violent de la part de son aimée. Ceci lui glaca le sang, car il s’imagina que cela était de sa faute si elle souffrait ainsi. En la voyant, il constata avec horreur qu’elle ne semblait plus la même…là et absente à la fois. Il tenta de lui parler. Elle était froide et distante et il comprit éventuellement qu’elle était sous l’emprise d’un enchantement. Mais lui ne pouvait le briser. Parce que…parce que…
Je suis sûr…que n’importe qui aurait réussi à lui parler. A prendre sa main et sentir une réaction en retour. Elle disait que c’était à cause de son chef…mais…mais je n’arrive pas à…Elizaveta ! Elle n’a jamais été comme ça, jamais ! Elle s’est toujours battue, rebellée, a toujours résisté…Je…depuis que je la connais. Cela semble risible. Mais on…on remonte à très loin, tous les deux. Du moins je le pensais. Est-ce naif ? Penser que moi, la personne qui l’aime…la personne qu’elle aime…puisse changer quelque chose à cela ? A cause de l’histoire derrière nous… ? Des années à penser pouvoir la connaître, toujours pouvoir être là pour elle et hop, oublié ? Elle ne me fait pas confiance. Je ne peux pas l’aider, la consoler, la rassurer et lui dire que tout ira mieux…bientôt…Je pouvais seulement la retenir à contrecoeur afin de l’empêcher de se battre avec Ecosse. C’est tout. Je…je pense…c’est ce que je me suis dit, à cet instant précis. Qu’elle ne devait plus m’aimer. Et ensuite…je…
Ensuite, le noble ne se souvient plus très bien. Il se souvient d’une grande douleur lorsqu’un alchimiste qu’il avait au préalable attaqué lui jeta un poison infâme sur le dos. Et puis lorsqu’il lui fit exploser quelque chose à la figure. Mais il n’en avait rien à faire le noble. S’il pouvait juste disparaître là et maintenant, ce n’aurait pas été plus mal pour lui. Il s’accrocha à la première chose qu’il trouva. Et cette chose était le valet. Le pauvre, pauvre valet qui, par sa faute, venait de voir son amant embrasser quelqu’un d’autre afin de le blesser. Le valet, dégoûté, décida de s’occuper du noble qui …ne semblait pas aller très bien…en réalité, ce noble n’avait plus réellement envie de vivre à cet instant-là et était comme une coquille vide. Un violon sans âme. Le valet le soigna. Le noble s’excusa encore et encore et le valet lui dit…qu’il l’avait aussi embrassé…
…Antonio. Antonio m’avait…embrassé. Cette nuit-là…M’avait…Je...je n'arrive plus à..penser...
Et le noble pleura, pleura parce qu’il avait mal. Mais en même temps, ne pouvait s’empêcher de se sentir…bien…dans les bras du valet. Du valet qui en réalité n’était jamais réellement un valet. Le valet était un prince. Et il embrassa ce prince. Afin de vérifier. Vérifier que tout cela était bien un rêve. Mais continua. Pour oublier la guerrière qui ne l’aimait plus, oublier sa peine, oublier cette inquiétude qui lui broyait l’âme de l’intérieur. Parce qu’il aimait le prince et…dans ses bras…se sentait de nouveau si calme. Se sentait de nouveau comme lui-même. Pour la première fois depuis longtemps. Il savait que ce qu’il faisait était mal. Envers à la fois la belle guerrière et le gentil valet. Mais à cet instant là, entre les bras du prince, il sentait…sentait que…
Que je pouvais au moins rendre une personne heureuse. Une personne auquel je tiens tant. Dont la présence me calme et me berce et me rassure et…me donne envie de rester là, avec lui…L’envie de l’embrasser, de le caresser doucement comme un caresse les cordes d’un instrument…sans gêne, sans hésitations et tortures mentales…Antonio…
Et lorsque le noble rouvrit les yeux, il était encore là. Comme…depuis longtemps. Mais le noble était aveugle alors il ne s’en était pas rendu compte. Le noble…était aveugle à beaucoup de choses. Mais à cet instant-là, oui, il semblait prêt à…
Oublier. Oublier ce sentiment…
Eliz’…je suis désolé…même si je continue à...à...te.. [tâche d'encre]
...A l’aimer. | |
| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Dim 6 Mar - 3:08 | |
| X Chère...feuille blanche. Sans notes. Sans rien. Sans musique pour interférer.
Car j’ai décidé, oui, de faire un journal. Donc d’arrêter d’écrire sur des vieilles feuilles vaguement repêchées d’entre deux partitions. Trop de feuilles volantes, trop de feuilles que je voudrais faire voler en l’air, déchirer, embrasser, tacheter de tâches d’encres. Trop de feuilles, de notes, d’encre. Trop de fausses notes et de notes justes mélangées.
J’ai fait un rêve. Où je jouais au piano et où les notes s’entremêlaient. Où je ne pouvais pas distinguer entre elles. Tout comme j’emmêle…mes sentiments. Trop de sentiments. Comme une fanfare étourdissante après un long silence. En musique, il faut contrôler. Contrôler l’équilibre entre les sons et les silences. A force de rythmes, de tons, de variations. Contrôler. Contrôler. Contrôler encore. Mais cela m’a glissé des mains. Comme une corde de violon, tendue à l’extrême qui se brise sous la tension. Cette tension qui monte comme un crescendo infernal… Et je jouais et je ne pouvais pas m’arrêter et peu à peu le monde se désagrégeait. Tout devenait de l’encre. Cette même encre noire avec laquelle on bâtit des notes, des mélodies, des mondes…
Quelque chose, il y a de cela quelques jours, a tordu ma raison. Oui cette belle raison que j’aimais tant répandre dans ces pages. Allons à reculons. Est-ce que c’était le rire d’Antonio, auprès d’Italie, à cet instant ? (Ce rire que j’aime tant, pourtant, même si je fais mine de le trouver insupportable). Est-ce que c’était Elizaveta, sa main maigre jetant la fleur que je lui avais offerte au sol et promettant de m’oublier ? (Elle est anorexique. Elle est anorexique et je ne peux rien faire pour l’aider. Rien. Rien. Rien. Rien. A part me maudire). Est-ce que c’étaient les regards noirs, les coups de Prusse qui ne me faisaient rien mais dont les mots, eux, me martelaient ? La tension qui monte, mes mains qui en deviennent désespérées, voulant s’accrocher à quelque chose, me perdre dans son regard…et puis jouant, jouant à la place, des morceaux de plus en plus rapides, violents, riant de cette dextérité, voulant l’impressionner, mon espagnol, moi-même, le monde peut-être. (mis à part Elizaveta. Elle, le piano, elle l’a toujours détesté). Je deviens fou. Je deviens fou. Je veux me raccrocher à quelque chose. Tant de choses que je n'ai pas écrites ici, parce que je voulais les...garder. A l'intérieur. Espérant qu'elles partent. Cette tristesse et cette culpabilité à chaque fois que je vois Elizaveta. Ces sentiments violents, sur la défensive, quand je vois Prusse...parce que je sais qu'il voit clairement en moi, plus que je ne le voudrais. Ce bonheur si parfait quand je suis avec Antonio...Si parfait que j'ai constamment peur qu'il se brise. D'un éclat de rire. D'Italie qui pose sa tête contre son épaule et lui, lui qui ne dit rien le laisse faire ça me...ça me rongeait je suppose. Jaloux. Tellement jaloux. Mais je ne pourrais jamais le dire, je pensais...non...juste le garder à l'intérieur...Refouler...
Pas besoin d'écriture, ou de paroles...Juste d'être près d'Antonio...ou...du piano...
Oui. C’est peut-être juste la jalousie qui l’a déclenché. Et toujours ce désir, de depuis bien longtemps. Que...Tout ce que je ne peux dire, faire, exprimer, le faire à travers le piano. Ma voix. Mon âme.
Nuit sur la Montagne Chauve Mussorgsky
(Le morceau du diable. Chaque touche. L'appel au sabbat des sorcières.)
Mes mains sur le piano, jouant encore et encore. Un morceau de damné. Un morceau du diable. Et le diable ne veut pas se satisfaire de mes mains. Il veut mon corps, mon esprit, mon regard, mon sourire. Il veut m’absorber tout entier. Ce diable, c’est la musique. Disparue, la douce amante. Ses yeux d’ivoire brillant alors que ses lèvres esquissent un sourire mauvais. Cruel. Destiné à me faire payer. Pour avoir toutes ces années…joué pour combler un vide. Tenter d’exprimer quelque chose…mais jamais pour la musique en soi. Toujours pour une personne. Un regard. Un sourire. Un sentiment perdu dans le vent. Le remplacement d’un mot. La musique me veut tout à moi. Elle me répète…
« Ne sois à personne d’autre. »
La musique.
Dans ma tête…C’est une femme. Oui. Une jeune femme pure dans la fleur de son âge…Belle et pure comme ces fleurs que l’on retrouve sur les flancs des montagnes de mon pays… Pure comme un edelweiss. Pure comme…elle… Personne n’a le droit de la toucher avec des pensées sales. Personne n’a le droit de s’approcher d’elle avec des intentions mauvaises. Personne n’a le droit de ne pas la satisfaire, de ne pas la faire sourire, d’aller au…au-delà d’un baiser sur son front… « Ne me touche pas ! » Oh, Elizaveta…Tu ne croyais pas si bien dire…
Jamais. Jamais je ne ferais cela. Quand ce problème est survenu entre nous (moi qui couchais avec Lysander. Que j’ai quitté si brutalement. Pour toi. Le lendemain)…toi…tu as prononcé ces mots. En colère, dégoûtée. Plus tard…quand on s’était réconciliés…(ou plutôt quand TU m’as pardonnée…et pourquoi exactement ? Pour rien…)…Quand j’ai voulu te...prendre dans mes bras…(Tu étais paralysée à moitié à cause de Slovénie. Sur ton lit. Tu t’attendais vraiment à ce que fasse quoi que ce soit ?)…tu m’as repoussée en me vouvoyant, froidement, comme si j’étais un être abject…Est-ce que cela faisait partie de l’état étrange dans lequel tu as été plongé ? Parfois j’aimerais croire que si. Et parfois je me dis que…que non. C’était vraiment de ma faute. Jamais je n’aurais fait cela, jamais je ne ferais cela. Et plus jamais je ne le ferai. J’ai brisé définitivement cela, en te brisant le cœur…
Un baiser sur son front… Son front…je veux dire…ses touches. Touches du piano. Baiser chaste. Jouer le long de ces touches, laisser ces mains caresser la surface blanche et lisse et presque parfois un acte de par trop sensuel...Mais les touches ne se réchauffent jamais comme sous l’impulsion du sang qui commence de nouveau à circuler après le froid…alors ça va…alors il n’y a aucun danger. Alors tous ces sentiments interdits de désir, de frustration, de violence, peuvent marteler les notes…le sang peut bien couler, comme il a coulé, lorsque le bâton d’orchestre s’est brisé entre mes mains. Lorsque j’ai ressenti de la satisfaction, presque du plaisir à ressentir la douleur, sentir le sang couler.
Alors je ne suis pas un être fait de papier et d’encre. Alors ce n’est pas de l’encre noire qui va couler d’une blessure. Acte louable. Alors je ne suis pas un être de crystal sans faille aucune. Le sang coule. Acte punissable.
Ce sont les bribes de logique qui me reviennent. Dans ma tête. Dans mes doigts sur le clavier. Ces doigts qui font tomber de belles gouttes, sur le clavier d’ivoire. Comme un baiser sur une peau de perle. Baisers violents, passionnés, le pacte a été rompu, le pacte de chasteté et de pureté dans cette mélodie rapide et violente, damnée et sensuelle ! Et les blessures s’agrandissant, des coupures violentes comme des coups de couteaux dans les ailes d’un oiseau.
Et j’entendais de nouveau…un autre rire. Un rire enfantin et glacial. Un souvenir enfoui, douloureux, commençant sur une fausse note. Et des mots susurrés dans mon oreille. Je n'étais jamais censé me laisser me souvenir. Oui, Russie. J’ai perdu la main on dirait. J’ai perdu la main, j’ai perdu la tête. Je devrais être fier de moi. Tu devrais être fier de toi. De m’avoir fait croire un instant que…oui, que tu avais raison. Et que le monde n’était qu’un fracas de verre, une note dissonante. Et que l’on est toujours seul.
Et ce piano, ce piano qui était encore dans la solitude de la salle de musique…est-ce qu’il a aimé le son de la tête que tu poussais violemment contre son flanc ? Est-ce qu’il aurait voulu goûter à mon cri de douleur, comme Mais il a tort, le piano. Parce que des mains m’ont retenu. Je suis tombé, et je n’ai jamais atteint le sol. Parce qu’il y avait des gens pour me rattraper. Les mains de Lysander…des mains douces, des mains inquiètes, me parlant doucement, me disant de ne pas tomber… Lysander…
Antonio…Antonio contre moi, inquiet, impuissant, essayant de me tenir, me garder…où est-ce que j’étais ? Je sens que j’étais loin…très loin…Et pourtant il a toujours été là. Dans les moments où je sentais que mon esprit menaçait de se briser. Toujours là, sa voix rassurante, ses mains calmes, apaisantes et parfois…pas si apaisantes…mais…ses bras dans lesquels j’ai envie de demeurer. Toujours. Parce que je sens que là, je ne suis pas obligé… D’être quelqu’un. D’être un pianiste, un aristocrate…que je peux être cet être insupportable, de par trop sensible, gêné, sévère, doux… Que je ne vais pas le briser, si je le caresse trop fort. Que je peux passer mes mains sur son visage et mes lèvres le long de sa peau et me dire que tout cela est réel. Je l’aime…Antonio…je l’aime et je lui fais tant de mal…je me déteste…Et je me fais tant de mal parce que je l'aime...pourquoi, pourquoi? Je dois cesser...cesser de dire n'importe quoi.
Et puis des mains me prenant fermement, me disant d’aller de l’avant, que j’en étais capable…me le disant avec dureté, avec détermination…ces mots que je voulais tellement que l’on me dise…et c’était Prusse qui les disaient ?! Prusse… ?! Et…je ne sais plus ce que je lui ai dit…j’ai bien peur que cela eut été embarrassant…et puis j’ai vaguement senti mon corps rattrapé, soulevé…est-ce que c’était lui ? Au réveil, mes mains bandées…mes pauvres mains blessées…Antonio, là, m’assurant que ce n’était pas un rêve. Antonio…rien que le voir…C’était comme respirer de nouveau. Et puis lui, Prusse…et je ne sais pas pourquoi, mais je lui dis…Merci. Et pardon.
Et il s’est assis à coté de moi. Et a posé sa main sur son épaule. Et m’a dit que j’en étais capable. Que j’avais un futur. Destiné à un grand avenir. Que je pouvais aller de l’avant, mettre le passé de côté.
Et comment expliquer…ce sentiment… ?
Quand on était là, tous deux ennemis jurés, tous deux se détestant l’un et l’autre, mais…en train de parler, calmement, de notre avenir. Comme si au milieu d’un combat, j’avais été soigné par mon adversaire parce qu’il voulait me revoir sur pied rapidement. De nouveau d’attaque pour combattre.
Etrange sentiment…quand c’est moi qui mettais sa main sur son épaule. Quand j’ai senti son amertume. Quand j’ai compris, pour la première fois, ce qu’il pouvait ressentir. Ou alors parce que pour la première fois, j’ai voulu ouvrir les yeux et regarder correctement. Et quand j’ai rouvert les yeux, le matin, il n’était plus là. Et…il avait laissé son journal ouvert. Je l’ai lu. Et…j’ai décidé. Oui, j’allais me battre. J’allais aller de l’avant. Ne plus me laisser envahir par ces sentiments. Il partait résoudre ses problèmes. J’allais rester, résoudre les miens. Et on allait se revoir. Et…je ne le décevrais pas. Et on s'enverrait des commentaires stupides, immatures et sardoniques. Comme avant. Sans cette violence glaciale qu'il y avait entre nous ces derniers jours. Haha. Je doute qu'il me pardonne tour ce que je lui aurais dit de...mauvais. Et de méprisable. Et j'ai encore plusieurs bleus par ses soins. Mais...
...Haha. Se réconcilier avec son meilleur ennemi...c'est vraiment une notion étrange. Mes mains sont toutes cassées, feuille blanche. Pas au sens propre, mais…enfin…elles ne peuvent pas jouer un morceau de musique, mais elles peuvent tenir un crayon. Même si mon écriture est on ne peut plus moche. Je pense que je vais en faire couler de l’encre, ici. Je ne peux plus garder tout cela à l’intérieur. Je ne veux pas que cela explose de nouveau. Je veux…aller de l’avant… Ces sentiments qui ont explosé comme du verre…comme une bouteille de vodka qui explose au sol… …Je les ai exprimés. Violemment. Douloureusement. Mais je les ai exprimés. J’ai accepté le fait…de pouvoir aimer quelqu’un…sans regarder en arrière… Ainsi soit-il. Ainsi soit-il. Parole… Parole d’aristocrate…
Dernière édition par Autriche / Roderich E. le Mar 15 Mar - 22:40, édité 1 fois | |
| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Dim 6 Mar - 21:15 | |
| XI
Chère feuille blanche toute blanche, toute vierge ! Ces derniers jours, les décisions s’enchaînent. Je crois que sans Antonio et Lysander, je serais bien loin… Lysander. Depuis qu’il a perdu la mémoire je…je dois dire que cela n’avait pas très bien commencé. Et je ne sais comment…peu à peu…on s’est rapprochés de nouveau. Je n’y pense pas souvent mais en fait…c’est mon demi-frère. Et sans lui je sens parfois que je pourrais faire bien n’importe quoi… J’étais en train de retser auprès de lui. Tout bêtement. Tout inutilement. Parce que Prusse est parti et…lui, aime Prusse…même si ce n’est pas réciproque… Voir Antonio et Italie de nouveau ensemble…Enfin…ensemble. Il le laisse aller…si près de lui. Comme si ça ne le dérange pas ; correction : ça ne le dérange pas. Il m’a rattrapé…a dit qu’il était naïf…moi que j’étais…vraiment idiot…que je m’attachais à des principes creux… Qu’il ne m’aimait pas pour des principes stupides. Aller de l’avant.
Qu’il fallait…faire des concessions. Choisir ce qu’il fallait garder ou non…Faire le tri parmi ses principes. Et…je…je me sentais bien. Au calme. Et il a dit qu’il fallait que j’extériorise mes sentiments. Que…j’avais une opinion. J’étais pas quelqu’un qui suivait des principes aveuglément. Que…j’avais une autre voix que celle du piano. Je vais essayer…essayer de toutes mes forces… !
***
Et ça commence bien.
On dirait que sitôt une bonne décision arrive dans le cours des évènements, quelque chose s'amuse à venir essayer de la briser de nouveau.
Je n’arrive pas à la croire. On ne peut plus compter sur personne vraiment ! Mon père – Germania – est venu me voir, pour me parler. Oui, ce Germania. Le même qui ne se mêle soi-disant jamais de la vie privée de ses enfants. Il a déclaré que « cette affaire était enterrée » en me désignant Antonio…Affaire. Comme si c’était une vulgaire histoire…Ses raisons ?
- J’ai quitté clandestinement mon dortoir. Hahaha ! Non mais, vraiment ! J’étais bien, là…Enfin, bien. C’était presque supportable. J’aurais peut-être même pu éviter de me faire assassiner par Prusse ! (Patience, pauvre journal, j’en viendrai à Prusse. Et si seras étonné de savoir que ce n’est pas pour dire du mal à son sujet. Pas que. En fait.) Si Italie du Sud n’avait pas jugé pertinent de venir emménager là et m’indiquer acidement qu’une « place se libérait » dans le dortoit de l’Aile Latine…Mais je suis parti ! Je n’ai pas fait mon difficile. Et puis…à quoi est-ce qu’il s’attend, vraiment, le Vater ? C’est un dortoir. Accentuation sur le fait qu’on y dort à plusieurs. Non mais évidemment que j’allais chercher, sous les yeux de…oh ! juste les frères d’Italie du Sud, sans parler de France, à faire quoi que ce soit à Antonio tous les soirs…Tch ! Je ne me serais paaaas du tout fait tuer ! Bon alors…quelques petites fois où personne n’était là. Comme d’habitude, en fait. Je ne vais pas faire un dessin de ce que tout le monde fait déjà, si ? Oh, choquant, réellement.
- J’ai cherché à vouloir habiter à l’extérieur …Pour chercher à devenir PLUS neutre que ce que je suis à présent ! Pour chercher justement à sortir de cette spirale infernale… - Je me fais remarquer De quelle manière ? En enlaçant la personne que j’aime ? En prenant dans mes bras la petite sœur qui se sent pas bien ? Ou l’ami qui ne sait plus où il en est ?! En me permettant enfin d’avoir des contactsavec les autres ? - Je deviens insolent …Tch.
Ce qui m’insupporte le plus dans cette histoire c’est que…ce n’est pas seulement à propos de moi. C’est à propos des Latins en général. Et pour Antonio, que Rome a également houspillé, c’est d’autant plus évident. Son interdiction ? « Ne pas sortir avec un germanique ».C’est tellement évident que cela en est risible ! Ils veulent seulement régler leurs propres problèmes par le biais de leur progéniture ? Assouvir leurs rivalités en gardant germaniques et latines bien séparés ? Il a peur que je devienne un Latin, c’est cela ? Ha ha ha. S’il savait…Je ne me suis jamais senti réellement « germanique », alors…Non mais…c’est vrai…si on résume…Avec une liste (je commence à bien aimer les listes). - Je suis le seul à avoir les cheveux bruns dans la « famille »… - Cette mèche…je veux dire…pourquoi est-ce que je dois avoir une mèche comme ce… - …Mon pays est plus connu pour son vin que pour sa bière… - Je ne suis PAS bien bâti comme les autres je veux dire…Allemagne, Prusse, Vash ?! Ce n’est pas EUX qui vont avoir du mal à soulever quelqu’un ou à courir cent mètres… - Et puis le stéréotype germanique….la force, l’honneur, la virilité tout ça…Tu parles.L’unique stéréotype que je possède c’est peut-être celui d’être légèrement maniaque en ce qui concerne l’ordre et la propreté…Mais encore…C’est pas si grave que ça de laisser quelques partitions trainer parfois… Ahhh. Est-ce que je deviens Latin ou quoi ?! - Ca ne me dérange plus de laisser ma veste traîner (bon certes c’était pour couvrir Antonio qui dormait)… - Je n’aurais JAMAIS laissé qui que ce soit me…toucher aussi…familièrement que…Bref. Maintenant ? On me prend dans ses bras, ou alors c’est moi qui le fais, je pose ma main sur les épaules des gens, je leur tapote la tête, je leur ébouriffe les cheveux mais d’où sortent tous ces contacts physiques que je trouvais inappropriés ?! - Et je ne parlerai pas des contacts physiques plus…bref, je…hum…NON pas « bref » il faut que j’extériorise ! Voilà ! Ca ne me gêne pas du tout de faire ça avec Antonio et puis en fait…il aime bien quand je le suis, gêné…parfois…et quand moi… - Quand je le griffe…Quand je le mords…Quand je lui attache les mains…
…Je crois que je n’ai jamais autant extériorisé. J’ai mal à la main maintenant. Mais ce n’est pas désagréable. Il faut que je l’exprime encore et encore…pour que ça ne reste pas à l’intérieur…
...Et j'ai gardé le meilleur pour la fin.
...Lui. Mon père. Stipule que si il me revoit avec Antonio il me retire l'accès au piano dans le Salon.
Je...sais que je dois choisir.
Ne plus y jouer...
Ca va aller.
Ca va aller...
Ca va aller?
Dernière édition par Autriche / Roderich E. le Mar 15 Mar - 22:40, édité 1 fois | |
| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 7 Mar - 23:08 | |
| XII
Elizaveta a perdu la mémoire Se souvient pas de moi Ca va aller Ca va aller C’est ce que je voulais non ? Mais j’aurais cru…je ne sais pas…qu’elle garde au moins un souvenir de moi Non il fait croire que c’est bien efficace quand on veut oublier quelqu’un alors Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me suis donné tant de mal à tenter de l’oublier et être heureux avec Antonio ? Mais là ça Ca va aller Et puis tu sais elle le prononce sans cesse son nom Gil Gilbert elle s’est souvenu de son nom pas du mien hahahaha Ironique non ? Tant mieux pour elle si elle est amoureuse de lui peut-être en réalité l’a-t-elle toujours été alors moi qui pensais qu’elle ne m’aimais plus ce n’était pas une illusion C’était cet amour qui persiste qui en était un ? j’ai arrêté le piano Tu sais ? Hahahaha ou plutôt on m’en a empêché d’y jouer tu sais pourquoi ? Parce que quand j’ai joué les notes il n’y avait aucun son aucun bruit non seulement du silence et les cordes coupées du piano dans ma main On a coupé les cordes et il ne faut pas que je regarde en arrière seulement de l’avant alors ainsi on m’a coupé les cordes pour tenter de me faire du mal ? Me couper les ailes ? Ainsi soit-il je m’en détache de ces ailes Et tu sais tu sais ces cordes en acier ça tranche plutôt pas mal plutôt pas mal du tout et une main après ça elle ne joue pas très bien enfin du moins en théorie parce que j’ai pas pu terminer le travail…Antonio Antonio qui n’est pas là…Est-ce que ? Ca va aller.
Toréador...
En garde...
Dernière édition par Autriche / Roderich E. le Mar 15 Mar - 22:41, édité 1 fois | |
| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Mer 9 Mar - 12:47 | |
| XIII Antonio… Mon ami. Mon voyou. Mon imbécile Mon toréador Mon…mari…oui…dans une autre époque…dans un autre siècle…sûrement…mais à ce moment là dans ses bras, oui, je l’ai appelé ainsi… « Et toi…es-tu mon mari, ou ma femme ? « Je suis…je suis tout ce que tu veux que je sois, Antonio. Tout ce que tu désires.
Ton ami. Ton aristocrate. Ton musicien. Ton irrésistible Seigneur.
Prends-moi tel que tu le souhaites, dévores-moi tout entier comme tu le fais si bien… Mon impitoyable Seigneur Seigneur Antonio… Seigneur Roderich ? M’accorderez vous cette valse… ? Voilà…ce que je lui ai dit…Oui… Cette dernière valse… Avant que nous ne devions nous…séparer. Je ris doucement. Et je pleure. Pour cette séparation détestable mais nécessaire…malgré notre amour. Malgré nos regards. Malgré nos corps qui ne veulent que s’unir, nos mains qui ne veulent que se toucher, nos regards qui ne veulent que se noyer l’un dans l’autre. Tu sais…c’est moi qui lui ai proposé. Si simplement. Si simplement. Reste avec lui. Reste avec Lovino. Ce ne sera pas…de l’amour. Peut-être pas pour commencer. Ce sera probablement une illusion…juste une illusion…mais il ne tentera plus de se suicider et…des sentiments forts les lient encore…il veut le rendre heureux alors… C’est la décision la plus noble. La plus juste. Même si elle me déchire. Ce n’est pas…par pitié. C’est par sacrifice. Sauver une vie. Même si cela veut dire…nous sacrifier l’un l’autre. Il pourra le rendre heureux. Il n’aura plus à s’inquiéter…Oui…il semble que cela ait marché…oui…peut-être cela eut-été préférable que ces sentiments soient…sincères à l’égard de Lovino. Tant de choses auraient été préférables… Antonio… Je ne l’oublierai jamais…cette nuit… Tu en as laissé les traces dans ma peau. Dans mon cœur. Dans ce crucifix froid contre ma peau…le tien…devenu le mien…le mien devenu le tien… C’était mon idée…de les échanger. Comme une ancienne promesse. Une promesse de par-delà des siècles. In Memoriam.
Il retournera vers Lovino. Et moi… Vers le piano. Je retournerai vers la beauté des pages blanches que l’on macule de notes. Des touches d’ivoires dans un corps d’ébène pur… Elizaveta. Je suis heureux que cette amnésie t’ait ouvert les yeux. Le fait que tu ne te souviennes pas de moi le prouve. En fait…j’avais eu raison. C’était la meilleure chose à faire :
Créer cette séparation si brusque, afin que tu te rendes comptes…que je ne te méritais pas et que peut-être même…tes sentiments étaient brouillés…Qu’en réalité en partant de ce malentendu j’avais eu raison…Je me suis séparé de toi en pensant que tu ne m’aimais plus. C’est seulement maintenant que je vois que c’était réellement le cas…Je… Aime Gilbert. Même si tu ne t’en rends pas encore compte. Celui qui aurait dû te donner tout ce qui pouvait te satisfaire. Celui…qui le peut encore…peut-être. Je n’étais jamais fait pour t’aimer comme tu le méritais. Car… On ne peut aimer sa Muse d’un amour autre que celui… De la vénération, de la purété de l’amour platonique, du respect de celui qui lie des liens semblables à ceux du mariage. Sans la nuit de noces. On ne peut que lui sourire, lui pardonner, la contempler de loin comme un contemple quelque déesse.
On ne peut espérer la toucher, la caresser, la prendre toute entière car cela voudrait dire…briser ce cristal si pur. Entacher cette fleur immaculée. Briser cet enchantement. Cet idéal. Cela serait un sacrilège. Elizaveta… Tu ne l’as jamais compris…et à présent c’est trop tard. Tu n’avais jamais à être jalouse de cette âme qui habitait le piano… Car cette âme, c’était la tienne. Et c’est trop tard.
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 14 Mar - 0:39 | |
| XIV
Liszt – Rhapsodie Hongroise numéro 6 Cher journal, le morceau que je cite dessus est un véritable cauchemar. Torturé, rapide, sinueux, violent, énervant. Sublime, passionné, endiablé, fascinant.
Je martèle ces pauvres touches à chaque fois que je le joue. Il faut avoir un certain état d’esprit pour le jouer. Le compositeur – hongrois – s’est inspiré des musiques gitanes de sa terre natale et désirait retranscrire l’âme hongroise. ........
Ah ça oui il l’a bien retranscrite !
Verflucht! Elizaveta… ! Je…je savais qu’elle pouvait s’emporter, mais comme ça ?!
Oui, je me suis disputé avec elle ! Violemment ! Elle…non, on a hurlé…
Elle dit qu’elle ne supporte pas de me voir me sacrifier ainsi. (C’est pas une question de supporter ! Il n’y a pas d’autre choix !)
Qu’elle a très bien compris que quand je l’avais laissée, je pensais le faire pour son bien. (Je l’ai fait pour son bien ! Ce n’était pas une erreur !)
Et…ah oui…je te laisse le meilleur pour la fin… Que je touche le piano plus que je ne l’ai jamais touchée ! (Elle. Est. Jalouse. D’un. Piano. Je l'avais déjà dit mais...
...c'est comme si elle parlait d'une amante rivale...)
Me disputer avec elle…ça faisait…comme si quelque chose se brisait. Une distance spéciale que l’on avait maintenue entre nous… Mais ça m’a fait…mal. Oui.
De savoir que toutes ces années ce qu’elle voyait en moi… 7Ce n’était pas le garçon qui gardait le regard fixés sur les touches de son piano à chaque fois qu’elle entrait…pour qu’elle ne le voie pas rougir, ne voie pas son air troublé. Ne comprenne pas que ces mains, il avait envie de les poser sur les siennes. …les poser sur les siennes, effleurer ses cheveux, sa peau…
Non. Pourquoi est-ce qu’elle le comprendrait, cela ?
Que je versais mon amour d’elle en ce piano. (Après tout...je n'ai jamais voulu lui révéler...)
Non…elle ce qu’elle voyait c’était un « brun idiot » qui demeurait « accroché à son piano » sans même daigner remarquer sa présence. Je suis en colère contre elle ! Pour la… …la première fois… On s’est quittés fâchés. Tant mieux si elle me déteste, maintenant. De toute façon je suis sûr qu’elle aime Gilbert. Je veux dire…elle a nié mais…
Maudites soient les hongroises aux fleurs dans leurs cheveux.
Et d’autant plus si la fleur est une edelweiss.
Mais je sais que ce n’est plus le cas, depuis qu’elle me l’a rendue si violemment.
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 14 Mar - 0:51 | |
| XV Antonio…Il est allé me voir et…et m’a pris dans ses bras…et on a valsé…ensemble…et il a dit qu’il resterait auprès de moi… Et ce moment là…ce moment était comme un cristal sur le bord d’un précipice. Si beau. Si fragile. Tant que… J’ai…tellement peur que ce ne soit qu’un rêve…
Ai-je bien fait...de l'accepter, cette valse...?
***
Si violemment interrompue par Rome...puis, mon père...
Les disputes ont été...longues et fatigantes. Antonio est d'ailleurs allé se coucher...le pauvre...j'aurais aimé le voir s'endormir entre mes bras mais...je suppose que cela aurait été peu pertinent de penser que j'aurais pu m'en tirer ainsi sous le nez de Rome.
Mais j'ai parlé à mon père et...finalement... Il a levé l'interdiction...! Antonio sera tellement heureux de le savoir...!
***
Ce matin...je voulais lui parler mais Italie était là alors...j'ai préféré le laisser lui parler.
Il cherchait France...semblait si inquiet...!
Je voulais le prendre dans mes bras...mais je devais partir...
Antonio...j'aime pas le voir ainsi.
***
Où est-il je...je m'inquiète...
Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé.
Je fais cette prière avec ce crucifix dans cette main...
...son crucifix...
*** Ha. Un rêve si facilement brisé par Rome. En une nuit il faut croire. Une nuit où j’ai été suffisamment stupide de croire qu’après nous avoir surpris ensemble, qu’après avoir causé tant de problèmes, Rome le laisserait peut-être aller dormir tranquille. Au lieu de lui marteler sans cesse que nos émotions ne sont liés qu’à notre histoire, et notre relation vouée à la rupture. Antonio est persuadé que je l’ai abandonné pour…pour Elizaveta. J’aimerais bien rire de l’ironie. Beaucoup, beaucoup plus tard, peut-être. J’ai été choqué, peiné, attristé. La belle affaire. Sentiments puériles, futiles. J’aurais pu me prosterner à ses pieds et jurer ma fidélité éternelle que cela ne changerait rien. Il était si…perdu et pourtant…sans aucun sentiment…Il a parlé de quelque chose…de Rome qui l’étouffait avec un oreiller… Antonio qui dit qu’il lui a « ouvert les yeux ». Il mélangeait les époques. Parlait de guerres. D’abandon. De solitude. J’ai essayé de lui faire comprendre mais…sans cesse… Comment expliquer…ce sentiment horrible ? Ce sentiment que j’aurais pu m’agripper à lui, essayer de lui faire comprendre…le supplier… …en somme… …m’humilier de la pire manière.
Ha.
Ha.
Ha.
***
Et puis après…ça…Je suis resté avec Lysander. Lysander, furieux à cause de Prusse. Parce que France l’a mis de côté…On a fumé ensemble. Oui, journal, j’ai fumé. Dans le salon, ce qui est interdit. Tout proprement scandaleux, n’est-ce pas ? Mais c’est peut-être mieux que de boire…Je ne sais pas…Mieux que la fois où j’ai bien réussi à boire une bouteille de rhum pour essayer de me mettre ces problèmes hors de la tête, comme un idiot. Lysander a proposé que je couche avec lui. Comme ça, sans engagement. Histoire de lui changer les idées. Ton dois déjà connaître ma réponse, journal, mais veux-tu savoir le pire ? A ce moment là, j’étais bien tenté d’accepter. Oui. Ca m’aurait mis ces idées hors de la tête. Je l’ai laissé saccager l’endroit pourtant. Je lui ai dit, Extériorise. C’était étrange de regarder ainsi, d’un air détaché, alors qu’il détruisait tout. Je pense que j’ai dû le laisser faire parce que j’en suis incapable moi-même. Non. Malgré mes efforts je n’arrive pas à extérioriser. Je n’arrive que à saccager l’intérieur. Pas beau à voir.
***
Je me sens…vide. Vide.
C’est tout.
Je retrouve la même impression que j’avais lorsque je parcourais les couloirs vides de ce manoir toujours silencieux de mon enfance. Je fais de mon mieux. J’essaye d’être là. Raisonner. Être raisonnable. Sourire. Rassurer. Dire que tout va aller mieux. Tu parles. Pourquoi est-ce que je fais même l’effort… Antonio…il… m’ignore. Tout simplement. Je le comprends. Parler n’arrangerait rien. Au contraire. Ne ferait que davantage souffrir. C’est cela ? Vaut mieux que je demeure dans l’ignorance plutôt que de connaître l’étendue de son mépris à mon égard ? Soit. Je comprendrais…si je n’avais pas l’impression qu’en réalité…il n’en a rien à faire du tout. J’ai essayé de nouveau de lui faire entendre raison. Une fois. Et puis à ce moment, France l’a pris dans ses bras et il m’a oublié. France qui se serre contre lui. Il est perdu. Il souffre. Mais pas dans les bras de France. J’essaye d’oublier ce sentiment. Il est mieux ainsi ? Soit. Lysander qui embrasse Elizaveta. Elle a l’air d’apprécier. La manière dont sa main caresse son dos. Elle ne jalousera pas ses pas de danse ? Parfait.
Je joue. Encore. Et encore
Et encore.
Et mon souhait le plus cher
est de pouvoir arrêter de jouer
quelqu'un
quelqu'un arrêtez cette harmonie
qui joue en boucle dans ma tête
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 14 Mar - 1:29 | |
| Il y a très longtemps, un grand noble à la tête de mon pays se battait vaillamment pendant les Croisades. Il se battait avec fureur, ce noble, et bientôt, son manteau d’un blanc pur fut de sang entièrement tâché. A la fin du combat, ce manteau était rouge. Mais lorsqu’il retira sa ceinture, le tissu en-dessous était encore d’un blanc pur. Et il fit de ce motif singulier son drapeau. Ce drapeau qui demeure celui de mon pays aujourd’hui. Né de ce qui s’est teinté de sang, et ce qui a pu demeurer sans tâches. Entre violence et pureté. Entre passion et honneur. Je suis entouré de blanc. Si pâle. Si pâle. Pas de couleur. Est-ce que le sang coule encore ? Il fait froid. Tellement froid. Ils...ces gens en blouse blanche qui vont et viennent... Ils me disent que passé une certaine chute de température du corps, le corps ne peut plus assurer les fonctions vitales. Le cœur ne peut plus battre. Le sang ne peut plus circuler. Et on meurt. Et pourtant je me sens teinté de ce sang. Ce sang… Est-ce que c’est le mien ? Ou celui des autres ? Ce noble. Est-ce que c’était le sang de ses ennemis donnant cette couleur à son manteau ? Ou le sang de ses propres blessures ? Ca changerait tout. Ou peut-être rien. Si je ferme les yeux, dans ce silence, je n’entends… Que le sang qui circule si je me concentre. Je suis tombé dans la mer. Je lui hurlais dessus, avec Italie. Je hurlais tout ce que je n’ai jamais pu exprimer à voix haute. Avec cette violence. La violence du rouge. Et la mer m’a pris. J’ai glissé et je suis tombé. Juste une chute dans la mer. Je sais qu’en réalité je suis tombé bien plus bas. Et que la chute a commencé il y a longtemps. Italie me parlait. Me disait d’arrêter. De refuser que la musique soit mon seul salut. D’accepter d’aimer. De ne pas demeurer sans amour à vivre comme un cadavre qui respire. Et le froid… Je ne me souviens que du froid qui m’a pris. De bras (ceux de l’italien). De bruits parasites, ceux d’un endroit aux pas feutrés (ceux de l’hopital).
Et puis…le silence. Le vide.
Salvateurs.
On réchauffe mon corps afin qu’il puisse continuer à survivre mais...
Je veux ce froid. En moi. Prends-moi, froid. Prends-moi entièrement. Ralentis ce sang qui coule trop vite, ce cœur qui s’emballe excessivement, dangereusement... Depuis bien trop longtemps.
Rends-moi ce regard que j’avais. Ce regard si lisse et glacial. Comme le scintillement charmeur et sans chaleur d’une pierre précieuse.
Rends-moi cette armure que j’avais. Cette armure de conventions et de principes, de sourires calmes et de paroles raisonnées.
Rends-moi cette arrogance que j’avais. Celle de ne me plier devant ni rien, ni personne. Ni être, ni sentiment.
Rends-le moi…
Ou je vais venir le chercher.
Car je sais que le blanc immaculé est encore là sous le rouge.
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| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Mar 15 Mar - 22:34 | |
| XVI
« Je vais redevenir ce que je n’aurais jamais dû cesser d’être. »
« Je refuse de m’humilier davantage. » « Mon pays était à la tête d’un grand Empire qui a gardé la tête haute malgré les défaites. » « Je n’aurais jamais dû révoquer mes principes. » « Toute relation ne peut être vue que comme une alliance. » « Mon honneur ne devrait jamais être menacé par un excès de sentiments brouillant mon jugement. » « J'ai toujours préféré placer ma propre fierté et mes propres valeurs avant tout autre chose. »
« Continuer à m'obstiner, pleurer, exhiber mes sentiments de manière aussi peu respectable aurait été un sacrifice à l'égard de mes principes. » « Je ne souffrirai pour rien ni personne. » « La noblesse ne considère pas cette décision comme résultant d'un sacrifice. » « Mon honneur personnel n'en est que fortifié. » « Je n'ai besoin de personne. » « Je peux contrôler ces instincts du corps et du coeur.»
« Tout le monde est fragile. » « Certains ont simplement une armure plus efficace que d'autres. » « J'ai réparé cette armure. » « Elle est plus forte qu'avant. » « Aucun sentiment ne pourra l'ébrécher et je serai de nouveau invincible. »
« J'en jure sur mon honneur. »
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| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 11 Avr - 10:30 | |
| XVII Ces observations seront donc tout à fait dénuées de sentiments autres que ceux touchant à l’honneur. France était venu me voir à l’hôpital…Tout cela pour me dire qu’il m’ordonnait de m’éloigner d’Antonio, en blâmant l’état dans lequel je le mets. Que j’étais plus jeune et que je n’étais pas encore venu à terme avec ce que cela signifiait d’être une nation… Au moins je comprends ce que cela signifie d’être quelqu’un qui s’en tient à des principes. Car lorsque quelqu’un avec des principes dit « J’abandonne », c’est en réalité l’autre qui n’a point été capable de vaincre. Son honneur est sauf. Et puis Antonio a l’air bien comme ça, il sourit…rit…quand il est avec le français. Il a Prusse. Italie. D’après ce que je peux voir objectivement…
Il semble aller très bien sans moi mais quel égoïste je fais hahaha perdu ? c’était à cause de toi s’il était perdu et c’est maintenant que tout va mieux hahaha oui j’ai pas fait toi à cause de ton ordre stupide France j’ai fait ça pour lui pour lui seul… Non. Trop sentimental.
Bref…dans un étrange concours de circonstances…Italie…enfin, Lovino…s’est retrouvé dans la même chambre d’hôpital que moi, il a apparemment aussi fait une crise d’hypothermie et…je pense que c’était un accident.
J’espère.
Il n’a pas été content de connaître ma décision…C’est le moins que l’on puisse dire. J’ai été frappé, secoué, cloué au lit…embrassé. J’ai résisté.
***
Une série d’observations tout à fait objectives. Je suis revenu de l’hôpital. Juste après que France m’ait sommé de ne plus m’approcher d’Antonio. Si je le fais, c’est pour Antonio. Pas ce *** de français. Juste après qu’Italie m’ait supplié de revenir sur ma décision de refuser tout sentiment. Et m’ait embrassé… Ca va vraiment me manquer, ce genre de choses… ? Antonio n’a plus l’air aussi perdu. Du moins s’il l’est, il est bien entouré. Ou entouré par France. Tant mieux. Non oublie ça pas objectif Lovino m’a embrassé une deuxième fois, avant de m’avouer qu’il était amoureux de moi. Je lui ai fait savoir que ce n’était pas réciproque. Je lui ai demandé pourquoi. Il a dit que c’était parce que…j’étais…gentil. Je me sens tout le contraire. J’ai insisté que ses sentiments était factices, résultant du fait que j’étais justement…gentil…mais simplement une confusion dû au fait qu’il se sentait seul et abandonné de tous…Pas de l’amour.
Pourquoi ?! Cette situation est tellement tordue. Il me détestait à cause d’Antonio et à présent m’aime de cette manière après qu’Antonio m’ait…laissé.
Mais je…ne l’apprécie que en tant qu’ami… Je m’en veux. J’aurais peut-être dû…je ne sais pas…fausser mes sentiments afin de satisfaire son besoin d’affection. Mais cela aurait été un mensonge. Il ne n’aime pas…vraiment… Je suis juste… L’élément calme. Le repère. Portugal l’avait dit, à un moment. Que j’étais le petit ami idéal. Incrédule, je lui ai demandé pourquoi. Il a dit que c’était parce que j’étais beau et gentil. Ca m’a bien fait rire. Ricaner, même. Mais intérieurement. Histoire de ne pas le froisser. J’ai noté non sans amusement que l’intelligence ne figurait pas parmi mes traits de caractère. Tout le monde a bien dû remarquer à quel point j’étais généralement stupide en matière d’amour. La gentillesse…je ne pense pas mériter ce trait là. Parce que si je l’étais vraiment…je ravalerais mon honneur et je cesserais de causer du souci à des gens qui n’ont rien demandé… Il me reste la beauté. Et ce n’est même pas un trait de caractère. Oui, j’ai une peau blanche et douce, une silhouette fine, des traits élégants, des yeux d’un violet rare et précieux. C’est ça que les gens voient comme étant beau ? Peut-être. Ca dépend sûrement des gens. Mais ce n’est pas un trait de caractère. C’est…quelque chose de froid et superficiel. Comme une autre forme d’armure. Et…non…même pas une armure. Trop fragile, trop inutile. C’est vrai…être beau sert à peu près le même niveau d’utilité que les notes émanant d’un piano. Aucune utilité. Cela me fait penser à ces beaux automates tous lisses et beaux qui jouent mécaniquement d’un instruments. Comme les boîtes à musique. Comme ces belles poupées de porcelaines qui se brisent en un instant.
J’ai souvent l’impression d’être un jouet cassé qui joue et rejoue la même mélodie, mais que l’on garde sur l’étagère au lieu de le jeter parce que quelque chose dans la manière dont il a été fabriqué lui confère de la valeur. Zut. J’arrive… Vraiment, vraiment pas à être objectif.
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| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 11 Avr - 10:37 | |
| XVIII
Gilbert et moi nous détestons depuis longtemps. On ne peut pas s’en empêcher…je pense que même si l’on ne parlait que de la pluie et du bon temps, on réussirait à se disputer… Et pourtant…On a parlé ensemble…il voyait que j’allais mal… Il m’a exhorté de me battre, pour Antonio, pour moi-même, de ne pas être le perdant. Et que lui de son côté n’abandonnerait pas afin de ramener France. Il l’a dit. On se déteste depuis si longtemps, mais du même fait, on se comprend. On s’est assurés en partant que l’on se détestait toujours autant l’un l’autre. Cette insistance avait quelque chose d’une espèce de formule magique pouvant nous proptéger de toute autre sentiment inacceptable… …Amis… ? Ha ! C’est…Prusse. Impossible… Mais…il y a quelque chose…d’étrange. Juste avant de partir, le dos tourné, il m’a dit un seul mot. Un mot qui demeure gravé dans ma tête sans que je ne le comprenne. Mais il est là.
« Danke. »
...pourquoi ?
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| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 11 Avr - 10:41 | |
| XIX
Antonio… Il ne croit plus à ces choses que Rome lui a inculquées… Il a dit qu’il souhaitait me parler…à propos de Rome…on a parlé… La seule solution…faire attention. Profil bas. Se cacher. Il avait l’air tellement…peu assuré. J’ai peur d’être un poids pour lui. J’ai tellement peur…je me permets de le toucher, de lui sourire, si facilement…mais pourtant, tout cela peut être brisé d’un seul éclat de cristal si Rome entre et nous aperçoit…et même, s’il est au courant…les rumeurs courent dangereusement… Je m’en veux de voir sa douleur sans l’avoir ressentie moi-même. Est-ce que je peux seulement comprendre ce que cela fait d’être torturé mentalement ainsi ? Comprendre la peur ? Me permettre d’être aussi proche de lui là où tous peuvent nous voir ? Alors que je n’ai RIEN fait pour lui ? Portugal, Prusse, Italie… Ils ont été capables de l’aider, de lui faire entendre raison…et moi ? Je suis resté dans mon coin à essayer d’étouffer mes sentiments… Le fait que France vienne me voir et me dise ces choses là « Il ne veut plus de toi » « Tu le fais souffrir » « Tu as vu dans quel état il est à cause de toi ? » …n’a pas aidé…certes…non, au contraire…mais je suis un idiot pour l’avoir écouté. Un faible, comme le dit Prusse. Antonio. Je le sens plus distant, sans savoir pourquoi. Est-ce que c’est mon imagination ? Ma paranoïa de voir encore cet air sans émotion…d’être abandonné ou plutôt d’abandonner moi-même ce qui m’est cher… ? Je ne sais pas. Je me sens…comme un gamin qui joue des mélodies discordantes, cherchant la bonne note…le bon assemblage d’harmonies…Je cherche la note qui sonne juste. La bonne décision à prendre. … … Se cacher…ça ne va pas finir par le ronger ? A chaque fois que l’on parle ensemble, en public, un coup d’œil rapide vers la porte… ? Est-ce que… Est-ce que je devrais parler à Rome… ? Ha. Si c’était aussi simple, cela se saurait. Mais je voudrais…faire quelque chose. Pour que l’on puisse simplement…être ensemble. Normalement. Fh. Tu parles, « normalement ». Ca n’a jamais été exactement tranquille…mais là, c’est pire… Je ne veux pas céder et me séparer de lui à cause de Rome. Ce n’était pas la meilleure décision à prendre, hm ? Etant donné la douleur que cela a causé à Antonio…à moi…et finalement à Lovino lorsqu’il s’est rendu compte que cela n’était pas réel. Mais…là…est-ce que je le fais souffrir encore davantage, mon espagnol ? Encore fragile…blessé…confus sans aucun doute. Dans ses sentiments également ? Si difficile de le comprendre…J’essaye de ne pas montrer l’étendue de mon inquiétude. Mais elle me ronge. Ca fait mal…de juger l’étendue de son incompréhension et de son incompétence.
***
Il m’a expliqué. C’est…France. Il aimait…France…non ! Aime…France ? Qui ne l’aime pas… Et il souffre. Souffre de vouloir oublier. Et toute ma fierté, tout mon honneur, toute ma raison tous mes principes me hurlaient de le quitter. Que c’était la chose la plus raisonnable et la plus honorable à faire afin de ne pas s’humilier davantage, se détruire davantage… Et…tu sais quoi, journal ? Je suis faible. Mais je pense pouvoir être fort. Je pense pouvoir toujours mettre mes bras autour de lui, caresser ses cheveux d’un geste apaisant, murmurer son nom pour le calmer, sentir ses larmes au creux de mon cou alors qu’il pleure en se blottissant contre moi…sanglotant que ce sentiment va passer…Oui, je pense pouvoir être là pour lui, être là pour le rendre heureux comme il le dit, l’aider à surmonter cela…même si…même si il ne m’aimera pas comme il aime.....non je ne veux pas y… Je suis faible. Parce que tout mon amour n’a fait que me murmurer doucement ces mots et c’est cette voix là que j’ai écouté sans une hésitation. Je ne veux pas qu’il souffre. Je veux qu’il soit heureux. Il dit qu’il m’aime…ah…Antonio…tu n’es pas obligé de le dire…je resterai tout de même là…pour montrer que non, tu n’as pas besoin de croire que tu ne fais que souffrir tout le monde…tout le monde et toi en premier. Le voir pleurer pour…lui. Cela me donne de la peine mais…en même temps… …c’est comme si il pleurait pour deux…pleurait pour moi aussi. Non. Je n’ai jamais pu pleurer comme ça. Ouvertement, bruyamment, en lourds sanglots. Dieu sait que j’ai essayé. Mais ces bruits discordants sont devenus des notes de musique. Purifiés, intériorisés. Oui. J’ai toujours essayé de tout garder à l’intérieur. Pas important que l’intérieur soit détruit si l’armure est intacte et resplendissante. Pas grave si
on finit par mourir un petit peu plus chaque jour
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| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 11 Avr - 10:44 | |
| XX
Ha.
Hahahahahahahaha.
Je…récapitule…hein ? France me…vole Antonio. Je me fiche de leurs histoires de lavage de cerveaux, de souvenirs, de ceci ou de cela. Je me souviens seulement de l’air victorieux d’un français me disant que j’avais perdu. En somme, je suis…oui…maladivement jaloux. Antonio revient vers moi. Comme cela, après s’être…réveillé. = (Je…bien sûr que je ne m’attendais pas à une excuse. Ni de sa part, ni de celle de français. Il ne s’était rien passé, hm ? Rien du tout.) Je n’ai rien dit. (Rien à dire…non ?) On reste ensemble. Je le sens…distant. Il m’avoue qu’il a des sentiments pour France qu’il tente d’oublier. Je manque de le quitter mais…il dit vouloir m’aimer sans aucun problème, aucune histoire. Je suis resté avec lui, le serrant dans mes bras, disant que tout irait bien. (Vouloir m’aimer. Pas…m’aimer tout court…). Je n’ai rien dit. (Je l’aime. Je l’aime…tellement…alors…ça ira. Il veut oublier. M’aimer entièrement. Mais je sens…que ce n’est pas comme avant. Je le sens comme une lente noyade. Un souvenir s’est éveillé en moi la semaine dernière. Le souvenir d’une défaite violente ou plutôt…d’une fuite devant l’ennemi. Et j’aurai prié pour que cet ennemi soit Prusse. Mon ennemi naturel. Oui j’aurais été heureux de l’avoir dans ma tête. Non. Ca devait être France. J’avais peur de lui et je l’évitais comme la peste. Je me suis excusé de ce comportement au-delà de mon contrôle. (Notons que lui ne l’a jamais fait pour ce que lui avait fait). La même semaine, Antonio pleurait entre mes bras. Pleurait. France. Entre. Mes. Bras. Je n’ai rien dit. (Je l’ai juste bercé.) Je le sens. Qu’il s’éloigne. (Ca fait des semaines que je n’ai pas ressenti…son toucher…pas depuis…cette nuit-là)… Je n’ai rien dit. (Qu’est-ce qu’il y a à dire ?) Et je le retrouve entre les bras de France. Et…je…je veux dire…vraiment. A s’embrasser, se tenir la main, à se regarder comme si…ils étaient faits l’un pour l’autre… Et…une partie de moi a voulu y croire. Mauvaise plaisanterie, le désir de me rendre jaloux ? Qu’est-ce qui m’a empêché d’aller les séparer et flanquer une claque à France ? Le fait…peut-être…que cette image m’a hanté…sans que je puisse lui dire… La question horrible, pernicieuse…si France l’aimait maintenant…est-ce qu’il me quitterait… ? J’ai…fui… Je me suis réfugié dans cette salle de musique que j’aime tant… Antonio n’est jamais venu. Pas venu pour me dire que c’était un mauvais rêve. Portugal…enfin, Manuel…oui…et puis Lovino… Ils ont tout fait pour…être près de moi, me consoler, me dire que ça irait… Manuel m’a déclaré son amour. Pourquoi ?! Pourquoi ?! Ca me tue…un peu plus…de ne pas pouvoir répondre à ses sentiments…Comment je pourrais-je ? Mais le fait que j’aime son frère…c’est…bien sûr que ça le blesse…après toute la jalousie qu’il a pour lui… On a parlé…de lui, de nous, d’espoirs… Il m’a ramené dans ses bras et a dit qu’il était sûr de m’aimer à présent comme un frère. Ouf. Ca ne fait que confirmer ce que je pense…Que je suis… L’élément calme. Le repère. Celui qui comble le vide. Pendant un court instant de répit, de confusion. Parce qu’il est beau et gentil et parfait tellement parfait on peut allez hop l’aimer et puis ensuite le jeter il ne se fâchera pas il est si compréhensif il se blâmera à la place oui il versera des larmes désolé de ne pas avoir été à la hauteur désolé de ne pas être comme ci comme ça et puis son honneur lui interdira de s’accrocher comme une loque de supplier de pleurer aime-moi encore ne me quitte pas ne me fais pas culpabiliser prends moi juste dans tes bras et
casse ce mécanisme qui me fait jouer cette mélodie infernale encore et encore
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| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 11 Avr - 10:56 | |
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Il m’a quitté…je…il m’a…rendu cette croix…et je lui au rendu…tremblant…garde-la…
(Ce monde est noir. Ce monde est corrompu. Ce monde n’a pas besoin d’amour. Je n’étais jamais censé aimer.)
Il…il a…une lettre…m’a envoyé une lettre disant que c’était une farce…et…qu’il avait été bléssé par ma réaction. Ma. Réaction…Qu’il avait compris…qu’il ne me faisait que souffrir et…et qu’il…valait mieux…
(Comment est-ce que l’Empire d’Autriche a prospéré ? Pas par conquêtes militaires autant que par mariages et alliances. Manipulation des sentiments. Unions entre pays scéllés dans un lit. Pour l’arrogance, la gloire, l’honneur. L’amour. Aucune place. Amour faible et affaiblissant.)
Non… ! Antonio… ! Dis-moi… ! Dis-moi que ce n’est pas vrai…Ne me laisse pas à ce piano, jouant encore et encore, sans vie, sans âme, sans espoir, vidé…Tu ne veux plus de moi…je suis un poids pour toi…et pourtant…je…me traînerais à tes pieds…
(Ha. Ha. Ha. L’Empire d’Autriche. La traînée d’Europe.)
Je me sens…si…faible…
(Impardonnable.)
Je…veux pas…continuer à sombrer…s’il te plaît…
(Alors prends ma main. Oublie cet italien. Il cherche juste à te mettre hors d’état de nuire afin de pouvoir approcher l’espagnol de nouveau.)
Non…Lovino…il se soucie de moi…je veux pas…il me dit de parler…de ne pas tout garder à l’intérieur…
(Tais-toi. Tu n’as besoin de personne. Tu dois être parfait. Tu te souviens ? Tu étais parfait quand tu étais enfant. Tu connaissais toutes les règles par cœur. Charmant sans chaleur. Aimable sans proximité. Froid sans impolitesse. Tu avais le potentiel pour manipuler qui tu voulais quand tu grandirais.)
Ca a jamais marché ! Ils étaient là ! Vash…Elizaveta…An…tonio…et meme……Gilbert…ils m’ont…empêché de…
(De développer tout ton potentiel. Ils t’ont corrompu avec des sentiments. De colère, de rivalité, d’amitié, ou…d’amour ? Ha. Ha. Pourtant on te l’avait interdit. Ta mère t’aurait interdit tout autre amour que celui de la gloire. Et elle t’enfermait dans cette salle de musique afin que tu oublies ces sentiments, que tu en fasses un talent à exhiber. Comme elle avait raison.)
Elle était froide…cruelle…elle m’aurait frappé jusqu’à ce que je retienne une mélodie…jusqu’à ce que les connaisse toutes les yeux fermés…
(Mais tout était si simple dans cette salle de musique sombre et froide. La musique et l’honneur. L’asphyxie des sentiments. Elle ne voulait que te protéger. Regarde ce que les sentiments ont fait de toi.)
Tout ça c’est…normal…enfin je commençais à être…normal…heureux !
(Elle a jamais aimé. Et elle semble plus heureuse sans amour. Jamais plus heureuse que lorsqu’elle ramenait un autre homme au manoir et qu’un autre repartait, dans un ballet froid et entendu dont elle était la chorégraphe. La satisfaction qu’elle avait en manipulant leurs sentiments. Toutes ces… « alliances » froide et intéressées. C’est comme ça que la fortune et la gloire de la famille persistait, tu sais ?)
…Je…j’ai juré de ne jamais devenir comme ça…et…ce n’est pas une peine de cœur…qui va me briser ! Seul…on n’est…rien ! On est pas humains ! C’est ce qu’il a dit…Lovino…
(Ah ? Pas humains ?Alors sois inhumain.)
Non…
(Harmonie parfaite. Sans faille. Sans gentillesse qui fait faiblir. Qui rend vulnérable et pathétique. La grande composition du monde dont tu serais le conducteur et non pas l’instrument. Mais pour cela il faut se faire détester. Haïr. Craindre.)
……je peux pas…
(Mais moi je peux. Cet autre que tu ne veux jamais exprimer. Né de frustration et de désespoir. Celui que tu aurais du devenir, si froid, si cruel, si manipulateur. Tu es trop gentil, trop doux, trop faible, trop stupidement humilié et tremblant pour survivre.)
……
(Je ne sais pas pourquoi tu es en train de pleurer. Je rends service en te mettant à l’abri dans cette salle au fond de ta tête…Cette salle de musique froide et sombre de ton enfance, fermée à double tour. Tes sentiments si faibles pourront lentement y pourrir. Et personne ne viendra te chercher. Tu comprends ? Personne. Parce qu’au final, tu n’es qu’une loque.)
………
(Tu joueras encore et encore cette musique au fond de ta tête mais personne ne viendra.)
Si…Lovino il…il est là et il veut me…sauver…de toi..
(Je le briserai. Il ne voudra plus entendre parler de toi.)
Non… ! Ne fais pas ça… !
(Meurs.)
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 11 Avr - 14:25 | |
| XXI
....
… Ca…y est…il est parti… ? Non…Je sens qu’il rôde encore…menaçant, souriant… Cet autre Moi…
C’est un peu vague, mais je me souviens. Je me souviens de la froideur. Je me souviens avoir repoussé cruellement Elizaveta. De lui avoir dit qu’elle était… Pathétique… Je me déteste…déteste…déteste…
Lovino… J’ai cherché, oui, à le blesser…mes mains…sur lui… essayant de le soumettre, le faire taire et puis juste avant de commettre…l’irréparable…avant qu’il me déteste, me haïsse, me craigne, cet autre moi, ce moi cruel, anesthésié des sentiments… Il m’a ramené. Il m’a sérré dans ses bras. Et j’ai…pleuré…incontrôllablement… J’ai…l’impression…de marcher sur du coton…de ne plus rien entendre. Comme si ma vision devenait floue sur les extrémités. Comme un sentiment de noyade lente. Très, très lente.
Je…suis…perdu entre les deux… Là j’ai le dessus. Mais l’autre. L’autre est toujours là...il menace...
Lysander. Je me suis embarqué dans…une histoire…qui me dépasse. Pour le protéger?
A la base. Mais j'ai l'impression de l'avoir mis davantage en danger...
Il…cette personne que Lysander semble suivre comme si elle était son ombre…cette personne si laconique et distante d’apparence… Aztèque…je peux le dire ici…de toute façon…personne ne le lira jamais ce journal… Je me suis interposé. Et j’ai souffert…à la place de Lysander…ou est-ce que j’étais un otage ? Un jouet pour faire souffrir Lysander davantage ? Mentalement ?
La cicatrices le long de mon dos. Le couteau enfoncé dans la chair. Et le pire ? C’est que je le détestais pour avoir menacé Lysander…mais…moi ? C’est ce que j’ai dit. Tout cela je le faisais par devoir…mais lui…quand il me retirait le couteau, me soignait, je n’avais pas peur, je ne le haïssais pas. J’était juste rassuré qu’il n’ait pas touché mes mains. Même reconnaissant qu’il me soigne ainsi. Parce que c’était un accord.
Tout Est un accord…
Ou peut-être que non. Peut-être s’attendait-il à ce que je tombe dans ce piège et me donne l’impression que j’avais le choix.
Manipulé.
Lysander était inconsolable.
Non. Je mens. Il y avait…bien…un moyen de le consoler. Un seul. Pas de sentiments. Seulement. Cette. Violence. Désespérée.
Je suis vide. Je peux bien être un instrument. Mais est-ce que je produis un joli son ? Ou est-ce que cela sonne creux parce que c'est mort à l'intérieur?
Manipulé. Ou manipulateur ?
Lovino a cherché à savoir ce qui m’avait brisé de nouveau. Je l’ai gardé entre mes bras. Pas de sentiments. Seulement. Une. Douceur. Amère. Il n’est pas amoureux de moi, non…il est juste…seul…et triste…et je veux lui faire oublier…les choses horribles que je lui ai dites, que je lui ai fait…
Instrument. Ou musicien ?
Je veux pas être ni l’un. Ni l’autre.
Je veux pas sentir ma conscience vaciller ainsi, comme la lueur faible d’une bougie ballotée dans la brise… Je veux…
Être libre.
Je veux jouer d'une harmonie pure et belle main dans la main avec cette personne qui me rendra libre. Deux voix unies, ni instrument ni musicien.
Et cette personne m'enchaînera par des sentiments ce faisant. Afin de me libérer.
Paradoxe salvateur. | |
| | | Autriche / Roderich E. Véritable Aristocrate
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 11 Avr - 15:37 | |
| XXII
Non. Je…c’est… Je n’arrive pas à y croire. Ce sentiment…c’est… Impossible. J’ai dansé une valse avec…Gilbert… C’était pas une très bonne valse. Forcément…je lui avais mis au défi qu’il ne pourrait jamais danser ainsi, parce qu’il manquait de persévérance. Donc c’était sa première valse…Et il a quand même voulu mener ! Et…et on a commencé à danser et…il était maladroit… Et c’était comme quelque chose d’autre à prouver. Comme un combat. Mais en fait… Non…c’était ce que l’on voulait que ce soit… Mais il persévérait…encore. Et…je le corrigeais. Et on n’arrivait pas vraiment à se regarder dans les yeux parce que tout cela était tellement… Hum…gênant…n’est-ce pas… ? Mais alors qu’il faisait des progrès, je ne pouvais pas m’empêcher de…lui sourire, l’encourager, et même…même trouver ça agréable…Lui sommer de ne pas regarder le sol mais…mes yeux… C’était...comme si on avait oublié quelques instants… Qui on était. Ou plutôt, ce que l’on devait être l’un par rapport à l’autre. Ce que l’on avait toujours été. Et on perdit l’équilibre et je tombai sur lui et c’était comme la parodie d’un de nos nombreux combats…sauf que là…il ne me frappait pas, ne m’étranglait pas comme la dernière fois où on s’est retrouvé par terre l’un contre l’autre.
Il m’a embrassé. Et j’ai répondu à son baiser, doucement, avec hésitation comme si il allait se briser parce que Mein Gott ses lèvres si douces moi qui n’étaient habitué qu’à les voir tordues dans un sourire nargueur ou en train de m’insulter m’enrager me pousser à bout sentir ses joues qui brûlaient contre les miennes, sentir soudain cette douce chaleur m’envelopper comme un rayon de soleil sur ma peau, si légèr et simple après être passé par le feu et la glace.. Et à ce moment là il était simplement Lui et j’étais simplement Moi et on aurait pu se donner par la passé tous les coups et toutes les insultes du monde que cela n’aurait rien changé à ce moment où nous lèvres étaient jointes, nos mains, non…Peut-être…que le plus on se serait fait violence, la douceur et la tendresse ne serait que plus forte. On s’est déachés…choqués…revenant soudain à la réalité comme si on revenait à la surface. Se disputant. Niant. « C’est toi qui as commencé ! » « C’est toi qui as continué ! » Se disputant comme des gamins comme pour essayer de se rassurer sur la manière dont on a toujours été ensemble. Et cette fois c’est moi qui ait commencé le baiser. Et on était joints de nouveau, et puis séparés de nouveau, aucun d’entre nous pouvant y croire et pourtant et pourtant c’était vrai et… Aucun d’entre nous ne pourrait l’ignorer… J’ai passé une journée de torture, à rougir, balbutier, perdu et pourtant… On s’est retrouvé nez à nez après avoir à tout prix tenté de s’éviter et… Et…on s’est embrassés…de nouveau… Sentiment…étrange… Mais…naturel. Beau. Pur. Complet en cet instant précis. C’était comme une anti-bataille pour toutes nos batailles. Et j’ai toujours exprimé tout cela à son égard en le détestant. Mais ces sentiments…puissants…n’ont pas disparus. Ils sont devenus… Cet amour…
.............was....?!
J'arrive pas à croire ce que je viens d'écrire!
Mais c'est....Vrai!
....et je suis heureux...tellement heureux...
...avec ce Dummkopft!
Gilbert....
Dernière édition par Autriche / Roderich E. le Lun 11 Avr - 15:45, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Lun 11 Avr - 15:42 | |
| XXIII
Dire que j'étais si heureux dans ses bras il y a quelques jours...
Est-ce que....je pourrai encore l'être...? Est-ce qu'on me laissera...
Être heureux?
Lysander a appris que j’étais avec quelqu’un et est rentré dans une fureur noire. Je ne comprends pas. Oui, j’étais là pour lui cette nuit. Mais aucun d’entre nous…je veux dire… …On est amis… Et je l’ai fait pour être là, le rassurer…alors qu’il m’en voulait encore pour ce que j’avais fait pour lui…Et je lui donne de faux espoirs ? Je. Me. Déteste.
Lysander. Il a essayé de se suicider il était… A cause d’Aztèque… Il était…comme…fou. Fou et essayant de me traîner avec lui. Mais. Je ne. Veux pas. S’il te plaît. Entends mes cris de panique. Je ne veux plus revoir cette salle de musique dans ma tête. Je veux être heureux ! Et paisible ! Paisible ! Est-ce…trop demander… ?
Je l’ai annoncé à Lovino. Il m’a frappé, embrassé de force, étranglé, ignoré, méprisé. J’ai une peau qui marque facilement. C’est le désavantage d’avoir une peau aussi blanche. Il paraît qu’il…m’aimait. M’aimait vraiment. Et j’aurais manipulé ses sentiments…Je lui aurais donné des faux espoirs. Ha. Ha. Ha.
Je voulais seulement lui donner tout ce que me sentiments ne pouvaient pas donner. J’ai voulu le rassurer, lui montrer à quel point je tenais à lui. Et je l’ai brisé alors que je lui suis éternellement redevable. Et je sais que je devrais le laisser…mais…c’est un ami qui m’est précieux…alors je m’acharne. Je cherche à ce qu’il ne replonge pas…A…tout…prix. Même si il finit par m’asphyxier, me frapper encore, me tuer de culpabilité et de peine. Antonio m’a dit « sois égoïste ». On dirait que…oui…je me cause plus de problèmes lorsque je ne le suis pas…
France m’a hurlé dessus, menacé, insulté. Il aurait pu me traiter de traînée, cela aurait eu le même effet. (Peut-être le suis-je déjà ?) Juste parce que j’étais près de Portugal que je considère un peu...comme mon frère... (ça va, je crois…qu’il n’est plus amoureux de moi). Après que Lovino m’ait étranglé puis embrassé de force dans le salon. (Ca lui aurait fait une bonne photo, ça, pourtant. Non. Trop…visiblement non-consentant ? Pas assez ambigu ?) Il m’a surpris avec Lovino alors que j’étais tombé au sol. (Je tombe souvent ces temps-ci. Un corps et un ego blessé font cela.) Alors que Lovino tentait sans doute de trouver un autre moyen de m’humilier, me frapper, m’insulter. Il fera sans doute croire à Gilbert qu’on est ensemble. Ca me fait rire de dégoût et de rage, d’ironie. Mais étrangement, j’étais plutôt rassuré que France vienne parce que…je serais épargné d’autres mots et coups blessants. Ce, alors que je le cherchais. J’ai peur de moi-même parfois. Non. J’ai…peur…de…Lovino. Mais je m’acharne.
Me suis acharné. J’écris ceci plus tard…et…j’ai vaincu. Lovino…ne me déteste plus, ne m’ignore plus…Il a décidé d’aller de l’avant… Je…me suis encore excusé de ne pouvoir l’aimer. Il s’est excusé de ces sentiments à mon égard. Nous sommes liés par le remords et la reconnaissance l’un envers l’autre.
Mais les blessures sont encore visibles comme des malédictions sur ma peau. La marque rouge autour de mon cou. J’espère que Gilbert ne verra pas. Si…il n’a pas…choisi de croire en France. Les blessures, les bleus, les marques d’étranglement. Mais le pire, ce sont les cicatrices que laissent les mots. France. Il dit que j’ai brisé le cœur d’Antonio. Que si je l’aimais davantage, je serais resté. Je lui aurais fait confiance. Il ne sait pas que je me serais traîné à mes pieds…si…si seulement…il ne m’avait pas…quitté par la suite… Il ne sait pas qu’Antonio souffrait à cause de lui par amour. Je le sais. J’aurais pu le lui dire…expliquer ce qui s’était passé dans mon esprit en les voyant ensemble. Est-ce qu’il aurait compris ? Peut-être. Mais je ne l’ai pas dit. Car Antonio en souffrirait. Et je ne voudrais jamais faire souffrir Antonio simplement afin de tenter de justifier mes actes. Parce qu’Antonio m’est infiniment précieux. En tant qu’amour, il…l’était... Et en tant qu’ami, si un jour on peut revenir à cette époque là…Cette époque tellement insouciante et libre… Est-ce que je suis trop stupide ? Trop sensible ? Au final quand on y pense, j’ai quitté Elizaveta… (ou plutôt j’ai trouvé nécessaire de le faire) …à cause d’un…malentendu ? « Ne me touche pas. » Une phrase et tout commence à se désagréger. France dit que je suis incapable d’aimer parce que j’étouffe mes sentiments. Ne pas les étouffer…ne pas associer tout ce que je fais à la nécessité, à l’orgueil, à l’honneur, pouvoir m’abandonner dans un baiser et ouvrir mon cœur sans devoir penser aux conséquences. Pouvoir tout donner sans aucune restreinte.
Je veux le faire…aimer librement.
Mais on dirait qu’à chaque pas, à chaque choix, davantage de fils s’enroulent autour de moi. Fils de marionnette me faisant jouer une valse infernale…essayant de me faire danser une valse parfaite, sans faille, mais je m’emmêle dans les fils et je me coupe. J’essaye de faire les bons pas mais j’emmêle davantage ces fils et on me blâme pour ma maladresse pernicieuse. Je veux le revoir afin de m’assurer que ce sentiment était bien réel. Non. Je n’ai pas pu revoir Gilbert depuis cette…nuit…de révélations…où la ligne qui séparait l’amour de la haine s’est effacée et m’a laissé avec…une sensation de…liberté. D’être simplement moi-même. Celle où j’avais l’impression que, pour la première fois depuis longtemps
tous les fils étaient coupés.
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| Sujet: Re: Entre deux partitions de musique... Mer 4 Mai - 11:22 | |
| Comme il est agréable de recevoir une lettre de la maison de temps en temps. - Spoiler:
Mon cher fils,
Je comprends que tu traverses une période difficile dans ton existence. A vrai dire, je le comprends bien. Il est fort facile de se faire corrompre, surtout lorsque l’on en vient à fréquenter des personnes d’un rang social plus bas que le sien. Tu as dû t’accommoder de leur vulgarité et surtout de leur faiblesse ; oui, je dois dire que tu y étais toujours particulièrement sensible. Je t’ai toujours empêché de voir tes amis aussi peu fréquentables. Ne comprends-tu pas que c’était uniquement dans le but de te protéger ? Qu’ils n’étaient que toi à cause de ton statut social et de la gloire et la fortune de ta famille ? Probablement parce qu’ils sentaient qu’en partageant ton aura, un peu de cette noblesse pourrait déteindre sur eux ? A vrai dire, aucun d’entre eux ne t’aimait. Perds cette noblesse et ils iraient ailleurs.
Parce que somme toute, cher fils, avouons-le. Ces lunettes ne te rendent pas particulièrement beau, tu es trop austère, trop sérieux, trop faiblement sensible également, au point où ta capacité à tout ressentir au plus haut point peut exaspérer les autres. Tu joues certes assez bien, ce qui veut dire que tu peux peut-être te leurrer dans le fait que des personnes t’approchent par envie de connaître ta personne. En réalité, ils ne sont intéressés que par ta musique. Seule chose que te rende réellement intéressant, n’est-ce pas ? Si on enlevait tes lunettes ton visage serait bien quelconque, si on te retirait ta musique tu serais un jeune homme sans aucun autre talent ou autre manière de plaire. Si on t’enlevait ta noblesse ton existence ne deviendrait qu’un vague infime, d’un banal déplorable. Un jeune homme sans talent et sans distinction de rang.
Ton ami suisse ? Un petit monstre, toujours si rustre et brutal, qui a peut-être été avec toi lorsque tu étais petit mais surtout davantage par pitié qu’autre chose, tant tu étais pathétiquement faible (est-ce que tu t’imagines seulement la honte que cela me procurait lorsque tu revenais au manoir avoir l’air de d’être battu, ou plutôt de t’être fait battre, pleurnichant bruyamment ?) D’ailleurs il t’a laissé rapidement quand sa sœur est apparue.
La petite hongroise ? Fille de pauvre, plutôt banale, qui somme toute aurait fait une bonne domestique mais sans plus. Je dois avouer qu’elle était appréciable, malgré sa manière tout à fait vulgaire de te regarder. Peut-être dû à son espoir que l’histoire du roi et de la bergère se reproduise entre un aristocrate et une fille de femme de ménage ? Très amusant, vraiment. J’espère que tu ne t’es jamais laissé aller à ces rêveries stupides. Tout ce qu’elle voulait c’était ton argent. Elle aurait mieux fait de rêver de quelque chose de son rang. Comme ce vulgaire albinos.
Ne me laisse même pas commencer sur lui. Tu t’es laissé énerver par lui avec une facilité déconcertante, vous vous battiez à chaque fois que vous vous voyez. Pourquoi ne l’as-tu pas tout simplement ignoré ? Il ne vaut rien. Pas même la poussière sous tes pieds. C’est comme si tu cherchais son attention. Pourquoi ? Tu pensais valoir quelque chose à ses yeux, susciter quelque chose d’autre que l’envie ? Mais il n’a jamais été auprès de toi.
L’espagnol ? D’une vulgarité sans limites avec ses rires, ses sourires et sa guitare. Il aurait presque réussi à te faire sourire, ce qui était évidemment tout aussi bien d’une vulgarité sans bornes. Il semblait que vous étiez inséparables à un moment, malgré mes meilleurs efforts pour vous séparer. Mais sa famille était somme toute assez respectable…Donc, j’ai enduré sa stupidité, en espérant qu’elle n’allait pas trop t’affecter. Il semblait que mes espoirs se détruisaient en voyant exactement ce que tu faisais. Lorsqu’il s’endormait dans les fleurs, au lieu de le réveiller afin de lui expliquer que c’était mal, au lieu même de le laisser dormir là pour qu’il attrape un rhume et apprenne sa leçon…toi, comme un idiot, tu le portais autre part, pour qu’il dorme au chaud ! Cette manière de prendre des responsabilités, s’occuper de quelqu’un…toi qui étais un jeune aristocrate qui se devait d’avoir tout le monde à ses pieds et se plier devant personne…c’était un spectacle dégoûtant. Pourtant, un italien et il était parti en coup de vent.
Tu vois ? Personne n’a jamais vraiment tenu à toi. Ils sont tous partis chercher ailleurs. Tu n’es simplement pas fait afin d’avoir des relations normales. Tu n’as pas été élevé comme cela, c’est pour cela qu’elles te paraissent aussi difficiles. J’entends certaines rumeurs en provenance de cette académie et Dieu sait à quel point j’en ai honte. Je ne te croyais pas aussi influençable. Quelques sourires, quelques mots donnés sans doute par pitié, et tu penses être aimé de quelqu’un ?
Et maintenant tu me dis que tu renonces à hériter parce que tu seras incapable de produire un héritier avec la personne que tu aimes.
Dû à…son genre ? et son rang social ? (Je ne sais lequel est plus choquant que l’autre). Tu me dis que tu te refuses à épouser quelqu’un correspondant à ton rang et de sexe opposé si ce n’est pas par amour ? C’est pathétique. Tu sembles même me rappeler qu’il est hors de question de commettre un adultère afin de demeurer par concession avec quelqu’un que tu aimes en tant qu’amant. Tu m’as pourtant vu faire et tu sauras que c’est une pratique répandue au sein de la noblesse.
Oh, évidemment il ne faut pas les aimer réellement…mais cela est impossible, dans notre monde. Le manque d’amour est un bien piètre sacrifice face à la gloire. Je ne te l’avais pas assez expliqué ? A quoi servaient nos cours ? N’as-tu rien retenu ? Aimer veut dire que tu montres ta faiblesse. Que tu es manipulable et donc, fragile. Je regrette que tu sois tombé aussi bas. Tu étais pourtant parfait à 12 ans. Tu l’es à peu près resté jusqu’à tes 17 ans. Froid, poli mais sans chaleur, sévère. Je t’avais expliqué que la preuve de sentiment était une marque de faiblesse et, quitte à supprimer ce défaut, tu le dissimulait bien. Que s’est-il passé ? Pourquoi as-tu aussi mal tourné ?
Tu me déçois, cher fils. Tu me déçois dans ta naïveté. Penses-tu que cela soit aussi facile ? Tu es aux pieds de cette personne que tu « aimes », mais si elle pouvait hériter d’une aussi grande fortune, d’une vie aussi somptueuse, n’hésiterait-elle pas à te quitter ? Cette personne finira par sa lasser de toi, comme tous les autres. Je me demande même si tu n’es pas en train d’inventer cette personne rien que pour m’exaspérer.
Tu me déçois mais il n’est pas trop tard pour te racheter.
J’espère t’avoir mis les idées bien claires. Tu peux me trouver dure, voire cruelle, mais sache que c’est entièrement pour ton bien. Et pour le bien de la famille Edelstein.
Je te donne du temps pour répondre. Ecris autant que tu veux afin de justifier ta faiblesse (fort compréhensible à ton jeune âge) et montrer que tu souhaites y mettre un terme. Sache par ailleurs que tout refus de ta part à entendre raison et reprendre ce qui est par droit de noblesse à toi, tout refus de te plier aux obligations auquel tu es lié par ta naissance, équivaudra à une déclaration de guerre.
Le message me semble clair.
Bien à toi,
Ta mère qui t'aime et qui veille sur toi
Certes, mes lettres de la maison sont assez spéciales. J'aurais preféré quelques pots de confiture, des photos du chat, et un compte-rendu sur les mœurs des nouveaux voisins, avant un sermon de trois paragraphes ayant vaguement comme point de départ le fait que je ne me couvre pas assez même si l'été n'est pas encore tout à fait arrivé. Ou le fait que je ne mange pas assez. C'est comme ça que sont les lettres des autres? Une lettre normale.
Et qu'est-ce que j'aurais répondu à une telle lettre "normale"?
- Spoiler:
Chère maman,
Ne t'inquiète pas comme ça enfin, je me couvre suffisamment... Il fait bien plus beau ici qu'en Autriche tu sais? Et de toute façon je ne peux pas le mettre ce pull, j'ai mon uniforme à respecter...mais c'était gentil, je le garderai pour les soirées un peu fraîches. J'espère que le temps n'est quand même pas si mauvais à Vienne! Oui, je mangerai ce que tu m'as envoyé, éventuellement. Mais je risque de grossir avec tout ce que tu m'envoies...je t'assure que je mange très bien à l'Académie, ils veulent s'occuper correctement de leurs élèves tout de même...
Je suis désolé de ne pas t'avoir écrit plus tôt, mais l'épidémie de rougeole a frappé toute l'école, je suis resté un peu patraque une semaine mais je vais tout à fait bien maintenant! Heureusement que ce n'était pas en même temps que le Bal! Qui était une véritable réussite d'ailleurs...Je sais, tu me demandes à chaque fois si je suis avec quelqu'un et là, tu vas me demander qui m'accompagnait! Mais je ne veux pas te le dire parce que je sens que tu vas faire ton enquête dans le voisinage!
Sache seulement qu'il est vraiment...enfin...je suis vraiment bien avec cette personne. Elle est parfois énervante, se vantant un peu trop, cherche beaucoup à me taquiner, mais ce n'est jamais méchant. On se dispute parfois, mais cette personne est...vraiment gentille, et même galante, bien plus qu'elle ne souhaite faire paraître. C'est drôle, on était comme meilleurs ennemis du monde avant, mais c'est comme si ces sentiments s'étaient complètement inversés. Je suis heureux ainsi...enfin...voilà, j'espère que ça satisfait ta curiosité!
Bon, voilà, à part ça je travaille bien, et non je ne néglige pas mes études au profit du piano! J'ai même pu reprendre le violon, je suis content. C'est amusant, plusieurs personnes m'ont demandé des cours. J'espère que je serai à la hauteur! Tu sais bien que j'aurais aimé devenir professeur de musique si je ne pourrais pas devenir musicien professionnel.
Bon, je dois y aller maintenant. Je sais, c'est court, mais il ne se passe pas grand chose en ce moment, et je t'écrirai de nouveau bientôt!
Roderich
PS: J'espère que le chat va bien.
C'est drôle. Ecrire cette lettre. Je m'y suis presque cru. Enfin bref, voilà...Le brouillon de la vraie lettre était suffisament court pour que je le mette là, en dessous...
- Spoiler:
Chère mère,
A la guerre, je dis oui.
Votre fils.
PS : J’espère que le chat va bien.
Oui, il me manque, ce chat.
Hé. Vaut mieux en rire qu'en pleurer.
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