Un peu de noir dans la lumière [ Allemagne ]

Il se sentait bien. Au chaud.
Les rayons du soleil passaient au travers de la fenêtre, et caressaient doucement le visage du jeune Italien. Lorsqu'il ouvrit les yeux, la blancheur de l'environnement l'éblouissait. Il plissa les yeux le temps de s'habituer à cette étrange luminosité. Il jeta un regard autour de lui, et il se rendit compte qu'il était tout seul. Lulu n'était pas là, et il se rendit compte qu'en vérité, il n'était pas dans sa chambre. Il était dans un lit moelleux, mais ce n'était pas le sien. Où était il donc alors ?

Il essaya de se lever, mais son corps lui fit remarquer que ce n'était pas du tout une bonne idée. Il avait mal. Partout. Et c'est à ce moment là qu'il compris qu'en fait, il était à l'infirmerie, tout simplement. Il se demandait pourquoi il était là, cette fois. Après tout, il était habitué à se faire mal tout le temps. Maladroit et distrait comme il était, il y avait peu de jour où il ne lui arrivait pas quelque chose. Mais là, il avait beau se creuser la tête, il ne voyait vraiment pas ce qu'il avait pu faire pour finir ici.

Son estomac gargouilla. Il avait faim, pour pas changer. L'idée d'une bonne assiette de pâtes lui mis l'eau à la bouche, et soudain un goût de cake lui envahit le palais. Le souvenir de la veille lui vint alors en mémoire. Il était en train de faire des pâtes, et Lysander faisait des muffins. Puis, il en a avalé un tout rond. Son frère en avait aussi mangé un, et tout les deux partirent dans un délire incompréhensible. Quand il repense à la manière dont il avait agi, il commença à avoir peur. Il s'effrayait lui même. Un sentiment de désespoir l'envahit soudain. Il se rappelait à présent avoir pleuré toutes les larmes de son corps. Ca ne lui ressemblait pas, pourtant. Est-ce que ce cake avait révélé le vrai Feliciano ? Il espérait que ce n'était pas ça. Il voulait rester le petit bonhomme tout joyeux qu'il était.

Il leva lentement le drap pour inspecter les dégâts qu'il avait. Au moins, il n'avait rien de cassé, c'était déjà ça. Mais il se sentait malgré tout dans un piteux état. Il s'en souvenait maintenant. Après avoir quitté la salle commune, se disant que dormir lui ferait du bien, il ne se dirigea pas vers sa chambre. Il voulait d'abord prendre l'air afin de se détendre un peu. Mais cela ne lui fit pas le bien escompté. Cet imbécile était encore plus triste, broyant du noir un peu plus, à chaque seconde qui passait.

Il était devant un arbre, et eu soudain l'envie de grimper dessus. Il voulait se rapprocher le plus possible de la lune et du ciel étoilé. Mais dans l'état dans lequel il se trouvait, la grimpette n'était pas le sport idéal à pratiquer. Et ce qui devait arriver arriva. Son pied glissa et la lune était la dernière chose qu'il aie vu cette nuit là. Et la dernière sensation qu'il aie eu fut le contact dur entre son corps et le sol.
Un contact froid.

Invité

On lui avait dit que Feliciano était à l'infirmerie. Étant donné qu'il était le colocataire et l'ami du jeune homme, quelqu'un avait pensé qu'il serait bien de le lui dire afin qu'il ne s'inquiète pas. Quoique...qui pouvait croire que Ludwig était capable de s'inquiéter pour qui que ce soit ? Pas la personne qui vint le lui annoncer...le jeune homme vint le lui cracher au visage, se marrant quasiment de la situation. Un seul regard avait suffit pour lui faire perdre le sourire. En soupirant, Allemagne passa à côté de l'autre sans même plus faire attention à l'imbécilité existante de ce monde stupide. Il avait eu l'envie de le frapper, mais s'était résolu à ne pas le faire, après tout, ça ne valait pas la peine et s'il voulait s'assurer du bien-être de son ami, il valait mieux ne pas aller en retenue. C'était bien la dernière chose à faire.

Passant au bien-être de l'autre idiot, Ludwig alla chercher quelque chose à la cafétéria. Il demanderait à l'infirmière s'il pouvait le lui donner. Il ne pensait pas que Feli serait dans un grave état, donc se doutait que le petit -aîné- allait certainement mourir de fait quand il arriverait.

Marchant vers l'infirmerie, il se demandait ce que son colocataire avait encore fait pour devoir aller pour une énième fois dans cette salle. Il s'était sûrement fait mal ou quelque chose comme ça. C'était totalement insensé de voir comment son ami pouvait se blesser parfois sans même s'en rendre compte. Soupirant, il passa les portes de l'infirmerie et aperçu enfin celui qu'il cherchait. Il se dirigea directement vers lui, quelque peu exaspéré. Doucement, il posa une main sur son épaule.

« Féli... »

Son ami lui semblait un peu pâle, un peu mal. Pas comme s'il n'avait fait qu'une simple chute, mais plutôt comme s'il avait eu une indigestion. Ou du moins, quelque chose de similaire. Une simple étincelle d'inquiétude brilla dans son regard. Qu'est-ce qui s'était passé cette fois. Il espérait que ce n'était pas à cause d'une quelconque personne, parce que sinon, il irait sans doute revoir cette douce salle qu'il détestait tant déjà.

« Qu'est-ce qui t'es arrivé cette fois ? »

L'allemand s'assit à côté de lui, un sac en main, le regard protecteur sur son ami. Il ne savait pas s'il devait lui faire un sermon sur la prudence ou s'il fallait simplement qu'il soit présent pour lui ? Après tout, il ne savait pas encore ce qui s'était passé et juger de rien n'était pas la meilleure des idées. Surtout que les chicanes avec lui, Allemagne ne les aimait pas. Il détestait se quereller avec lui. Ne serait-ce que parce qu'il ne désire pas perdre un de ses seuls amis. Il ne tenait pas à lui tant que ça quand même...ou peut-être que si justement.

« Tu t'es battu avec un ours ? »

Du moins il avait l'air assez assommé pour, mais il doutait qu'il s'agissait de ça. Quelque chose s'était passé en son absence, mais de là à savoir quoi, comment et pourquoi, ça c'était une autre histoire. Il l'observa sous toutes ses coutures, s'assurant que les employés de la santé ici avait bien fait leur boulot. Pas qu'il en savait plus qu'eux, mais étant donné qu'il était inquiet pour lui, il préférait s'assurer de par lui-même qu'il n'allait pas lui faire une crise de quelque chose devant ses yeux.

Feliciano était assis sur son lit, le dos contre son oreiller. Il se sentait trop bizarre, mais soudain l'odeur de nourriture lui mis un petit sourire sur le visage. Sourire qui s'étira lorsqu'il vit que la personne qui vint la lui apporter. Ludwig. Son précieux ami. Le contact de sa main sur son épaule lui fit quelque peu mal, mais il s'en fichait un peu. Sa chaleur réconfortante lui était plus importante que la douleur qu'elle provoquait. Le son de sa voix le sortit de sa torpeur.

"Qu'est-ce qui t'es arrivé cette fois ?"

L'italien ne savait pas vraiment quoi répondre à ça. Ce qui s'était passé la veille était tellement bizarre ... Ce n'était pas normal. Il regardait ses mains de manière nerveuse, en réfléchissant à ce qu'il pourrait bien lui dire. C'était tellement fou, est-ce qu'il le prendrait vraiment au sérieux si il lui disait la vérité ?

"Tu t'es battu avec un ours ?"

Le brun rigola doucement. Ca c'est trop cool. Il s'imaginait déjà en train de se battre avec un ours parce qu'il lui aurait volé son miel. Evidement, toujours à cause de nourriture.

" Non non ... Je te laisse la bataille d'ours bien volontiers, parce que au moins je suis sûr que tu gagnerais ! "

Il rigola franchement à présent. Il voyait très bien dans sa tête un match de lutte entre Ludwig et un grizzli. Il s'arrêta doucement et repris une moue gênée. Il ne savait vraiment pas quoi lui dire, c'était trop surréaliste. Il pouvait pas lui dire qu'il avait mangé un cake extra-terrestre quand même ?

" J'ai ... mangé un cake qui rend les gens tristes et méchants "

Eh ben si, il pouvait quand même le dire. Il se revoyait très bien sur sa chaise, ligoté, avec Abi qui lui mettait sa main sur sa bouche pour l'empêcher de parler. Il se souvient de sa grande tristesse aussi ... Il ne se souvient pas pourquoi il l'était autant, mais il n'avais jamais été autant dans cet état.

" Non ce n'est pas vrai. Je suis tombé d'un arbre "

Au moins, ça il allait le croire. Sûrement.

Invité

Le voir rigoler le rassura instantanément. S'il n'avait pas vu un sourire sur le visage de son ami, il se serait sans doute inquiéter plus qu'il ne le fallait. Il était ainsi. Froid, mais pourtant plus humain qu'on pouvait le penser. Surtout lorsqu'il s'agissait de gens auxquels il tenait un tant soit peu. Feli faisait partie de ceux avec qui il était protecteur, trop peut-être. Surtout que celui qu'il prenait pour un gamin était de deux ans son aîné. Il devrait essayer de le laisser aller. L'adulte savait très bien ce qu'il faisait. Il détournait le regard. Non justement. Il faisait tout sur un coup de tête, ne se rendait pas compte de ce qu'il disait ou faisait et ne parvenait même pas à faire la différence entre ce qu'il a le droit de faire et ce qui est mal vu de faire. En fait, ce n'était pas à lui de décréter ce qui était bon ou non pour l'adulte. Déjà qu'il trouvait assez difficile de devoir être l'adulte en présence de Feli alors qu'il n'avait que 16 ans...

" Non non ... Je te laisse la bataille d'ours bien volontiers, parce que au moins je suis sûr que tu gagnerais ! "

Il le regarda un moment, puis sourit. Il exagérait un peu, car malgré sa force physique, il ne pensait pas pouvoir vaincre un ours, mais Feliciano était comme ça, un peu dans sa tête, mais ce n'était pas plus mal.

« Oublions l'ours... »

Il l'aimait comme ça, l'appréciait comme ça. Si son ami venait à changer, il ne savait pas ce qu'il ferait. Bien qu'il changeait lentement. Depuis cet épisode avec France, son colocataire devenait...bizarre. Il n'aimait pas ce qu'il voyait et espérait que ce n'était que les affabulations de son esprit dérangé et paranoïaque.

" J'ai ... mangé un cake qui rend les gens tristes et méchants "

Il haussa un sourcil et le regarda. Un gâteau qui rend les gens tristes et méchants ? Il ne savait pas s'il devait prendre ça pour une blague, une vérité ou même les deux ensemble. En fait, ce pouvait être autant inventé que ce pouvait être vrai. Le problème avec Feliciano, c'était de découvrir à quelle famille l'énoncé appartenait. La complexité de la chose donc.

« Un... »

Mais avant même qu'il ne puisse terminer sa phrase, son ami était déjà repartit pour un tour:

" Non ce n'est pas vrai. Je suis tombé d'un arbre "

Ça il le crut effectivement. Ça ne l'étonnait pas de son ami. Aussi, il ôta sa main de sur son épaule, de peur que ce contact lui eu fait mal quelques instants plus tôt. Il regarda Feli, un air désespéré au visage. Cet homme était tellement maladroit que ça en devenait presque une maladie. Il tombait de partout, s'accrochait, s'écorchait, se blessait trop souvent pour le protecteur qu'il était. Un jour, il l'attacherait à une chaise et verrait bien à ce que rien ne lui arrive. Rien. Nada.

« Feli... »

Il l'inspecta un peu. Il voulait être sûr qu'il n'avait rien de casser. Cette habitude de casse-cou lui déplaisait. Encore une fois, il n'avait rien à y redire et devait se mettre en tête que c'était FELI l'adulte entre les deux et non lui malgré tout. Malgré le fait qu'il soit plus mature parfois que l'autre. Parfois. Il n'était pas parfait après tout.

Il déballa ce qu'il avait dans le sac et en sortit des pâtes dans un plat fermant en styromousse.

« Tiens à manger. »

Il recula le plat quand l'autre voulut le prendre.

« Explique-moi d'abord deux choses. Le gâteau et pourquoi est-ce que tu t'es retrouvé sur un arbre ? »

Son ton ne laissait pas à la réplique ou au refus. Si Feli ne voulait pas lui répondre, et bien les pâtes ne toucheraient même pas aux bouts de ses doigts.

Feliciano avait vu le regard du blond en face de lui. Il lui faisait de la peine, pour pas changer. Il baissa les yeux, et arbora un sourire triste. Ces derniers temps, il ne faisait que ça. Faire de la peine à tout le monde. Lulu, America, Francis ... Il n'en faisait toujours qu'à sa tête. Mais surtout, il se faisait de la peine à lui-même. A présent le blond était en train de l'inspecter pour voir l'étendue des dégâts. Il frémit lorsqu'il dû bouger, il avait vraiment mal dans chaque petit recoins de son corps.

Après cela, l'amateur de bonnes saucisses sortit un plat de pâtes. L'estomac de Feli en gargouilla d'anticipation et commença à saliver. Seulement évidemment, il n'allait pas les lui donner comme ça. Il va devoir cracher le morceau, il le savait. Mais il hésitait vraiment entre ne rien dire et ne pas avoir ses pâtes où le contraire. Ce qui devait être vraiment un cas de force majeure.

Il regarda les pâtes avec envie, puis baissa les yeux. Que devait il faire ? Par où devait il commencer ? Il était perdu. Cependant, il n'avais pas vraiment le choix.

- Scotland a fait des cakes hier ... Il était bizarre. Il avait un goût bizarre. Fabrizio aussi en a mangé. Et on est devenu bizarres. Je suis devenu ... méchant

Il avait sa voix étranglée. Il ne comprenait pas comment il avait pu devenir ainsi. Ce regard mauvais qu'il portait aux gens présent ... C'était le jour et la nuit. Etait-ce une partie cachée de lui ? Il espérait que non.

- Je suis devenu très triste aussi. Je n'arrêtais pas de pleurer. Encore et encore. J'étais tellement triste que ça ne m'aurais pas dérangé de mourir ... C'est bizarre, hein ?

Il regardait le sol à présent. Il ne voulait surtout pas croiser le regard de son ami, parce qu'il était certain que ce serait un regard noir, fâché. Peut être que tout ce qu'il avait dit hier, il le ressentait vraiment en réalité. Peut être qu'il ne se considérait en fin de compte que comme un petit imbécile qui ne fais qu'ennuyer son monde. Et que dans le fond, il n'a pas sa place ici.

- J'étais tellement triste que j'ai voulu me balader dans le parc ... et voilà.

Il se revoyait grimer sur l'arbre. En train de fixer la lune et de pleurer. Puis, il écarquilla les yeux. Il s'en souvenait très bien maintenant. Il n'avais pas glissé. Il s'était laissé tombé ...

Invité

Son piège avait marché, l'homme voulait les pâtes et parlerait donc. Il se sentait un peu chiant de faire ça pour avoir des réponses, mais il les voulait vraiment.

- Scotland a fait des cakes hier ... Il était bizarre. Il avait un goût bizarre. Fabrizio aussi en a mangé. Et on est devenu bizarres. Je suis devenu ... méchant

Il haussa un sourcil. Bon déjà, le fait que Lysander arrive dans le tableau, ça l'agaçait. Non pas qu'il n'aimait pas Lysander, mais il ne savait pas ce qui pouvait arriver à Feli pendant qu'il n'était pas là. Le garçon étant tellement niais...l'autre petit quelque chose qui l'agaça fut bien entendu le mot « méchant ». Premièrement, Féliciano ne pouvait tout simplement pas être méchant. Deuxièmement, l'histoire des biscuits qui rendent diaboliques était un peu bizarre et renforçait son idée contre Lys. Qu'avait-il mis dans ces biscuits pour rendre les gens étranges ? Avait-il fait exprès ? Le savait-il que d'autres en avait manger ? Il ne pouvait en vouloir à personne, comme d'habitude, mais il restait qu'il n'aimait pas cette situation qui en plus semblait rendre son ami...inquiet et préoccupé.

La voix étranglée de l'italien le fit baisser son regard vers celui qu'il considérait presque comme un petit frère. La veille avait été mouvementée, il le voyait en le regardant. Quand il était arrivé dans le salon, il n'y avait plus personne, seulement Amerika. Alors il n'avait jamais sut ce qui s'était réellement passé.

- Je suis devenu très triste aussi. Je n'arrêtais pas de pleurer. Encore et encore. J'étais tellement triste que ça ne m'aurais pas dérangé de mourir ... C'est bizarre, hein ?

Il tiqua et se raidit lorsqu'il entendu la deuxième partit de cette réponse. Il n'aimait pas que son ami parle ainsi. Mourir...ce n'était pas bizarre. En fait, oui, la situation en elle-même l'était car elle paraissait plus qu'invraisemblable, puisqu'il ne pouvait concevoir que des biscuits soient à l'origine de tout ça, mais entendre que Feli avait penser que ce ne l'aurait certainement pas dérangé de mourir...il le prenait moins. Il voulait tellement le prendre dans ses bras, mais il ne voulait pas montrer son affection, ni lui faire mal.

- J'étais tellement triste que j'ai voulu me balader dans le parc ... et voilà.

...Il n'était pas sûr de la partie avec l'arbre et avait même l'impression que quelque chose de louche était en cause. Il espérait sincèrement que le jeune homme n'avait pas fait exprès de tomber.

« Vraiment, t'es pas très prudent... »

Il lui tendit finalement les pâtes, en se disant que finalement il l'avait bien mérité. Après tout, ils vivaient des trucs pas très agréables ces derniers temps, même s'il ne savait pas encore que ça allait certainement s'empirer avec le temps.

« Mais là tu vas mieux ? »

Il voulait savoir et comprendre son état.

«J'imagine que tu as encore mal, sinon tu n'aurais pas l'air d'un torturé... »

Il était vraiment très inquiet.

Prudent. Non, il ne l'était pas vraiment. Prudence et Feliciano étaient des mots qui n'allaient pas ensemble. Mais alors vraiment pas. Il était bien trop inconscient pour l'être de toute façon. Il vit le blond lui tendre les pâtes, et prit l'assiette lentement, car ses bras étaient toujours douloureux. L'odeur de la sauce lui mit l'eau et le sourire à la bouche, et commença à manger doucement.

"Mais là, tu vas mieux ?"

Il ne savait pas quoi répondre. Il savait que si il disait oui, il savait très bien que Ludwig devinerait sans problème qu'il lui mentait. Si il disait que non, il allait l'inquieter, et il ne voulait pas voir ça non plus. Il continuait de manger ses pâtes, en cherchant la réponse la plus adéquate pour sa situation.

- Oui, ça va mieux maintenant que tu es là et que j'ai des pâtes sous mon nez.

Il essaya de rigoler doucement, mais ça sonnait faux. Toutes les choses qui se passaient en ce moment, c'était juste énorme. Ily avait tellement de choses, et elle ne feraient qu'empirer. Même si ils ne le savaient pas encore.
Il sentait le regard brûlant du blond sur lui, et ça le mettait mal à l'aise. Comment est-ce qu'il pourrait lui expliquer toute cette histoire ? C'était juste irréel.
Il se revoyait dans le fauteuil avec ce regard dédaigneux ... Ca ne lui allait tellement pas.

- Regarde Lulu ... je vais m'imiter, c'est plus simple que de t'expliquer ...

Une fois son assiette de pâtes finie, il la déposa sur sa table de chevet. Il se placa dans la même position, c'est à dire une jambe pliée contre lui, son coude posé contre son genou, la tête baissée et la main sur son visage. Il commença à trembler, à cause d'un rire étrange

- Fufufufu

Il releva la tête et planta son regard dans celui de Ludwig. Il le regardait avec une expression tout à fait étrange. Il avait un sourire mesquin et un regard froid comme la glace.

- Mais où est donc cet imbécile de Ludwig quand on a besoin de lui ?

C'était étrange. Il avait l'impression qu'il était un autre Feli.

Invité

Cette histoire l'intriguait. Des denrées qui faisaient devenir les gens méchants. Il se demandait même si ce n'était pas une invention de l'imagination de son meilleur ami. Après tout, il lui arrive à Feli de délirer. Non, peut-être pas. Feli n'était pas du genre a inventé des histoires pour attirer l'attention sur lui. Donc, soit c'était un rêve, soit quelque chose avait été ajouté à ces denrées. De la drogue rendu là. Enfin, il devait dramatiser un peu, mais il songeait que ce ne devait pas être très loin de ça. Pour que ça change Feli en quelque chose de méchant, il fallait que ce soit fort, car son meilleur ami n'était pas du genre à faire du mal intentionnellement à quelqu'un.

- Fufufufu

Surpris, il soutint le regard très étrange de son vis-à-vis. Effectivement, quand on y regardait de plus près, c'était très bizarre. Ça ne ressemblait pas du tout à ce qu'il était habitué de voir ou d'entendre de la part du jeune homme.

- Mais où est donc cet imbécile de Ludwig quand on a besoin de lui ?

Il haussa un sourcil. Qu'est-ce qu'il s'était réellement passé alors ? Il ne comprenait pas. Ils avaient du avoir des problèmes. En tout cas, ceux ayant assisté à tout ça avaient du ouvrir grand les yeux surpris. Un Feli pareil, ça surprenait sur le coup, mais il ne le montrait pas, inexpressif dans la grande majorité du temps habituellement de toute façon.

« Hum oui je vois... »

Il était content que son ami aille mieux quand même. Les pâtes lui avaient redonné des forces, il le voyait. Bonne nouvelle. Il n'aimait pas voir son ami dans un piteux état, que ce soit mentalement ou physiquement. Il était très protecteur. Ça venait très certainement du fait qu'il n'était pas aimé de beaucoup de personnes. Ça ne le dérangeait pas effectivement, mais ça faisait en sorte qu'il tienne beaucoup à son entourage.

« Tu crois que l'infirmier va te laisser sortir ? »

Demanda-t-il avec un léger sourire en coin. Il n'aimait pas tellement l'infirmerie et Feliciano ne devait pas souhaiter y rester pour le reste de sa vie. L'allemagne espérait qu'on les laisserait sortir. Ainsi, ils auraient la paix et pourraient passer la soirée ensemble à faire...n'importe quoi. Dans leurs chambres ou même aller au salon communautaire. Quoique la dernière option ne lui tentait guère. Soit ils pourraient se promener, soit ils pourraient discuter et perdre leur temps couchés chacun sur leur lit.

« Parce qu'on pourrait aller...je sais pas, se promener. Je sais vraiment pas, mais on trouvera bien. »

Il essaya de faire un léger sourire.

« Après tout, ça risque d'être chiant si on reste trop longtemps dans cette salle, surtout pour toi. Je suis sûr que ce n'est pas ton endroit favori »

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