Rien de mieux que la gym pour se changer les idées [w/ Allemagne]

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J'entrai dans la salle en premier, suivi de mon frère. Je pris le temps d'aller au classeur prendre mon cahier de suivi avant de me retourner vers mon frère. Il avait vraiment une mine abattue... enfin, j'étais dans les seules personnes de cette école qui pouvaient voir au visage de Ludwig toute émotions... et pourtant je n'y pouvais rien...

Le soutien moral n'avait jamais été mon point fort. J'avais certes mes trucs pour quand j'allais mal, mais ces mêmes trucs ne faisaient souvent qu'empirer les choses en refoulant tout ce que je ressentais au fond de moi... C'est peut-être ça mon problème...

Mais Ludwig n'était pas du genre "appui moral" non plus. Son genre solitaire l'amenait souvent à se replier sur lui-même lorsqu'il y avait des orages autour de lui. Je ne pouvais rien y changer, par contre j'étais là. Si je ne pouvais pas agir pour aider mon frère au moins je pouvais être à ses côtés lorsque tout allait mal... C'est un peu ma façon de me rattraper...

Je regardai mon frère, qui se dirigeait machinalement vers les appareils. Je pris place sur un banc près de lui. On se mit tous les deux à exécuter nos séries d'exercices d'une manière assez machinale. Son silence était lourd, mais j'y étais habitué. C'est lui, c'est mon frère.

-Tu sais pourquoi je t'ai proposé de venir ici. Si tu veux quelque chose, je suis là...

Je savais fort bien que mon frère ne voudrait peut-être pas dire un seul mot. Souvent, il n'avait besoin que d'une présence qui ne le jugerait pas, qui n'allait pas le prendre en pitié... Et je sais qu'il est le meilleur, il est mon frère après tout.

Invité

Allemagne suivit son frère, un peu automate. Il n'était pas tellement chaud à l'idée de faire de la gym, mais il savait que souvent, ça pouvait aider. Au moins pour se défouler. Lorsqu'il arrivèrent, il partie s'asseoir sur une machine, pas tellement envieux de les soulever. Il ne savait même pas s'il allait avoir assez de force. Lysander, Alfred, Feliciano. Tout était tellement compliqué dans sa vie. Pourquoi les gens s'intéressaient soudainement à lui ? Il aurait voulu rester le méchant pays qui fait souffrir tous les autres, mais ce n'était pas le cas. Maintenant, trop de gens faisaient attention à lui, trop de gens commençaient à tourner leurs regards vers ce qu'il était. Ça le faisait...ça le fatiguait surtout.

Il commença malgré tout à faire ses exercices avec son frère, sachant que c'était bien le seul qui ne lui causerait jamais autant de problèmes que ce qu'il avait eu en simplement quelques semaines. Il aimait son frère de un an son aîné. Il l'aimait beaucoup, même si aucun des deux ne le montraient jamais, même s'ils paraissaient toujours durs ou indifférents. Au moins lui ne le poussait pas dans ses derniers retranchements et malgré la distance qu'il y avait entre eux, il se sentait bien avec lui. Moins agressé, moins écrasé sous un poids qui n'était même pas le sien.

Son frère finit par s'adresser à lui. Oui, il savait pourquoi il l'avait amené ici.

« Oui... »

Il savait que ce qui allait suivre n'était pas nécessaire, mais pour toutes ces années, il voulait tout de même faire un geste. Ce n'étaient pas des hommes sentimentaux, mais ils savaient s'entraider lorsqu'il le fallait.

« Merci East... »

Il en avait besoin. Surtout que de l'exercice permettait majoritairement de penser à autre chose. Mais effectivement, il n'avait pas grand chose à dire et ne voulait pas lui en dire beaucoup non plus. Il avait des relations légèrement trop compliquées. Il aurait bien voulut que tout s'arrête, qu'USA ne lui ait jamais sauté dessus pour une mauvaise blague...

Invité

Je le savais bien, je le savais trop bien...

West n'est pas du tout du genre à causer. Il n'a jamais vraiment parlé de sa jeunesse que l'on a eue, préférant toujours éviter le sujet... en fait du moment que sentiments étaient concernés il n'en parlait pas.

Je continuai à pousser sur la barre, presque vide. Je n'étais pas vraiment là pour m'entraîner. Mon frère avait besoin de moi, il avait besoin de ma présence et j'étais là pour lui. Il est tout ce qui me reste de famille, d'ami...

-Ça fait plaisir.

Je pris une pause pour regarder mon frère. J'avais devant moi le Ludwig mort. Celui qui est tout simplement un robot. Toute cette histoire était trop lourde sur ses épaules... mais en fait quelle histoire ?

-Je ne te force pas, mais j'aimerais être au courant de ce qui se passe... Je ne te donne pas d'argument, c'est toi qui décide si tu veux parler.

Je n'aimais pas me faire forcer à parler et c'est un trait de famille. Mais je dois avouer que d'avancer dans le néant dans une situation du genre, je n'aime pas ça.

Je n'étais au courant de rien. En fait, je ne savais pas trop ce qui se passait dans les murs de cette école. J'étais un peu rejeté par les autres... et bien que je le cachais derrière un élan de "I'm too hot for them", je savais bien pourquoi ils m'ignoraient... pourquoi elle m'ignorait... Mon journal restais ce que j'avais de plus précieux, après mon frère et ma dignité.

Invité

Il regarda la barre un moment, vide elle aussi et y apposa machinalement les mains, comme dans un mouvement habituel qu'un ordinateur lointain contrôlait sans réellement y faire attention. Il commença à soulever la barre et à la ramener vers lui sans qu'il n'en prenne vraiment conscience. C'est à peine s'il regardait ce qu'il faisait, les yeux au plafond, les yeux dont l'expression quasiment vide ne reflétait que le poids qui lui enserrait entrailles et épaules. Il ne voulait plus rien savoir de rien, ni de personne. Il se demandait ce qui allait arriver si jamais il laissait tomber la barre sur son crâne. Était-elle assez lourde pour lui faire mal ? Pour lui écrasé la tête ? Pour le tuer ? Sûrement pas. Assez pour l'assommer peut-être, ou simplement pour le sonné.

« Je... »

Il ne savait pas vraiment s'il voulait le dire. C'était ce qu'il aimait de son frère. Il lui posait une question, mais ne lui donnait pas l'obligation de répondre, il lui laissait le choix, lui donnait le choix même. Il le comprenait et l'aidait sans savoir ce qui se passait. Lui qui s'était souvent sentit rejeté par son frère...c'était dans ces moments comme celui-là qu'il voyait qu'il s'était trompé et que son frère l'appréciait malgré tout.

Il ne savait toujours pas ce qu'il désirait le plus. Hurler ou pleurer ? La deuxième chose était loin d'être dans ses habitudes, alors peut-être la première. Il avait envie de tout détruire, de tout abandonner, de tout foutre en l'air.

« J'ai pas tout compris...pas tout saisit. »

Il continuait de soulever la barre sans fatigue. Peut-être parce que ses bras étaient déconnectés de son cerveau préoccupé. Il ne sentirait sans doute pas la fatigue avant un bon moment. De plus, vu qu'il n'y avait pas de poids rajouté dessus, disons que ce n'était pas bien lourd.

« Une semaine.. »

Il ne parlerait sans doute pas beaucoup. Peut-être qu'il en dirait plus que prévu. Mais il avait besoin de quelqu'un qui ne le jugerait pas, qui n'argumenterait pas avec lui et qui était mieux placé pour cela que son propre frère qui ne voulait toujours que son bien ?

« Une semaine que je vis un enfer... »

Il se tut. Il n'avait pas tellement d'en dire plus, même s'il n'avait pas dit grand chose. Il manquait de volonté pour raconter sa vie, pour lui dire qu'il s'était embarqué dans une relation compliqué avec un pays qui avait été son ennemi pendant si longtemps. Pour lui dire que son meilleur ami de toujours l'aimait comme un fou, avait été blessé par son choix de partenaire, avait appris le sexe et s'était jeté dans les bras de France à cause de lui. Pour lui dire qu'Écosse l'aimait aussi, voulait coucher avec lui et qu'il n'était pas réticent à ses avances, même s'il adorait Amerika comme un fou. Pour lui dire...tout ce qu'il avait sur le coeur. Non...il ferma les yeux, la barre retombant brusquement sur les soutient métalliques, le faisant sursauter. Ses bras avaient lâchés. Il les laissa tomber sur le côté, son regard distraitement posé sur la barre.

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De voir mon frère dans cet état... ça me met à l'envers... et me rappelle trop de mauvais souvenirs...

Je ne voyais toujours pas ce qui pouvais autant le perturber. Lui qui est habituellement imperturbable, si fort... comme moi en fait. Je savais bien qu'il vivait quelque chose de trop intense pour lui et sûrement pour moi aussi. Mais je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Il a déjà assez souffert à cause de moi, je ne pouvais pas le laisser seul face à tout ça.

Mais comment l'aider ? C'est ma copie conforme sur ce point... Il ne parle pas, ne fait pas état de ses états d'âmes, fait le mec fort qui-peut-faire-face-à-tout...

" Une semaine..."

Tien, un semblant d'ouverture. Je posai alors les poids par terre et me tournai vers lui. S'il voulait parler, je ne devais pas faire mine de ne pas écouter, pas comme je fais habituellement.

" Une semaine que je vis un enfer... "

Il était temps que je le remarque... J'avoue que ces derniers temps, je fus beaucoup trop absorbé par les clubs sportifs. On est en préparatifs pour les séries, autant au foot qu'au hockey, mais j'aimais trop les deux sports pour en choisir qu'un seul... Ma vie est une dualité.

- L'enfer... tu fais partie de ceux qui en sont déjà sortis. J'ai confiance...

Je le regardai continuer de lever la barre vide...

-C'est pas comme ça que tu vas faire sortir le méchant.

Je me levai alors, lui fît déposer la barre et ajouta un peu de poids à chaque extrémité. Environ 40 kilos de plus, juste assez pour qu'il finisse par suer. Si ses émotions ne sortent pas de sa bouche, ils sortiront par ses pores de peau. L'entraîneur le disait souvent, les pores de peau sont des vrais passoires, ça laisse sortir plein de trucs.

Invité

Ouf...Allemagne sentit le poids se rajouter sur sa barre. Il ne s'y était pas attendu sur le coup. Il faillit l'échapper sur le coup, mais il réussit à reprendre le contrôle de ses muscles et continua à soulever le tout.

« Merci... »

Un peu lourd. C'était fait pour.

« C'est surtout agaçant... »

Il réussissait à refouler le tout de mieux en mieux, comme si quelque chose l'y aidait. Peut-être que la barre y était pour quelque chose. Il ne savait pas ce qui lui permettait de se reprendre, mais au moins, il ne resterait pas dans cet état lamentable trop longtemps, ce qui permettrait à sa dignité d'être à peu près sauvée. Il regarda à nouveau le plafond.

« Tu peux pas savoir combien l'envie de les faire ramper me ronge... »

Il se défoulait en se fatiguant, en essayant de briser son corps en le forçant. Il voulait simplement frapper tout ce qui bougeait. Parce que des idiots, il y en avait depuis des semaines. S'il pouvait ravoir cette paix qui le prenait avant qu'Amerika ne décide de faire sa maudite blague qui avait fait naître leur couple d'une manière tout à fait idiote. Il était tombé sous le charme de celui qui ne voulait que le blackmailer en le piégeant de la sorte. Y avait-il plus pitoyable rendu là ?

« On était bien...avant cette école. »

Il ne parlait pas de lui, ni de ses problèmes, mais il était comme ça. Partir sur un autre sujet n'était pas plus mal. Oui il allait mal, oui il avait mal, mais son frère était habitué à ne pas l'entendre parler de lui-même et il préférait que ça continue ainsi. Pas qu'il n'avait pas confiance en son frère, mais il ne désirait pas lui montrer qu'il s'affaiblissait. Il ne voulait pas avoir sa déception. Gilbert lui en avait fait baver et voir de toutes les couleurs, mais il l'appréciait quand même. Il ne voulait pas que sa faiblesse arrive jusqu'à son frère. Il ne pouvait se résoudre à soutenir son regard si jamais ça arrivait...Il avait déjà assez honte d'être tombé amoureux...

« Quoique...t'as l'air quand même d'être bien ici. »

Comment s'éloigner encore plus de soi ? Parler de l'autre...

Invité

Ça marche à tout coup. Je voyais déjà l'effet des poids sur Ludwig. Il était comme moi, il avait besoin de quelques choses pour lui permettre de décentralisé sa pensée de sur ses pensées. Il avait besoin de dépenser son énergie à faire autre chose qu'à se laisser grignoter de l'intérieur par des démons d'antan.

Il parlait peut, trop peu, comme à son habitude. On est trop pareil moi et lui, on accumule tout et on le ressort en Guerre Mondiale...

Plus il enchaînait de nouvelles réflexions, plus je voyais son stratagème. West n'était pas con, mais pas du tout. Il savait bien esquiver toute sorte de situation et pourtant, il n'avait pu rien faire face à tout ceci... J'étais fort surpris de voir mon frère ainsi reculé au pied du mur. Ceci ne lui ressemblait pas, mais pas du tout.

J'avoue qu'avant de venir ici, on était bien. La liberté d'action, la joie de vivre nos propres expériences...

C'était le bon vieux temps. Le temps dans lequel je n'avais pas toute cette pression sur moi... mais en même temps, c'était la vie en famille d'accueil. La joie de vivre avec d'autres enfants qui ne voulaient jamais me voir, sauf pour me taper avec une poêle.

Pas sûr que j'étais si bien que ça...

-Cette école nous a malgré tout réuni. C'est mieux que...

Je détournai un peu le regard. De me replonger dans ces pensées... c'était dur.

-M'enfin, c'est pas pour ça que l'on est venu ici...

Je repris place dans l'un des appareils non loin de là et commença ma vrai routine.

Spoiler:

Invité

Il continuait à faire monter et descendre la barre. C'était bien une des seules choses qui le calmaient et lui permettaient de mettre son cerveau en veilleuse un peu. Ça lui évitait aussi d'avoir à repenser à tout ça, à toute cette merde gluante qui lui collait après depuis quelques jours déjà. Il ne s'était jamais sentit aussi coincé, aussi impuissant et ça le démangeait, l'agaçait, le frustrait. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi il s'inclinait comme ça devant les autres. Lui, l'Allemagne. Pays qui résiste même à genoux. Pays qui a des désirs de domination mondiale...Ce pays-là ne dominait pas grand chose ce jour-là. Rien n'allait comme prévu, tout allait de travers.

S'il n'était pas con, son frère ne l'était pas non plus et avait très certainement compris qu'il tentait de changer la conversation à tous prix. Mais son frère ne l'entendait pas de cette manière. Certes, il faillit avec un aveu en bonne et due forme, mais le sujet changea à nouveau vers celui qu'il tentait d'éviter. Il ne savait pas s'il préférait parler de leur lourd passé ou de son lourd présent. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il n'était pas sortit du bois.

« Je vois pas pourquoi on perd notre temps à parler de ça... »

La barre n'était pas très lourde, mais allait finir par le devenir ou par fatiguer ses bras. Il avait hâte à ce point qui l'obligerait à déployer encore plus d'effort pour faire ce qu'il tentait depuis des temps immémoriales: se changer les idées.

« Ce sont que des conneries d'enfants. »

Ils étaient ainsi les frères allemands. Des têtes dures qui préféraient ne pas s'épancher sur leur vie privée ou leurs sentiments alors qu'ils s'inquiétaient l'un pour l'autre chacun de leur côté. Ce qui était aussi triste que pitoyable.

Il regarda son frère faire sa routine.

« Tu l'as changé depuis le temps ? »

Il s'entraînait avec son frère certes, mais parfois plus que d'autres. Ça dépendait des semaines, des mois ou des années. Il y avait toujours du changement quelque part.

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