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| Sujet: Regarde avec ton coeur ce que tes yeux ne voient pas... [libre] Lun 31 Jan - 21:05 | |
| 31 janvier. 23h30. Nicaragua s'avançait silencieusement dans le parc, sereine, ou quasiment, recherchant un endroit où se poser. Il n'y avait pas de bruit, tout était calme, tellement calme. Le seul bruit qu'il lui semblait entendre était le bruit de ses propres pieds nus, se posant à même le sol, tandis que de ses mains elle relevait le léger tissu blanc de sa robe, les volants tissés d'un blanc laiteux, accommodés de quelques brisures bleutées, de la même teinte que ce voile qu'elle tenait d'un bras à l'autre. Comme si tout cela avait réellement de l'importance. Sur son épaule gauche, reposait doucement une tresse nouant gracieusement ses cheveux roux tant difficiles à organiser jusqu'au ruban bleu qui lui mettait un terme. Sur sa tête se déployait une couronne de fleur, blanches, éternelles ; à ses oreilles étaient accrochés des anneaux d'argent. Les joues quelques peu fardées, le teint embelli, elle évitait de se prendre les pieds dans racine ou tout autre chose, cherchant de même à éviter à sa robe quelques regrettables dommages, soulagée par le fait que la pluie n'avait pas décidé de s'abattre ce soir.
Logan ressemblait à une fille cette nuit. Elle en était même belle, en fait. Précautionneusement elle continuait sa route à travers le feuillage des arbres, jusqu'à ce qu'elle ne trouva ce qu'elle cherchait : une petite clairière à l'abri des regards, au beau milieu du parc. Il lui fallait son centre. Elle allait s'agenouiller, doucement, l'herbe chatouillant tendrement ses pieds nus. Sa robe étalée autour d'elle, elle resta un certain moment ainsi, assise, attendant. Attendant quoi ? Le début, sans doute. Le rythme, quelque chose dans le genre. L'heure, peut-être. Elle attendait peut-être que le temps passe, arriver au lendemain. Commencer le mois de février avec l'espoir, la bonne humeur, ou autre chose du même style. Finalement elle sembla avoir assez attendu. Le voile s'éleva en même temps qu'elle commençait à se lever doucement, restant au même endroit, ne se défaisant pas de la légère pression exercée par ses bras. Attrapant un pan de sa robe, elle commença à tourner, les yeux fermés, souriante, éclatante même. Une légère révérence lui permit d'attraper l'autre pan avant qu'elle ne s'avance de quelques pas, la main posée sur la hanche, puis ne reparte, virevoltante.
Elle tournoyait, enchaînant les tours qu'elle effectuait sur elle-même aux cercles, dansant quelques fois sur la pointe des pieds, aérienne, comme posant franchement le talon, plus lourde et dure. Grâce, élégance, c'était ce qu'il devait y avoir. Et à nouveau, révérence nouvelle elle faisait. Et à nouveau, avec des cercles elle enchainait, saluant tour à tour les arbres, les fleurs, les quelques malheureux animaux qui avaient à subir sa présence. Heureuse ? Allez savoir. En tout cas, elle y mettait du cœur. Jusqu'au faux pas. Serrant les dents, elle reprit la mesure, quelques secondes après. Le rata encore. Nouvel essai. Cette fois il passait. Il fallait tout faire convenablement, il fallait que tout soit parfait, tout devait toujours l'être. Au moindre millimètre près. Même s'il fallait alors que de la plante de ses pieds elle ne sente plus que l'herbe rêche, qu'elle en oublie sa douceur.
Epouse-moi, éternité. Rien que le léger vent qui s'installait par-delà les branches, rien que le léger frottement de ces pas contre l'herbe perlée. Un silence éternel. Un calme magnifique, une nature pleine. A l'Académie, c'est vrai, tout était un peu... trop. Oui, c'était ça, c'était trop, toujours, comme dans chaque ville en réalité.
Son cœur se serra, doucement, tandis que son léger geste de recul la fit trébucher. Elle loupait toujours ce moment, incapable de tenir la grâce et le maintient qui devait accorder ses pas avec celui de l'autre. Puis elle se souvint. C'était vrai. Il n'y avait plus de cavalier pour la rattraper, maintenant.
- Spoiler:
A celui qui veut y répondre... Et voici donc la petite danse de Nica ~La tenue aussi, d'ailleurs
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